Dans le Culturesmonde du 1er octobre 2015, l'émission a pour sujet :
Dans le sillage de l'Arte Povera. En voici le descriptif :
Quatrième volet d'une semaine Cultures Monde consacrée à la pauvreté, sur l'arte povera avec comme invités, Paul Ardenne, Joana Neves, Isaac Nabwana.
Le « Dirty Corner » d’Anish Kapoor a été vandalisé pour la quatrième fois dimanche 27 septembre. Attaques et doutes à l’égard de l’art contemporain n’ont jamais été aussi forts. Comment l'art contemporain s'empare-t-il de la question de la pauvreté ? A la fois théoriquement et dans sa fabrication-même? L’arte povera est-il à son tour devenu bling bling ? Comment comprendre que Giuseppe Penone, l’une des figures clé du mouvement, expose ses œuvres dans les jardins de Versailles?Le deuxième paragraphe censé introduire l'émission est paresseux et juste con. A. Kapoor est-il un artiste issu de l'Arte Povera ? Non. Le sujet du jour/série de la semaine (De la pauvreté des nations) a-t-il quelque rapport avec l'art contemporain et ses doutes
qui n'ont jamais été aussi forts ? Non. L'Arte Povera est un mouvement artistique né à la fin des années 60, qu'il est inutile de raccrocher au dernier scandale venu pour attirer le chaland. Maintenant, comparons le descriptif avec sa version lue :
[son mp3="https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2015/10/s40/NET_FC_3bfb2cba-8e0e-4b1e-97e0-cbc313c0c028.mp3" debut="00:42" fin="01:46"]
Non, F. Delorme n'a pas fait l'affront de dire à P. Ardenne, qui tient l'émission à lui seul, que l'Arte Povera était peut-être devenu
bling bling. Il a réservé cette sottise au site Internet pour éclabousser l'auditeur de R.M.C. Info. Heureusement non plus, sa deuxième phrase :
Comment comprendre que Giuseppe Penone, l’une des figures clé du mouvement, expose ses œuvres dans les jardins de Versailles? ne figure pas dans son papier. Naturellement, son exposition n'a eu que peu à voir avec ses débuts. L'a t-il au moins vue ? Quand bien même une rétrospective de l'Arte Povera eût pu avoir lieu au Château de Versailles, qu'imagine-t-il ? Qu'un artiste, sous-prétexte d'employer des matériaux dits "pauvres", doit exposer dans une déchetterie ? Sérieusement, presque 50 ans après la naissance du mouvement ?
Je ne croyais pas si bien dire. Les préjugés de F. Delorme ont infusé tout au long de ces 50 minutes. Il n'a pas été capable d'écouter ses deux interlocuteurs (P. Ardenne et J. Neves) lui expliquer que l'idéologie d'un art reposant sur les choix de matériaux considérés tels que pour eux-mêmes, compris dans une démarche intellectuelle, n'engendrent pas de fait : une oeuvre qui coûte 2 francs, un artiste pauvre, une sous-représentation. P. Ardenne brasse très large pour développer la question : de Dada à Fluxus.
Un exemple de question qui donne toute la mesure des raccourcis (volontaires ou non) décochés par F. Delorme : [son mp3="https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2015/10/s40/NET_FC_3bfb2cba-8e0e-4b1e-97e0-cbc313c0c028.mp3" debut="12:25" fin="13:35"]
A la fin de l'émission, un autre anachronisme, qui n'est pas propre à Cultures Monde, est franchement agaçant. Dire qu'E. Pignon Ernest est le père du "street art" continue de répandre une idée reçue construite de toute pièce. Depuis quand parle-t-on de "street art" ? 15, 20 ans ? Les premières œuvres d'E. Pignon Ernest datent des années 60. Confondre les deux pratiques dans un seul mot relève d'une méconnaissance totale, même si des parallèles sont évidemment permis.
Avec l'Arte Povera, F. Delorme a cru déceler une contradiction. Mais il n'a pas compris de quoi il parlait.