En balayant mes mp3 de dimanche dernier (et on va voir que "balayer" est le bon mot) dans la captation en continu de l'après-midi je tombe sur 2 émissions presque consécutives, comme elles ont chacune leur fil je pourrais éventuellement y aller dire un mot du contenu. Mais j'ai préféré placer ici une double remarque sur la forme. En l'occurrence il s'agit de Place de la toile et de Masse critique, et en l'occurrence-bis, de la musiquette vocale de chacun des 2 producteurs.
Il semble que Xavier Delaporte ait enfin réussi à se construire un tic vocal pour personnaliser son oral. Depuis quelque temps, il s'amuse à hacher sa lecture ou son impro ça on ne sait pas, et il place un maximum de césures inutiles et a-grammaticales, ça culmine en frime creuse quand il les place entre un article et le nom ou bien, entre la préposition et le régime, coupures sans justification aucune mais qui payent pour celui qui veut se la péter au micro en faisant son petit effet. Ecoutez par exemple son billet de milieu d'émission, où ça ne manque pas, c'est surtout vers les fins de phrases il me semble. Dimanche dernier : "little brother vous /
silence/ regarde" ; "elle a laissé sa victime sans /
silence/ défense". Cette petite injection de suspens est ridicule et peut-être bénigne. Mais elle ne passe pas inaperçue là est le dommage. Et alors ce dimanche après-midi ? Eh bien dans 2 heures on va pouvoir les compter et même faire un loto, pourquoi pas. Dans les 2 minutes de la présentation d'ensemble + les 5 minutes du billet, je me fais une grille de pari je coche 9 et 17. Ceux qui seront plus près que moi de la vérité Xavienne ils gagnent l'intégrale des coupures du Xav'e enregistrée par mes soins.
Deux cases plus loin dans la grille du programme et non dans celle des paris, on trouve dans Masse critique une autre musique vocale c'est celle de Frédéric Martel et c'est toujours la même, avec les toujours mêmes accès d'euphorie potachière en lâchant un grosse blague (pas toujours agressive mais toujours hyper-vaseuse). Mais ce qui est marrant avec lui c'est l'alternance entre les accélérations incontrôlées et le haché des syllabes accentuées (je veux dire "accent d'intensité" hein, je ne parle pas ici de son ridicule accent régional). Par exemple en écoutant même pas attentivement les dernières secondes de Crasse Mythique dimanche dernier, j'entends ceci dans un style hyper-cavalant : "l'équip'-prommation
(pour "programmation") musical'-christian-charles-àlarégie-ce-soir-Ghislain / / Meige - Masse-Critique-émissionde-Freinric
(pour "Frédéric")Martel-réalisé par Peyré / / Legraaa". Les vides ne sont pas des moments de respiration ce sont des silences marqués parfois entre nom & prénom, un truc Martellien ça fait concon mon dieu que ça fait concon. Bon je sais que la critique est aisée, que l'art est difficile, que la désannonce de l'émission c'est pas le moment le plus important, que ce style mi-cavalant mi-suspensé on peut s'en foutre comme d'une guigne mais on peut aussi s'en moquer (d'ailleurs c'est ce que je fais) mais voila de l'entendre comme ça le Martel cavaler jusqu'à bouffer ses mots je sais pas exactement si c'est idiot ou ridicule ou vulgaire ou si tout simplement c'est du tête-à-claquisme-sonore, mais ça me renvoie toujours au titre de Jacques Bertin "éteins la radio ça me scie les dents".
Oui du côté du profil vocal ou du style oral, parfois France Culture ça nous scie les dents et on n'a qu'une envie :
Au fait pourquoi ces deux remarques de pure mauvaise humeur ? Eh bien pour dire que l'agacement de l'auditeur, s'il devient couramment passionnel à force de croître et embellir, il prend sa source bien souvent dans le maniérisme de certains animateurs-producteurs, dans leur façon de se mettre en scène pour faire genre. Parfois ce qu'on reproche à leurs tricks ça n'a que peu de rapport avec le contenu de l'émission (on a déjà pas mal souligné l'orgasme philosophique surjoué par Entho et les ritournelles de Sonia Kronlund ou de Mme Canto-Sperber), mais parfois aussi on y trouve un lien en se disant qu'il y a dans cette radio des gens singulièrement creux, qui masquent leur vide avec des tours de maniérisme neuneu. C'est méchant ce que j'écris ? Oui si on veut. Mais franchement c'est pas grand chose à côté de ce que j'ai envie de placer certains jours dans le fil de ces 2 émissions...