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Accueil / France Culture

Le programme de nuit, îlot de culture (I)    Page 12 sur 101

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Nessie 


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Maurice Edgar Coindreau - Gisèle Prassinos - Watteau - Colette Garrigues - Roland Dubillard - Lun 22 Fév 2010, 14:57

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Mardi 23 février
00h31 – 02h06 :
Du doute à la révélation- La Chine pour le monde occidental (14 avril 76) par Colette Garrigues
02h06 – 02h31 :
Albert Camus par lui-même (19 mai 55) Prod Jean Mongin

Mercredi 24 février
00h31 – 00h46 :
Causerie de Maurice Merleau-Ponty sur l’espace, dans l’heure de Culture Française (16 oct 48)
00h46 – 02h11 :
Le livre de chevet – Roland Dubillard lit Rilke : Carnets de Malte Laurids Briggs. 1ère partie (28 nov au 6 déc 66) Prod Jean-Vincent Bréchignac

Jeudi 25 février
00h31 – 01h31 :
Profils perdus – Maurice Edgar Coindreau, 1ere partie (14 mai 92)
01h31– 02h11 :
Le livre de chevet de Roland Dubillard 2e partie (7 au 9 déc 66) Prod Jean-Vincent Bréchignac

Vendredi 26 février
00h31 – 01h31 :
Profils perdus – Maurice Edgar Coindreau, 2e partie (21 mai 92)
01h31 – 02h11 :
Un livre des voix : L’idiot (9 sept 77) par Pierre Sipriot

Samedi 27 février
00h31 – 01h26 :
De la nuit - Watteau (29 sept 77) Prod Gilbert-Maurice Duprez
01h26 – 02h11 :
Un livre des voix : Trouver sans chercher, de Gisèle Prassinos (21 fév 77) par Pierre Sipriot

Debnaz 

Debnaz

112
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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (I) - Jeu 25 Fév 2010, 16:04

Du sérieux chez Garbit lors de son passage chez le Baum ? J'ai raté l'émission mais je veux bien le croire.

Cela dit… (warningue ! =< MODE GRINCHEUX ON >==), cette radio gagnerait en crédibilité si Garbit pouvait mettre autant de sérieux et surtout de qualité dans ses intros de diffusions nocturnes que n'en met Nessie dans les épatantes présentations des nuits qu’il étale ici pour le bonheur des fans de ces programmes.

Quand j’entends certaines présentations de Garbit, j’ai carrément honte pour ses collègues Floriot et Huttin qui pondent tout de même des trucs d’un niveau sans commune mesure : Garbit donne fréquemment dans la nunucherie, les facilités, le remplissage niais façon Denise Fabre, et cultive la pose vocale et les effets appuyés. Parfois, c’est même en dessous de tout !
Un exemple me vient en mémoire, sans doute déformé : quand il évoque un nombre d’éléments, il les compte ! ex : dans cette fiction, il y a « quatre femmes », et de souligner : « pas une, pas deux, ni trois… eh oui, quatre ! » Super ! merci Philippe… la nuit prochaine, tu feras jusqu’à cinq, et avec les doigts de l’autre main, okay ?)
Je m’en veux presque de supprimer systématiquement de mes captages ses présentations, contrairement à ceux de ces collègues que je garde : j’aurais de ces exemples…
Bref, pour moi il y a un mystère : lui comme patron des nuits, j’ai de la peine pour ses hyper talentueux subordonnés…

(voilà, ça fait du bien… mode grincheux off...)

Yann Sancatorze 

Yann Sancatorze

113
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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (I) - Jeu 25 Fév 2010, 17:21

Je ne souviens plus : Garbit, c'est bien le producteur qui nous avait produit une série (plutôt bonne) sur les années 60 et 70 en archives il y a quelques étés, non? Je crois qu'il n'avait pas encore ces tics à l'époque.

Yann Sancatorze 

Yann Sancatorze

114
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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (I) - Jeu 25 Fév 2010, 17:22

PS : faut que tu te fasses une image de profil, le Deb Wink

Debnaz 

Debnaz

115
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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (I) - Jeu 25 Fév 2010, 17:55

Très juste ! Voilà qui est fait...

Nessie 

Nessie

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Salutations au revenant.... - Ven 26 Fév 2010, 09:44

Salutation au revenantLe programme de nuit, îlot de culture (I) - Page 12 Saute
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Nessie 

Nessie

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Henri Poulaille - Proust - De la Nuit - Ven 26 Fév 2010, 11:50

Les nuits continuent à rediffuser du feuilleton, à un rythme qu’on peut trouver appréciable : deux semaines de feuilleton quotidien font 10 épisodes offerts en 3 livraisons réparties sur 2 week-ends, voila qui ménage à la fois le suspense et l’impatience de l’auditeur. Ces temps-ci ce qu’on nous sert est modérément ancien (2005 il y a peu, cette fois 1993) ou bien du carrément récent. Evidemment nous on préfère les premiers, mais enfin dans les deux cas c’est de la fiction donc ça échappe toujours un peu mieux que d’autres genres à la pénible focalisation de FC sur l’actualité du social et du politique. Et comme c’est de toutes façons puisé dans un fonds distinct de l’offre podcast, la valeur ajoutée des nuits ne s’en trouve pas trop affaiblie. Donc ce week-end, la fin d' "Un amour dans la ville" de Gérard de Cortanze commencé la semaine dernière, et les 3 premières livraisons d’une belle adaptation du "Passage" de Reverzy par Jean Larriaga, vieille d’un an.

A part ça, il faut noter ce week-end 2 numéros de l'émission de G-M Duprez & Edith Lansac De la nuit, et aussi Gisèle Prassinos dans une numéro plutôt réussi de « Un livre des voix » , enfin les programmeurs des Nuits de FC ont puisé dans l'année 2005 un 'Surpris par la nuit' dû à Béatrice Leca : relecture de Kafka par Leslie Kaplan et Georges-Arthur Goldschmit.

Signalons pour une fois encore la série de Pierre-Yves Leprince «A la recherche des lois dans l’oeuvre de Marcel Proust ». Produite en 1971 à l’occasion du centenaire, elle avait été proposée aux nocturnes en 2008, non sans donner lieu à une confusion de date, car en cette année du centenaire, P-Y Leprince en avait produit une autre, au titre presque semblable et presque aux mêmes dates. Des imprécisions avaient désorienté les collectionneurs. Est-ce qu’on va nous rediffuser celle-ci dans son intégralité ? C’est probable. Est-ce cette fois ça sera encore embrouillé ? On verra bien, et ça sera l’occasion de relancer la recherche sur les sources de la recherche. Et si ça demeure vraiment obscur alors on comptera sur l’aide de quelque démêleur de fil venu d’un groupe voisin, par exemple la liste ANPR. En tous cas si on se fie à la date et à la durée annoncée, pour ce wek-end dans le premier numéro attendez-vous à entendre d’abord une présentation de Pierre-Yves Leprince, ensuite de la lecture par Michel Bouquet et Emmanuelle Riva.

Enfin il faut signaler Henri Poulaille, portraituré en Profils Perdus par Anice Clément, en deux numéros produits en aout 88 pour saluer cette figure emblématique de l’écrivain prolétarien et de l’autodidacte. Si ma mémoire est bonne on y entendra Michel Ragon, et aussi Ferdière ; plus surprenant il y a encore Régine Pernoud ; et puis, belle surprise Edmond Thomas, comme un descendant spirituel de Poulaille. Après réflexion, c’était tout sauf une surprise, d’entendre cet ouvrier-imprimeur devenu Imprimeur en Charente (à Bassac), et dans la foulée Editeur d’excellence avec des collections bien senties comme « Gens singuliers » et au moins 3 revues dont les « Cahiers Henri Poulaille » qui doivent toujours exister, oui, non ? Hélas je ne saurais le dire car depuis quelques années j’ai un peu perdu de vue cette pourtant belle maison sise à Bassac (Charentes) que connaissent au moins de nom un grand nombre d’amateurs de livres qui, surpris de la qualité de l’édition, trouvent régulièrement le pavé « Plein-Champ » en dernière page de l’un ou l’autre volume d’écrivain oulipien (ou para-oulipien). Conscient de la dommageable brièveté de cette mini menue note, on se promet ici de la remanier ultérieurement, mais en attendant j’invite tout amateur-connaisseur du catalogue de Plein-Chant à compléter ces infâmement courtes lignes par une notice de présentation à sa guise, qui sera bienvenue pour saluer un éditeur que les connaisseurs aiment bien et même plus que ça.

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Dernière édition par Nessie le Mar 06 Mar 2012, 02:06, édité 8 fois

Nessie 

Nessie

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Proust - Henri Poulaille - De la Nuit - Ven 26 Fév 2010, 11:52

Samedi 27 février
00h31 – 01h26 :
De la nuit - Watteau (29 sept 77) Prod Gilbert-Maurice Duprez
01h26 – 02h11 :
Un livre des voix : Trouver sans chercher, de Gisèle Prassinos (21 fév 77) par Pierre Sipriot

Dimanche 28 février
01h00 – 02h20 :
Feuilleton : Le passage. D’après Jean Reverzy (2 au 5 fév 2009) Jean Larriaga & Jean-Mathieu Zand
02h20 – 02h35 :
Edition spéciale – Procès Eichmann (16 juil 62) par Léon Welz
02h35 – 04h05 :
Surpris par la nuit : Le labyrinthe de la métamorphose (1 avril 05) Béatrice Léca
04h05 – 05h10 :
Profils perdus – Henri Poulaille 1 (7 janv 88) Prod Anice Clément
05h10 – 06h10 :
Feuilleton : L’amour dans la ville – fin (17 au 19 nov 03) Réalisé par Christine Bernard-Sugy

Lundi 1er mars
00h20 – 01h20 :Feuilleton : Le passage. D’après Jean Reverzy 2e partie (6 au 10 fév 2009) Jean Larriaga & Jean-Mathieu Zand
01h20 – 02h30 :
Collège des ondes – Johannes Brahms (8 au 29 aout 58) par Claude Rostand
02h30 – 04h05 :
A la recherche des lois dans l’oeuvre de Marcel Proust (17 au 26 juin 71) par Pierre-Yves Leprince
04h05 – 05h10 :
Profils perdus – Henri Poulaille 2 (14 janv 88) Prod Anice Clément
05h10 – 06h10 :
De la nuit : le crépuscule des Dieux (26 mai 75) Prod Gilbert-Maurice Duprez

Nessie 

Nessie

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De Goethe à Pierre Schaffer en passant par Maupassant, Dostoievski, Camus, Marcel Aymé... - Lun 01 Mar 2010, 13:44

Le programme nocturne de cette semaine sera franchement un cadeau pour les antiquaires radio. Elle est irréprochablement culturelle au sens usuel du terme, presque trop dirait-on si on n’avait pas peur de se contredire, et si on osait reprocher aux Nuits de FC l’exact contraire de ce qu’on reproche à ses journées. Mais on n’en est pas là. Alors Dostoievski, Maupassant, Goethe, Marcel Aymé : belle galerie n’est-ce pas ? On n’ose pas trop y ajouter Camus, certes pas par peur de dégrader cette belle liste, mais parce que Camus a été pas mal exploité récemment, aussi bien en journées qu’en nuits.

De cette série à venir on connait déjà quelques morceaux. A ceux qui aiment entendre de grands lecteurs on peut dire qu’ils entendront mercredi les voix de Jean Topart et de Rosy Varte pour la Relecture Maupassant chez Hubert Juin. Par contre à ceux qui ne goûtent pas les lectures surjouées ni les conférences au ton désuet, on n’osera pas trop conseiller la lecture de Marcel Aymé par Philippe Dumas, ni la conférence sur Goethe où les qualités d’orateur de Marcel Brion sont certaines autant qu'estimables mais bien datées. C’est un peu dommage car en plus de l’increvable Passe-Muraille, le premier nous offre la Carte du temps, autre conte fantastique du bourguignon de Montmartre. Et le propos du second sur Goethe, c’est précisément ce qui manque au programme de la journée. Enfin à ceux qui ne cherchent pas précisément à recouvrer leurs illusions perdues on conseillera de voir jeudi non pas du côté de chez Balzac mais de Jacques Peuchmaurd, dont les Nuits nous offrent à 1h un montage de documents d’actu en 1948 sur les horreurs des 10 années passées. Ce montage est déjà dans l’esprit qui 30 ans plus tard donnera la belle série de la CRPLF, « Le troisième quart du siècle », que connaissent bien les amateurs des Nuits de FC ; et 60 ans après les émissions de Philippe Garbit sur les 60’s, pour la grille d’été de France Culture.

S’il y a quelque chose à ne pas rater cette semaine du moins espérons-le, c’est dans la même nuit de jeudi les 30 minutes de François Billetdoux avec Pierre Schaeffer. Ne boudons pas un plaisir, même court, car une demi-heure pour Pierre Schaeffer c’est tout au plus une friandise là où on réclamerait volontiers quelque upanishad au sens premier du terme : écoute respectueuse d’une sagesse. Au reste c’est une sagesse volontiers accrocheuse sinon agressive, et il n’y a peut-être pas 108 étoiles dans la constellation Schaeffer, mais 10 chapitres majeurs, peut-être bien oui. Alors, difficile de dire d’avance ce qu’en 30 minutes Billetdoux tire du Schaeffer de 1966. Et d’abord, quel Pierre Schaeffer va-t-on entendre ? Le polytechnicien défroqué passé des PTT à la radio ? Le transfuge passé de la technique au programme ? L’homme plusieurs fois saqué de la radio et réfugié à la télé ? Le théoricien de la communication, adversaire résolu des simulacres de l’« odieux-visuel », mais aussi l’adversaire amical de MacLuhan ? Ou bien l’ingénieur finalement redevenu musicien et professeur associé au Conservatoire, après avoir « trahi le violoncelle de son enfance » comme il disait, pour la musique concrète. Mais dans le même temps, se plaignant que le Larousse le présente comme un compositeur, alors que lui-même ne revendiquait que d’avoir étudié le son d’une manière aussi neuve que possible, d’en avoir tiré un solfège des objets sonores, et de là franchi le pas vers des formes musicales nouvelles avec la musique concrète. Quoiqu’elle fut sienne il n’aimait guère cette étiquette collée sur une recherche dont il dira après coup qu’il n’y en avait pas grand chose à tirer sinon une impasse, où fallait bien aller voir, mais sans espoir. L’impasse voisinait avec d’autres voies de la recherche musicale nourrie de bidouillage technique ce dont on saura sortir des musiques neuves, en remplaçant le bricolage de la bande magnétique, par le bricolage sur le son synthétique.

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Dernière édition par Nessie le Jeu 15 Mar 2012, 05:48, édité 4 fois

Nessie 

Nessie

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Pierre Schaeffer (suite) - Lun 01 Mar 2010, 14:00

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Pierre Schaeffer cousin spirituel de Montaigne ou de Paul Valéry, était un chercheur-né. Chercheur mais non animal de laboratoire, fut-ce dans le rôle du galérien ou du grand patron. Donc plutôt gentilhomme propriétaire de son propre labo intérieur qu’il trimballait un peu partout avec sa dégaine qui a inspiré à Arthur Conte ce savoureux portrait. C’est pour devenir musicien que Pierre Schaeffer avait été élevé par son père violoniste et professeur de musique. Ensuite c'est chez les jésuites de Nancy, à l'école Saint-Sigisbert-Saint-Léopold, qu’il se trouva dévoyé vers la physique par l’abbé Molly qui, armé du même précepte que le père du jeune homme, l’incite à « travailler son instrument », sauf qu’en remplaçant le violoncelle par le ciboulot et la partition par le problème à résoudre, il poussera son élève jusqu’à Paris, du côté de la montagne Sainte Geneviève. Une fois sorti de Polytechnique, la carrière de Schaeffer sera accidentée sinon erratique, car le contre-emploi et les inimitiés politiques ou plutôt cuisinaires se succéderont pour faire du bonhomme, "ingénieur-énergumène" comme il se qualifiait lui-même, une régulière victime des mauvais coups reçus en coulisse, victime aussi des effets négatifs que lui vaut son caractère difficile. Mais chacun des accidents de sa carrière sera l’occasion de nouveaux projets, car Schaeffer sera toujours un homme d’innovation et de projets : créateur des Stages de Beaune avec Jacques Copeau, créateur du studio d’essai d’où sortiront à la fois le Club d’Essai et le GRM (groupe de recherche musicale) ; en Afrique créateur de la SORAFOM (radio française d’outre-mer) qu’on lui retirera bien vite par peur qu’il ne donne aux Africains la liberté des ondes ; à l’ORTF créateur du Service de la recherche, passant ainsi de la recherche-son à la recherche-image. C’est à l’ORTF qu’il donnera véritablement sa mesure comme animateur culturel, en initiateur de programmes qui feraient aujourd’hui envie, avec des séries comme « Un certain regard » qui préfigure le « Océaniques » de la SEPT-ARTE, ou comme « Les conteurs » d’André Voisin. Précisément André Voisin contera cette histoire dans un roman à clef « Adieu Grand Berger », dont hormis le rôle-titre, il n’est pas toujours facile de dire maintenant qui se cachait sous les personnages de la Volige, le Baron, la Noisette, Tranche-Montagne. En tous cas ce Service de la Recherche, Schaeffer l’avait voulu aussi peu fonctionnarisé que possible. Ca n’est donc pas son moindre prodige, que d’avoir ainsi créé une structure atypique à l’intérieur d’une maison dont il redoutait l’ossification évidemment peu compatible avec la pratique de l’innovation. Mais ce service, il lui faudra le défendre chaque année. Dans un impayable entretien avec Jacques Perriault et Michel Huillard, Schaeffer a lui-même raconté comment chaque année au moment de décider de la reconduction ou de la fermeture du service, c’est grâce aux infos fournies par des complices gestionnaires futés et fouineurs, qu'il démontrait à ses potentiels liquidateurs, que non seulement sa gestion à lui était bonne, mais qu’elle était exemplaire, meilleure que la leur et que celle de la maison-mère. En face, on imagine l’agacement des pontes comme Claude Contamine ou De Bresson. Tel était le mélange de panache et d’esprit de contradiction de cet homme qu’on liquida professionnellement, aussi souvent qu’il fut possible. Assez de Schaeffer, bon sang !!

L’aventure du Service de la Recherche s’acheva donc avec la loi de 1974 et l’éclatement du monopole de l’ORTF en 7 sociétés, non sans oublier au passage quelques morceaux que Schaeffer ramasse en préconisant de le rassembler dans un organisme réunissant la formation, la conservation, la recherche. De là naitra son dernier grand projet, qui sera finalement l’INA. Cette nouvelle maison conçue par lui, créée grâce à ses plaidoyers pour ces fonctions oubliées, grace à son énergie et à sa longue patience dans les couloirs ministériels, verra le jour en 1975 ... et on s’empressera de la confier à d’autres. Nouvelle amertume pour l’homme, cette fois encore écarté, comme il aurait d’ailleurs pu le prévoir ou comme il le savait depuis toujours, en témoignent ses propres lignes un peu amères mais pleines de force et d’ironie dans un recueil de réflexions réunies avec l’aide de Sophie Brunet.

A coté de son oeuvre connue en musique et dans l’audiovisuel, le suc de la pensée de Schaeffer est distillé dans nombre de textes, notes, articles, souvenirs, essais, et quelques romans initiatiques où il prête ses aventures et mésaventures au personnage de Simon Vanderer. Dans cette pensée d’une densité et d’une originalité comme on en trouve peu, s’il y a un message minimal à retenir de Schaeffer ça serait, mis à part la leçon de vie de ce Socrate, l’équation qu’il pose dans ce Service de la recherche, celle du programme idéal : pour Schaeffer le programme idéal, ou la direction idéale en audiovisuel, est le résultat d’une triple compétence, celle de l’administrateur, du technicien, et l’artiste. Lui-même disposait des trois, avec en plus un esprit de contradiction farouche et un panache qui lui attirera une belle série de révocations agacées, saluées par lui après coup dans un mélange d’amertume et de rire provocateur.

Instigateur de Phonurgia nova , association de promotion de l'art radio où l'on crée à l'automne 2009 un prix à son nom, Pierre Schaeffer avait été lauréat du prix MacLuhan en 1989, après Umberto Eco et Elihu Katz. En 1995 sa disparition donnera lieu à 2 semaines d’hommage sur France Culture. Mais 4 années plus tôt sur la chaine ARTE née de la SEPT et de l’esprit de l’INA c'est « Océaniques » qui lui avait déjà fait les honneurs d’un double numéro dans la série « Archives du Xxème siècle ». C'était en octobre 1991. Presque 20 ans après, le message de ces 2 heures d'entretien semble n'avoir perdu ni sa tonicité, ni sa pertinence.

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Dernière édition par Nessie le Ven 01 Juin 2012, 11:55, édité 18 fois

Nessie 

Nessie

121
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Dostoievski, Maupassant, Goethe, Camus, Marcel Aymé, Pierre Schaeffer - Lun 01 Mar 2010, 14:03

Mardi 2 mars
00h31 – 02h32 :
Fiction – Crime et châtiment (17 avril 51) Adaptation de Colette Godard. Réal René Wilmet

Mercredi 3 mars
00h31 – 01h36 :
Relecture : Maupassant (16 avril 75) par Hubert Juin
01h36 – 02h11 :
Le monde comme il va : l’apprenti sorcier (20 oct 54) par Pierre Ichac

Jeudi 4 mars
00h31 – 01h01 :
Comme il vous plaira : Pour entendre Pierre Schaeffer (6 nov 66) Prod François Billetdoux
01h01– 02h11 :
Documents 48 : Les illusions perdues (1 avril 48) par Jacques Peuchmaurd

Vendredi 5 mars
00h31 – 01h41 :
Hommage à Albert Camus : le soleil dans la mémoire (8 janv 65)
01h41 – 02h11 :
Grandes conférences : Le lied, Goethe, Frédérique et Marianne (11 nov 57) Par Marcel Brion

Samedi 6 mars
00h31 – 01h06 :
Grandes conférences – Comment on devient écrivain, par Dominique Rolin (6 juil 64)
01h06 – 02h01 :
Lecture du soir – Marcel Aymé : Le passe-muraille (19 aout 57) Par Gérard Herzog
02h01 – 02h11 :
Heure de culture française – Les inondations de 1910 (2 juin 54)



Dernière édition par Nessie le Dim 10 Oct 2010, 15:29, édité 2 fois

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (I) -

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