Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

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Finissons sur quelques autres cadeaux annoncés par le programme :

Dans la semaine du 30 septembre au 4 octobre 91, Poésie sur Parole accueillait Marie-Claire Bancquart. Dans la troisième émission, rediffusée dans la nuit de Jeudi à Vendredi, on pourra entendre des extraits de son Opéra des limites, lus par Francine Bergé, Maud Reyer, et l’auteur elle-même. Comme on n’ose plus attendre le retour d’une formule aussi réussie que la quotidienne de Poésie sur parole, on attendra la suite de cette série dont il reste 2 numéros. Et dans les réserves, combien de numéros stockés : environ 250 par an pendant 20 ans. Il y aurait donc de quoi faire.

Dans la nuit de Jeudi à vendredi, 2 numéros bien différents de l’Etrange pays de Gilles Lapouge qui est comme un fils spirituel du si spirituel Bernard Pivot (et le petit-fils c’est Marc Voinchet). Le numéro de 2001 sur Hölderlin est tiré de la dernière période, quand l’Etrange pays est devenu un magazine hebdomadaire d’une heure, centré sur un sujet unique, mais clairement placé sous le signe du voyage. Pour cette fois donc, Hölderlin, qui est un visiteur récurrent de l’étrange région des Nuits de FC, on ne sait pas bien qui on doit accuser ou remercier de nous sortir si régulièrement Hölderlin. Et juste après, pour finir la tranche d’archives de cette nuit là, retour en arrière jusqu’en 1977 à l’occasion de la parution d’un volume de lettres d’écrivains à la NRF, et qui accueille Léon Bloy, Proust, Max Jacob, et quelques autres. En 1977 c’est un bref commentaire de Lapouge sur le volume fraîchement publié par Gallimard, et l’émission ne dure alors que 10 minutes, ou plutôt à cette époque c’est une courte séquence littéraire dans une émission matinale. En clair : hormis la personnalité de celui qui présente, les deux formules d’ « En étrange pays » n’ont rien en commun sauf le titre. Ce sont les mystères des titres à France Culture où l’on ne se contente pas d’ignorer le sens des mots : à FC on change les titres sans changer les émissions, ou bien on garde les titres en changeant le contenu. Dans la cuisine de France Culture si vous trouvez une bonne bouteille de fine méfiez-vous, car elle peut contenir aussi bien de la flotte que de l‘éther. Voila ce qui se passe quand on entreprend de coller des étiquettes sans vérifier ce que contient le flacon.

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Mardi 13 avril
00h31– 01h16 :
Panorama – Anthologie de l’année 1979 (Janvier 1980) par Jacques Duchâteau et Michel Bydlowski
01h56 – 02h11 :
Surpris par la nuit – Faites le mur (24 juin 08) prod Nicolas Fontaine

Mercredi 14 avril
00h31– 01h56 :
Rubens, peintre et dessinateur (16 déc 77) par François Leyritz
01h56 – 02h11 :
Philosophie de la perception des arts (6 nov 48) Causerie de Maurice Merleau-Ponty

Jeudi 15 avril
00h31– 01h01 :
L’art et la vie : Les chefs-d’oeuvre du musée de Berlin (1 fév 51) par Georges Charensol
01h01– 02h01 :
En étrange pays : Hölderlin à pieds, de Lyon à Bordeaux (2 mars 01) par Gilles Lapouge
02h01 – 02h11:
En étrange pays : Lettres adressées à la N.R.F. (13 janv 77) Gilles Lapouge

Vendredi 16 avril
00h31– 00h46:
Poésie sur parole : Marie-Claire Bancquart (2 oct 91) Prod André Velter
00h46– 02h11:
Nuits magnétiques : La beauté en mouvements (2 fév 94) Prod Goran Tocilovac

Samedi 17 avril
00h31 – 02h11 :
Lundis de l’histoire : Histoire du mouvement ouvrier (1980) par Denis Richet

Pris par le temps, peu à dire sur le programme du week-end à venir. Quelques remarques :

- 2 Lundis de l'histoire, dont Péguy par Pierre Sipriot, et le mouvement ouvrier par Denis Richet.
- Catégorie coincidences : noter qu'on retrouvera (en première diff) l'enseigne de Gersaint qui a fait l'objet d'un éloge appuyé dans un vieux Charensol de 1951 (donc c'était un Charensol presque jeune) proposé dans la nuit de mercredi à Jeudi
- Dans la catégorie "C'est du lourd mais c'est du rare", veuillez remarquer Le Bon Plaisir de Michèle Kokosowski : 3 h sur le théâtre, un peu péniblement engagées à mon avis, mais pour les amateurs c'est du bon ; surtout, c'est la dernière rediff et il ne faut pas compter sur les journées d'été de FC pour nous le recycler, celui-là..
- Catégorie "à éviter" : des trucs récents dont quelques uns qu'on ne veut même pas mentionner, par souci de rester polis. Et aussi dans les récentes, un Mardi des auteurs que je ne signale pas car il était abominablement nunuche. Si on veut découvrir Tennessee Williams, mieux vaut lire 58 fois la notice wiki qu'écouter les 58' du documentaire de Vincent Lemerre. C'est dire...

Samedi 17 avril
00h31 - 02h11 :
Lundis de l’histoire : Histoire du mouvement ouvrier (1980) par Denis Richet

Dimanche 18 avril
01h00 - 01h30 :
Collège des ondes – L’amérique couleur locale (24 oct 61) Par Alain Bosquet et Harold Portnoy
01h30 - 02h55 :
A voix nue : Myriam Cendrars 1 à 3 (22 au 24 oct 2007) Prod Thomas Baumgartner
02h55 - 05h55 :
Le bon plaisir de Michèle Kokosowski (6 juil 91) prod Blandine Masson
05h55 - 06h10 :
Le développement de la pensée (13 nov 48) Causerie de Maurice Merleau-Ponty

Lundi 19 avril
00h20 - 00h50 :
Homme et événement : Watteau ou l’enseigne de Gersaint (17 mai 60) par Charles Kunstler
00h50 - 01h50 :
A voix nue : Myriam Cendrars 4 & 5 (25-26 oct 2007) Prod Thomas Baumgartner
02h15 - 03h50 :
Lundis de l’histoire : Charles Péguy (12 janv 70) Par Pierre Sipriot
04h55 - 06h00 :
Soirée de Paris : 60 ans de musique française, hommage à Jane Barthori (15 déc 57)

Belle semaine à venir pour les nocturnes, vraiment.

Pas très moderne, il faut le dire, mais pas assez vétuste non plus pour permettre de ricaner aux imbéciles qui nous accusent de passéisme radiophonique. On peut résumer la tendance de ces 5 nuits : ethno & littérature. Pour bien commencer et pour bien finir, 3 Matinées des autres et toutes les trois venues de l’année 80, quand le documentaire radio était un peu plus savant qu’artistique (lire : « séduisant »). On ne s’en plaint pas.

Pour le reste, c’est Littérature : Giraudoux, Jules Romains. Deux noms oubliés, deux démodés qui sentent le vieux mégot et qui n’ont pas eu la chance de recevoir une Sarkozyenne torpille qui leur eut assuré immédiatement un soutien par ceux qui en temps ordinaire s’emploieraient plutôt à les virer des programmes. Enfin, les virer au moins des programmes scolaires, car pour les sortir du programme de théâtre ça sera peut-être moins facile. C’est que voila : Giraudoux, que l’andouille moyenne réduirait élégamment à son rôle en 1939, c’est aussi Ondine, c’est l’Apollon de Bellac, c’est Intermezzo. On ne sait pas ce que donne la conférence de 1969 qu’on nous propose pour la nuit de jeudi à vendredi. On se dit que ça serait bien de pouvoir entendre le Cycle Giraudoux produit de 1952 à 1955 par Henri Beucler et André Soubeyran. Mais on n’ose pas trop espérer, déjà que le centenaire Anouilh risque de passer sans que France Culture daigne lever le bobineau.

Heureusement qu’il y a Jules Romains. Aïe aïe j’entends d’ici not'bon Troll Antibiok « Comment mais qu’entend-je ? Né en 1885, y a DEUX siècles mais c’est pas possible mon vieux vous datez !! Parlez moi de Mme de Lafayette, oui c’est grâce à Sarkozy que je la connais, mais ça au moins c’est du mauderne ! ». Allons allons, Jules Romains est hélas fort actuel : Jules Romains c’est Knock, c’est Donogoo-Tonka, c’est les Copains. Il y a de l’irrévérence chez ce produit pourtant typique de l’establishment. Il y a aussi un scepticisme qui gagnerait à faire des émules, notamment sur France Culture où l’on ne cesse de nous refiler de la frousse à haute dose c’est vraiment la radio du Dr Knock, à moins qu’on nous y fourgue à pleine brassées des fables nourries de lointains imaginaires, toujours décodés avec l’idéologie de l’intelligentsia parisienne et là c’est Radio-Donogoo. Adieu la culture et bonjour le baratin arnaqueur. Ces entretiens de Jean Anglade sont un peu démodés, c’est vrai, mais qu’ils soient mieux fait et finalement mieux instructifs et culturels que ce que la station nous sert maintenant, c’est quand même dommage pour l’auditeur de 2010.

Enfin n’oublions pas Radiguet, dans un portrait radio de 1945, produit par les 2 Pierre Desgraupes et Dumayet, 20 ans avant qu’avec un troisième (Lazareff) ils n’aillent Cinquer les colonnes à la Une pour l’unique chaîne de l’ORTF. Dans l’intervalle, Dumayet aura créé dans « Lectures pour tous » un style d’interview qui aujourd’hui fait envie à l’auditeur rêvant d’une radio faite par des adultes un peu sérieux et non par des branchés ou des histrions auto-centrés. Alors en 1945 le titre de cette série en pleins débuts (on y trouvera bientôt Jarry, Romain Rolland) c’est « Un homme une oeuvre ». Ca veut dire que les bonnes idées viennent parfois d’un passé qu’on s’efforce de recouvrir pouah que c’est vieux tout ça. Preuve que l'idée était bonne : avec un projet semblable, une série au titre très proche aura comblé les auditeurs pendant quelques dizaines d'années et survécu jusqu’aux derniers grands beaux jours du documentaire sur France Culture : « Une vie une oeuvre ». Les Nuits de FC nous en servent parfois et d’excellentes. Alors reconnaissons qu’en 1945 la formule se cherche encore. Cela dit c’est une oeuvre courte et une vie courte qui sont résumées en 30 minutes, ils n’ont pas osé faire Victor Hugo ou Balzac. Est-ce que ça veut dire qu’on doit s’estimer heureux avec l’actuelle formule de 58 minutes ? Peut-être. Mais au fait, la différence est-elle seulement dans la durée de l’émission ? Qu’on en juge : les Nuits viennent de nous resservir un Tennessee Williams de la formule récente, qui était une pitoyable soupe de 58 minutes, mais s’il en avait duré une heure et demie comme il y a encore 3 ans, c’aurait été encore pire car on se serait farci 90 minutes de soupe, certes moins désuète que les 30’ de 1945, mais comment expliquer que ces dernières soient plus agréables à écouter, en tous cas moins horripilantes et mieux instructives ? La différence entre Dumayet et les producteurs néo-branchés : la pertinence, le talent, l’effacement. Cela dit certains des récents documentaristes de FC ne sont pas les seuls qui devraient prendre des leçons chez Dumayet : il ya aussi les trois quarts des interviewers de la station qui gagneraient à apprendre à s’effacer un peu, ou plutôt c’est l’auditeur qui y gagnerait...

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Mardi 20 avril
00h31– 02h06 :
La Matinée des autres – La mort dans les sociétés africaines 1 (29 janv 80) Prod Tony da Silva
02h06 – 02h31 :
Documents – Escale en Grèce (2 avril 56) par Francis Cover

Mercredi 21 avril
00h31– 02h11 :
La Matinée des autres – La mort dans les sociétés africaines 2 (05 fév 80) Prod Tony da Silva

Jeudi 22 avril
00h31– 01h06 :
Un homme une oeuvre – Raymond Radiguet (24 oct 46) Par Pierre Dumayet et Pierre Desgraupes
01h06– 02h06 :
Entretiens avec Jules Romains 1 à 4 (24 au 27 aout 70) par Jean Anglade

Vendredi 23 avril
00h31– 01h06:
Conférence sur le théâtre de Giraudoux, grandeur et sourire (30 mai 69) par Fany Landi Benos
01h06– 01h36:
Le monde comme il va – Femmes et parfums (28 nov 56) par Jacques Capdeville
01h36– 02h11 :
Entretiens avec Jules Romains 5 & 6 (28 et 29 aout 70) par Jean Anglade

Samedi 24 avril
00h31 – 02h11 :
La Matinée des autres – Cabeza de vaca, Shaman et conquérant (6 mai 80) par Marianne Mahn-Lot

Juste un mot sur l'unique rediff de la nuit à venir : une Matinée des Autres.
Un thème : le chamanisme attribué à un explorateur perdu, installé chez les indiens du Mexique.
Du côté de la production, un nom (d'ailleurs déformé sur le site de FC) : Marianne Mahn-Lot

De façon générale Marianne Mahn-Lot est une bonne référence, chercheur sérieux et titré, un peu à l'ancienne dira-t-on. Elle figure parmi les références très solides que cite Chaunu quand il se remet sur le tard à parler de Colomb et de Cortès. Le titre de cette Matinée laisse présager d'un croisement thématique, entre conquista et chamanisme. Je ne savais pas qu'elle s'était intéressée aussi à ce second thème, mais là encore je la retrouve dans quelques biblios d'auteurs sérieux, comme Régis Boyer. Le titre fait référence aux prémisses de l'ethnologie et même de l'observation participante, plusieurs siècles avant que l'idée même en apparaisse chez les intellectuels. Voila le peu d'info que j'ai sur cette Matinée des autres. C'est maigre, mais ça nous la rend comme d'habitude plutôt prometteuse.

Cela dit, c'est un numéro de 1980, donc avant la reprise de la série dans l'ambiance Borzeix. Ca sera donc plutôt savant et intelligent que châtoyant et artistique. Il faut de tout me dira-ton Oui, surtout qu'en ces temps-là le maitre d'oeuvre était encore Claude Mettra, donc les amateurs d'une radio de qualité ne devraient pas être déçus...

Samedi 24 avril
00h31 – 02h11 :
La Matinée des autres – Cabeza de Vaca, Shaman et conquérant (6 mai 80) par Marianne Mahn-Lot

Ce soir ou plutôt cette nuit à 1h26, rediffusion d'un Une vie une oeuvre de la période post-Cazenave, donc réduit à une heure. Mais à cette époque, la coordination de Matthieu Garrigou-Lagrange semble avoir pris enfin son envol, je crois que l'émission plaira à ceux qui aiment le documentaire culturel. Il est signé par un des bons artisans de la station plus souvent cité à la réalisation : François Caunac.

Ce qui fait la qualité radio d'un documentaire de l'après-midi n'est ni la durée de l'émission, ni le salaire des producteurs de la matinale. Ce qui fait la qualité radio, c'est le talent du producteur qui signe l'émission, et du coordinateur qui en a la charge. On discerne le talent non dans des médailles en chocolat pour les grands enfants ni dans des peaux d'âne qui ravissent les ânes, mais dans la qualité de la production. Pour trouver la qualité, il faut écouter, et l'auditeur est donc convié à enrichir son talent d'écoute. Avec le talent vient comme un certain sens de la pertinence, ou la minimale habileté qui, du côté du producteur, permet au moins d'éviter l'absence complète de pertinence : on ne fait pas Hugo en 45', et on ne met pas "Elle avait une jambe de bois" en ouverture/générique de Stravinsky, sous le sot prétexte qu'il l'aurait placée dans Petrouchka. Avec le talent du créateur vient le goût et l'élégance qu'on trouve dans le produit fini. Le talent de l'auditeur suit alors celui du producteur et tout le monde est content. Je n'ai pas réécouté cet Anatole France de janvier 2009, mais j'en ai gardé un bon souvenir. François Caunac c'est une signature qui donne confiance.

Mardi 27 avril
01h26 - 02h31
Une vie une oeuvre : Anatole France, le doux sourire du sceptique (31 janvier 2009) Prod François Caunac

Dans les programmes de nuit parfois ça plante.

Par exemple avant-hier : on nous avait annoncé un Giacometti de Paule Chavasse.
A la place on nous donne une Matinée des autres, franchement bien réussie d’ailleurs,
de Lydia Ben Ytzhak : Les Torajas d’Indonésie. Du coup ça ne tenait pas dans le cadre,
et la fin est shuntée ou plutôt fondue avec le lancement de l’éloge du savoir.
Affreux ennui de la parole de Rosanvallon, parole dont pourtant
l’intelligence ni l’utilité ne font le moindre doute, à mon avis.
Pff l’auditeur doit souffrir pour devenir plus intelligent, parfois.

Ce Giacometti fait partie des rediffs régulières dans les nuits :
tous les 2 ou 3 ans on nous les refile et deux fois encore.
Donc soit on l’a déjà quelque part en mp3 ou bien en cassette, soit ça devrait ressortir bientôt.

Et les Torajas, alors ?
Ben, ça fait un an qu’on les avait déjà déposés ici : http://www.mediafire.com/?z1fhzdtmmdj

Dans l'Heure de culture française, à la fin des 40's, l'auditeur se voyait proposer entre autres choses des causeries philosophiques et scientifiques, assez courtes et plutôt denses. De ces causeries les Nuits nous en servent régulièrement quelques séries : depuis quelques années on a entendu ainsi à plusieurs reprises et un peu dans le désordre Piaget, Merleau-Ponty, Pius Servien.

Nouvelle série (si on peut dire) : Emile Benveniste.
Avec un premier tir non annoncé par le programme, il y a une quinzaine de jours, mais qu'on a répercuté ici.
On peut s'attendre à en voir passer 5 ou 6 dans les mois qui viennent.

Ce soir, une seconde causerie de Benveniste, sur un thème voisin, ou comme une variation sur le même, si on veut :

Mercredi 28 avril
00h41 - 00h51
Les religions dans l'Iran Ancien (30 mai 1949) Causerie d'Emile Benveniste dans l'heure de Culture Française

Voici une belle semaine pour les amateurs de la radio de nuit, ceux qui aiment les documents d’archives de la radio d’avant-hier, comme ceux qui aiment la radio la mieux fignolée qui se trouve en réduction continue depuis septembre 99. Comparé aux précédentes, c’est une semaine plutôt peu littéraire, et plus portée sur le visuel et sur le voyage dans le temps et dans l’espace.

1./ Pour les antiquaires :
- Prévert en 1950, par Georges Ribemont-Dessaignes (2 amis de 20 ans). Connaissant le style de GRD dont j'ai peur qu'il vieillisse bien mal, je place cette demi-heure avec Prévert dans l'antiquaille radiophonique. On verra dès la nuit prochaine à 1h si le pronostic est erroné.
- Watteau en conférence par René Huygue. Une conférence enregistrée, ça peut vouloir dire que la captation sonore sur FC n’est pas un tic récent pour produire de la culture pas chère et sans débauche de moyens humains. Pour ceux qui ne connaissent pas René Huygue, c’est l’occasion de découvrir une sommité de l’histoire de l’art. D’ailleurs on aimerait bien voir réapparaitre la formidable série d’ouvrages qu’il a publiés chez Flammarion depuis le milieu de 50’s et pendant 25 années. Maintenant que l’édition du livre d’art le permet à prix bas, ces livres aux titres prometteurs, qui remplissent leurs promesses lors de la lecture, gagneraient à être re-publiés avec des moyens modernes (I mean : en couleur) : Dialogues avec le visible, Puissance de l’image, etc.
- Pour rester dans la peinture mais après un bond d’un peu plus de 2 siècles, Salvador Dali en Aout 53 par Georges Charbonnier. La série on la connait, c’est « Couleurs de ce temps ». Numéros déjà diffusés : Soulages, Gromaire, Miro, Picabia, Matisse, Chagall. Le principe : répondre à quelques questions que se pose le spectateur du tableau, mais le peintre y répond toujours dans d'autres termes, parce que les questions qu'il se pose n'ont que peu à voir avec celles du regardeur. Sans le dire c'est ici une petite torpille qui est envoyée à Duchamp avec son fameux "Ce sont les regardeurs qui font les tableaux", qui est plus qu'une simple boutade. On ne sait pas encore si Duchamp apparait dans cette série. Charbonnier le rencontrera ultérieurement et FC nous l'a servi en un peu charcuté dans Mémorables. Si ce ne sont pas seulement les regardeurs qui les font, les tableaux, alors bien utile est l'enquête de "Couleurs de ce temps", qui nous offre le point de vue d'une cinquantaine d'artistes. Certains répondent par une lecture-monologue, qui donne alors à l'émission un côté franchement vieillot. C'était le cas avec Soulages, et aussi avec Gromaire. Mais quand la formule adoptée est celle de l'entretien alors l'émission annonce une forme à venir, celle du fameux dialogue que Charbonnier mènera 10 ans plus tard avec Lévi-Strauss, et plus loin encore on voit ici comme une formule prémonitoire d'A voix nue. De façon générale, c'est du solide, même quand c'est un peu dépassé. Comme l’intelligence est patente aussi bien chez l’artiste que chez l’artisan radio, ca s’écoute très bien. Avec Dali il faut s'attendre à une surprise, mais alors est-ce que ça sera encore une surprise ?
- 2 causeries sur le cognac, en 1949 par Georges Léon. On aura peut-être un jour l’équivalent pour le Pastis, si France Culture désireux de détourner le néo-auditeur hors des jeux vidéo, des liens YouTube, et de la fusillade champêtre du dimanche matin, réussit à faire créer rien que pour lui une chaire d’alcoolophilie au Collège de France afin de nous en reporter l’intégrale des cours dans l’Eloge du savoir mais enfin c’est peut-être pas encore pour cette saison donc notre Perpignaniais qui a laissé quelques traces jaunes sur RFC devra patienter pour se cultiver.

2./ Pour les littéraires :
- outre Prévert par Ribemont-Dessaignes, signalé plus haut : moins passionnant peut-être mais aussi, moins risqué et moins radiophoniquement désuet devrait être le Collège des ondes en 1961, avec l’Amérique vue par Alain Bosquet. C’est un second volet sur une série de 5, par un bon connaisseur du continent depuis qu’il s’y était réfugié dans les années 40 avant de revenir débarquer en Normandie dans les rangs des troupes US. Le premier numéro portait sur la littérature contemporaine, avec pour la plus grande partie de l'émission, une lecture de Faulkner. Cela dit, la présentation de la série n’était pas des plus claires : on ne sait toujours pas si c’est une série qui porte sur l’Amérique, ou sur la place de la nouvelle dans les littératures nationales en 1961. Le titre de ce second numéro n’est pas encore assez précis pour répondre d’avance à la question, mais l’écoute du 1^er permet à l’auditeur d’attendre pour ce soir une émission littéraire intéressante, instructive, bien faite, sans outrance ni couche de poussière sonore, tout juste la patine du temps.
- Enfin la suite de la rediff du Poésie sur parole de 1991 avec Marie-Claire Bancquart. Voici le 4^ème numéro en première rediff.

3./ Enfin pour les documentaires : il y aura du délice de la semaine, celui-là même que les Journées de FC ne veulent plus nous offrir. Pourtant c’est pas faute de demander...
- Une série de Chemins de la connaissance de 1996 et de François Angelier.
- 2 Matinées des autres de l’année 80 : vendredi le Ndöp (ou ndoep), rituel de guérison et sujet classique connu étudié filmé par les connaisseurs des groupes Wolof et en particulier Lebou ; et puis samedi un sujet nettement plus mystérieux sur l’intelligentsia polonaise, par Roland Auguet dont on a vu passer quelques numéros réussis dans la même série de la Matinée des autres : un sur la Mosquée et un autre sur la musique du Deep South aux USA, il y avait aussi la transe en Afrique et puis la corrida. Pour être vraiment complet du même Auguet il nous faudrait aussi quelque chose dans une zone arctique (ou mieux : antarctique) et puis aussi la Lune ou bien la planète Mars, si les archives le permettent. On devrait pouvoir trouver tout ça dans les autres séries où il a laissé sa signature : en Chemins de la connaissance ou en Une vie une oeuvre. Et c’était toujours du travail au cordeau.

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Mardi 04 mai
00h31– 01h01 :
College des ondes – L’Amérique, l’humour noir, l’humour rose (31 oct 61) Alain Bosquet & Harold Portnoy
01h01 – 01h31 :
Tête de ligne - Jacques Prévert (14 avril 50) par Georges Ribemont-Dessaignes

Mercredi 05 mai
00h31 - 00h46 :
Watteau entre deux siècles (25 juillet 57) Conférence de René Huygue
00h46 - 02h11 :
Chemins de la connaissance – Les chutes de Rome (30 septembre au 2 octobre 96) Prod : François Angelier

Jeudi 06 mai
00h31 – 00h46 :
Poésie sur parole : Marie Claire Bancquart 4 (1 oct 91) Prod André Velter
00h46 – 01h41 :
Chemins de la connaissance – Les chutes de Rome (3 & 4 octobre 96) Prod : François Angelier
01h41 – 02h11 :
Couleurs de ce temps : Salvador Dali (29 aout 53) Par Georges Charbonnier et Alain Trutat

Vendredi 07 mai
00h31 – 02h01 :
La matinée des autres - Un art de guérir : le Ndöp au Sénégal (8 avril 80) Prod Michel Boussat
02h01 – 02h11 :
Histoire du cognac 1ere partie (30 aout 49) par Georges Léon, dans l’Heure de culture française

Samedi 08 mai
00h31 – 02h01 :
La matinée des autres - L’intelligentsia polonaise (20 mai 80) Prod Roland Auguet
02h01 – 02h11 :
Histoire du cognac 2^e partie (6 septembre 49) par Georges Léon, dans l’Heure de culture française