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Accueil / France Culture

Michel Onfray, chroniques et émissions estivales    Page 16 sur 21

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Nessie 


151
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Amok à l'ENS - Mar 29 Juil 2014, 16:37

./...

Par contre, la croisade de Michel Onfray me semble des plus salutaires quand il fait l'éloge de la clarté. D 'ailleurs ça n'est pas tout à fait un éloge de la clarté : c'est plutôt une violente attaque contre la confusion verbale, qu'il appelle "le jargon". A mon avis c'est beaucoup plus que du jargon, c'est de l'escroquerie intellectuelle. Et quand il parle de jeu intellectuel, il ferait mieux de dire que c'est du pur jeu verbal, creux et sans signification. Car le jargon traduit en langage normal, ça peut donner quelque chose de clair et de simplement exprimé une fois débarrassé des oripeaux de la complication et de l'obscurcissement. L'escroquerie intellectuelle c'est autre chose : c'est l'obscurcissement pour masquer une arnaque, ou bien tout simplement c'est du vent.

Alors de la clarté, il en parlera un peu en début de conférence (à 17'45 du fichier podcast : "Il y avait une tradition de la clarté dans la philosophie française"), puis ça revient à la 49e minute et là encore hélas c'est fait n'importe comment : une charge contre le jargon, car "le jargon ça permet de chasser en meute". Tu parles ! Là c'est Onfray qui fait de la chasse aux sorcières, il vient de traiter de quasi-sympathisants nazis la moitié des pontes de la philo en France. Il aurait été plus juste de les traiter de fumistes ou d'escrocs bien à l'abri dans leur chapelle entourés de fidèles annonant les clichés du charabia qui leur permet de tenir le manteau du Diafoirus. Fumisterie institutionnelle, et ça il le dira très bien : le pire est que ces penseurs "subversifs" sont tous fonctionnarisés, logés dans les grandes Institutions qui les subventionnent et les nourrissent. Au moins Michel Onfray le gourou de la subversion en philo, a construit tout seul sa propre chapelle, avec son énergie et ses efforts à lui. En fin de compte elle fonctionne un peu de la même façon et il va même jusqu'à éditer avec eux, chez Galilée repaire de la fumisterie totale. Eh bien ça, ça prouve qu'il n'est pas net.

Mais voila: des fumistes, Onfray ne sait peut-être pas ce que c'est, parce qu'il fonctionne sur le procès d'intention et que la fumisterie est un délit mineur. Et peut-être aussi parce qu'il sait bien que l'étiquette de fumiste pourrait lui être retournée, non pour raison de confusion et de manque de clarté, mais plutôt parce que son baratin est d'un superficiel à hurler. C'est dommage car quand il s'en prend en ces termes à Derrida et aux as de la French Theory, il se plante en établissant ce pont absurde qui part du nazisme et arrive aux marécages de l'abstraction fumeuse. De l'inhumain au déshumanisé, comme si c'était la même chose, alors qu'il n'y a strictement rien qui relie les deux rives, bien au contraire. Une fois de plus il avait une bonne cible, il la tenait au bout de son fusil, et il lui balance des bastos sorties des usines Godwin. Quelle buse !

La critique de la déshumanisation dans la pensée moderne a été faite depuis longtemps, et par des semi-philosophes, qui ne se poussaient pas autant du coude : Jean-Marie Domenach ou Jean-Paul Aron, par exemple. Sur ce sujet précis, mieux vaut lire ces gens-là qu'écouter Michel Onfray. Mais si on veut voir un dingue armé d'un pistolet-mitrailleur en train de tirer sur tout ce qui bouge, et si on veut voir les impacts sur les cibles ou plutôt sur les figurines en carton qu'il a alignées devant lui, éventuellement on peut écouter Michel Onfray.



Dernière édition par Nessie le Mer 30 Juil 2014, 00:22, édité 1 fois

romon.lauzas 


152
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Je ne suis pas de la confrayrie - Mar 29 Juil 2014, 20:57

Entendu avec écœurement le philosophe officiel de France Culture l'été. Ça devient plutôt Rance Culture d'ailleurs. (Je viens de m'apercevoir avec quelque retard que Gilles Veinstein avait été ... "remercié".)

Je me demande si la pureté du passé que Michel Onfray semble attendre des philosophes qu'il traîne au devant du prétoire n'est pas proche d'une pureté de la race. Il n'y en a pas un dans le passé duquel MO ne trouve ce qu'il considère comme un étron fumant. MO est probablement une personne totalement dépourvue d'ambivalence, et ne supporte pas que celle-ci se révèle dans le passé de quiconque.  Ce Torquemada fustige jusqu'à la dernière goutte de sang les dépouilles déjà exsangues des cohortes de philosophes ou considérés comme tels qui l'ont précédés.

Craint-il que les œuvres en grande partie oubliées de ses aînés puissent être néfastes pour la jeunesse, n'aient le pouvoir de corrompre la pureté des âmes, que leurs futurs lecteurs ne soient totalement dénués d'esprit critique et ne risquent de compromettre leur humanité en comprenant de travers ce que lui a détecté - le réel, le réel.

J'aimerais bien parler de ce réel que MO invoque et sur lequel je me pose des questions, mais je crains que ce qu'il me reste de philosophie, qui s'est arrêté net quelques mois après le bac il y a trente cinq ans de cela, ne soit insuffisant pour argumenter mes intuitions.

Maintenant pour le sourire, tôt un matin de l'été de l'an dernier, vers six heures, je fais chauffer l'eau pour le thé, le café. La radio est allumée et je me force à écouter MO. Le maçon qui me donne un coup de main rentre pour prendre lui aussi son petit déjeuner,  et grommelle - comme je m'y attendais - "Encore des blablas, qu'est-ce que c'est que ce charabia encore, y en a qui savent faire que causer". J'augmente le son et lui révèle qu'il est en train de vilipender MO. Et comme je m'y attendais, mon jeune - et un peu fruste - maçon change totalement de cap : "Ah c'est Michel Onfray, alors là c'est autre chose, alors lui il est génial, j'ai lu des livres de lui, alors là lui il est bien, ça c'est un mec bien", etc etc. Bon, je me suis dépêché pour qu'on se remette aux pioches et aux pelles.

Henry Faÿ 


153
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le structuralisme pour les nuls - Mer 30 Juil 2014, 20:40

Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Page 16 Michel-foucault

Le Michou, on ne le changera pas, il est comme ça. Il ne peut s'empêcher de politicailler. La philosophie l'intéresse certes mais plus encore la politique. Il commence toujours à faire passer un examen de correction politique aux auteurs, alors Heidegger, il ne pouvait pas  le   rater. Offusqué qu'il ait été nazi, d'accord   voué aux gémonies  mais offusqué que ça n'ait   en rien fait barrage à sa réception  auprès de tous les gauchistes de France, de Navarre et d'ailleurs. C'est vrai qu'il y a un problème mais si peu nouveau.   C'est un  pont aux ânes,  comme il y en a peu.   Finkielkraut y  était  revenu  dans son émission, il y a peu.  

Ce qu'il a dit du structuralisme m'a, je dois dire intéressé ; m'a laissé sur ma faim, une demi-heure c' était peu pour un pareil sujet.   Mais la question était juste : qu'est-ce que c'est que ces structures, d'où viennent-elles ? Comment se transmettent-elles ? N'est-on pas avec ces structures en plein idéalisme ? (et pourquoi pas?).  N'est-on pas aussi en plein irrationalisme ?

J'ai été intéressé d'apprendre que le structuralisme, c'était de l'anti-sartrisme. Exeunt  la conscience,  la liberté, le vécu, l'engagement. Et on arrive à une philosophie  rébarbative,  aussi glaciale qu'indigeste.  

Je suis  assez  moyen ou plutôt nul sur ce sujet,  il me semble qu'il y ait  deux grands structuralistes : le linguiste Roman Jacobson et l'ethnologue Claude Lévi-Strauss. Quant à Michel Foucault, le jour,  j'étais devant  l'écran où il a annoncé  face à Dumayet qui l'interrogeait  rien moins que la fin de l'homme, je  me suis dit mais qu'est-ce que c'est que ce rigolo, ce bateleur de foire qui  cherche à se rendre intéressant et qui dit n'importe quoi.  L'histoire de la folie a beaucoup marqué les esprits et a  été très critiqué  pour ses inexactitudes historiques.  


La deuxième émission aurait pu s'appeler « ils en sont tous ».  C'était   la rubrique indiscrétions et potins.  De la haute philosophie!  Il continue à reprocher à Sartre et à Simone de Beauvoir d'être allé en Italie avec un voyage payé par le Duce. Vous savez  ce qu'ils faisaient pendant l'occupation tous ces gens là? Je vais vous le dire.  Même Saint Maurice Clavel, même Saint Emmanuel Mounier, même Saint Paul Ricoeur, même Saint Jean Guitton.   Mais ce qui m'a plu  c'est quand il a dit il y en a un, un seul qui a sauvé l'honneur,  qui a été impeccable, qui jamais ne s'est compromis ni avec Staline, ni avec Pétain, ni avec Castro, ni avec Mao  c'est... devinez...devinez,  je vous le donne en cent, je vous le donne en mille, vous ne voyez pas c'est...   Vous avez perdu.  C'est...   Raymond Aron.  Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Page 16 0035   Raymond Aron? ça alors! Celui qui écrivait dans Le Figaro, qui avait écrit l'opium des intellectuels, qui n'était pas d'accord du tout avec mai 68 (la révolution introuvable) ,  celui qui avec  qui   tous les gauchistes de l'époque  faisaient du punching ball. Il a quelque chose de pas mal, Michou.  C'est comme le jour où il avait  expliqué  la position très peu correcte politiquement de  Camus sur l'Algérie.



Dernière édition par Henry Faÿ le Mer 30 Juil 2014, 23:22, édité 1 fois

antonia 


154
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Etre ou ne pasêtre de la confrayrie. - Mer 30 Juil 2014, 23:06

romon.lauzas a écrit:Entendu avec écœurement le philosophe officiel de France Culture l'été.



Maintenant pour le sourire, tôt un matin de l'été de l'an dernier, vers six heures, je fais chauffer l'eau pour le thé, le café. La radio est allumée et je me force à écouter MO. Le maçon qui me donne un coup de main rentre pour prendre lui aussi son petit déjeuner,  et grommelle - comme je m'y attendais - "Encore des blablas, qu'est-ce que c'est que ce charabia encore, y en a qui savent faire que causer". J'augmente le son et lui révèle qu'il est en train de vilipender MO. Et comme je m'y attendais, mon jeune - et un peu fruste - maçon change totalement de cap : "Ah c'est Michel Onfray, alors là c'est autre chose, alors lui il est génial, j'ai lu des livres de lui, alors là lui il est bien, ça c'est un mec bien", etc etc. Bon, je me suis dépêché pour qu'on se remette aux pioches et aux pelles.

Voilà: toutes ces critiques  des posts précédents tombent  juste, mais n'empêche que M. Onfray fait partie naturellement du peuple. Pas comme tous ces chroniqueurs du matin(que nous devons subir toute l'année, à part quelques Etienne Klein)et qui se donnent un mal fou pour faire peuple et ne réussissent qu'à être grotesques. Et il ose s'attaquer au langage obscur de tous ces prétendus philosophes ou intellectuels: on en a grand besoin de ce discours! Même Adèle van Reeth finit par tellement vous entortiller avec ses arguties qu'on ne sait même plus de quoi on parle à la fin.
M.O., oui, c'est du superficiel mais, au moins, on le comprend, on sait où il veut en venir.

Et tiens, pour en venir à Raymond Aron, ce n'est pas un marrant mais quand on écoute ses conférences en ce moment, le soir, on comprend tout.C'est rationnel, ce n'est pas de la poudre aux yeux.

Nessie 

Nessie

155
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Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Jeu 31 Juil 2014, 11:40

Michel Onfray ferait peut-être mieux d'écrire des biographies. Il est 11h15 et tout ce qu'on apprend à l'écouter, c'est :
- soit des biographèmes, et ils sont  toujours infâmants ou ridicules : les détails de l'antisémitisme d'Heidegger ; Heidegger qui tombe à genoux devant la belle Hannah ; le suicide de l'une ou l'autre étudiante qui n'arrive plus à se dépatouiller de ses 3 années de présence à l'écoute du maître ; mais aussi en passant une torpille à Sartre avec le nom commercial de sa marque d'amphétamine. Tout cela est très intéressant et avoisine le niveau de la biographie "Marguerite Duras" pondue par Laure Adler.
- soit des considérations générales, d'ailleurs pas inutiles, sur la dévotion dont bénéficient les fabricants de charabia philosophique. Voila qui est bien venu mais ça serait un autre sujet, et pas seulement Heideggerien ou plutôt : tant qu'à chercher des poux dans le style philosophant, c'est par le style des français qu'il faudrait commencer. Onfray ne lit pas l'allemand. Il lit la traduction dont on se contente en France. Peut-être aussi obscure que l'original, d'ailleurs, mais tout de même : Onfray ferait véritablement preuve de courage s'il s'en prenait à des Maffesoli, à des Georges Didi-Huberman, à des Philippe Lacoue-Labarthe ou à des Jean-Luc Nancy. En début de semaine, il a juste un peu frotté Derrida et Deleuze. Le hic c'est que ces gens là ont l'aval des classes cultivées, et qu'Onfray à ce moment-là, ne se battrait plus contre des morts ou des absents, mais contre l'establishment culturel, dans lequel il est loin d'être aussi en marge qu'il veut le faire croire.

Onfray crache dans la soupe. Mais lui-même fait sa tambouille dans la même gamelle.

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Nessie 

Nessie

156
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Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales - Jeu 31 Juil 2014, 11:48

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J'ai commencé  ce post à 11h10. Je l'achève à 11h30 (enfin j'essaie - et puis je le scinde en 2 parties pour ne pas trop flinguer la lisibilité), j'achève, excédé par le style du conférencier. Excédé pas seulement parce que je n'ai pas toujours entendu de philosophie. Je dis bien : pas un mot. Après tout, le titre de cette série de conférences c'est bien "Contre-histoire de la philosophie". Mais aussi parce que j'entends des approximations qui montrent que l'enquête de Michel Onfray n'en est pas une. A 11h23 par exemple, concernant non plus l'affiliation de Heidegger au parti Nazi en 1933, mais bien son maintien jusqu'en 1945 : il se réinscrit chaque année !!! Ah bon. Parce qu'on est vraiment libre de quitter le parti unique dans un régime totalitaire ? J'aimerais bien savoir si des intellectuels ont réussi à descendre du train en marche.

On apprend aussi qu'Heidegger se serait plaint d'avoir été empêché de publier par le régime nazi. On suppose qu'il ne s'agit là que des écrits politiques, car entre 1933 et 1945, Heidegger ne cesse de publier. Alors pour le coincer, Onfray exhibe fiérotement que "Être et temps" a été réédité par deux fois : en 1936 et en 1942 ah ah ah vous l'avez dans l'os hein Mossieu Heidegger. Ben non : d'abord pourquoi Onfray ne parle-t-il que de Etre et temps ? La vraie question c'est celle des écrits politiques, plutôt ? Si l'on ne trouve aucune publication politique après 1933 c'est plutôt mauvais signe, enfin signe qu'Heidegger ne peut plus s'exprimer, ou bien renonce, ou bien a peur, ou bien adhère pleinement au régime. Bref comme enquête c'est rien short, tout de même. Là précisément on ressent d'abord le besoin d'approfondir, et aussi d'entendre une parole en contradiction. Mais Onfray n'est pas là pour débattre : il est là pour sermonner.

Après la défaite du national-socialisme, il manque tout de même la mise au point que Heidegger aurait dû faire, une fois sa parole libérée. Histoire de se désaffilier de cette appartenance infamante. Onfray nous apprend que cette mise au point n'apparait nulle part. Soit. N'empêche que moins d'une minute plus tard, on l'entend dire que Heidegger s'est défendu après guerre d'avoir jamais adhéré au racialisme nazi. Il y a donc bien eu dénégation, tardive ou on peu importe. Et mensongère ou non, voila le problème. Mais enfin dans l'ivresse de son réquisitoire, Michel Onfray ne semble guère se soucier de cohérence.

On a envie de boucler le dossier à ce moment là. Soit Onfray dit le vrai et ça ne mérite pas d'y passer des heures. Soit Onfray, fidèle à son habitude, instruit à charge et en ce cas, on aimerait bien entendre une réponse. En fait, la messe de Michel Onfray a quelques points communs avec la messe des grands orateurs. Je ne pense pas précisément à Hitler, mais aux imprécateurs qui ne se sentent plus pisser, par exemple un Jean-François Kahn.


A part ça, pourquoi Onfray prononce-t-il le nom d'Husserl, soit Ussèrl', soit Eusseurl' ? Un coup à l'anglaise, un coup à la française, jamais à l'allemande. Et pourquoi pas Ursule aussi tant qu'on y est ?



Dernière édition par Nessie le Jeu 31 Juil 2014, 21:47, édité 1 fois

epithelium 


Invité

157
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france culture/ONFRAY - Jeu 31 Juil 2014, 13:26

Michel Onfray est tout sauf un libertaire Je le vois de plus en plus comme un poujadiste qui s'ignore .Dans ses émissions pas une goutte de philosophie Lui qui se veut Nietchéen illustre à merveille l'homme du ressentiment dans toute sa splendeur Comme il est dénué de tout charme et detoute créativité il voue aux gémonies ceux qui incarne ces qualités :Barthes ,Deleuze etc... IL va bientot nous expliquer que Joyce c'est du galimatia Poujadiste et stalinien pour son amour paranoiaque du proces ;que ne cher che t'il un bon psychanaliste pour consoler son moi douloureux

Nessie 

Nessie

158
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Questions-réponses - Ven 01 Aoû 2014, 13:02

Ce cinquième cours sur la pensée poste-nazie -comme dit la potiche sonore qui annonce l'émission- est vraiment au-dessous de tout. C'est qu'avec la fin de la première semaine vient la traditionnelle séance de questions du public. Et là c'est le naufrage philosophique.

D'abord une première question fondamentale hélas vite liquidée, sur l'histoire et l'archive. La question n'était pas très claire, elle était même remarquablement vague. Au moins avait-elle le mérite d'être brève, et surtout de donner prise à une vraie réflexion : la place des sources dans le travail de l'historien. La bonne réponse aurait dû commencer par demander de re-préciser la question. Mais Onfray préfère démarrer au quart de tour en prenant appui à la fois sur Hegel, sur l'archéologie et la linguistique historique, pour servir une mini-thèse sur l'Histoire et le réel, sur les sources, sur la trace. Onfray se méfie de l'idéalisme comme du solipsisme. Il faut savoir dit-il, interroger le réel sur ses traces de toutes sortes et non pas seulement sur l'archive écrite. Telle serait l'erreur d'un Foucault. Telle serait aussi l'erreur des naïfs qui croient en l'existence du Christ, sur la base d'archives fausses. Onfray ne sait pas que pour un historien, cette question est tout de même secondaire, car le phénomène historique n'est pas l'existence du Christ, mais celle du christianisme, éventuellement comme produit de l'imaginaire idéologique. Onfray ne sait pas ça, justement parce qu'il raisonne en idéologue et non en historien. Et un idéologue avec 3 métros de retard, en plus : enfant de la IVe République, il en est resté à Jeanne d'Arc et au chevalier Bayard. Un peu comme plus tard enfant de l'université, il enseignera le freudisme pendant 20 ans avant de lire un livre qui le décidera à partir en croisade contre le personnage de Freud. Ce qu'il fera, en répétant de travers ce qu'il a cru comprendre au dit livre et en y ajoutant un procès moral individuel, qui n'a aucun impact sur la valeur du Freudisme en tant que pensée.

Avec cette première question, on voit qu'Onfray est fidèle à lui-même et donc il continue à louper ses sujets avec constance : répondre à côté de la question, choisir un angle d'analyse parmi les moins pertinents, louper le fait essentiel. Résultat : malgré l'évidente auto-satisfaction qui transpire de la réponse, elle n'a guère de poids, ni d'intérêt et je ne suis pas certain que le questionneur soit beaucoup plus éclairé après la réponse. Un peu plus hypnotisé peut-être, mais pas plus instruit. Et je me demande qui dans la salle a osé pense ce jour-là que tout cela était d'une extraordinaire banalité.

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Dernière édition par Nessie le Mer 20 Aoû 2014, 13:49, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

159
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De la guerre en général - Ven 01 Aoû 2014, 13:06

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Autrement banale est la deuxième question, qui porte sur les guerres du XXe siècle et sur la culpabilité relative, peut-être même équilibrée, des différents adversaires. Ici, la question est intoxiquée par le renversement des valeurs, avec une niaiserie  idéologique exactement inverse de celle que le questionneur prétend combattre.

Quant à la réponse, elle est autrement intoxiquée par un Michel Onfray grisé de sa propre parole, qui se lance dans une interminable glose, nourrie de son propre délire d'interprétation et d'une pensée d'intellectuel à deux balles. Tout y passe, sous couvert de "pensée globale" (!)  : rien n'existe sans nécessité, donc la guerre est une nécessité, elle est nécessaire pour un tas de raisons notamment quand elle est défensive et quand elle est juste il faut bien la faire, mais aussi on cherche à écouler les stocks d'armement et il faut satisfaire les marchands d'arme. Je n'invente rien mais je raccourcis la réponse d'Onfray qui est une effroyable salade !

De là il passe à l'efficacité de la guerre révolutionnaire, puis il enchaîne par une vitupération contre l'antisionisme. En une quinzaine de minutes nous voila parvenus à des lieues de la question, sous le prétexte "Faisons de l'histoire, et non de l'idéologie". Ben mon vieux, c'est donc ça, faire de l'histoire ? Ce développement ahurissant est couronné par un petit tonnerre d'applaudissements qui en dit long sur le discernement du public, chauffé à blanc par l'orateur en plein sermon sur la montagne devant ses disciples.  

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Nessie 

Nessie

160
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Heidegger vampire sexuel - Ven 01 Aoû 2014, 13:09

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La 3eme question est enfin en prise directe sur le cours : hier Onfray a mentionné en passant et sans s'étonner plus que ça, que le nazi antisémite Heidegger avait conservé l'amitié et l'estime de Karl Jaspers, pourtant juif ayant eu à pâtir du régime. Est-ce pour cela que la 3e question avance l'hypothèse suivante : Heidegger n'avait-il pas ses "bons juifs" ? La réponse : oui peut-être, c'est bien possible. De là une nouvelle glose qui va mener le conférencier à la réalité fondamentale de la philosophie : la philosophie c'est ce qu'on vit. Voila qui est bel et bon. De là une critique fondamentale du communisme qui, dit-il, ne marche pas n'a jamais marché et ne peut pas marcher. On avait donc besoin de Michel Onfray pour comprendre ça ? De là aussi une critique des philosophes qui se foutent bien du réel mais vivent dans leur propre bocal d'idées. Au bout de 10 minutes Onfray réalise que dans cette dérivante il a perdu Heidegger mais justement, en bon acrobate il voit une corde à laquelle s'accrocher : justement Heidegger fait partie de ces philosophes qui ont davantage travaillé à leur légende qu'à la mise en pratique d'une philosophie. Alors oui il a des bons juifs ou plutôt il a des bonnes juives mais c'est juste pour les mettre dans son lit, car les autres  : madame Jaspers, madame Husserl, il s'en tamponne. Voila Martin recyclé en baiseur de juives en même temps que persécuteur de juifs. Avec le démon de l'anachronisme qui saisit Onfray régulièrement, on s'attend à voir Heidegger recyclé en prédateur sexuel.

Un tel délire laisse les bras ballants, mais il est suivi d'un rebondissement inattendu : la question est redoublée après avoir été précisée : Heidegger a ses bons juifs pour s'installer commodément dans la dénégation. Onfray bon prince reconnait qu'il a répondu à côté. Qu'à cela ne tienne il redémarre immédiatement sur la roue arrière avec une micro-thèse improvisée : un distingo entre le mensonge tout court et le mensonge à soi-même. C'est vite envoyé avec l'assurance de celui qui sait tout. C'est à la fois peu clair a vite enveloppé. C'est presque un mini-cours de philosophie pour classe préparatoire au lycée : en classe de troisième, ça peut donner un avant goût de ce qui attend le lycéen.

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Dernière édition par Nessie le Mer 20 Aoû 2014, 13:51, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

161
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Pas un clou - Ven 01 Aoû 2014, 13:17

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La dernière question : la justice, vous connaissez ? Vous attaquez tellement de gens, est-ce que vous prenez pas des risques ? Quand on vous attaque en justice pour vos propos, est-ce que vous avez un avocat ?

L'intérêt ici, c'est de constater une façon de répondre à côté : Onfray pourrait répondre à la question en une minute, mais il préfère raconter sa vie. Alors il se lance dans un récit de ses démélées judiciaires avec Raël, mécontent d'avoir été traité d'abruti local. Onfray fut donc convoqué au tribunal avec son éditeur. En fin de compte il gagne le procès, puis perd en appel. L'histoire aurait tenu en moins d'une minute si le conférencier avait eu davantage le souci de répondre, que celui de se mettre en valeur. Au contraire de quoi il prendra plusieurs minutes pour raconter l'histoire sous forme de fable qui lui permet de faire le clown : "Oui monsieur le juge, j'ai traité Raël d'abruti local mais ça n'est pas une insulte c'est une vérité, ou alors prouvez-moi que j'ai tort". C'est presque aussi fin que du Bruno Gaccio. Le public de Caen, bon enfant et acquis à sa cause, se bidonne. Et d'ailleurs, le juge lui glisse en loucedé qu'il est bien d'accord. La question était factuelle, la réponse aurait pu l'être, mais elle a surtout servi à faire un numéro.

De là on s'interroge : mais bon sang de bois, qui donc peut croire que tout cela est de la philosophie ? Et surtout on se demande comment a été bricolée cette émission et pourquoi on a choisi ces questions là ? A cause des réponses ? Parce que ce sont celles où Onfray, surexcité, est en plein hubris d'improvisation ? Je dis ça parce qu'en consultant le site de l'Université populaire de Caen, on peut vérifier que le calendrier ne contient pas de séance de réponses aux questions, ce qui est bien compréhensible : les questions suivent les conférences, et l'émission est construite en sélectionnant de quoi boucler une émission sur 5. De quoi boucler une émission, mais aussi de quoi permettre au conférencier de faire son numéro.

Avec cette fin de première semaine, on peut douter légitimement de l'utilité d'écouter les 4 suivantes. C'est certainement par erreur que le podcast du jour porte le titre "Philosopher en dehors des clous". Car dans cette séance de questions, Onfray ne philosophe pas, il n'est en dehors d'aucun passage clouté, et finalement c'est son baratin qui ne vaut pas un clou.

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Re: Michel Onfray, chroniques et émissions estivales -

Michel Onfray, chroniques et émissions estivales     Page 16 sur 21

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