Mais si voyons c'est la peine.
Journal d'écoute : aujourd'hui j'aurai tenu jusqu'à 6h20 environ
- Je passe rapido sur le journal de 6h : à la rédac' ils sont toujours aussi obsédés par la poursuite du mouvement social commenfairepourcontinuer commenfairepourcontinuer commenfairepourcontinuer se demande un journaliste essouflé avant d'ajouter sa question "est-ce que Sarkozy aurait marqué des points pour la prochaine présidentielle ?" Voila comment France Culture vous informe et voila ce qu'il faut se taper pour ne pas louper le début de Marie Richeux... Misère journalistique, misère radiophonique...
- Enfin ça commence. Fidèle à mon objectif comme annoncé depuis déjà plusieurs posts, j'attends Dominique Blanc puisque c'est l'invité de la semaine pour ce mini A-Voix-Nue. Mais avant, il faut encore passer le cap du billet d'ouverture. Parce que c'est aujourd'hui la 50eme de PPC, Richeux ouvre par une mini-auto-célébration "aujourd'hui la 50eme" et ça c'est vraiment un
très mauvais signe. Si après 2 mois on n'a à parler que de soi c'est que l'épuisement est déjà en vue. L'avenir dira si je me trompe. Bon de toutes façons c'est pas trop pénible, parce que c'est court. Passons à l'entretien.
- Entretien avec Dominique Blanc, premier d'une série de 5 : de mon point de vue ces 10 minutes de radio sont réussies, c'est de l'entretien de bonne facture. La comédienne parle de son métier. C'est exactement ce que je me sens en droit d'exiger de France Culture. Cela dit puisqu'on en est à la 50eme je peux dire que même en l'ayant pas toujours écoutée, assez rarement même, je commence tout de même à en avoir marre de la voix sucrée de Marie Richeux qui me rappelle celle de Sophie Nauleau. Ces voix jeunes débordantes de bonheur surjoué, de sourire tendre et de crème au beurre, sont l'équivalent du pédantisme mi-doucereux mi-enthousiaste de Raphael Enthoven. Bon sang de bonsoir mais quand est-ce qu'on va nous rendre une radio d'adultes ???
- La séquence Dominique Blanc se conclut avec Didon et Enée, et puisque la suite c'est le poême du jour, voici l'occasion de renouer avec la faute de goût : Marie Richeux nous annonce "Anna Des Noailles" je n'invente rien (ou Anna D'Hénoaÿ peut-être ?). Ceux qui la connaissent frémissent à entendre la faute. Et ceux qui ne la connaissent pas (c'est bien leur droit puisqu'ils écoutent France Culture pour la découvrir) ils ne risquent pas de mettre le bon nom sur le poême qu'ils vont entendre. Voila exactement ce qu'on est en droit de reprocher au France Culture de 2010 : sur une radio-culturelle, écorcher les noms des auteurs que ce soit par ignorance ou par relâchement, c'est le type même de la non-qualité.
- Autre reproche : pourquoi ces poèmes sont-ils lus à la Comédie Française ? D'abord ces gens il suffit de les entendre dans les interviews et les docs de France Culture, pour savoir qu'ils ne sont plus tellement meilleurs que leurs confrères. Dans ces interviews, on ne sait jamais si on va entendre profondeur et métier, ou bien arrogante vanité et effarante inculture. Je n'invente rien, et je ne mets surtout pas toute la troupe dans le même sac, et en plus ça n'a rien à voir avec le degré de notoriété de celui qu'on entend : parmi ceux qui viennent s'exprimer à FC il y a aussi bien des gloires qui font honte à la maison, que des inconnus exactement fidèles à sa tradition de haute qualité, et dans les deux cas aussi l'inverse. Mais justement ça veut dire que l'excellence n'est plus la qualité partagée des comédiens du Français. Sur ce jugement vachard je me justifierai dès qu'on me le demandera.
Et je continue sur ce reproche : pourquoi filer du boulot à des gens qui n'en ont pas besoin ? Réponse : ben c'est la même chose qu'à France Culture voyons !! Dans cette radio où l'on partageait le travail entre des centaines de producteurs qu'on a remplacés par quelques dizaines de titulaires, on réserve maintenant aussi bien le boulot de comédien et ses miettes à ceux qui en ont déjà. Et à 5 minutes de là, le journal nous fourgue de l'égalitarisme et de la leçon d'organisation économique, directement expédiée de la planète du privilège ? Il y a vraiment quelque chose qui cloche.
- Mais bon, j'écoute le poème du jour. Rien à redire. Quand on y remettra l'inspiration radiophonique, on aura retrouvé "Poésie sur parole". Pour cette séquence Marie Richeux devra simplement prendre des cours de mise en ondes chez André Velter.
- Et ensuite commence VRAIMENT l'épreuve, et là ça ne va pas durer longtemps. On retrouve la voix djeun' de Marie Richeux et l'enthousiasme de Sophie Joubert pour les gadgets scéniques de Rodrigo Garcia. Non c'est extraordinnère vous comprenez c'est un homme qui peut couper en deux un homard vivant chaque soir sur la scène, ou alors tondre une femme prise dans le public (qu'on se rassure, c'est une figurante payée et elle ne vient pas de la comédie française sauf peut-être comme femme de service). Bon pour le fait en soi je m'en fous, mais le théâtre, non sérieux, en 2010 c'est vraiment ça, le théâtre ? Ce spectaculaire à deux balles, cette culleture-gadget ? Et alors quand on trouvera plus tellement marrant de couper du homard ou de tondre des greluches, on va chier sur scène ouhlala quel äkthe théââtrââallllll et comme c'est beau d'ailleurs avec le thytre "me faites pas chier" je prayviens déjà et j'hannonsse la trouvaille gomphléee de mon prauchin spectake. Et pour quiconque réagira en ruadant contre tant de connerie, c'est le piège : forsément suila k'aime pas cé hun réaxionnaire et un pas-séiste, on y enverra pas dire, sur le ton "comment vous n'aimez pas le maudairne mais c'est que vous êtes zun vieukhon". Bon, mon
problème (bonjour Basil !) n'est pas tant que ça puisse choquer, au fond les simili-audaces de Rodrigo Garcia je m'en fous ; le problème c'est le niveau de créativité ou plutôt de non-créativité, d'une bétise à pleurer et d'une facilité qui fait honte. Des trouvailles de brain storming promues geaistes ärthistikes. Ah c'est donc ça, "Pas la peine de crier" ?? Bon eh bien je commence à comprendre les vraies raisons de ce titre : après la misère journalistique et la misère radiophonique, voici donc la misère du théâtre promue par l'enthousiasme juvénile de Sophie Joubert. Du coup on voit déjà se profiler les gros sabots d'Aude Lavigne qui va encore nous balancer quelque artiste pitre juvénile venu placer de la trouvaille-gadget.
Eh bien eh bien les amis voila qu'il se fait tout doucettement 6h21 et donc là vraiment il est temps de rentrer à la base pour ce matin ma mission est accomplie et tant pis pour Ipatovstev de toutes façons lui je te me le podcaste pour l'écouter en journée à la place du journal intoxiqué
Et je coupe !