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Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 55 sur 55

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Curly 


541
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Les nuits de l'extrêêêême !!! - Sam 21 Sep 2024, 10:59

Depuis le départ de Philippe Garbit fin 2021 les p'tits nouveaux exploitent largement le catalogue des Nuits version Garbit en ajoutant de petites touches personnelles (débats d'actu, socio popo). Le sociologue au discours pontifiant qui déroule en détail "ce que les gens pensent", "comment ils vivent", et ce qu'ils "devraient faire pour s'améliorer, ces cons" est devenu la norme des programmes de jour. La nuit, il reste les multidiffusions de programmes, souvent de meilleure qualité, qui continuent à tourner depuis une dizaine d'années, sans qu'aucun nouveau producteur ne renouvelle le cheptel. Tant que la grille est remplite, c'est le principal. Tout auditeur habitué aux nuits plus qu'au jour ne trouve presque rien à se mettre dans les oreilles, parce que justement, ça tourne franchement en rond.
Pour apprécier le génie de l'étudiant à Sciences Popo qui mouline sa science au cœur de la night, il suffit de se mettre sous les yeux ses nuits spéciales du ouik of ze end.
Octobre 24, nuit du 5 au 6 : spéciale Edward Bond, "le théââââtre de l'extrêêêême" (imaginez Bela Lugosi annoncer ce merveilleux titre).
Encore Bond, une Idole, une Icône, une Scie. Sortir des sentiers battus ? Mais ça va pas, ce serait aller à l'encontre de la Ligne Générale de la chaîne !
Mais soit. Ce n'en est pas moins, à priori, une nuit théâtrale, donc qui change un peu de la socio & de la popo. Signalons qu'en septembre, les nuits espéciales furent : deux rediff' de nuits espéciales (récentes en plus), la contraception (avec plein de débats d'société d'époque), et un hymne à la gloire d'un éditeur, Jean-Jacques Pauvert.
Donc, Edward Bond, dramaturge. Logiquement, quoi de plus évident que de jouer ses textes pour la radio afin de mieux connaître cet auteur ? Logique, d'autant plus que France Cu a produit deux cycles (2003 & 2012) de dramatiques & de lectures, enregistrées en studio ou en public.
Eh bien pour la nuit, vous n'entendrez que des débats, des discussions, des entretiens, parce que la radio, pour l'étudiant en socio popo, ça peut pas être aut'chose.

Les produteurs des nights sont tombés sur un nid de "Tribune de Paris", émission très proche de ce que produit actuellement France Cu la journée, soit du jetable d'actu / promo.
Les diffuser à nouveau plusieurs décennies après, c'est tomber sur du périssable, mais "qui dit quéquechose de l'époque".
Nous nous pâmerons donc, notamment, avec :
Tribune de Paris - Les intellectuels devant la menace d'une troisième guerre mondiale (1ère diffusion : 23/09/1947 Chaîne Nationale)
&
Tribune de Paris - Doit-on revenir aux quarante heures ? (1ère diffusion : 01/09/1949 Chaîne Parisienne)


Je suggère à ces lumières dans la nuit de prévoir une rétrospective "Téléphone sonne". Nous sommes tous très impatients d'écouter en boucle ces discussions passionnantes qui méritent, au même titre que "Tribune de Paris", de figurer dans notre panthéon auditif.

Attention, malgré cette forte tendance, quelques nouveautés notables qui méritent certainement une écoute plus attentive.
Nuits du lundi 09 septembre au samedi 14 septembre 2024
Nuits magnétiques - Le film noir (3 au 7/09/1979)
par Roland Auguet - avec Alain Corneau et Jean-Pierre Mocky (réalisateurs), Claude Beylie (critique), Alain Garsault (professeur de Lettres, critique), François Guérif (éditeur), Robert Louit (anthologiste, traducteur), Pascal Mérigeau (journaliste), Pierre Sorlin (critique de cinéma, historien), Jean Tulard (historien), Michel Audiard (dialoguiste, scénariste, réalisateur), Jean-Claude Baret (détective), Alain Garel (historien du cinéma), Roger Le Taillanter (commissaire de police)
réalisation Chantal de Béchade

Nuits du lundi 30 septembre au samedi 4 octobre 2024
Nuits magnétiques - Singes des arbres, hommes des bois (11 au 14/10/1982)
aar Jean Daive - avec André Lucas (naturaliste), Yves Coppens (paléoanthropologue) et Jean-Pierre Gautier (primatologue et directeur de la station biologique de Paimpont), Mireille Bertrand (docteur en psychologie, de l'institut de gérontologie de Paris), Jean-Jacques Petter (zoologiste au laboratoire biologique de Gif sur Yvette, spécialiste des lémuriens), Marie-Claude Bomsel de Montois (professeur au Museum d'histoire naturelle), Roger Porsolt (spécialiste de psychopharmacologie), François Bresson (spécialiste du langage chez les bébés humains et le singe), Barbet Schroeder (réalisateur du documentaire “Koko, le gorille qui parle”) et Siegfried Baldzuhn (soigneur au centre de réhabilitation des chimpanzés en Gambie)
réalisation Bruno Sourcis
&
Nuits du lundi 16 septembre au samedi 28 septembre 2024
Vie et passion de Magellan (24/09/1974)
par Michel Planchon - avec la voix de Guy Parigot
10 émissions d’une dizaine de minutes.
Résumé INA : "Michel Planchon propose une série de 10 émissions dans laquelle il relate l'aventure de Fernand de Magellan. Accompagné de Guy Parigot, il propose un récit à deux voix pour retracer l'épopée de ce grand navigateur et explorateur portugais de l'époque des "Grandes découvertes". Il y est question du pouvoir de l'église, du commerce des épices, de la terre ronde, des grandes puissances européennes... et des grandes expéditions."

Curly 

Curly

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Vie et passion de Magellan (1974) - Nuits magnétiques, le film noir (1979) - Ven 04 Oct 2024, 18:02

La radio hors-promo, hors-actu, bien écrite, bien réalisée, pas en direct, et qui peut se réécouter plusieurs décennies après leur réalisation, contrairement  aux programmes jetables de la journée, est négligée, mise au rebut dans des pages qui ne présentent souvent que le titre, un générique minimaliste, et une présentation aussi riche qu'une page blanche.
Exemple exemplaire, cette série en dix parties, "Vie et passion de Magellan", écrite par le romancier Michel Planchon et lue par l'auteur et l'acteur Guy Parigot. Elle  vaut tellement le coup qu'elle est éparpillée sur le site, en dix morceaux évidemment.
De la belle ouvrage, modeste dans sa réalisation, car mettant en valeur la lecture, sans fioritures, à part quelques agréments musicaux, des aventures de Magellan. Une lecture, une vraie, qui capte l'attention. L'ensemble dure 2h16, une fois que les dix parties sont assemblées.
1- 11-09-1974
2- 12-09
3- 13-09
4- 16-09
5- 17-09
6- 18-09
7- 19-09
8- 20-09
9- 23-09
10- 24-09
L'équipe technique n'est pas donnée, même chez l'INA, et l'émission ne contient aucun générique.


Autre série, qui a droit à une page regroupant toutes les émissions avec un retitrage niveau étudiant 1ère année mention laborieux ( "le film noir, exploration d'un genre aux contours flous") : Nuits magnétiques - Le film noir (3 au 7/09/1979)
par Roland Auguet - avec Alain Corneau et Jean-Pierre Mocky (réalisateurs), Claude Beylie (critique), Alain Garsault (professeur de Lettres, critique), François Guérif (éditeur), Robert Louit (anthologiste, traducteur), Pascal Mérigeau (journaliste), Pierre Sorlin (critique de cinéma, historien), Jean Tulard (historien), Michel Audiard (dialoguiste, scénariste, réalisateur), Jean-Claude Baret (détective), Alain Garel (historien du cinéma), Roger Le Taillanter (commissaire de police)
réalisation Chantal de Béchade

Dans la première partie, Alain Veinstein parle de série noire qui continue ce soir, on ne sait exactement pourquoi. On peut faire quelques hypothèses. En 1979 : nouvelle maquette de la collection de chez Gallim', sortie du film d'Alain Corneau "Série noire" fin avril.
L'émission répertorie les personnages types, les situations récurrentes, le traitement réservé aux femmes (femme-enfant, femme fatale, la misogynie est bien présente, et évoquée), l'histoire du roman policier, et celle du détective privé.
Intéressant, en fin de première partie, l'analyse de la bande son d'une scène entre Mary Astor & Humphrey Bogart dans "Le faucon maltais".
En 79, il est difficile d'avoir accès à des bandes sons de films. Ce sont donc les mêmes qui défilent. La répétition est parfois assumée, comme dans les cinq premières minutes de chaque émission qui sont rigoureusement identiques. Les autres répétitions (des propos à peu près identiques sont tenus par différents intervenants) semblent plus maladroites.
Les lectures sont toutes réussies, tantôt en français, tantôt en anglais. On reconnaît quelques auteurs (le personnage de Popeye sort de Faulkner), mais plutôt que de citer les références des textes, et de donner le nom des intervenants à tout bout de champ, l'émission préfère mettre en valeur le sujet lui-même. L'ensemble de ce patchwork est censé former un tout. La provenance de chaque partie importe peu, libre à l'auditeur d'identifier, ou non, les intervenants et les auteurs des textes.
Curieusement, dans la seconde partie, et seulement celle-ci, les noms des intervenants sont donnés discrètement au début de leurs propos (petite coupe après l'amorce de leur première phrase).
Les extraits de textes sont signés soit de romanciers, soit de critiques ou d'historiens du cinéma, soit d'une actrice : Raymond Borde, Étienne Chaumeton, William Faulkner, Alain Lacombe, Lauren Bacall, Raymond Chandler, William Irish, Dashiell Hammett.
Les voix des lectures : Michel Derain, Maud Rayer, Reine Villers
Les musiques, tant qu'elle enrichissent de manière adéquate l'atmosphère, sont parfaitement à leur place. On peut entendre donc des musiques de films qui ne proviennent pas de films noirs : arrangement jazz sorti d'on ne sait où du "Taxi Driver" de Bernard Hermann, ou, abondamment utilisée, celle, signée du même, de "Psychose".

Philaunet En ligne

Philaunet
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Vie et passion de Magellan (1974) - Mer 09 Oct 2024, 18:55

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p540-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#39899) a écrit:La radio hors-promo, hors-actu, bien écrite, bien réalisée, pas en direct, et qui peut se réécouter plusieurs décennies après leur réalisation, contrairement  aux programmes jetables de la journée, est négligée, mise au rebut dans des pages qui ne présentent souvent que le titre, un générique minimaliste, et une présentation aussi riche qu'une page blanche.
Exemple exemplaire, cette série en dix parties, "Vie et passion de Magellan", écrite par le romancier Michel Planchon et lue par l'auteur et l'acteur Guy Parigot. Elle vaut tellement le coup qu'elle est éparpillée sur le site, en dix morceaux évidemment.
De la belle ouvrage, modeste dans sa réalisation, car mettant en valeur la lecture, sans fioritures, à part quelques agréments musicaux, des aventures de Magellan. Une lecture, une vraie, qui capte l'attention. L'ensemble dure 2h16, une fois que les dix parties sont assemblées.
1- 11-09-1974
2- 12-09
3- 13-09
4- 16-09
5- 17-09
6- 18-09
7- 19-09
8- 20-09
9- 23-09
10- 24-09
L'équipe technique n'est pas donnée, même chez l'INA, et l'émission ne contient aucun générique. (...)
Vraiment un plaisir d'écoute, quel art de la lecture et de la construction du récit ! On se serait évidemment passé des "introductions" de 2024 qui racontent l'épisode avant qu'il ne soit diffusé. La finesse de la station, comme d'habitude. Après un ou deux numéros, on a compris qu'il fallait avancer le curseur à la minute une.

L'occasion de lire ou de relire Magellan de Stefan Zweig. NB : ne dites pas à un lusophone que vous lisez majèlan, mais maguélèillenncheHow to pronounce "Fernão Magalhães" in portuguese.

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 55 Screen95
(...) L'art du romancier se déploie pleinement dans cette odyssée biographique. Zweig nous plonge dans une aventure sans pareille, au cœur des affrontements, rivalités et mutineries qui ont émaillé cette traversée encore jalonnée d'autres épreuves - froid polaire, tempêtes, faim et maladies. Mais rien n'est venu à bout de la détermination du Portugais qui avait convaincu le roi d'Espagne Charles Quint de soutenir ce projet fou : prouver qu'« il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien » : « Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai : je ferai le tour de la Terre en allant de l'est à l'ouest ! » C'était sans compter l'océan Pacifique, dont les Européens ignoraient encore l'existence.(...)
Encyclopédie de l'Histoire du Monde : Fernand de Magellan.

Philaunet En ligne

Philaunet
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544
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''Un homme, une ville - Baudelaire à Paris'' (1980) - Sam 12 Oct 2024, 08:05

"France Culture la nuit, une mémoire radiophonique"... à trous, vu l'absence de descriptifs consacrés au 9 octobre sauf deux sur la page des Nuits alors qu'il y a eu cinq diffusions ↓

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 55 Scree149

Ce qui est grave, c'est que ces Nuits sont le dernier refuge culturel des auditeurs qui ne peuvent plus entendre les activistes et cloches radiophoniques qui ont entièrement envahi le programme du jour. Et que dans ces Nuits sont diffusées des émissions en plusieurs parties comme Un homme, une ville - Baudelaire à Paris de 1980 dont le premier numéro tombait le 9 octobre, introuvable dans le calendrier 2024. Il faut donc faire des recherches fastidieuses qui ne devraient pas avoir lieu d'être ↓

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 55 Scree150

Qu'ajouter sinon que ce triptyque d'il y a quarante-quatre ans, rebaptisé "Série", est le modèle même du documentaire littéraire et historique de qualité rayé des programmes de France Culture ces deux dernières décennies sauf exceptions mentionnées dans ce forum.

Philaunet En ligne

Philaunet
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545
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Les cours de français de Radio Tour Eiffel - Jeu 31 Oct 2024, 09:22

Tiens, pourquoi la re-rediffusion Heure de culture française - Les années 30, 1/2 : Parties 1 à 5 (1ère diffusion : 10 et 11/1971) Samedi 26 octobre 2024 (première diffusion le mardi 7 octobre 2014) ?

Il semblerait que ce soit le mois d'octobre qui déclenche un algorithme : octobre 1971 → octobre 2014  → octobre 2024.

À moins que ce soit la veille idéologique de la station qui recommande telle ou telle productrice engagée ? Ici en 1971, nous avons Dominique Desanti dont la page wikipédia est chargée. Autre nom de la "journaliste" : Madame C'est-ça. C'est en effet ce qu'elle ne cesse de répéter avant de parler en même temps que ses invités car elle en sait davantage qu'eux et tient à le faire savoir. Il faut avoir de la patience pour supporter les longues tirades de D.D., originellement Anne Persky dont le destin retient l'attention.
Pas de descriptif pour ces deux heures et demie, à part des noms ↓
Par Dominique Desanti - Avec (1) Jean-Paul Le Chanois, (2) Benigno Caceres, (3) Armand Monjo, (4) Robert Aron et (5) Jean Cassou
Il n'était pourtant pas difficile de filer vers l'Inathèque et de mettre ensuite les sujets de discussion en regard de ces noms.

Jean Paul LE CHANOIS : la naissance du ciné-club. 05/10/1971
Benigno CACERES, romancier et historien : la naissance du loisir populaire. 12/10/1971
Armand MONJO, professeur d'italien et poète : la Jeunesse et ses Auberges. L'auberge offerte par Jean GIONO en PROVENCE. 19/10/1971
Robert ARON : la participation des jeunes libéraux de ce temps au mouvement social.
Jean CASSOU : les écrivains devant la révolution et le Front populaire

Chaque entretien dure 27 à 28 minutes. Dans le deuxième, Benigno Caceres évoque Radio Tour Eiffel et la diffusion de cours  pour adultes : l'élévation du niveau culturel ; le désir d'apprendre et de partager le savoir ; les cours de masse d'adultes à la TSF ; les cours de français [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-11.05.2016-ITEMA_20982597-2014C3372E0372-21.mp3" debut="48:31" fin="51:48"]

Philaunet En ligne

Philaunet
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Armand Monjo, poète et traducteur (1913-1998) - Ven 01 Nov 2024, 10:43

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t852p540-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#39971) a écrit: (...) re-rediffusion Heure de culture française - Les années 30, 1/2 : Parties 1 à 5 (1ère diffusion : 10 et 11/1971) Samedi 26 octobre 2024 (première diffusion le mardi 7 octobre 2014) (...)

Armand MONJO, professeur d'italien et poète : la Jeunesse et ses Auberges. L'auberge offerte par Jean GIONO en PROVENCE. 19/10/1971
Un des grands plaisirs de cette troisième partie est d'entendre Armand Monjo laisser D. Desanti parler dans le vide et supporter le silence après ses "questions" (= demandes d'approbation de ses affirmations). Celle qui déroule son discours préfabriqué et qui voudrait le voir confirmé par ses interlocuteurs se trouve face à un poète qui ne joue pas le rôle qu'on lui demande et c'est bien, car Desanti se rabat sur la lecture de poèmes par l'auteur. Mais il faut voir la manière insensible et mécanique dont elle reprend la parole après chaque lecture !

Introduction tout en longueur qui rappelle le genre de bio détaillée et étouffante donnée par les pontes des dernières années sur FrCu. Où l'on note la musique d'introduction qui fut reprise par Michel Ciment dans son émission Projection privée (Départ en péniche de Maurice Jaubert (film de Jean Vigo"L'Atalante")) ; être ensemble (en-sem-bleu) [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-11.05.2016-ITEMA_20982597-2014C3372E0372-21.mp3" debut="59:20" fin="63:02"]

Armand Monjo :  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-11.05.2016-ITEMA_20982597-2014C3372E0372-21.mp3" debut="63:02" fin="64:36"]

Pour ceux (zécelles) qui aiment souffrir : reprise de Desanti ; pour le plaisir d'entendre le poète : Jean Giono et le Contadour ; puis "le cœur-locomotive" dont l'image chez Desanti vient sans doute du film "La bataille du rail"... ; "partir à tandem" (l'agrégé dit "en tandem", et il a raison, voir Les fautes de français existent-elles ?) : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-11.05.2016-ITEMA_20982597-2014C3372E0372-21.mp3" debut="64:36" fin="68:08"]

Plus tard, Monjo dit qu'il ne sait pas répondre à une question, parce qu'il n’est pas historien, et laisse Desanti en plan. On aimerait que des invités actuels fassent de même au lieu de sortir des banalités pour satisfaire le présentateur.

"L'Humanité",  le 3 avril 1998 En souvenir d'Armand Monjo
“SE sentir bien chez soi, dans la peau du monde, pourquoi pas, malgré tout?” C’est en ces termes qu’Armand Monjo, qui vient de disparaître à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, me dédicaçait son dernier ouvrage paru l’an dernier. Un livre dont l’achevé d’imprimer inscrivait étrangement le jour de sa mort à venir. Il a bien vécu, Armand Monjo, d’une existence riche d’expériences et d’engagements multiples, du compagnonnage avec Jean Giono dans les années trente à la Résistance, journaliste, universitaire, traducteur de haute volée de Manzoni et Leopardi, mais aussi jardinier, ébéniste, hédoniste amoureux, et poète toujours, militant inlassable de la cause humaine. Il y a peu d’œuvres en vérité aussi entêtées de fraternité, aussi généreuses à célébrer la vie, convoquant tous les visages du monde, revendiquant des bonheurs concrets, alertées sans cesse du sort des plus humbles, sacrifiés et démunis. “Un manuel de matérialisme souriant”, selon la propre expression du poète. Naturellement influencé, dans sa première période, par le lyrisme aragonien, Monjo n’a pas tardé à trouver son propre ton qui n’est pas mineur, même si la modestie et la discrétion de sa personne n’ont pas permis jusqu’à aujourd’hui qu’on l’estimât à son juste prix. Son vers est le plus souvent précis et souple, d’une évidente immédiateté, ce qui n’exclut ni le relief ni la résonance. Il a le don de l’image sensuelle, soleilleuse et chantante, tissée de couleurs, de parfums et de saveurs. Monjo, qui n’a pas pour rien écrit un “Eloge de la caresse”, a fait de sa poésie, comme aurait dit Tagore, une “offrande lyrique”, et son regard cordial, exigeant, suscite dans le foisonnement du réel une perpétuelle fête amoureuse. Ni formalisme ni intentions théoriques chez lui, il dit le monde comme il l’éprouve, sans naïveté et sans mollesse, avec un appétit irréductible, pour lui et pour les autres, de joie et de tendresse.  (...)


Extrait de
Dans la peau du monde, Armand Monjo, 1997.

Des arbres parlent - Photographies : Christian de JOUX / Poèmes : Armand MONJO (1996).

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Philaunet
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L'apologie du collectivisme et l'idéalisation de la révolution, une constante à France Culture - Sam 02 Nov 2024, 11:21

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t852p540-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#39971) a écrit: (...) re-rediffusion Heure de culture française - Les années 30, 1/2 : Parties 1 à 5 (1ère diffusion : 10 et 11/1971) Samedi 26 octobre 2024 (première diffusion le mardi 7 octobre 2014) (...)
Robert ARON : la participation des jeunes libéraux de ce temps au mouvement social.
Jean CASSOU : les écrivains devant la révolution et le Front populaire
Avant-dernier volet de la série de cinq entretiens : Robert ARON.  L'introduction : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-11.05.2016-ITEMA_20982597-2014C3372E0372-21.mp3" debut="87:48" fin="90:33"]
Il faut une patience infinie (que je n'ai pas) pour écouter Desanti interrompre à tout bout de champ son interlocuteur et parler par-dessus lui. Comme elle a participé aux mouvements de cette époque, elle en sait autant, sinon davantage, que ses invités et ne peut s'empêcher ici de le remplacer.

Il en va un peu différemment avec Jean CASSOU  (1897-1986) (cf. Musée de l'ordre de la Libération), qu'il est intéressant d'écouter intégralement pour plusieurs raisons. L'introduction : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-11.05.2016-ITEMA_20982597-2014C3372E0372-21.mp3" debut="116:06" fin="119:17"]

Dominique Desanti vouvoie son interlocuteur pour les besoins de l'émission alors que c'est probablement un proche ami. Elle le laisse d'ailleurs dérouler son discours tonique. Pourquoi l'interrompre, il approuve énergiquement et développe tout ce que la journaliste, écrivain et militante suggère. Elle boit du petit lait !

Cela vaut la peine de l'écouter entièrement pour le contenu, mais aussi pour la structure de pensée et de jugement qui construit le discours. La narration de 1971 veut présenter deux analogies : la première, c'est que les militants révolutionnaires  des années 30 se retrouvent dans ceux qui ont fait la Révolution de 1848 en France qu'il connaît bien pour avoir écrit un livre sur le sujet (cf. sur Persée, un compte-rendu de 1939 Quarante-huit, par Jean Cassou) : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-11.05.2016-ITEMA_20982597-2014C3372E0372-21.mp3" debut="124:15" fin="125:35"]

La seconde que lui souffle Desanti, c'est que mai 1968 et ses suites sont dans la droite ligne de l'esprit de 48 et de 36. Si en 36 les militants se sentaient les héritiers de 1848 et qu'ils en ressentaient une joie historique, les observateurs survivants de cette époque se projettent maintenant avec bonheur dans les soulèvements de 1968 y voyant une continuité historique et une conséquence de leur action. "La Vie ouvrière" qui faisait en 2016 une recension de l'émission et qui cite longuement Cassou (cf. RADIO - Témoins des années 1930) ne s'y trompe pas ↓
Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 55 Scree340

Et donc nous voici arrivés à la question de savoir pourquoi France Culture a rediffusé cette émission en 2014 et maintenant en 2024 ? L’actualité "révolutionnaire" en 2013-2014 tourne autour du mouvement des Bonnets rouges. Était-ce suffisant pour susciter une rediffusion ? La rediffusion de 2024 est plus compréhensible. France Culture ne jure depuis plusieurs années que par le "Changer tout" et la création d'un monde et d'un homme nouveaux (face à toutes sortes de dangers réels ou fantasmés). La radio culturelle est désormais le porte-voix de groupes politiques de même obédience que celle défendue par Cassou.

Et l'on retrouve cette structure artificielle qui veut que ce qui a été fait a une analogie avec l'ici et le maintenant et donc peut (et doit) se reproduire pour faire advenir la société idéale (voir tous ses propagandistes au micro de la station).

Forcer le passé à être le miroir du présent, c'était le projet de Desanti à 57 ans, dont la vie et les idéaux des années 30 se prolongeaient avec bonheur dans 1968.

Il y a plus que le projet politique, il y a aussi un enjeu existentiel dans la poursuite de chimères : la jeunesse éternelle. Les Laure Adler et Sylvain Bourmeau de plateau se croient toujours au temps de leurs 20 ans et se sentent ressuscités dans les jeunes de Sciences-Po barricadés ou dans les manifestants hebdomadaires pour telle ou telle cause. Fini le vieillissement, fini les rhumatismes et l'arthrose, à nous le tonus vital  ! Le romantisme révolutionnaire, une cure de jouvence par procuration.

Ce n'était pas la vision du 3e invité Armand Monjo qui disait tranquillement à une Desanti décontenancée, que les jeunes ont toujours manifesté et que c'est dans leur nature. Il assumait, comme poète et comme homme, le passage du temps et n'idéalisait pas la période dans laquelle il avait vécu sa jeunesse, laquelle, ou le souvenir de laquelle, embellit tout.

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (II) -

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