munstead(https://regardfc.1fr1.net/t94p250-les-journaux-et-la-redaction-de-fc#26213) a écrit:Ce samedi matin , bon exemple du traitement d’une information plutôt positive : après 20 ans de travaux, la ligne TGV Paris-Strasbourg est enfin achevée. Elle met la capitale du Grand Est à 1H50 de Paris et ouvre une nouvelle route vers l’Allemagne du Sud, l’Autriche, l’Europe centrale. On ne demande pas des hourras, des bruits de bouchons de champagne qui sautent, mais certainement pas non plus ce que l’on a entendu. (...) Donc une nouvelle plutôt bonne — achever une liaison prévue de très longue date et retardée par manque d’argent — est transformée en illustration de l’incompétence des politiques et responsables français. On pouvait très bien dire la même chose en restant raisonnable. La SNCF a très longtemps tout misé sur le TGV, tout le monde le dit depuis 15 ans au moins, et s’est désintéressée du réseau secondaire, aujourd’hui en mauvais état (n’exagérons pas quand même). L’achèvement de cette ligne est un des derniers développements importants du projet TGV, la liaison avec Toulouse étant reportée à des jours meilleurs. C’est un des derniers grands travaux de l’État en cours. Bref, la même information pouvait être donnée, avec plus de précisions, plus d’informations, plus de questionnements, sans cette condamnation qui nous est infligée sur un ton définitif par ce spécialiste inconnu. (...)
Comme nous n'avons pas le lien vers le journal ni le moment de l'intervention, difficile de vérifier le " ton définitif" de celui que vous nommez "ce spécialiste inconnu" (faut-il être un spécialiste "connu" pour être crédible ?).
Ici Strasbourg, votre billet (de TGV) m'a donc interpellé "au niveau du vécu". J'apprécie votre nuance et vois que vous critiquez surtout l'outrance de la critique, plutôt que celle-ci qui a des raisons d'être. Vu que les grands médias (c'est-à-dire les journalistes qui voyagent d'une grande ville à une autre) sont unanimes dans leurs louanges du TGV (LGV), je trouve assez bon que s'élève une voix critique et que ce soit France Culture qui la fasse entendre. Si elle vient de Lausanne (ne peut-il y avoir d'excellence suisse ?), c'est peut-être qu'il faut voir les choses depuis l'étranger, car, comme pour le nucléaire, tous les "spécialistes" français sont d'accord pour trouver formidables les grands travaux industriels. Le lavage de cerveau n'est pas qu'idéologique (ou sportif), il l'est également en matière d'aménagement du territoire.
Le Figaro nous dit ce dimanche que "
Le trajet Paris-Francfort durera pour sa part au maximum 3h48, alors qu'il excédait facilement quatre heures jusqu'à ce jour. ". Une réalisation qui va changer la vie de nombreux citoyens français qui n'attendaient que ça, n'est-ce pas ? L'accessibilité des bâtiments publics aux handicapés moteurs ou l'isolation phonique des habitations, par exemple, ce ne sont pas des causes très glorieuses en regard des 15' "gagnées" sur un Paris-Francfort...
Une petite demi-heure de temps en moins, dans le meilleur des cas, entre Paris et Strasbourg ? La belle affaire ! La révolution a bien eu lieu quand nous sommes passés de 4h à 2h20. On pourrait discuter en profondeur sur le sens de réduire maintenant la durée du déplacement de 30 minutes sur un direct Strasbourg-Paris (la SNCF veut faire disparaître l'offre des compagnies aériennes sur ce trajet).
Restons un moment sur les morts et blessés graves (et grand merci de les avoir rappelés indirectement) qu'a coûté cet aménagement. Le Figaro : "
Une transformation qui a pris trois mois de retard, en raison de l'accident d'une rame d'essais survenu le 14 novembre près de Strasbourg, premier déraillement mortel de l'histoire d'un TGV, qui avait coûté la vie à 11 personnes et fait 42 blessés. " À quoi on ajoutera les victimes d'accidents du travail (aucun grand projet n'en est exempt, hélas)
Un blessé grave sur le chantier de la LGV Est et
Mort d’un ouvrier sur le chantier de la LGV.
Drames humains, modification définitive de l'environnement naturel (dixit connaissance personnelle habitant à proximité du nouveau tronçon : "il y avait des biches, on allait se promener, maintenant c'est fini") et puis ce que ne claironne pas la SNCF : Le Figaro "
Les prix des billets, en dehors des promotions, vont augmenter en moyenne de trois euros. Au maximum, la hausse sera de 11% si le consommateur achète son billet à la dernière minute et sans carte de réduction". Que veut dire "à la dernière minute" ? Un aller et retour Strasbourg-Paris en 2e classe coûte ? La simulation pour demain lundi de Strasbourg avant 8h et retour après 19h de Paris = 250 euros. Oui,
deux cent cinquante euros. Vous me direz que l'on doit prendre cartes de réduction et passer son temps à chercher les bonnes affaires sur Internet.
Comment s'appelait ce spécialiste de l'École polytechnique de Lausanne ? J'ai envie d'entendre cette micro voix discordante dans le concert de louanges et d'auto-satisfaction.