Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

J'ouvre ce fil à un moment où le débat s'accélère sur notre forum, et j'en veux pour preuves :

- un coup de gueule dans Au fil de l'écoute pour signaler un documentaire des plus tartignoles de vécu pur style avec émotion à 4 sous. Avec dans la foulée un ajout placé dans un autre de nos sujets, quand on a compris -bien tard- que c'était du docu-fiction, du coup on a réagi dans le fil de la critique

- une prise de bec en fil "Laurent Goumarre", où dans une polémique à épisodes, Vincent avait écrit : << Et puis, dans une attaque très hardie (je ne suis pourtant pas un moulin à vent), vous m'accusez d'avoir le cerveau aussi sec qu'un prompteur de i-télé, alors il faut que je vous détrompe. Je suis tout à fait pour qu'on me transporte ou m'émerveille... Il y a eu quelques Sur les docks pour faire ça, de mémoire et par exemple: un accident d'avion dans les Alpes, à l'origine des services de secours en montagne, ou des inondations aux Pays-Bas... Il y en a qui diront “encore des catastrophes!”, il n'empêche: j'étais scotché. Il y a aussi les diapos de Marie Richeux, pour moi ça marche! En fait, je suis très crédule. Je vais vous dire: j'ai longtemps cru à Monsieur X, vous savez, sur France Inter! C'est sûr qu'avec Welles, j'aurais fait comme les autres, vert de trouille! >>

Je n’ai pas entendu ce documentaire que vous citez. Mais vous dites que c’est un docu-fiction. Un documentaire culturel (comme toute œuvre d’art) c’est un peu le condensé du vécu en direct. Et faire émerger l'émotion de l’insignifiant « à 4 sous » du quotidien, c’est ca l’art. Avez vous un « problème » à lier vos émotions avec l’actualité, sans que vous pensiez à une grossière manipulation ?
En tout cas, je vous rejoins bien volontiers dans votre constat de la disparition d’une forme de documentaire radiophonique qui avait une grande qualité au profit de débats / pugilats en direct qui n’apportent pas autant qu’ils le devraient.

Cher Basil, établir une équivalence entre un documentaire culturel et une oeuvre d'art n'engage que vous. Et votre définition de l'art n'engage que vous aussi.

Pour en revenir à votre question :"Avez-vous un problème à lier vos émotions avec l'actualité, sans que vous pensiez à une grossière manipulation ?", je dirai que la réponse n'a aucun intérêt car elle ne relève que de l'opinion d'un individu. Ce qui nous occupe sur ce forum est d'abord et avant tout ce que nous propose FC et sous quelles formes.

Il se trouve que j'ai entendu la plus grande partie de ce "documentaire" ou plutôt de ce témoignage. Eh bien, contrairement à ce que je m'attendais à entendre, c'était intéressant. En effet, cet homme, qui disait aimer son métier , a été traumatisé par ses études dans un lycée "Sports-études", où, en quelque sorte,il avait été contraint d'aller par son père . Il n'a pas vraiment insisté sur ce type d'établissement mais après l'avoir écouté, on se disait que des parents aimant la culture ne peuvent y envoyer leurs enfants .
Jamais je n'avais eu l'occasion d'entendre une telle opinion et c'était rafraichissant: quand on voit le nombre de parents qui ne rêvent que de telles études.
Tout cela pour dire que faire connaître ce que pensent réellement les gens, en regard de l'image sociale qu'ils s'efforcent de donner, cela m'intéresse. Pas forcément tous les jours, mais je ne pense pas que ça déshonore FranceC. Ce témoignage était un tout en lui-même, il n'y avait pas besoin d'une deuxième émission sur le sujet (pas comme l'émission sur la Villeneuve de Grenoble). Cela ne vaut pas sans doute ,"une vie, une oeuvre", mais pourquoi pas quand on ne sent pas l'idéologie derrière?
Le sourire sincère d'un voisin ne remplace pas des amis mais ça m'éclaire un début de journée.

Basil a écrit:Faire émerger l'émotion de l’insignifiant « à 4 sous » du quotidien, c’est ca l’art. Avez vous un « problème » à lier vos émotions avec l’actualité, sans que vous pensiez à une grossière manipulation ?

Le problème, c'est que votre description s'applique aussi à la rubrique "faits divers" des tabloïds. Là je peux répondre sans ambiguité que le niveau culturel y est nul.

Mais la question n'est pas tant celle de mes émotions au sens usuel du terme : d'une part elles me sont personnelles comme dit Lola. En outre l'émotion que me créent de telles productions outrancières, c'est un profond agacement. Mais surement pas une émotion du type que ces productions visent à sécréter, celle du sensationnel.

Si vous jugez que ne pas céder aux facilités des grosses ficelles c'est "avoir un problème", je répondrai qu'à mon avis, mieux vaut se soucier de qui se laisse activer des émotions par d'aussi grossiers leviers, car là est plutôt celui qui "a un problème", pour reprendre cette expression dont je ne suis pas certain qu'elle recèle un sens suffisamment précis pour nous aider ici.

Chers Lola, Nessie,

qu’il y ait un critère ou plusieurs critères (possiblement contradictoire), c’est à celui qui formule sa critique d’en avoir conscience pour pouvoir l’expliquer aux autres.

Ensuite, pour ce qui est des émotions et l’actualité d’un documentaire, ma question fait référence aux contenus de la critique que Nessie donne en exemple. Je posais la question pour « inviter » Nessie à s‘exprimer sur ses critères de jugement. Jugement, que Nessie adoucit quand il apprend que c’est un documentaire-fiction plutôt qu’un simple documentaire.

Et la question de l’art, dans les critères de la critique, est à mes yeux essentiels. Et en effet, cela peut être que mon propre critère. C’est très subjectif mais je suis capable de l’exprimer explicitement.

Quand à vous, quand est il ? A lire Nessie, je doute qu’il ne pense pas qu’il y ait au minimum un art radiophonique.

Les efforts de Sur Les Docks me font penser, depuis un moment, à ce fameux réflexe qu'ont les automobilistes de ralentir lorsque s'est produit un accident. On regarde, un peu fasciné, on a du mal à détacher son regard, puis on accélère à nouveau et on n'y pense plus. A quoi cela sert-il, en radio?

Bonjour.
Vers le Nord, un "Sur les Docks" de Christophe Deleu (producteur délégué) et François Teste (chargé de réalisation) vient d'être consacré au Grand Prix international Phonurgia Nova (ex aequo avec un documentaire de la BBC). En septembre dernier, ce même "docufiction" avait reçu le Prix de la Réalisation et celui du Meilleur interprète masculin au festival des Radiophonies à Paris (un festival consacré à la fiction, notons-le).
On en a parlé un peu, même beaucoup, sur Syntone avant qu'il ne décroche tous ces prix, mais je serais curieux d'avoir vos avis d'auditeurs sur ce travail.
Il est encore en écoute sur le site de France Culture, peut-être plus pour très longtemps.
Bonne journée.···

eh bien, justement la réécoute ne fonctionne pas....

Alors let us goto ANPR ou plutôt : posez vos demandes ici pour ce qui concerne ce fil.
Mais je ne sais pas si Antonia passe par Mediafire.

Je peux déposer Vers le nord, en tous cas...