- Caroline Broué qui dit : "notre partènariat" (ou "partainariat") à 2 reprises en 4 secondes (ouverture de la Grande Table mardi 6)
- Et puis chez Gardette mais pas seulement lui, on trouve à la tonne des "eu" aussi ouverts que le /œ/ de l'API celui qu'on trouve parfois devant une consonne terminale : dans 'oeuf', 'coeur', 'oeil', "soeur' et même dans 'hub', mais jamais si elle précède un "e" muet. Ce E très ouvert n'est pas tout à fait le schwa mais on y est presque. Je l'ai entendu ce matin chez Gardette dans "vertigineuses" ; voila ce que ça donne en mélangeant les 2 alphabets pour que ça reste lisible : /vertiʒinœz'/ . De même jadis en 2005 quand il rendait compte /dezemœt'/ -lire : "des émeutes"- , dans les deux cas imaginez ce que ça donne avec le /œ/ final aussi ouvert que vous pourriez le faire sans aller jusqu'au /ə/ (le fameux 'schwa').
Dans ce cas la voyelle a été à la fois ouverte et a migré vers l'antérieur qui est l'extérieur de la cavité buccale. C'est donc un peu comme les "A" en voix de canard que nous fait Louise Tourret, et très semblable aux 'o' trop ouverts qui fleurissent partout sur FC. Pour ces voyelles dévoyées je ne crois guère à l'explication par l'économie articulatoire, mais à l'explication écrasamment sauciale :
a) il y faut en premier lieu une faible conscience de ce qu'est une norme phaunétique et chez Gardette on a vu depuis 2003 qu'elle était carrément absente, par exemple quand il nous sort un "cette paulémique auppoz les deu partis". ( ! , ʒəmesklam)
b1) ensuite la mode pré-consciente d'un parler-branché (qui en l'occurrence imite un peu quelque accent du sud - Gardette ne serait ici coupable que d'avoir mal quitté le sien et de faire une salade de voyelles par incapacité à y arriver correctement, de là ses "hot températures" et autres "foces déclarations"). En clair : sauf pour l'incompétence de Gardette, c'est de la pure frime minable.
ou
b2) imprégnations de classe (d'âge / sociale / professionnelle / régionale càd accent) qui elles ne ressortissent pas à de la frime merdique, mais se font de manière très zélée parce que largement inconscientes ; je pense aussi que les accentuations et les lignes mélodiques particulières sont de cet ordre. Notamment dans le parler-média on a identifié depuis longtemps des "musiques de titres". Là ça devient difficile à décrire en forum, remarquez... Mais si on ne parvient pas à proposer des exemples à écouter, je pense qu'on y arrivera quand même (en donnant les notes, à jouer sur un bontempi, justement je connais un type qui doit en avoir un à refourguer).
Dernière édition par Nessie le Jeu 08 Mar 2012, 03:04, édité 1 fois