Françoise de Joigny(https://regardfc.1fr1.net/t783p10-grille-de-rentree-2016#26654) a écrit:Bonsoir, Je suis une simple auditrice et certaines émissions me plaisent d'autres non. Dans l'ensemble, je trouve "qu'il y en a pour tous les goûts". Je suis plus sensible aux Matins car j'aime que les opinions soient multiples. Je regrette le temps des Kravetz, Slama, et Duhamel sous la houlette de Demorand. Il y avait plus de place pour le débat et il était pluraliste. Votre opinion sur Marie Richeux me surprend car je trouve son émission originale même si elle me barbe parfois dans ce cas j'arrête mais elle a sa place. J'attends des émissions scientifiques qu'elles vulgarisent et les après-midi s'attaquaient parfois a des sujets trop ardus. FC doit être la radio des curieux et non celle des érudits qui eux n'en ont pas besoin. La culture doit être pour tous, compréhensible à tous. Et non pas élitiste. FC doit être plurielle, diverse et surtout nous laisser détester certaines émissions et en aimer d'autres. Enfin pour Couturier : l'agressivité ne fait pas arguments et l'entendre ressasser les mêmes opinons chaque jour devenait lassant, prévisible et inopportun, il cassait le débat et ses polémiques empêchaient l'invité d'approfondir ses idées. On peut pousser les personnes dans leur retranchement sans brutalité. Je dirais que parfois son attitude était contreproductive et permettait à l’interviewé d'échapper à des questions embarrassantes ; exemple Mélanchon. Donc vive la rentrée de FC
Navré de vous "rentrer dedans" ainsi, mais cette histoire d' "accessible à tous et pas élitiste et surtout par érudit", c'est une vieille lune qui a déjà quelques décennies. Nous sommes en 2016 et nous examinons la situation de la station en 2016.
France Culture était une radio qui réussissait à être érudite ET accessible à tous, une université populaire avec des sujets faciles et difficiles, et proposer par des producteurs spécialistes qui avaient le talent de pouvoir transmettre ces sujets à tous les auditeurs. Un tel numéro d'équilibriste était possible grâce à un "pool" de producteurs beaucoup plus élargi, et une proportion relativement moindre de journalistes généralistes qui pensent tout savoir mais ne maîtrisent aucun sujet en profondeur.
Comme les directions successives ont été de gauche tendance intolérante, elles ont décidé que la connaissance, c'était ringard, élitiste, reproducteur d'élites, et discriminant.
Donc elles ont remplacé la notion de transmission de connaissances par un genre de "sociologie du journaliste", c'est à dire du décryptage d'actualité avec des mots compliqués (de plus de trois syllabe : "déterritorialisation de notre rapport à l'espace urbain" etc.) . L'avantage, c'est que ça ne coûte rien : il faut un journaliste généraliste et des sociologues autour d'une table, et ils s'amusent à faire du sous-Barthes : briller en commentant des choses assez triviales.
Résultat, ceux qui voulaient recevoir des connaissances mises en forme pour eux, ceux qui ne pouvaient pas y avoir accès autrement que par la radio, eux ne peuvent plus en profiter car ces directions de gauche ont estimé que la culture, ce n'était pas pour eux. Eux, tout ce qu'ils méritent, c'est une soupe sociologique produite par un genre de jeunesse dorée parisienne. On entend des jeunes oies se féliciter d'être si sensibles et poétesses (mais qui ne savent pas écrire une phrase sans faire de fautes, ou même en réussissant à se faire comprendre).
Les directions de France Culture ont trahi ces auditeurs en quête de connaissance en supprimant ces émissions trop culturelles, et en les remplaçant par du prêt-à-commenter.
Ce que vous souhaitez, en somme, c'est un genre de France Inter version intello, avec des mots plus compliqués et moins de blagues lourdes...
Le paradoxe, c'est que les émissions d'archives, qui passent la nuit, paraissent plus fraîches et originales que celles qui passent le jour. Elles ressemblent aussi davantage aux émissions culturelles produites aujourd'hui, en 2016, par des radios culturelles d'autres pays, qui répondent à une demande culturelle de leur temps. Etrange, non?