Un an avant le changement d'ère à France Culture (l'adlerocène), une émission de deux heures qui restera dans les annales :
Le bon plaisir - André Brahic (
1ère diffusion : 14/02/1998) Par Michèle Chouchan - Avec Evry Schatzman, André Brahic et Vincent Courtillot - Réalisation Jacques Taroni On se souvient du
récapitulatif des émissions diffusées sur France Culture avec André Brahic après son décès le 15 mai 2016.
Dix-huit ans avant sa mort, c'est le temps qui passe trop vite qui taraude André Brahic, 56 ans en 1998, lui qui espère pouvoir connaître le résultat de ses recherches en 2050... Si André Brahic rit beaucoup dans ce
Bon plaisir, c'est pour mieux dissimuler sa peine de devoir mourir sans avoir réalisé le millième de ses envies, ni avoir transmis toute la passion qu'il a en lui.
André Brahic se moque volontiers de lui-même, oui il parle trop vite, oui il est toujours en retard partout, oui, il ne dort que quatre heures et c'est bien dommage que la journée ne comporte que 24h et l'année 365 jours (dit-il).
L'émission est réalisée au Palais de la Découverte, et comme c'était l'habitude, ce sont des amis du scientifique qui brossent son portrait en sa présence. Il faut écouter le passionnant Vincent Courtillot comparer le travail du géologue (le sien) et celui de l'astronome, un morceau d'anthologie.
Si l'intervieweuse Michèle Chouchan n'est pas à la hauteur et sa manière de lire des extraits peu convaincante, ce n'est pas très grave car ses interventions sont heureusement rares et Brahic occupe quasiment tout le temps de parole avec ses deux amis.
Pourquoi séparer la science et la littérature/la musique ? ; la place de la science dans la société, comme élément de culture, n'est pas la sienne ; prolonger la vie ? ; mais à titre individuel... : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-19.09.2016-ITEMA_21080049-0.mp3" debut="12:52" fin="16:43"]
Une écologie pas très rationnelle ; des médias américains qui "racontent n'importe quoi" ; le lancement d'une fusée vers Saturne ; une aventure scientifique extraordinaire rapportée sous son angle de potentielle catastrophe ; pièce musicale (à identifier, help ! Hilfe !) ;
"Qu'est-ce qu'on est censé faire ? Qu'est-ce qu'on fait ?" : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-19.09.2016-ITEMA_21080049-0.mp3" debut="33:25" fin="37:53"]
"Qu'est-ce qu'on est censé faire ? Qu'est-ce qu'on fait ?" Une parole sincère de quelqu'un qui n'a pas de temps à perdre avec des questions floues et une interview improvisée. Une parole que l'on aimerait entendre aujourd'hui face aux intervieweuses qui ne savent que répéter "Et comment réagissez-vous face à ce document" au lieu de formuler un propos précis pour diriger un entretien.
On ne se posait pas de questions ; suis issu d'un milieu pauvre ; nos conditions sont bien meilleures que celles de nos ancêtres ; dans le monde d'abondance qui est le nôtre, on ne peut pas se plaindre : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-19.09.2016-ITEMA_21080049-0.mp3" debut="54:12" fin="56:51"]
Au-delà de ces considérations sur la vie, l'émission fait entendre un extraordinaire passeur de sciences à la passion communicative. C'est masterkey qui, en nourrissant les rubriques sciences de ce forum, m'a donné envie d'écouter ces leçons d'astronomie. Avec ma reconnaissance.