Zanzibar : love on the beach Jeudi 22 juin 2023.
C'est beau, c'est puissant, c'est féminin et donc la prostitution sous les palmiers n'en est pas une.
Comme c'est beau !
Cette nuit-là, la plage de Kendwa, petit village paradisiaque à la pointe nord de Zanzibar, est transformée en piste de danse à ciel ouvert. L’heure est avancée mais la Full Moon Party bat encore son plein. De jeunes Européennes et Américaines légèrement vêtues prolongent l’euphorie nourrie par l’alcool et la présence de jeunes Zanzibariens et Tanzaniens venus du continent pour l’occasion. Des couples se forment au gré des airs de Bongo Flava, le genre musical local. Parmi eux, Dolce, jeune Zanzibarien, et Helle, Norvégienne venue fêter son diplôme universitaire sur l’île, s’éclipsent pour s’enlacer au clair de lune et dévoiler leur envie mutuelle de poursuivre leur idylle malgré la distance.
La suite est délectable avec la "chorégraphie de la rencontre amoureuse savamment scénarisée", le "charter de femmes occidentales" et "la puissante envie des jeunes Zanzibariens d’aller à leur rencontre". Ben tiens !
Cette chorégraphie de la rencontre amoureuse savamment scénarisée se répète à chaque nouveau charter de femmes occidentales débarquant à Zanzibar. Elles disent le manque affectif et sexuel de ces dernières et la puissante envie des jeunes Zanzibariens d’aller à leur rencontre.
Le mot "histoires" est assez savoureux en regard de la réalité.
À la faveur de ces séjours, des histoires s’écrivent : elles ne durent parfois qu’une nuit ou le temps d’un séjour mais, bien souvent, elles voient se former des couples au sein desquels les uns s’élèvent socialement, apprennent une langue étrangère, et les autres trouvent une échappatoire à une vie insatisfaisante, jusqu’à tout quitter pour vivre leur histoire d’amour à Zanzibar.
On adore les questions, notamment sur les "logiques de dons et de contre-dons" (pour le sexe contre une promesse de venir dans mon pays ou de recevoir une rente, convoquons Marcel Mauss ! ) :
Où placer ces relations sur l’échelle allant de simples relations sexuelles tarifées à un amour fantasmé et purement désintéressé ? Quelles logiques de dons et de contre-dons régissent la vie de ces couples ? Et enfin, comment les amants qui le composent trouvent-ils leur place économique et sociale dans leur nouvelle vie à deux ?
On aimerait connaître l'image de la femme chez les "locaux" et savoir si les féministes de France Culture jugent les "jeunes Zanzibariens" assez déconstruits.
Pas sûr qu'on apprenne grand-chose de Zanzibar.
Une émission produite par une équipe dont la parité ne semble pas une préoccupation, et cela se voit au choix des sujets et à leur traitement.