Le 26 septembre, la rumeur du monde était consacrée aux nouveaux développements du conflit israélo-palestinien avec l’entrée en scène de la nouvelle administration américaine. Les invités étaient
Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, militant de la paix, auteur d’un livre Aujourd’hui ou peut-être jamais. Pour une paix américaine au Proche-Orient
et Robert Malley, Directeur du Middle East Project au International Crisis Group. Robert Malley a fait partie de l’équipe de Clinton pour les négociations de Camp David juillet 2002.
Elie Barnavi se dit inquiet sur les débuts d’Obama dans cette affaire. Le Président, ce qui était bien le moins, a demandé le gel de la colonisation et s’est heurté à une fin de non recevoir de la part de Benjamin Netanyahou, et il n’a pas réagi. C’est comme s’il avait tout faux. Il a affaibli Abbas, qui se voit obligé de poursuivre les négociations sans avoir obtenu satisfaction sur cette revendication minimale. Obama a perdu sa crédibilité aux yeux du monde arabe et n’est pas bien considéré par les Israéliens. Jean-Claude Casanova dit qu’on voit se dessiner un Président qui fait de magnifiques discours mais qui dans l’action est hésitant et peu énergique. Pourtant, Obama aurait beaucoup à perdre d’un échec.
Robert Malley estime que c’était une erreur de demander le gel de la colonisation car le gouvernement israélien n’était pas prêt à accepter cette demande. Le refus était donc inévitable. Et il ajoute que s’il fallait s’engager dans des mesures de rétorsion, celles-ci devraient être énormes, à un niveau tel que les Américains n’oseraient pas le faire. (il n’a pas précisé, quelles seraient ces mesures ? Couper dans les aides militaires ?) Elie Barnavi n’est absolument pas de l’avis de Robert Malley. Il dit qu’à chaque fois que les Américains ont engagé un bras de fer avec les Israéliens, ça a marché. Que le Président Obama n’a pas à se soucier de la survie du gouvernement Netanyahou, que celui-ci disparaisse et bon débarras. On assiste donc à une étonnante discussion à front renversé : l’Américain qui déconseille les sanctions et l’Israélien qui les préconise. Je le trouve extraordinaire, cet Elie Barnavi, pour la cause de la paix, il se désolidarise du gouvernement de son pays, c’est lui qui reproche vertement au Président Américain de ne pas faire de qu’il faut pour faire entendre raison aux faucons au pouvoir en Israël.
Henry Faÿ
Dernière édition par Philaunet le Sam 05 Nov 2016, 16:47, édité 4 fois (Raison : correction)