Pour cette raison, sa deuxième année sur la psychanalyse avait permis d'exhumer des auteurs qui avaient pu échapper même aux psychologues surtout ceux qui sont formés par l'université, enfin de ces auteurs dont souvent on connait le nom mais pas plus que ça, parce que la saturation freudienne aidant, on avait finalement renoncé à explorer leurs écrits. Renoncement qui suivait aussi une lassitude générée par les excès du freudisme parisien et cela notamment à France Culture. Des auteurs parfois franchement loufoques et pourtant dotés d'un certain flair, mettons Wilhelm Reich. D'autres qu'on avait laissés sur le second rayon après en avoir lu un ou deux volumes, par exemple Erich Fromm. D'autres enfin, dont même le nom étaient passé aux oubliettes du renoncement, comme Otto Gross.
Alors cette année pour Hannah Arendt, certes on n'avait peut-être pas besoin d'Onfray. Sauf peut-être pour apprendre de sa bouche que le travail d'introduction a été très bien fait par Jean-Claude Poizat dans un livre de dimensions raisonnables : Hannah Arendt, une introduction (chez Agora-Pocket). Sans aller jusqu'à prétendre qu'il doit tout à ce livre -car sinon son cours eut été meilleur- il faut reconnaitre sportivement qu'il a fourni cette référence à la fin de presque toutes ses conférences cours sur Arendt.
Au programme de cette année, il y avait donc une introduction à Hans Jonas. Certes à prendre avec précautions comme tout le reste, mais en l'absence d'un Une vie une oeuvre ou d'une série des Chemins de la connaissance (les vrais, pas ceux de maintenant) la présentation générale d'Onfray vaut celle des revues pour le grand public. Et elle pourra éclairer ceux qui se lassent du commentaire récurrent qu'on entend chez Finkielkraut, qui commente Jonas en profondeur et dans le détail mais ne passe pas trop de temps à rappeler l'essentiel qui nous manque.
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