Gustave a écrit:Celle sur Schaeffer était quelconque (je veux dire: pas nulle, mais creuse). Celle de vendredi, sur Garetto et Caudou, est la pire. Le seul moment franchement poilant est celui ou Leila Djitli suggère que Kathia David s'envoyait en l'air avec le reste de l'équipe pendant les séances de montage
Je ne les écoute jamais.
Ma soirée du vendredi est prise par mes responsabilités municipales : j'actionne le soufflet de l'harmonium guide-chant pendant la répétition avant la messe du dimanche avec la chorale de Ploudalmézeau. Mais grâce à votre post ci-dessus j'ai écouté en diff. le numéro consacré à Pierre Schaeffer et voici ce que j'ai entendu dans les 50' de cette émission qualifiée par vous de "quelconque et creuse" :
[Entre les crochets j'indique un très vague jalonnement histoire de donner une idée du rythme de l'émission je commenterai après l'inventaire] Portrait psychologique d'un homme multiple
[vers 2'30 env.] - Sa place dans la musique moderne
[vers 3'55] - Le Service de la recherche et l'esprit du chercheur
[vers 5'] - L'attachement aux techniques
[5'50]- Se dépasser
[6'20] - Un maître
[6'30] - Extrait de Symphonie pour un homme seul
[7'40 à 9'] - Les aléas techniques de la restauration du morceau
[9'] & évolution de l'appréhension du son
[9'45]- Aspect biographique
[10'50] - Citation "Oui je crois que la musique est plus que la musique, que ce n'est pas un objet utilitaire, esthétique, mais une démarche spirituelle, une performance de l'être tout entier"
[11'50] - Les cours de Schaeffer, professeur associé au Conservatoire
[12'40] - Principes de musique concrète
[13'50] - Des structures pour la recherche
[15'50], du Studio d'essai à l'INA - De la contradiction
[18'] - Extrait substantiel du Bon Plaisir avec Françoise Malettra
[19'30 - 23'45] avec une conception de la musique, la brouille avec Pierre Henry, le travail à la Sorafom - La musique dans le contemporain
[26'30] - Un art de la dialectique, les Arts-relais
[29'] et le partage - Une conception de l'organisation
[29'30] - Histoire et principes du Service de la Recherche
[31' à 36'] les grandes séries : La grande répétition / Les conteurs / Un certain regard - 2e extrait du Bon plaisir
[36'30 à 40'] La fin du Service et l'épisode de l'INA - "tant qu'on parle on n'est pas seul"
[38'] - Le Traité des objets musicaux
[40'30] - Extrait de "5 études sur le bruit"
[42'] & aspect technique de la remasterisation en vue de réédition prochaine - Extrait du "Trièdre fertile"
[45'] & place dans la musique électronique - Derniers mots, Pierre Schaeffer : l'avenir dans le rétroviseur
[48']Voila pour une écoute non pas analytique mais détaillée de cette émission qualifié plus haut de "quelconque et creuse". Cet inventaire, c'est pas les sujets abordés (car le sujet c'était Schaeffer) mais les thèmes traversés lors de l'évocation. Quant à l'ambiance, c'est celle de trois adultes discutant entre adultes, c'est-à-dire une parole dense et pleine, sans rires chevalins d'ados attardés et sans éclats de voix, sans forçages d'opinion, sans placer en incise la 456987ème allusion de la semaine sur un non-événement du politique. En clair : de la radio culturelle. Il faut féliciter, outre l'excellent Baumgartner, les deux invités : Jocelyne Tournet-Lammer et Christian Zanesi (co-directeur du GRM). Je souhaite à beaucoup de gens de parvenir un jour à être aussi creux (je reprends le mot de G.) que ces trois-là. Quant à moi j'aimerais entendre souvent des émissions aussi creuses (id) sur France Culture...
Ensuite de quoi tout en remontant le soufflet (objet creux) de l'harmonium j'ai écouté, donc un peu distraitement cette fois, le numéro connu comme étant "le pire" (dites-vous), consacré à Codou & Garetto. Etant comme toujours catégorique et péremptoire, je dois dire que je l'ai trouvé plutôt instructif, ne se limitant pas au must consensuel de L'oreille en coin, mais retraçant à la fois un parcours et une carrière radiophonique, des principes, des façons de faire. Là où je vous rejoindrai (pas longtemps, vous allez le voir), c'est sur l'ambiance en studio : contrairement à la soirée Schaeffer, on retrouvait en effet par moments (mais par moments seulement : quand Leila et Katia attrapaient le micro) le parler relâché et l'entre-soi qui caractérisent tant d'émissions de France Culture quand la culleture elle est sur le banc, là voyez ake les deux types : par exemple Aude Lavigne interrogeant sur un banc du Luxembourg quelqu'un d'encore plus désoeuvré qu'elle (donc certainement concourant au niveau international) ; par exemple les bavardages copains-copains entre accros des cultures zurbaines, ou dans le Cinéma du samedi après-midi de Claire Vassé ; déjà il y a 10 ans avec les remarquables analyses que nous offraient les invités des deux clowns radiophoniques Bourmi & Clarino dans la version princeps de "La fuite dans les idées" (exemple de critique : "boah en fait s'bouquin c'est un peu un liv'de puceau nan ?"). En l'occurrence ce vendredi en coin avec Leila et Katia c'était sur le mode "bon voila jveux dire aloreuh paraporaça Codou et Garetto ils avait du talent hein jveudire passke y nous donnaient du talent voila et bon euh par rapport au talent ben y z'en avaient et y nous en donnaient euh voila hein parraporaça". Heureusement il n'y avait pas que ces deux bécasses, mais enfin j'ai été appelé au téléphone avant d'arriver aux histoires de cul qui ont réveillé votre sens critique d'auditeur profond, cher G. toujours à la recherche de la radio dense comme vous savez si bien l'entendre.
Moment poilant ? On brûle de vous croire.
Meilleur moment ? Sur quelle échelle de jugement svp ?
Conclusion : avant toute chose et même ce sera tout, recevez mes meilleurs remerciements pour avoir attiré mon attention sur la première de ces deux Mythologies de la radio et sur le meilleur moment (sic) de la seconde. Continuez à donner autant de tuyaux d'écoute que vous voulez. Maintenant que j'ai compris dans quel sens il faut les lire pour savoir ce qu'on peut en faire, je vous promets d'en faire le meilleur usage possible...