Bonjour,
Cet après-midi, j’ai eu la chance d’écouter Là-Bas en (presque) entier mais ce post n’a pas valeur de lancement. Pour présenter, il s’agit d’une émission en deux temps. D’abord un répondeur vox populi soigneusement choisi et pour le coup ayant un \ʼʼléger\ʼʼ penchant pour l’autosatisfaction puis le sujet du jour traité selon une forme très variée :
- Entretien avec une personnalité en général de gauche de la gauche pour présenter un livre (Fred Lordon qu’on a pu écouter avec plaisir hier dans les Matins, Pierre Carles, Serge Halimi et toute la bande du diplo) mais aussi d’enquêteurs (Péan).
- Émissions enregistrées en public (présentation du Monde Diplomatique, les Procès)
- Reportages d’investigations (Les grands ensembles de Charlotte Perry est un bon exemple) se terminant souvent par une provocation finale face à un représentant de la puissance politique.
- Reportages à l’étranger, souvent en séries, plusieurs fois par an.
Cette typologie est toute personnelle mais le plus important est de noter que Mermet fait ce qu’il veut de son heure ajustant le nombre de messages sur le répondeur, choisissant sa forme, créant et rediffusant selon ses désirs (une fois des fictions qu’il avait lu au début des années 90). C’est aussi pour ça qu’elle a un aspect inclassable et indissociable de son producteur.
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Sujet du jour : Fukushima encore mais très différent du premier (l’avez-vous écouté ?). Il s’agissait de poser littéralement les micros dans une réunion organisée par un maire qui annonçait le départ forcé de la ville. Le sujet repose sur l’émotion de la situation mais s’annonce d’emblée comme pauvre : alors qu’un format micro-trottoir de 15 minutes suffirait, Mermet dispose de 35 minutes mais il faut garder l’unité de la situation sinon le sujet perd son intensité. Alors, on meuble, le répondeur déborde de son cadre habituel, un morceau de musique pour introduire, un second en transition qui sont diffusés en entier (rien à voir avec les extraits musicaux des Papous, fort bien coupés au demeurant, le monteur est talentueux), Mermet intervient plusieurs fois dans le studio pour relancer l’émission difficile à suivre car en japonais doublée en direct, et le doublage étire le temps du reportage.
Pourtant, ce n’est pas grave en y réfléchissant car Mermet est quelque part en lutte dans ce reportage. Pas contre Tepco malgré quelques coups de griffes bien senties qui ne requièrent aucune approbation mais contre le temps médiatique du JT qui compresse les histoires, le flash de 15h et 16h qui l’encadre et évoque au détour d’une phrase les paysans japonais chassés de chez eux. Ce sujet qui peut paraître bien casse-pied au vu de ma présentation précédente cherche à réifier ces mots qui ne veulent pas dire grand chose dans le flux : s’opère ainsi dans Fukushima, annoncée dés le premier épisode, la critique médiatique la plus violente qu’un producteur puisse exercer sous la forme d’art poétique (radiophonique ?).
(je crois que la dernière phrase fait de moi un \ʼʼaventurier de la syntaxe\ʼʼ ©Porte).
À vous(un)AN\ʼO\ʼNyme(un)DM`