Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

D'accord. Il conviendrait aussi de se demander en quel type de lieu la place manquerait.
Le temps manquerait-il d'espace ? La nuit elle-même se serait-elle rétrécie ?
A moins que maints producteurs ne visent précisément le créneau de minuit à une heure ?
Ou que les caisses soient vides ?

Quand on me dit : il y a top d'automobiles, je comprends aisément
Quand on me dit : vous ne pouvez pas entrer, la salle est comble, je comprends aussi.
Mais là .. ça me rappelle les histoires du genre : ah ben y'a plus de place sur la FM.
Ben zut alors.

cellom a écrit:

Considérons aussi que, de deux choses l'une:
1. Ou bien le producteur d'émission de radio est un artiste, unique et irremplaçable, et donc l'arrêt de son émission est une "petite mort" sur laquelle il convient de geindre ;
2. Ou bien le producteur d'émission de radio est un professionnel, et dans ce cas, on devrait se réjouir de voir un vieux de la vieille laisser sa place à d'autres. On devrait alors être heureux du renouvellement de  génération. Malheureusement, on peut sérieusement  s'interroger sur l'absence de relève. On voit mal en effet, comment un des neuneus jeunes qui occupe la grille à l'heure actuelle ("vous écoutez France Culture, il est 17h12",  "ne pensez-vous pas
que Céline est un grand écrivain malgré qu'il  était antisémite ?"), pourrait ne serait-ce qu'envisager de produire une émission d'un niveau ne serait-ce qu'équivalent.

'Irremplaçable' dans l'absolu ça n'a guère de sens. Mais 'irremplaçable' pris dans un sens relatif, c'est assez courant. Quant aux attitudes des auditeurs, les deux voies décrites ne sont pas incompatibles. On peut commencer non par geindre mais par émettre du regret et de la plainte, ce qui revient au même dira-t-on, sauf qu'en changeant de mot j'évacue la connotation méprisante. C'est que le mépris, dans les dialogues de forum, ne sont pas de la bonne médecine. Et ensuite on peut réfléchir : faire la part des choses sera toujours plus intelligent que d'incendier unilatéralement cet ukase de Poivrinet pour son coup de caporalisme, ou de fusiller Veinstein pour une imprécision ou même pour un arrangement (je maintins cette formule) avec la vérité. Eh oui, nous assistons aussi à ce jeu stérile dans le forum. Mais les regrets eux ils ne sont pas toujours stériles, s'ils s'accompagnent d'une prise de conscience. En réfléchissant un peu on sait bien que les émissions ne sont pas éternelles. Et comme vous dites, il faut voir par quoi on remplace la qualité quand on la liquide sous un prétexte foireux. Or en l'occurrence, le prétexte est terriblement foireux.

Anattendant, ce fil reçoit en un peu plus de 2 semaines une centaine de réactions dont la note dominante n'est pas la plainte (la plainte est ici la tonique, plutôt). 100 réactions + bientôt 5 000 visites de la page, voila qui est inédit dans la vie de ce forum, et ça on dira ce qu'on veut mais c'est quand même un signe.

./...

./...

Moi ce qui me choque, c'est pas le concert de plaintes, ni le fait que la réflexion prenne son temps pour se mettre vraiment en route après tout 15 jours de deuil pour une émission de 30 piges c'est pas somptuaire comme dépense de temps hein.

Je suis davantage choqué par le spectacle d'un torpillage un peu hargneux sur l'homme et, en conséquence, sur les braves cons d'auditeurs qui appréciaient (non pas l'homme, en tous cas moi non mais au moins : ) son émission.

Or, à quoi rime ce torpillage ? Eh bien dans les autres fils d'éreintement, quand un forumeur monte en épingle une bourde de Voinchet, il alimente un bétisier. Mais dans ce sujet, braquer le projecteur sur un détail de "Du jour sans lendemain" juste pour disqualifier Veinstein ou simplement le salir, c'est peut-être injuste, personnellement j'aurais tendance à trouver ça plutôt stérile, mais surtout c'est tout simplement une évidente erreur de jugement. Peut-on se payer le luxe de liquider en 3 claques un homme qui a 30 ans de radio et notamment de radio innovante, parce qu'on trouve à chipoter sur quelques détails du dernier numéro ? Allons ça n'est pas sérieux.  Et j'aurais bien voulu qu'on puisse en parler ici, au lieu de subir un claquage de porte.

Donc il n'est pas interdit de critiquer Veinstein, au contraire je pense que l'exercice serait sain et j'ai moi-même donné quelques pistes en ce sens. Mais comme par hasard ici l'exercice a avorté après un épisode de coups de menton. Et on n'a pas fait l'effort de sortir de cette dernière émission, atypique (et à mon sens un très beau numéro d'homme de radio) pour s'intéresser de façon précise aux entretiens Veinstein. Et ça je trouve que c'est un peu fort de café.

Et qu'on n'aille pas me dire que c'est par manque de matériel : le podcast offre environ 220 numéros, tandis que le site de FC en propose presque 600 à la réécoute, et avant que le délai de 1000 jours n'en écrabouille la totalité, on peut utiliser ce stock d'entretiens pendant 3 années environ. 3 années ? Mais quel confort pour travailler !

Donc plus de 600 entretiens, parmi lesquels j'en ai personnellement répérés-archivés environ 150. J'en ai déjà proposé un, récent. J'invite les Veinsteiniens à faire de même, entre deux considérations générales ou entre deux analyses de la situation. Et pour ceux qui désirent prolonger leur Veinsteinophilie, c'est aussi une garantie que ce fil restera en première page pendant longtemps, s'assurant  tout à la fois une pérennité et une audience qu'aucun autre fil n'aura dans ce forum.  Un hommage rendu à l'homme de radio, donc.





Les liens vers les émissions sur le site de FC sont disponibles dans le message d'ouverture du fil, systématiquement rappelé en haut de chacune des pages.

Avez-vous remarquer j'écris la nuit ici ...?
Je suis un nuitophile .

Non sérieusement je pensais que c'était impossible d'envoyer un mail au directeur de Radio France puisque c'est le cas pour celui de France Culture , eh bien non .
Le "problème" est qu'il a la boite mail archi pleine et que les messages nous sont renvoyés . Je me demande si ce n'est pas à cause de ce fait d'ailleurs , du moins je l'espère .
Donc essayez les jours prochains si vous pensez cela utile , moi j'ai imprimé ces mails pour les envoyer par voie postale .
Un truc bref suffit , l'important c'est le NOMBRE :

presidence@radiofrance.com

Nessie, pourriez pas supprimer le doublon du message de Cellom ?
Cela a perturbé quelque peu le fil de lecture, à mon avis.
merci -

@ Viederland : doublon non supprimable parce que résultant d'un paramètre utile dans le forum : la répétition en haut de page du dernier post de la page précédente.

Moi j'apprécierais de voir se développer ici une réflexion critique sur la doctrine radio d'Alain Veinstein, et notamment sur sa façon de s'arranger avec ses propres principes. A mon sens nous avons là un véritable créateur, un artiste si l'on veut, et je vois mal comment un tel personnage pourrait être exempt de contradictions. En fait cette critique avait déjà été esquissée avant l'annonce de la clôture, dans d'autres sujets du forum. Pour la poursuivre dans ce fil, doit-on / peut-on compter sur Cellom, qui avait eu en d'autres lieux des mots assez durs et jamais élucidés contre la pétition lancée par l'ami Dgeorges ?  

Pour tenter de relancer Cellom, on pourrait lui répondre que Veinstein pouvait être irremplaçable et pourtant normalement remplacé, parce que tous les créateurs de l'audiovisuel public doivent un jour laisser leur place, toutes les émissions voient venir leur fin et cela sans que l'horloge de la retraite y soit pour quelque chose. A la télévision publique, un Philippe Alfonsi a toujours vu ses émissions stoppées et non renouvelées au bout d'une année ou deux, alors que l'audience était au top. Et à la radio tout aussi publique (Inter) un Claude Villers quant à lui, se vantait de mettre systématiquement fin à une formule après 2 ou 3 années d'existence.  

./...

./...

Mais Cellom pour le moment nous parle d'autre chose que de Veinstein : il parle de la façon dont on renouvelle un programme. Car c'est bien ce qui a été lancé il y a 15 ans sous la protection de l'intouchable couverture du changement et de l'évolution, bien sûr inévitable et nécessaire et vlan bande de petits cons prenez donc dans la gueule l'arrêt subit non pas de votre mais carrément de VOS émissions favorites et leur remplacement par de la merdouille sonore, comment, vous refusez l'évolution ? Bande de dinosaures ! Oreilles de lavabo ! Nez-de-boeuf ! Eh oui, il faut voir comment c'est fait, hein. Merci Jean Lebrun.

Houlla, n'est-ce pas ici une autoroute vers le hors-sujet ? Non je ne crois pas. La fin de "Du jour au lendemain" n'aurait pas suscité une telle réaction s'il n'y avait eu l'incident de la censure. Et il n'y aurait pas eu censure si Veinstein n'avait mis dans le mille. Sauf que... tout cela était déjà en germe et même plus dans la conférence de l'automne 2006, "L'extinction des voix", diffusée une première fois dans Surpris par la nuit le 26 février 2007 et en seconde diffusion dans la même émission un an plus tard. Déjà en cette époque, elle sonnait comme le manifeste du dernier carré. Manifeste initié alors que Veinstein avait perdu depuis un an sa principale protection : en septembre 2005 Laure Adler avait laissé la Direction du programme à David Kessler.

Ce texte a vieilli, parce que le paysage de la radio en encore changé depuis 2006. L'offre qui s'annonçait pléthorique, n'a cessé en fait de se rétracter. Pourtant dans son fond il reste actuel : "La technique progresse et l'art régresse", peut-on entendre à la 24e minute de l'émission et on en lira le développement  aux pages 111-112 de "Radio sauvage" où la conférence est reproduite intégralement. 8 ans plus tard, l'offre de radio culturelle artistement faite voit venir ses derniers temps. Nous entrons dans un tunnel dont la sortie est aussi improbable qu'invisible.

./...

./...

A mon sens, le seul espoir de retrouver sur France Culture un programme culturel serait qu'un Directeur s'y trouve nommé, avec comme projet explicite de rendre le programme à la culture. Cela en se foutant comme d'une guigne de la question des moyens, en mettant aussi à la poubelle le corporatisme qui a surtout envenimé l'application de la doctrine radio de Laure Adler. Pendant les années où j'écoutais Espace2, la chaine culturelle de la radio suisse romande, j'étais surpris de voir un programme culturel fait avec visiblement aussi peu de moyens.  En fait la question des moyens est l'alibi commode pour faire passer n'importe quelle décision, même la plus absurde ou la plus inique. On investit les moyens dont on dispose dans ce qui nous importe : ce qui importe à Olivier Poivre d'Arvor, c'est le projet idéologique dont il est le continuateur.

Il en va de même dans la vie : l'ami qui vous dit "Je t'aurais volontiers donné un coup de main pour ton déménagement, mais je n'en ai pas le temps ", tout à la fois il dit la vérité et il se trompe en même temps qu'il vous trompe : certes il manque de temps, mais c'est parce qu'il a déjà décidé de ses arbitrages dans ce sens-là. Poivre d'Arvor n'a pas assez d'argent pour la culture, parce qu'il englouti son budget dans la frime. Après tout, peut-être qu'il ne connait pas la différence entre les deux.

Le coeur de la question, c'est le projet. Or le projet de France culture, depuis 1999, est un projet de remplacement. L'ironie est d'avoir vu Laure Alder initier et poursuivre ce remplacement tout en se couvrant par la création d'une niche privilégiée accordée à la doctrine radio de son compagnon et encore, non sans arrangement. Et sur cette duplicité de sa compagne, franchement j'aimerais bien savoir quel était  le regard d'Alain Veinstein : a-t-il refusé de voir, refusé de comprendre ? Et ainsi évité de prévoir qu'une fois privé de cette protection, inéluctablement son tour viendrait ? Il est venu, trop tôt pour Surpris par la nuit, mais tout en bout de la ligne pour "Du jour au lendemain". Au "dernier carat", comme on dit.

./...

./...

Enfin pour les durs d'oreille et les durs de la comprenette (je sais ce que c'est hein, parfois j'en suis), et parce que je suis soucieux éviter un Nième malentendu, je répète que tout ceci ne change rien à ce que j'ai à dire de Du jour au lendemain : cette émission était le dernier diamant du programme, malgré çà et là quelques crapauds qu'on peut trouver dans son calendrier. Notamment à l'automne 2013 quand Veinstein interviewait la princesse de la maison, Marie Richeux pour un livre écrit à l'agraffeuse. Livre dont il faisait un éloge inconsidéré probablement parce qu'il n'en avait lu que la préface, écrite par un de ses amis et invités réguliers de Du jour au lendemain. Peut-être même pas une préface de complaisance ? Plutôt l'indice de quelque chose de bien pire que Veinstein a toujours refusé de voir quand il invitait de façon régulière des Claude Régy ou des Dgeorges Didi-Huberman, pour ne rien dire du récurrent retour d'un Edwy PLenel dans DJAL entre 1995 et 2000. Mais là, étant donné qu'il y a derrière encore une autre énigme, j'en parlerai plus tard, un peu plus loin dans ce fil.


Anattendant ce moment, je dépose à l'instant même au bout de ce lien, le MP3 reçu en podcast de la conférence "L'extinction des voix", dans sa 2e diffusion à "Surpris par la nuit" en février 2008. Les dernières minutes de l'émission sont occupées par quelques questions et réponses. Les réponses sont de Veinstein. Les questions sont posées par des voix presque aussi jeunes que celles qui font le programme actuel de France Culture mais avec en moins la prétention des parvenus, ah oui on avait oublié que la conférence s'adressait à des enfants....

Une fois clické sur le lien et arrivé sur la page intermédiaire, on passera l'écran de pub en clickant sur "Passer l'annonce" en haut à droite de l'écran

Nessie a écrit:.

Mais Cellom pour le moment nous parle d'autre chose que de Veinstein : il parle de la façon dont on renouvelle un programme.

Oui. Je n'ai pas lu l'ensemble de votre texte, mais votre phrase résume l'essentiel du problème. Si Veinstein était remplacé par un autre artiste irremplaçable, on regretterait son départ, soit, mais bon ... on s'en remettrait ; justement parce qu'on se pourrait se réjouir de découvrir autre chose. Tandis que là .... le pire est tellement certain   

Excusez-moi si je parle pour rien dire là (mais tout dépend aussi du nombre de gens qui sont lecteurs de ce forum précis à part ceux qui y participent ...)
Je suis sûr que des auditeurs fidèles de cette émission doivent être au moins.... 200 000 - est-ce que je dis une connerie ?
Si la direction recevait autant de lettres tout serait réglé dés la rentrée ou au pire quelques mois aprés ...
Je rêve je sais .