Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Il y avait une paille dans le programme de la dernière Nuit : la conférence d'Etienne Wolff a été remplacée par une causerie d'Emile Benveniste, ramenant le séquençage de la nuit au format habituel, avec la fin des rediffs à 2h11 pour laisser la place aux multidiffs. Déjà lundi avec un peu de concentration, en rédigeant le post de 15h00 on aurait pu prévoir que le programme mis en ligne ne tenait pas dans les 6 heures de la tranche.

Difficile de dire si on aura une nouvelle chance d'entendre la conférence d'Etienne Wolff. En tous cas, pour ceux qui se désoleraient d'avoir loupé Benveniste, ils peuvent le récupérer dans le dossier RFC Fellows ouvert pour les RFC fellows sur Mediafire.

Salut,
Question d'incompétent : existe-t-il un index de ce que tu aurais déjà déposé sur RFC Fellows/Mediafire ?

Hello

Il n'y a pas vraiment d'index, mais comme la page qui regroupe l'ensemble n'est pas encore très chargée le plus simple est de la rejoindre d'un coup direct en cliquant ici.

Le reste de mes dépôts (surtout des documentaires radio, pour une bonne part venus des séries "Matinée des autres" et "Lieux de mémoire") se trouve sur mes autres pages Mediafire, qui ont été ouvertes dans le cadre de ma participation à la liste ANPR. Pour celles-là qui ne font pas directement référence à des posts d'ici, je donne sur simple demande les adresses et les précisions, en message privé. Je précise pour les amateurs que les accès ne nécessitent pas d'être inscrit sur ANPR (ni sur RFC d'ailleurs).


(tudieu, que voila une belle vignette d'avatar, mais pour la voir il faut lire ton message de la page précédente...)

Tiens, d'ailleurs, pourquoi ne s'affiche-t-elle pas ici ?

Bon, ça marche.

Le programme de ce week-end cette fois encore c’est une partie cadeaux + une partie arnaque.
Côté cadeau, des trucs anciens et introuvables :
- le Lundi de l’histoire avec Roger Chartier et Nathalie Zemon Davis, tous deux grands connaisseurs de l’histoire culturelle et sociale réunis autour du même micro en 1980.
- un Bon Plaisir de 3 h malgré la date tardive (en 1999 pourtant l’émission durait 2h, il me semble). Portrait intime et subjectif de Rodolphe Burger par Catherine Paoletti et Josette Colin.
- et puis un 4h de Patrice Galbeau sur la Tunisie. Vingdious, 4h, ça c’est du robuste ! De telles tranches (et encore, un peu moins) FC ne veut plus en produire que dans ses grilles d’été. Là c’est en Janvier 78 que Galbeau met ses 4h pour passer de Carthage au futur de la Tunisie. On verra bien si le futur prévu en ces temps là ressemble au présent d’aujourd’hui. Et puis ça vaut peut-être aussi le coup, de comparer les docus de longue durée de 1978 avec ceux qu'on nous offre dans les 2000's. Lesquels seront les plus culturels et lesquels seront les plus faits pour endoctriner l'auditeur ? La-dessus, à défaut d'une réponse solide car sur un seul exemple c'est un peu court, au moins on pourra se faire une idée dans la nuit de samedi à dimanche.

Et à part ça ? Ben à part ça il y a de quoi râler. D’abord râler un peu mais pas trop contre la rediff d’un feuilleton récemment proposé : « Les coups ». Jean Larriaga adapte Jean Meckert, au moins la qualité d’écriture permet à l’auditeur de ne pas se sentir trop lésé. Par contre la grosse arnaque du week-end c’est la rediffusion d’une fiction à vomir « La grande enseigne ». C'est tout aussi engagé que le feuilleton de Meckert mais avec un niveau de finesse divisé par 30. On se demande ce qui est le plus pénible à endurer, entre d’un côté l’ambiance à la con des super ou hyper marchés et de l’autre côté ce genre de pamphlet convenu, ultra-téléphoné, que n’importe quel militant en révolte pouvait écrire. L’exercice était un peu moins difficile que de dégommer au bulldozer une termitière abrutie par l’audition forcée de l’intégrale de Mireille Mathieu. Du coup, fidèle au principe de cette rubrique on ne signalera pas dans le programme ci-dessous cette fiction ricanante fignolée par une équipe d’ados attardés tout heureux de jouir d’un pouvoir de détestation qu’ils semblent confondre avec l’esprit de contestation. Enfin c’est pour d’autres raisons qu’on ne signale pas non plus la rediff d’ultra-récent qui cloture la dernière nuit du week-end et qu’on peut préférer : le documentaire sur Truman Capote dans la série dont Matthieu Garrigou-Lagrange a hérité de Michel Cazenave. C’est qu’il n’était pas mal ce numéro de « Une vie une oeuvre » rebaptisé « Mardi des auteurs ». N’empêche que là encore, on peut se demander quel est l’intérêt de refiler en pleine nuit des trucs qui ont été distribués en podcast il y a 3 mois ??

Samedi 3 avril
00h31 – 02h11 :
Lundis de l’histoire – Les cultures du peuple, avec Nathalie Zemon Davis (11 fév 80) par Roger Chartier

Dimanche 4 avril
01h00 - 02h05 :
Feuilleton – Jean Meckert : Les coups 1 (8 au 10 fév 09) Adaptation Jean Larriaga
02h05 – 06h10 :
De l’antique Carthage à la Tunisie de demain (8 janv 78) Prod Patrice Galbeau. Réalisation Georges Gravier

Lundi 5 avril
01h00 - 01h05 :
Feuilleton – Jean Meckert : Les coups 2 (11 & 12 fév 09) Adaptation Jean Larriaga
01h05 – 04h05:
Le bon plaisir de Rodolphe Burger (1 mai 99) Prod Catherine Paoletti

Hier et avant-hier dans les nuits, nouvelle rediff des 2 premiers épisodes d’une série de 3 : le Voyage au Mexique de Samy Simon en 1956. Les auditeurs qui aiment voyager dans le temps encore plus que dans l’espace pourront entendre la fin de ce voyage dans la nuit à venir. Ce début de semaine nous a offert aussi 2 documentaires de chez Veinstein : hier exprimée par Matthieu Bénézet la Reconnaissance à Jules Vallès, et avant-hier la Petite étude de caractère acoustique d’une portière qu’avait proposé Anne de Giafferi en 2006. Ces deux docs seront rediffusés d’ici quelques mois. Ceux qui ne peuvent pas attendre les trouveront respectivement là et ici.

Et la suite ? Eh bien la suite à partir de ce soir c’est la fin du voyage au Mexique de Samy Simon. Le reste de la période y sera de la plus ou moins bonne facture habituelle. On y trouvera dans le week-end, les 2 dernières livraisons du feuilleton Jean Meckert adapté par Larriaga. Les amateurs de forme courte bouderont les deux Bons Plaisir de samedi et dimanche, personnellement je risque fort de snober les deux, donc ne pas louper surtout vos enregistrements sinon votre seul recours risque d'être la liste ANPR ce qui est tout de même un bon plan.

Et puis dans tout ça, malgré les incertitudes, on remarque des ancienneries à ne pas louper :
- tout d’abord dans la nuit qui vient : Borges par Dominique Arban dans Etranger mon ami, c'est un épisode de 1970 pendant que Jean Starobinski était en voyage, certainement. D’où l’idée lumineuse de le remplacer par un francophone occasionnellement résident en Suisse : Borges dont on peut espérer (en croisant les doigts) qu’il sera lui-même présent en studio et non remplacé à son tour par l’increvable Jean Negroni.
- ensuite dans la nuit suivante soit de vendredi à samedi, une Matinée des autres de 1980. Le titre est tellement flou qu’on ne sait pas bien si c’est une émission généraliste, une revue de livres, ou de la lecture. On espère une bonne surprise.
- enfin à l’orée du week-end, un lundi de l’histoire de mars 1980 sur non pas Soljénytsine, mais SUR les livres SUR Soljénytsine. Encore quelques émissions comme celles là et dans l’émission de radio sur la radio de Confavreux on pourra entendre un numéro esspécial « Emission sur les émissions qui invitent les auteurs qui parlent des auteurs qui écrivent des livres qui parlent des livres ». On ne sait plus si c’est du titre à tiroir ou de la méta-radio ou du programme en abîme. Si seulement ça pouvait sortir France Culture de l’abîme où la station s’enfonce avec assiduité depuis le début de l’année...

./...

Jeudi 8 avril
00h31– 00h56 :
Documents : Images du Mexique 3 (5 nov 56) Par Samy Simon
00h56– 01h11 :
En étrange pays : Les alphabets de Dieu, la calligraphie arabe (9 nov 76) Gilles Lapouge
01h11 – 02h11 :
Etranger mon ami : J-L Borges (12 mai 70) Par Dominique Arban

Vendredi 9 avril
00h31– 02h11 :
La matinée des autres : Le chant des mythes et la parole des hommes (01 janv 80) Claude Mettra

Samedi 10 avril
00h31 – 02h11 :
Lundis de l’histoire – Les livres sur Alexandre Solenitsyne (31 mars 80) Prod Pierre Sipriot

Dimanche 11 avril
01h00 - 02h05 :
Feuilleton – Jean Meckert : Les coups 3 (15 au 17 fév 03) Adaptation Jean Larriaga
02h05 – 05h05 :
Le bon plaisir de Pedrag Madvejevitch (3 avril 99) Prod Pascale Werner
05h05 – 05h40:
Fiction/Enfantines : Sherlock Holmes, le dernier problème (30 nov 08)

Lundi 5 avril
01h00 - 01h05 :
Feuilleton – Jean Meckert : Les coups 4 (18 & 19 fév 03) Adaptation Jean Larriaga
01h05 – 04h00:
Le bon plaisir de Catherine Deneuve (15 mai 99) Prod Olivier Assayas
04h00 – 05h25:
Fiction : La Joubjab (29 mai 93) par Yves Gerbaulet
05h25 – 06h00:
Présence des arts : 20 anniversaire de la mort de Brancusi (14 mars 77) par François Le Targat

Riche semaine pour l’auditeur des Nuits qui va pouvoir réactiver des souvenirs et travailler son art de la comparaison.

Comparaison en premier lieu, avec deux Nuits Magnétiques, séparées par une quinzaine d’années : de 1994 à 2008. On commence par la seconde, avec ce soir un numéro daté d’un an avant la fin de « Surpris par la nuit », donc pris dans les derniers temps de l’émission ayant retrouvé son créateur de 1978 : Alain Veinstein qui, dans l’intermède, aura désavoué ce qu’elle était devenue entre 90 et 99, dans cet entretien tiré d'un mémoire sur le documentaire à France Culture, auquel on se permet de renvoyer cette fois encore. Sauf que la conception du documentaire telle que Veinstein l’expose ici, on ne la retrouve pas tellement dans Surpris par la nuit tel qu’on le connaît, entre 1999 et 2009. C’est tout aussi réussi, notez bien. Mais on ne voit pas bien la différence avec le même principe occupant le même créneau de 1990 à 1999 sous la direction de Colette Fellous. L’auditeur pourra en juger en deux temps et en commençant par la fin : d’abord avec le numéro de juin 2008 Faire le mur, dû à Nicolas Fontaine. Il n’est pas interdit de le trouver un peu lourdement idéologique, car c'est là un vice endémique à France Culture. N’empêche que s’ils avaient tous autant d’inspiration, on les trouverait peut-être moins factices les reportages sociaux que Jean Lebrun nous sert l’après-midi sous l’étiquette documentaire comme de l’éther ou pire, comme de la flotte à la place de la fine.

L’autre émission, proposée jeudi, c’est une Nuit Magnétique de 1994, due à Goran Tocilovac. Elle est moins politisée, moins facile à suivre aussi. On peut conseiller à l’auditeur soit de s’accrocher sérieusement, soit au contraire de se laisser porter en s’efforçant de tout oublier sauf le titre, qui est la clé de l’émission et son fil conducteur, pour traverser ainsi la marionnette, la corrida, le saut en hauteur, Peter Schlemihl et Muybridge, le rugby et John Cassavetes commenté par Claire Denis. Si vous en avez le temps et le goût, vous pouvez stocker l’émission et la laisser vous accompagner au fil des heures et peut-être même des jours, et pourquoi pas l’écouter à plusieurs reprises, et même sans continuité, par exemple en commençant par la fin, jusqu’à se laisser rattraper par la vision poétique de Goran Tocilovac et par son traitement perso d’un thème banal. Voila ce qu’on peut faire assez couramment, avec les Nuits magnétiques même quand ça ne vous magnétise pas d’entrée de jeu.

Ces deux émissions sont de très bons moments de radio créative. On en vient à rêver sinon à regretter que chacun des thèmes n’ait donné lieu à une série un peu plus épaisse. Cette radio là est proche de ce pourrait être l’Atelier de création radiophonique si on ne l’enlisait pas aussi souvent dans les marécages ésotériques du micmac sonore ou du verbalisme creux. De la radio créative donc, dans ces nuits magnétiques, et qui a peu à voir avec le documentaire car on ne s’y trouve pas ou peu documenté, plutôt tiré dans un vagabondage esthétique et poétique, derrière des guides qu’on n’aurait jamais rencontrés si la radio n’avait pas été là pour nous ouvrir leur monde. De cette radio, on peut juger qu’elle est à la poésie ou à la littérature ce que le cinéma est à l’opéra ou au théâtre : comme une cousine éloignée, sortie d’un rameau adventice ou émigrée aux Amériques et qui a su très bien prospérer pour devenir un art à part entière. Hélas, cette radio c’est celle que France Culture ne veut plus nous faire, préférant se replier sur l’exploitation au 1er degré des misères du social. Raison de plus pour les écouter ces deux versions différentes de la radio de fin de soirée.

./...

./...

Et puis du côté des souvenirs, la semaine d’archives commence ce soir par une autre signature fort estimée des auditeurs, avec un florilège du Panorama pour l’année 1979. A cette époque l’émission, déjà rôdée et dans sa 11eme année, est dirigée depuis 1973 par Jacques Duchâteau, qui en était à l’origine le critique de cinéma. Il en restera le maître jusqu’à la date de sa retraite en 1997, après avoir su faire vivre la formule pendant un quart de siècle et même un peu plus, car après le remplacement de Duchateau par Michel Bydlowski, on n’entend pas encore la différence. De même, dans les tables rondes entre critiques on retrouve les mêmes débatteurs-commentateurs pris dans la même vaste réserve : Roger Dadoun, Serge Koster, Guy Konopnicki, Lionel Richard, Jean-Maurice de Montremy, Antoine Spire, Marcellin Pleynet, Gilbert Lascault et des dizaines d’autres, car il y avait au Panorama autant d’intervenants qu’on pouvait compter de producteurs tournants sur FC, d’ailleurs certains tenaient les deux rôles. Toutes ces voix connues continuent à critiquer et informer, avec intelligence et énergie, sous l’animation de Pascale Werner ou Michèle Chouchan, Pascale Casanova, et bien sûr Bydlowski lui-même qui perpétue le style radiophonique sobrement élégant et vivant, mis au point dans la période précédente avec Jacques Duchateau et Nadine Vasseur.

Hélas, la transition suivante sera brutale : un après-midi de février 1998, Michel Bydlowski met fin à ses jours, sur les lieux même du travail. Cet événement atroce est aujourd’hui encore exploité par ceux qui se délectent à faire du procès moral à un France Culture abstrait (sinon imaginaire), au lieu de s’interroger sur la façon concrète dont on doit ou peut transiger avec ses propres exigences pour faire concrètement de la radio culturelle, en acceptant ou en refusant les contraintes du système. Mais chacun est libr de sa façon de contester, n’est-ce pas, et après tout il faut s’attendre à trouver des charognards un peu partout et pas seulement dans les Directions du service public. Si certains cyniques militants qui, ne s’embarrassant guère de vérité, savent récupérer à peu de frais la mort de Bydlowski en jouant de la rumeur et de l’insinuation nauséabonde, le lecteur sincèrement intéressé par l’affaire en trouvera non pas un récit mais quelques commentaires dans les souvenirs de Christian Giudicelli, qui en donne une version plus humaine, davantage nourrie de compréhension, et du coup assez peu utile à nos champions du procès en harcèlement (eux-mêmes à l’occasion harceleurs, et harcelés quand ils ne calment pas leur tendance au harcèlement).

Après la mort de Michel Bydlowski, l’émission survit sans prospérer, un temps remaniée selon le principe discutable d’une quotidienne à la thématique sériée sur rythme hebdomadaire : le lundi les livres, le mardi les sciences humaines, le mercredi cinéma etc. Jean-Maurice de Montremy reprend la production du Panorama qu’il présente en alternance selon le thème. Certes le projet se voudrait plutôt inchangé, les commentaires pertinents ou vachards mais toujours intelligents sont toujours là : on entend encore la vivacité et la qualité intellectuelle pilotée selon les jours par Giudicelli, Montremy, Thomas Luntz, Michèle Chouchan. N’empêche que pour nombre d’auditeurs déjà le coeur n’y est plus. A la fin de la saison 98-99 le Panorama disparaît, définitivement sacqué d’une antenne où il n’a plus sa place, car la Direction Adler préfère installer dans son créneau une émission nouvelle : La suite dans les idées. A cette époque la Suite a fort peu à voir avec ce que Bourmeau parviendra finalement à en faire des années plus tard, et qui en comparaison n’est pas si mal que ça malgré sa toujours lourde empreinte militante. Car dans ses premières saisons à la place du Panorama, La Suite n’est encore qu’un bavardage erratique mêlant le bafouillage, l’amateurisme, la vanité militante, et le rire bête. 1999, c’est l’automne catastrophique de la première grille de programmes voulus par Laure Adler. C’est le moment où sur France Culture le niveau s’effondre. Et pour l’auditeur qui juge sa grille dévastée, un des coups les plus douloureux sera le remplacement du Panorama par un brouillon radiophonique qui n’en est alors qu’une singerie outrageante.

Dans le même temps, la formule de la table ronde critique, initiée dans les années 50 par Michel Polac, continue à être une formule classique et courante de radio culturelle, et survit donc un peu partout : à France Inter avec le Masque & la plume. Et même sur France Culture après quelques essais le samedi notamment avec Joseph Macé-Scarron, elle est réintroduite au rythme presque quotidien dans le Tout arrive d'Arnaud Laporte, non sans un certain bonheur à l’automne 2009. L’auditeur y retrouve avec d’autres voix tout aussi connues, certains accents et des principes proches du Panorama, hélas pas pour longtemps car après quelques mois, la qualité un moment retrouvée cède la place de nouveau à une formule saucissonnée, mais ça on en parle dans un autre fil du forum.

./...

./...

Finissons sur quelques autres cadeaux annoncés par le programme :

Dans la semaine du 30 septembre au 4 octobre 91, Poésie sur Parole accueillait Marie-Claire Bancquart. Dans la troisième émission, rediffusée dans la nuit de Jeudi à Vendredi, on pourra entendre des extraits de son Opéra des limites, lus par Francine Bergé, Maud Reyer, et l’auteur elle-même. Comme on n’ose plus attendre le retour d’une formule aussi réussie que la quotidienne de Poésie sur parole, on attendra la suite de cette série dont il reste 2 numéros. Et dans les réserves, combien de numéros stockés : environ 250 par an pendant 20 ans. Il y aurait donc de quoi faire.

Dans la nuit de Jeudi à vendredi, 2 numéros bien différents de l’Etrange pays de Gilles Lapouge qui est comme un fils spirituel du si spirituel Bernard Pivot (et le petit-fils c’est Marc Voinchet). Le numéro de 2001 sur Hölderlin est tiré de la dernière période, quand l’Etrange pays est devenu un magazine hebdomadaire d’une heure, centré sur un sujet unique, mais clairement placé sous le signe du voyage. Pour cette fois donc, Hölderlin, qui est un visiteur récurrent de l’étrange région des Nuits de FC, on ne sait pas bien qui on doit accuser ou remercier de nous sortir si régulièrement Hölderlin. Et juste après, pour finir la tranche d’archives de cette nuit là, retour en arrière jusqu’en 1977 à l’occasion de la parution d’un volume de lettres d’écrivains à la NRF, et qui accueille Léon Bloy, Proust, Max Jacob, et quelques autres. En 1977 c’est un bref commentaire de Lapouge sur le volume fraîchement publié par Gallimard, et l’émission ne dure alors que 10 minutes, ou plutôt à cette époque c’est une courte séquence littéraire dans une émission matinale. En clair : hormis la personnalité de celui qui présente, les deux formules d’ « En étrange pays » n’ont rien en commun sauf le titre. Ce sont les mystères des titres à France Culture où l’on ne se contente pas d’ignorer le sens des mots : à FC on change les titres sans changer les émissions, ou bien on garde les titres en changeant le contenu. Dans la cuisine de France Culture si vous trouvez une bonne bouteille de fine méfiez-vous, car elle peut contenir aussi bien de la flotte que de l‘éther. Voila ce qui se passe quand on entreprend de coller des étiquettes sans vérifier ce que contient le flacon.

./...