Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Par contre, si en écoutant les souvenirs de Pierre William Glenn on reconnaît assez vite un grand monsieur du métier, au fil de l'entretien on reconnaît le mal caractéristique des artistes en France : leur tocade pour des penseurs débiles, ainsi à la 42e minute son éloge de Matthew Crawford, escroc de la philosophie numérique imprégnée de marxisme et par là une des idoles de Xav'e de la Porte. La perspective d'un projet conjoint laisse présager le meilleur si l'on y trouve une véritable réflexion sur la technique (à l'instar par exemple d'un John Berger) et le pire s'il en sort un Nième bande militante, comme il est de règle dans les temps que nous vivons.

Projection privée s'arrête... À ce sujet, lire ce qu'écrit un certain Gilles Ciment sur la page Facebook de l'émission :

C'est ainsi qu'aujourd'hui on « guillot-ine ». Dans "Le Monde" du 26-27 juin, Sandrine Treiner, directrice de France Culture, conclut sa description de la nouvelle grille : « Enfin, Antoine Guillot va avoir une émission de cinéma le week-end à laquelle Michel Ciment restera associé. »
Traduction pour qui ne connaît pas la langue des communicants : exit "Projection privée" ; un strapontin pour son producteur-animateur depuis 28 ans.

Puis cette précision, en réponse à un commentaire :

La logique, c'est plutôt "place aux jeunes" : Michel Ciment, 78 printemps, et son émission, 28 saisons, ont "fait leur temps". De jeunes assistants producteurs piaffent...
Mais le vétéran devrait continuer à couvrir les grands festivals pour la station.

J'ai souligné plus haut la grande liberté d'esprit de Michel Ciment ; il faudrait aussi insister sur ses talents de passeur, et je ferai mien ce commentaire d'une internaute, Danielle Baraka :

Je suis loin de penser que les émissions de Michel Ciment ont fait leur temps ! Il reste, pour moi, l'un des rares vrais experts du cinéma dans sa diversité. Son regard et ses points de vue sur les films, les metteurs en scènes, les acteurs sont toujours d'une très grande richesse car alimentés d'une très grande culture personnelle se référant souvent à plusieurs horizons (peinture, littérature, architecture, musique..) Il nous "informe" et nous "élève" dans notre propre réflexion et perception du cinéma...

Pinaillerie : si je ne m'abuse, Projection privée n'a pas 28 ans, mais 26 ans, la première émission datant de 1990.

https://fr-fr.facebook.com/groups/projectionprivee/

ZZZZZZ a écrit:si je ne m'abuse, Projection privée n'a pas 28 ans, mais 26 ans, la première émission datant de 1990.

Et oui, si 1990-1991 était la première année radiophonique, 2015-2016 est bien la 26ième.
Sur le fond, je suis partagé car Michel Ciment est un homme de qualité, possédant une bonne érudition, pas seuleument cinématographique.
Cependant je trouve qu'à 78 ans et 26 années d'émission, donc, il n'est pas non plus scandaleux de le remplacer, et de laisser la place, non seulement à d'autres voix, mais aussi à d'autres conceptions du cinema.

Pour ma part, ayant critiqué certaines de ses approximations et ses régulières allégeances à la faction actuellement au pouvoir (le paradigme dominant de la maison), je salue son talent d'analyse, sa connaissance des fondamentaux du cinéma, assise sur une expérience dont on trouve peu d'équivalents. Mais il n'est pas tellement meilleur qu'un collège qui serait formé de certains de ses invités récurrents dans la rubrique du conseil de la semaine : Philippe Rouyer, N.T. Binh. Car ceux là aussi, il sait les choisir.

Si Guillot crée avec ces trois-là et quelques autres une table-ronde critique nous perdrons la rencontre avec les cinéastes (mais ces derniers iront proposer leur soupe autour de La Grande Table) mais nous pourrions gagner des débats entre gens vraiment compétents, comme nous en avions jadis au Panorama pour l'histoire et la littérature.
Si Guillot invite des Hélène Frappat, nous aurons une version cinéma de "La dispute". Ce qui ne serait pas une première : vers 2005-2006 Claire Vassé avait animé pendant une ou deux saisons ce qu'on peut redouter de pire en la matière.