Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Non cela je n'en sais rien et pis encore je n'en crois rien. Je m'imagine plutôt Veinstein devenu sur le tard comme un potentat local, de plus en plus coupé de la maison que sa bourgeoise avait dévastée, puis après 2006 perdant l'appui interne qu'elle lui avait assuré. Mais.... et après ? Que voulez-vous dire avec cette question ? Suggérer quoi ? Que n'ayant pas soutenu OGT il n'a qu'à crever à son tour ?

Je me demande bien plus s'il a soutenu Jean Daive et Chaslin quand leurs émissions ont été arrêtées. Car il avait introduit les deux sur la chaîne, à l'époque des nuits magnétiques. Aussi pouvait-il se sentir quelque peu lié à eux ?

Mais enfin on peut lui faire tous les mauvais procès qu'on veut, le fait est que son émission en disparaissant, va créer un vide, et qu'on a toutes les raisons de redouter que rien n'apparaîtra pour compenser cette perte. Ni sur sa case horaire, ni ailleurs. Faut-il s'acharner sur ce cadavre radiophonique, ou bien souligner tout ce qu'il a apporté de son vivant à cette radio ?

Pour moi la réponse est sans hésitation ni ambiguïté la 2eme attitude.

Nessie a écrit:(...) Faut-il s'acharner sur ce cadavre radiophonique, ou bien souligner tout ce qu'il a apporté de son vivant à cette radio ?

Pour moi la réponse est sans hésitation ni ambiguïté la 2eme attitude.

Voir ma contribution du 5 juillet Le charme de votre émission... (selon Bobin).

L'intérêt de ce petit mélodrame sans importance est de voir comment fonctionne Radio France et comment France Culture est gérée. Mais aussi de faire des parallèles entre professionnels de la radio et de trouver l'un ou l'autre plus talentueux et donc plus au service des auditeurs d'une radio culturelle.

Je note qu'un certain nombre de personnes rouges de fureur en entendant la disparition de Du jour au lendemain ne l'ont jamais encore écoutée ou ne l'écoutaient plus. Est-ce vrai ou faux ? Je ne vois personne ayant mentionné tel ou tel numéro mémorable, sauf tout récemment celui avec Christine Angot qui serait, paraît-il, bien meilleure dans la vie que dans ses livres... On n'en saura pas beaucoup plus. Il faudrait un peu plus étayer les raisons d'admirer Alain Veinstein ou tout autre producteur pour pouvoir hurler à l'arrêt d'une émission.

Philaunet a écrit:Je note qu'un certain nombre de personnes rouges de fureur en entendant la disparition de Du jour au lendemain ne l'ont jamais encore écoutée ou ne l'écoutaient plus. Est-ce vrai ou faux ? Je ne vois personne ayant mentionné tel ou tel numéro mémorable, sauf tout récemment celui avec Christine Angot qui serait, paraît-il, bien meilleure dans la vie que dans ses livres...

Je ne sais pas si faire un "best-of" ou "top three" (voire "ten") serait une preuve valable de son attachement à l'émission. A mes yeux, cela n'a aucun sens dans la mesure où l'émission a 29 ans d'âge.  N'écoutant FC que depuis 2006/2007, je peux néanmoins faire part de 2 souvenirs, enfin "deux numéros mémorables". Le premier concerne B. Lahire invité 4 émissions successives en 2010 à parler de F. Kafka. Ces entretiens m'ont décidé à podcaster (balladeaudiffuzer, hum) "Du jour au lendemain" en 2010. Le deuxième concerne un numéro récent, où le livre en question n'a pas eu l'air de passionner A. Veinstein, mais son écoute m'a permis de me bidonner pendant 30 mn, ce qui est toujours bon à prendre :

Julie Douard, 3 mai 2014 :
http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4822598

Enfin, je me suis penché sur le podcast de la mamarierie (lien plus haut), ca minaude, ça joue à l'invité, ça poétise, et c'est globalement inécoutable.

Amendé par l'auteur.

La réaction d'Antoine Arnoux mérite d'être amendée en un détail qui a son importance : écouter Marie Richeux, quand on a un poil de mauvais esprit -et accessoirement un petit coup dans le nez-  c'est tout de même l'occasion de traverser une contrée inconnue où chaque carrefour, chaque détour, chaque impasse (et ça n'y manque pas) est l'occasion d'un accès d'hilarité étonnée et heureuse. Evidemment, ça doit se faire au second degré et avec une teneur en mauvais esprit au moins égale à la teneur en niaiserie de ce qu'on y rencontre. Tant de sottise en une seule entreprise individuelle, est-ce donc possible ? Marie Richeux est son nom et elle est célébrée dans un des sujets les plus fréquentés sur le forum Regards, sujet où l'on peut entrer par diverses portes eh bien pourquoi pas par ici ?

Philaunet a écrit:

Nessie a écrit:(...)  Faut-il s'acharner sur ce cadavre radiophonique, ou bien souligner tout ce qu'il a apporté de son vivant à cette radio ?
Pour moi la réponse est sans hésitation ni ambiguïté la 2eme attitude.

L'intérêt de ce petit mélodrame sans importance [...]

Les événements ont l'importance qu'on leur donne. Dans son genre la fin de "Du jour au lendemain" est le seul à avoir déclenché une telle réaction en 15 années d'étouffement progressif de tous les foyers de culture sur la chaîne France Culture. Voila bien ce qui dit son importance.

Il y a bien des reproches à adresser au système Veinstein, mais pas de manquer de sens ou d'importance. N'en déplaise à ceux qui ne l'aimaient pas, cette émission existait, et fortement. Or seule la disparition de l'inexistant saurait être qualifiée de "sans importance". A titre de comparaison, la disparition d'un autre dinosaure de Radio-France j'ai nommé Daniel Mermet, est un événement d'une grande importance, et les colonnes d'auditeurs qui défilent en disant leur affliction ça me laisse narquois je le reconnais, mais je n'en minimise ni le sens ni l'importance.

Il n'y a que les non-événements qui soient gonflés d'une importance indue. En l'occurrence qualifier de non-événement l'arrêt de "Du jour au lendemain" serait insulter sans réfléchir un grand nombre d'auditeurs. Ce genre de sport est jusqu'ici réservé à la Direction du programme et aux trolls qui ne connaissent de la chaîne que des minauderies et de la culture en vernis. Donc plutôt que de sarcasmer les plaintifs, mieux vaudrait chercher à déceler ce qui dans leur plainte a du sens, et ensuite le trier d'avec ce qui relève d'un deuil peut-être sur-exprimé. Je dis bien 'peut-être' car dans les plaintes je ne trouve pas trace d'hystérie, ni d'insincérité.

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Philaunet a écrit:on pourra continuer à faire entendre des morceaux choisis de la dernière émission d'Alain Veinstein à l'occasion

Et pourquoi de la dernière ? Pour jouer à piéger le pauv'producteur ? Après tout il était peut-être en train de tourner gâteux et l'arrêt de l'émission est un service déguisé, à lui rendu.

Il y a mieux à faire que lui enfoncer la tête sous l'eau pour compter les poux qui remontent à la surface. Des "Du jour en lendemain", il y en a environ 600* sur le site de France Culture qui les met à disposition pendant 1 000 jours ce qui veut dire un peu moins de 3 années de disponibilité, jour pour jour. On y trouvera le meilleur comme le pire, et ça sera certainement plus instructif pour évaluer le travail de Veinstein, que de monter en épingle le moindre de ses faux pas lors de sa dernière apparition, ou d'imaginer que ceux qui disent (et non "hurlent") la regretter, en fait ne l'écoutaient pas ? Mais pouvez-vous dire d'où vous tirez cette impression svp ?



*600 'Du jour au lendemain' : pour les écouter et accessoirement les télécharger, 3 liens ont été ajoutés dans le message d'ouverture de ce fil.

Philaunet a écrit:Écoutons Alain Veinstein trente secondes. La Direction de France Culture (qui ?) a dû se rendre compte qu'en ne la diffusant pas immédiatement, elle se privait d'un bénéfice :

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/07/s28/_DU_JOUR_AU_LENDEMAIN_%2C_DERNIERE_EMISSION.ITE_00068108_RSCE.MP3" debut="05:24" fin="05:55"]

« J'ai pourtant l'impression très forte de ne jamais avoir pris cette décision qu'on m'attribue aujourd'hui. »

Allez convaincre quiconque en disant que vous avez « l'impression très forte de ne jamais avoir pris [telle] décision »...

Quant aux aveux qu'on arrrrrrache, no comment. Non plus que sur l'expression « l'heure la plus sombre » que le producteur emploie.

Enfin, on pourra continuer à faire entendre des morceaux choisis de la dernière émission d'Alain Veinstein à l'occasion. À propos, Nessie, savez-vous si Alain Veinstein s'est exprimé (on n'ose pas dire "a exprimé sa solidarité") à l'époque de l'arrêt de l'émission hebdomadaire d'Olivier Germain-Thomas ?

Alors d'accord : il avoue avoir pris cette décision. Sauf qu'au même instant et dans la même phrase, il dit le contraire : on m'a forcé à prendre cette décision.
Le résultat c'est quoi ? Match nul ? Franchement ?

A mon avis, le résultat est qui si seulement on lui avait foutu la paix il aurait continué un bon moment, toute l'émission va dans ce sens.
A partir de là, si certains tiennent absolument à souligner la faiblesse et l'échec d'un homme, ce débat-là ne me concerne plus.

Philaunet a écrit:Je note qu'un certain nombre de personnes rouges de fureur en entendant la disparition de Du jour au lendemain ne l'ont jamais encore écoutée ou ne l'écoutaient plus. Est-ce vrai ou faux ? Je ne vois personne ayant mentionné tel ou tel numéro mémorable, sauf tout récemment celui avec Christine Angot qui serait, paraît-il, bien meilleure dans la vie que dans ses livres... On n'en saura pas beaucoup plus. Il faudrait un peu plus étayer les raisons d'admirer Alain Veinstein ou tout autre producteur pour pouvoir hurler à l'arrêt d'une émission.

Ah vraiment ? Vous oubliez l’émission avec Christian Bobin, en réponse à votre propre question.
Vous oubliez aussi le lien que j'ai posté, avec un philosophe habité, toujours en réponse à votre propre question. Du reste, il y a une telle masse d'auteurs et d'entretiens prestigieux, comment et pourquoi voulez-vous qu'on s'amuse à les décortiquer un par un ?? Enfin, la pertinence de l'émission est à saisir dans un sens global.

Vous oubliez également que j'ai renvoyé par trois fois aux blogs sur lesquels j'ai dit ce que j'en pensais, avec notamment un accent mis sur la FORME. S'il faut que je fasse moi-même la revue de presse, je vous collerai ici les morceaux concernés.

Pardon mais je ne vois guère de sens à cette leçon de morale sur l'argent et sur l'employeur. Il ne critique pas ceux qui le paient mais ceux qui l'employaient et ne veulent plus le faire. Ceux qui le payaient c'est vous et moi, et c'est peut-être ça que vous avez en travers du gosier, mais alors que dire des autres producteurs ? Ca n'a donc strictement rien à voir. Cibler Veinstein comme un prébendier, c'est le réduire à une dimension unique qui, même si elle est avérée en tant que telle, n'est certainement pas l'essentiel de cet homme de radio. Et y comprendre qu'il pleurniche parce qu'on lui retire son bifteck, c'est interpréter de travers une autre plainte : on lui retire un moyen d'expression.

De notre côté, je vois une contradiction étonnante : les auditeurs peuvent manifester leur désaccord sur le produit qu'on leur livre, mais ceux qui ont travaillé à ce produit, eux, n'auraient pas le droit de renâcler si on  leur signifie que ça a assez duré pour eux et qu'il faut laisser l'antenne à ce qu'ils désapprouvent. Veinstein a fait partie des cadres de cette station. Il en a même refusé d'en prendre la direction à la fin des années 90. Dans un tel cas il n'y a rien de plus humain que de marquer le coup. Et pour le juger, c'est trop facile de cibler l'ego. La leçon sur l'ego des gens, ça c'est un petit jeu à la Frédéric Lenoir ou à la Germain-Thomas. Mais vous en connaissez, vous des créateurs sans ego ? Ca n'a pas de sens. La critique unilatérale de l'ego est une des modes les plus absurdes de notre époque. Laissons ces jeux aux tartuffes de France Culture.



A part ça Philaunet, si vous ne voulez pas qu'on vous contredise en forum quand vous voulez flinguer une figure, dites-le clairement et plus personne ne lèvera le petit doigt pour vous répondre quand vous donnez libre cours à votre antipathie. On écrira parallèlement ce qu'on pense du sujet et c'est tout. Moi je ne suis pas allergique à la contradiction, mais seulement aux jeux stériles de la justification. Et sur le cas Veinstein je tente de faire la part des choses ; rien de plus, rien de moins.