Denis Podalydès, une nouvelle voix quotidienne pour la littérature sur France Culture dès le 1er septembre Comme c'est original ! J'aime surtout l'expression "nouvelle voix quotidienne" pour quelqu'un qui a lu quasi quotidiennement son propre livre en 2014. Qui, depuis deux ou trois ans, est LE lecteur des extraits littéraires du soir, sans qu'on sache d'ailleurs ce qui lui vaut ce privilège.
Georges Claisse n'était-il pas disponible ?
Par ailleurs cette antenne devient un serveur de "chansons" à télécharger sur votre smartphone. : le format "5 minutes" (en réalité 3 minutes, car l'annonce, la désannonce et l'annonce du programme suivant prennent la moitié du temps) prend de l'ampleur à la rentrée (OPdA : "
On crée un nouveau rendez-vous à 14h55 : pendant cinq minutes, un auteur de fiction lira les pages de son livre à paraître", cf
Alain Veinstein).
L'émiettement du temps (lectures brèves, chroniques) est aux antipodes de ce qu'est la culture : l'imprégnation.
Au lieu d'être aux avant-postes de la culture en proposant un autre rythme que celui du fractionnement généralisé (des émissions, mais aussi de la parole, d'où l'intérêt d'un Veinstein qui, lui, la laissait se développer pour qu'on en goûte la pâte), les administrateurs de France Culture suivent les pires maux de notre époque : le regard superficiel, la course effrénée. Normal, c'est leur vie, bousculée entre métro et lecture des titres de
20 minutes : une séquence radio ou d'interview = 2 à 3 stations maximum.
Il ne leur viendrait pas à l'idée à ces administrateurs (vu qu'ils n'écoutent pas les archives de France Culture et en général jamais la station) que la culture signifie temps et que ceux qui en disposent ont un certain âge et ne sont pas des parias.
Que signifient rajeunissement et féminisation de l'antenne ? Rien. Une formule à la mode. Depuis leur wagon, ils ont trop vu les pubs 4 X 4 pour les crèmes de beauté : il faut rajeunir !
Quand toute la réflexion actuelle sur le mode de vie contemporain et ses vices porte sur l'écourtement nocif des séquences d'attention avec toutes les conséquences que cela implique, France Culture et ses faux jeunes promeuvent le bégaiement et le halètement.
Manque de vision et de lucidité : à confirmer ou infirmer en septembre 2014.