Hervé Bourges, c'est bien le démagogue qui essaie de se faire passer pour un bienfaiteur de l'humanité ?
Sarkozy s'en foutait de la culture et vue la bouillie fadasse avec de vrais morceaux d'idéologie dedans que sert France Culture, ma foi, il avait bien raison !
Mon cher Mitsouko, je comprends votre amertume. Cependant ne soyez pas trop cinglant envers votre bienfaiteur médiavisuel. Je n'ai pas besoin de deuxième salve : je suis déjà coulé. Et de fait, puisque vous avancez que Sarkosy se foutait de la culture, je redoute d'étayer votre argument en vous confiant que je garde du personnage Mitterrand, à la fois romanesque et redoutable stratège politique, une nostalgie que vous qualifieriez sans soute de nostalgie midinette. Bien sûr, je ne veux pas comparer l'incomparable. Mettre en balance ce regretté François et Sarko, ce serait comme juxtaposer un Big Jim et un Lego. Non, voyez-vous, je regrette le temps des entretiens Duras. La panoplie Aristide Bruant que je préfère à la Rolex et au téléphone portable. Le temps où un président pouvait disserter solidement sur Brel ou tout autre question qui ne se rapportait pas exclusivement à son nombril. Car un homme politique qui prend 10 minutes pour transmettre un peu de culture sur un plateau télé aura toujours ma préférence.
Je voudrais si possible que vous gardiez cette image de moi Votre Hervé
Nessie
Messages : 5667 Appréciation : 6096 Appréciation par les lecteurs : 4 Date d'inscription : 27/08/2009 Localisation : Paris Liste des messages
La radio France Culture a été sapée méthodiquement depuis 1999. Les premiers coups de pioche ont été donnés par une pimbèche décolorée qui avait été dans son jeune temps un fort bon second couteau de la culture car élevée avec les meilleurs du micro. Ensuite elle avait gouté au pouvoir sur les genoux de Mitterrand qui lui aurait certainement collé une bonne fessée pour avoir commis en 1999 un tel affadissement et une telle nunuchisation du programme. Le pouvoir donné aux médiocres sera exercé dans le sens de la médiocrité. Comme elle ne pouvait pas tout rater, elle a ouvert ou rendu ou confirmé la voie de la radio à quelques uns de ceux qui nous ont fait les meilleures émissions de la décennie : elle a recréé la Matinée des autres (avant de la flinguer à son tour) ; elle a tenu à bout de bras "Bouche à oreille" ; elle a privilégié son compagnon tout en asséchant au passage le budget du documentaire maison ; elle a donné de très bons créneaux radiophoniques à des gens brillants comme Jean-Noël Jeanneney et François Chaslin : le premier aurait du raccrocher depuis longtemps car son émission n'est plus que la copie de ce qu'elle fut. Le second a préféré ne pas attendre : il se retire en pleine gloire. Pas la peine d'imaginer du complot ou du flingage politique. De toutes façons vu l'ambiance de débilité qui règne dans cette taule on se demande comment il a pu tenir aussi longtemps. Maintenant Laure Adler n'est plus aux commandes, remplacée par des gens plus intelligents qu'elle mais tout aussi cyniques d'arrivisme et tout aussi saboteurs de l'esprit du programme, tout aussi destructeurs de ce qu'avait été la mission de France Culture : mettre la culture à la portée de tous. La seule culture qu'on met à la portée de tous, c'est celle dont les autres médias parlent, c'est l'actualité culturelle, c'est celle qu'il suffit de se baisser pour ramasser, voila pourquoi France Culture est à la ramasse.
Mais qu'est ce que Sarkozy vient foutre dans ce débat ? Que la question soit Droite/Gauche ou bien IncultureVsCulture, alors c'est pas le Lego qui a remplacé Big Jim, ce sont les successeurs de Big Jim qui ont salopé la maison du patron. La seule participation de Sarkozy dans cette affaire aura été entièrement passive : il aura servi pendant 5 ans de ritournelle-pour-meubler et de badge idéologique à des apparatchiks qui de leur côté flinguaient consciencieusement le programme culturel, faisant en loucedé le contraire de ce qu'ils préconisaient quand ils étaient au micro. Il a servi de caution idéologique à des gens qui, tandis qu'il leur foutait une paix royale, l'utilisaient pour se donner bonne conscience tout en se conduisant eux-mêmes radicalement à rebours des belles idées dont ils gavaient leur catéchisme radiophonique. C'est passivement que Sarkozy leur a été utile : il a permis à des dizaines de médiocres sans idées et donc plus forts d'être réunis en meute, il leur a permis dis-je, de montrer que quand on n'a rien à dire on peut toujours invoquer un signifiant fort pour masquer son propre vide. Et dites-moi, quel signifiant plus fort qu'un homme de pouvoir déconsidéré par la norme de l'intelligentsia ? Alors ça a duré pendant 5 ans, vous trouvez pas que ça suffit, non ? Pas besoin d'être de ses électeurs pour se dire que d'en avoir fait une cible systématique n'aura pas été la meilleure preuve d'intelligence ni d'honnêteté intellectuelle sur les ondes de France Culture.
France Culture, il faut le dire et il faut que ça se sache, a été flingué par la Gauche. Le France Culture que nous avons maintenant c'est celui que des gens de gauche ont voulu, c'est celui que des gens de gauche fabriquent au quotidien pour faire plaisir à un public de gauche car c'est comme ça qu'on pense le service public en France, sous une forme déguisée du chacun pour sa gueule et pour les miens, et les autres n'ont qu'à crever. Donc merci de ne pas se tromper de combat. Ici c'est un forum où on lutte pour le programme culturel, pas pour la couleur du bulletin de vote, ni pour la chasse en meute après des perdants (ou des gagnants) d'élections. Alors évidemment chacun pense et dit ce qu'il veut et c'est à ce titre que je réponds et que je dis : on va déconner encore longtemps ?
Dernière édition par Nessie le Lun 23 Juil 2012, 04:00, édité 4 fois
Dernière régulière de Métropolitains (avant la série de l’été), labellisée « Emission de radiophonie éducative » par François Chaslin. « Il était vraiment temps que ça se termine » nous dit Chaslin, et on ne saura pas qui a décidé qu’il était vraiment temps, lui, la direction ou l’ambiance générale. On aimerait bien savoir tout en s’en foutant.
Reste le constat que chaque rentrée de la chaîne voit la disparition d’une émission et d’un producteur de talent, remplacés par du tout-venant magazinier. On apprend ici que Goumarre a taxé Métropolitains d’ "émission culte". C’est donc ça la nouvelle génération radiophonique, des parvenus qui se découvrent rentiers ? « France Culture », c’est « France Culte » ? Passons sur le folklore de ces charlots…
Revenons sur le détail et saluons les textes d’attaque et musiques choisis par le fort honnête homme Chaslin. Avec pour cette dernière une plage de quelques secondes à 13’47’’, entre ses deux derniers invités, François Azambourg et Jean-Philippe Garric. Quelques boucles synthétiques qui tournent et remontent à la surface. Retour et réécoute. Ca remonte. Collection « Made to measure » du label bruxellois Crammed discs. Benjamin Lew. Vérification, c’est bien lui. Avec le titre « Ces lignes tremblées et l’absence de couleurs vives », qui ressemble évidemment à une brève description de bâtiment, tiré de l’album « Nebka » (un terme arabe qui désigne la dune créée derrière un obstacle). Le voici en entier :
En toute fin de dernière, Chaslin nous livre la recette du parpaing sous forme de pirouette gastronomique, alors on lui dédie la musique d’un autre Belge qui en 1987 (un an avant l’album de Benjamin Lew) signait la bande originale du Ventre de l’architecte de Peter Greenaway :
(patience ça démarre à la 17ème seconde)
Et pour finir, et pour reprendre les tout derniers bons mots de la toute dernière, aux petits merdeux radiophoniques et leur Radio Culte, « Allez vous faire foutre ».
Pour ma part, j'ai la nostalgie des rencontres entre Catherine II et Diderot. Epoque bénie, n'est-il pas, où les souverains s'entouraient d'animaux de compagnie de tout ordre !
Bien, maintenant que nous savons que Mitterrand avait reçu une bonne éducation et su en faire son miel, il n'empêche qu'il aura choisi des médiocres comme Adler. C'est un fait. Et que dans le domaine culturel, il l'aura sans doute fait (comme la nomination de Lang, la momie chébran, au ministère de la Culture) afin de faire un barrage aux communistes, alors très puissants et de restreindre jusqu'à l'éteindre leur sphère d'influence. Ce fut, en effet, un coup de maître. C'est tout.
Et quelles qu'ait été la finesse intellectuelle de Mitterrand, agir de la sorte en livrant la culture aux béotiens et aux minables, lorsque soi-même on est patricien et dès lors socialement à mille lieues de cette piétaille médiocre de faux lettrés, on agit comme une salope.
Yeah! Retour à "Métropolitains" et ouverture des paris en ligne. Au PMU de France Culture, est-ce que le cheval gagnant ne va pas être un quelconque magazine "cultures urbaines" bien quelconque, bien banal, bien aligné sur ce qu'on trouve dans le reste des médias. Je ne le souhaite pas mais je le crains.
On verra et si c'est le cas, tant pis, ça fera un podcast en moins.
Gomez
Messages : 66 Appréciation : 69 Appréciation par les lecteurs : 0 Date d'inscription : 20/12/2011 Liste des messages
Chaslin, sa voix, sa culture, ses critiques de 10mn au milieu de l'émission, dans un style limpide, un vocabulaire précis, à mille milles de toutes les "chroniques" de 2 mn qui mitent les autres émissions, sa citation d'envoi, ses choix musicaux...C'est le coup de grâce. Et des podcasts, il ne m'en restait déjà plus beaucoup (des idées?). Quoique... le coup de grâce, comme le redoute Mitsouko, ce sera peut-être un concept "Ville-monde-power" ou "Soft-culture-city" ou encore "Mass-monde-ville-urban culture", présenté par Goumarre/Martel/Taddeï/Quenehen/Brouet avec des acteurs de la ville/de la culture urbaine d'aujourd'hui/contemporains qui la font bouger/l'interrogent/déplacent les lignes/brouillent les frontières de la ville comme espace réticulaire/ réseau spatial où se rencontrent/échangent/partagent les acteurs de la ville etc.