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Les Trésors de France Musique    Page 1 sur 1

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Philaunet 

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Les Trésors de France Musique - Dim 17 Avr 2022, 10:16

Ici et là dans le sous-forum France Musique ont été signalés des numéros des Trésors de France Musique dont la mission est résumée brièvement par : "France Musique explore ses archives et ressuscite ses plus belles émissions d’hier".

Ce premier billet sera progressivement enrichi des liens vers ces émissions signalées ailleurs.

Un numéro mérite l'attention de tous les passionnés de radio culturelle qu'il faut savoir gré à Christophe Dilys d'avoir remis à la surface : Archive ! Fiction : "Quand Balzac habitait Passy" (prod. Emmanuel Bondeville, 1948) 14 décembre 2021.

Le producteur de France Musique tente de désamorcer le potentiel doute à écouter une émission de 1948 en répétant le mot "déconcertant" pour qualifier
Une fiction au rythme déconcertant, mêlant dialogues, conférence sur la vie culturelle sous Louis-Philippe, et propos éditorial agacé, produite par Emmanuel Bondeville, compositeur et grand administrateur français. Le rythme est déconcertant mais le propos est passionnant.
C'est cependant le mot "passionnant" qu'il faut retenir. On ne s'ennuie pas une seule seconde à cette présentation rigoureuse et riche des années 1841-1847 que donnent les intervenants (un petit effort pour les nommer n'aurait pas un luxe) sur la vie politique, le théâtre et la littérature de cette époque : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/20333-14.12.2021-ITEMA_22870227-2021M36310E0171-21.mp3" debut="54:55" fin="55:15"]  

Une véritable leçon de critique littéraire et musicale (le repentir de Schumann sur Wagner vaut le déplacement) et un modèle de radio dense qui se concentre sur son objet. Une perle.

Et un montage iconographique de qualité qu'on suppose fait par la personne chargée de la documentation :

Les Trésors de France Musique Scre2081

Les Trésors de France Musique Scre2082

Suite sur la page de l'émission de la présentation du compositeur Emmanuel Bondeville (1898-1987) pour lequel Christophe Dilys ne cache pas son admiration.

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Miguel Angel Estrella, pianiste argentin (1940-2022) - Dim 26 Juin 2022, 19:54

Les Trésors de France Musique du mardi 24 mai 2022 Entretien avec Miguel Angel Estrella : Une archive de 1981

La maturité en musique : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/20333-23.05.2022-ITEMA_23035143-2022M36310E0080-25.m4a" debut="27:12" fin="31:36"]

Les Trésors de France Musique Scre2179

Au micro de Denis Lémery, le pianiste évoque les compositeurs et les interprètes qui l’accompagnaient en prison, et nous livre ses réflexions sur l’interprétation, le répertoire et comment il conçoit sa vie de musicien.
(...)
Musicien engagé et humaniste militant, Miguel Angel Estrella avait fui la dictature Argentine en 1976 pour se réfugier en Uruguay. Sous prétexte d’activités subversives, le pianiste sera arrêté, emprisonné et torturé par le régime uruguayen pendant plus de 2 ans. En février 1980, Miguel Angel Estrella est libéré puis expulsé vers la France qui lui accorde le droit d’asile.
Un an et demi plus tard, en octobre 1981, alors que Miguel Angel Estrella s’apprête à se produire sur une scène parisienne pour la première fois depuis sa libération, France Musique l’invite dans son émission quotidienne Midi-Deux.

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Dominique Jameux (1939-2015) : ''Il était une fois… La Nuit Transfigurée d’Arnold Schoenberg'' 1991 - Sam 04 Fév 2023, 21:26

Il était une fois… La Nuit Transfigurée d’Arnold Schoenberg (1.2) 9 novembre 1991.

Les essais radiophoniques de Dominique Jameux, avec la réalisatrice Géraldine Prucner qui fit tant dans les années 1980-90 pour les émissions de qualité, dont celles de Jameux, sont des trésors. Pensons à ses essais sur le cinéma et Rachmaninov et sur le théâtre et Molière. On écoute ces "archives" et l'on s'interroge : qui a pris la relève ? Personne. Non par manque de compétences et de sensibilités, mais par refus des directions de radios culturelles, ici France Musique, de continuer à produire des émissions de création originales, stimulantes, qui requièrent ce que tout auditeur de bonne volonté et curieux possède : du temps pour de l'écoute attentive.

****************
Dominique Jameux dans ses oeuvres :

D'abord le beau générique ! Et le ressac reconnaissable entre tous : "France Culture appartient à ceux qui l'écoutent"... [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/20333-16.03.2022-ITEMA_22964532-2022M36310E0043-25.m4a" debut="01:06" fin="04:12"]

Bref portrait de Schoenberg  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/20333-16.03.2022-ITEMA_22964532-2022M36310E0043-25.m4a" debut="04:39" fin="06:06"]

"La faute à Schoenberg" ; "[l'anniversaire de Mozart] sonne comme un cliquetis de caisse-enregistreuse" ; "ces valeurs ["une haute conception de la musique, un sens de son histoire, une capacité professionnelles acquise durement, une intégrité absolue"] ne sont pas très grand public, il est vrai, puisque la culture aujourd’hui est devenue une annexe des circuits de communication" [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/20333-16.03.2022-ITEMA_22964532-2022M36310E0043-25.m4a" debut="06:06" fin="11:15"]

Il était une fois… La Nuit Transfigurée d’Arnold Schoenberg : Une archive de 1991 (2/2) (Vendredi 3 février 2023 (première diffusion le jeudi 17 mars 2022)).

Le chef d'œuvre d'Arnold Schoenberg raconté par le musicologue et homme de radio Dominique Jameux...

Dans cette émission bien nommée « Il était une fois… », diffusée sur France Musique de 1990 à 1996, Dominique Jameux nous racontait une œuvre, souvent un chef d’œuvre sous la forme d’un récit très personnel et ciselé, mêlant la musicologie, l’histoire, et la biographie, pour mieux nous relier au compositeur et à sa création…


« Je voudrais essayer, non pas de défendre des chefs d’œuvre qui n’ont nullement besoin de moi pour cela, mais approcher une expérience humaine et musicale qui ne laisse pas d’être déconcertante. Cette Nuit transfigurée appartient encore à un Schoenberg postromantique qui nous parle directement, comme Schumann ou Mahler, mais le temps va venir où cette voix nous semblera tenir un discours beaucoup moins avenant. La musique de Schoenberg est, et, reste souvent revêche, tout comme l’homme d’ailleurs, à la fois touchant et insupportable…La cause Schoenberg n’est pas très facile à plaider, on se sent un peu dans la peau de l’avocat commis d’office, qui a sur les bras un client qui ne fait pas grand-chose pour l’aider et dont le cas paraît presque indéfendable. Certes, Schoenberg a une place reconnue dans l’histoire de la musique, mais depuis 1905, il vide les salles… /…Séduisante ou non, sa musique est, et son auteur, affable ou pas, existe ! Sa grandeur tient en peu de phrases : Une haute conception de la musique, un sens de son histoire, une capacité professionnelle acquise durement, une intégrité absolue. Ces valeurs ne sont pas très grand public, et ne sont pas très communicatives…Se pencher sur Schoenberg, c’est aller au plus pur de la musique même si les sentes qui y mènent sont bordées de ronces… »
Dominique Jameux
Dans ce forum sur Dominique Jameux

- Derrière les micros de France Musique - Ven 14 Aoû 2015
- 'Un air d'histoire'' par Karine Le Bail - Mar 15 Nov 2016

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''Mémoire retrouvée'' Montserrat Caballé (2003) - Sam 02 Sep 2023, 22:07

Montserrat Caballé durant trois heures : une véritable conteuse (comme toutes les grandes divas) qui revenait sur sa carrière au micro de Gaëlle Le Gallic en 2003 en Andorre. Les considérations sur la technique du chant sont passionnantes. Évocation très imagée de sa rencontre avec Maria Callas.

"Mémoire retrouvée", Montserrat Caballé : Une archive de 2003 (1/3) lundi 28 août 2023.
Première partie de l'entretien que la soprano espagnole Montserrat Caballé avait accordé à Gaëlle Le Gallic en 2003. "La Superba", comme elle fut si justement surnommée, nous parle de son enfance, et de ses premiers pas de musicienne et de chanteuse.
Montserrat Caballé recevait Gaëlle Le Gallic en Andorre, où se déroulait cette année-là, en 2003, le Concours International de Chant Montserrat Caballé, un concours qu’elle avait fondé en 1997.
La chanteuse s’exprime en français, et partage ses souvenirs avec beaucoup de générosité, de simplicité aussi, et vous le verrez, beaucoup d’humour...

‘Mémoire retrouvée’, Montserrat Caballé (2.3)
Montserrat Caballé nous raconte aujourd’hui ses premières auditions, et ses débuts sur scène à la fin des années 50.
Elle se souvient aussi de ce fameux soir d’avril 1965, à Carnegie Hall, où elle devenue aux yeux de tous « La Superba », en incarnant avec maestria Lucrèce Borgia dans l’opéra de Donizetti.

Ses débuts : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/20333-29.08.2023-ITEMA_23469788-2023M36310E0142-25.m4a" debut="06:15" fin="12:51"]

"Mémoire retrouvée", Montserrat Caballé : Une archive de 2003 (3/3)
Montserrat Caballé s’exprime en français, très librement, et c’est un vrai plaisir de l’écouter nous raconter ses souvenirs, comme cette soirée inoubliable avec Maria Callas, ou bien sa collaboration avec le chanteur du groupe de rock Queen, Freddie Mercury...
Il n'a pas été jugé utile par la responsable de l'émission (ou possible) de retranscrire sur les pages de descriptifs les œuvres diffusées, œuvres annoncées par Gaëlle le Gallic. Cela aurait pris, pour quelqu'un qui écoute l'émission, une demi-heure au maximum. Mais une demi-heure, soit dix minutes par émission, c’est sans doute trop. À comparer avec les descriptifs complets et les PDF d'émissions d'histoire musicale donnés par les radios culturelles régionales d'Allemagne.

La 3e émission faisait entendre l'intégralité de la première partie, "La Fleur des eaux",  du Poème de Chausson.

Montserrat Caballé, soprano and the Symphonica of London conducted by Wyn Morris
Ernest Chausson Poème de l'amour et de la mer, Op. 19 (1882-1890)

I. La Fleur des eaux
Ia. Interlude (12:34)
II. La Mort de l'amour (15:41)


Curly 

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Les Imaginaires, trois émissions médiévales (1994 & 1996) - Mar 12 Sep 2023, 18:43

Des trésors de France Musique mais pas sur France Musique.
Sur la chaîne YouTube ÉCLAIR BRUT, trois « Imaginaires » de Jean-Michel Damian sur la musique médiévale.
26-03-1994, De l'amour
avec Jacques Merlet, Pierre Lartigue, et l'Ensemble Sequentia pour la partie concert
Résumé succinct de l'INAthèque : « la lyrique amoureuse du Moyen-Age à la Renaissance, les origines de l'amour courtois, les troubadours »

                                                               

01-10-1994, L'art des troubadours, avec Jacques Roubaud

                                                                

&
06-04-1996, Le drame liturgique médiéval, avec Marie-Noël Colette, Olivier Cullin, et l'Ensemble Gilles Binchois dirigé par Dominique Vellard
Présentation INAthèque :
« Le drame liturgique au Moyen-Âge avec les membres du colloque organisé par la Société Française de Musicologie et (…) L'aspect musical, social, littéraire, historique, philosophique et iconographique du drame liturgique médiéval. 
(...) Apparu au IXème siècle, à l'époque de Charlemagne, le drame liturgie s'est développé plus particulièrement durant les cycles de Noël et de Pâques, et peut être considéré aujourd'hui comme l'origine du théâtre en Occident. Afin d'améliorer le message religieux auprès de fidèles souvent illettrés, les textes évangéliques étaient non seulement lus, mais mis en scène au sein de la même liturgie. Peu à peu, des textes profanes leur furent ajoutés, accroissant la dimension théâtrale des cérémonies.
Les plus grands artistes de musique baroque et médiévale, tels l'Ensemble Gilles Binchois et Dominique Vellard, le Concerto italiano et Rinaldo Allessandrini, les Ensembles Sequentia et Canticum, ainsi que des musicologues du monde entier, réunis en colloque à l'initiative de Marie-Noël Colette et de la Société française de musicologie, seront présents à l'Abbaye de Fontevraud durant toute la semaine sainte, afin de commémorer le drame liturgique »
Partie concert :
- Le drame des trois Marie à la tombe, le matin de Pâques
- Petite messe de Pâques

                                                                


Franchissons les siècles, et quittons France Musique, avec un extrait de « Reconnaissance » de Kaija Saariaho (2020)
« Reconnaissance, sur un livret d’Aleksi Barrière
Dans Reconnaissance, Kaija Saariaho et Aleksi Barrière ont souhaité reprendre des codes du madrigal de la Renaissance. Tout comme la science-fiction du XXe siècle, cette forme polyphonique a cappella offre des images saisissantes d’un futur possible afin de faire réfléchir l’auditeur [??]. C’est ainsi qu’est né ce « madrigal de science-fiction », le premier du genre. »
La note d'intention ne manque pas d'interroger : la musique n'a pas pour rôle de faire « prendre conscience de ce qu’est aujourd’hui l’humanité et faire réfléchir l'auditeur », parce qu'elle ne le peut pas, il suffit d'écouter la pièce pour s'en convaincre. L'écoute d'une musique est affaire de sensation, et non de réflexion intense sur l'avenir de la planète.

                                                                            

L'intégralité de l'enregistrement venant de paraître chez BIS Records a été mise en ligne par la chaîne YouTube du Helsinki Chamber Choir.

Curly 

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Les imaginaires et autres émissions de Jean-Michel Damian - Sam 23 Sep 2023, 11:11

Une émission (comme bien d’autres) plus possible du tout sur France Musique : « Les imaginaires », et ses déclinaisons (« Cordes sensibles », « La terrasse des audiences »).
D’abord les discussions, ou plutôt les conversations qui constituent une bonne partie des émissions. Aujourd’hui, pour concurrencer Radio Classique, le passage de disques au kilo (promo-promo…) est une priorité, et donc il est rigoureusement interdit aux producteurs de s’exprimer plus de deux minutes à la file. Parfois, tant mieux, et allons plus loin, parfois, deux minutes, c’est trop, beaucoup trop.
Ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui réussissent en deux minutes à condenser un maximum. Exercice à portée limitée. Du gâchis. Les « grands entretiens » diffusés en semaine sont constitués aux deux tiers, si ce n'est plus, de passages de disques, shuntés forcément. Grand entretien sans doute de moins d'une heure en tout, étalé sur deux heures et demie.

Et puis revenons sur le principe du direct, car les émissions de J-M Damian étaient en direct, et qui plus est en public. Le direct est, contrairement aux émissions en studio actuelles (France Cu & Musique réunies)  qui pratiquent le direct par souci d’économie (les raisons invoquées par la direction sont de l’enfumage, car il faut justifier les bafouilles et autres entretiens improvisés), une évidence : une émission de J-M Damian est un spectacle, pour les oreilles certes, mais un spectacle. Les conversations peuvent être, suivant les invités, plus ou moins badines (il y a public, donc les plaisanteries et sorties de routes sont bienvenues), alors que, sans jamais le faire sentir lourdement, le producteur en chef a un fil conducteur précis, mais qu’il se réserve le droit d’improviser si l’ambiance est propice.
« De l’amour »  (26-03-1994), avec Pierre Lartigue et Jacques Merlet, va franchement dans la légèreté et le badinage (le principe du direct, c’est qu’il peut y avoir dérapage, plus ou moins réussi, normal), cf ce billet du 12-09, mais l’on sent que  l’émission a été bien préparée. Cela paraît évident, mais il suffit d’écouter le Radio France du jour d’aujourd’hui (Culture, et moins souvent Musique puisque la parole y est réduite à une portion congrue) pour que cette évidence s’effondre.
Exemples : J-M Damian demande à l’ensemble Sequentia de jouer un intermède musical non prévu dans le programme, les plaisanteries (Merlet, Lartigue + Damian, forcément…) pas toujours de bon goût (ce qui en fait parfois leur sel), les déraillements de la conversation (les chevaux et les trains), les rires du public, qui forcément galvanisent les invités.
Cette émission allie cabotinage à vue et propos plus instructifs sur l’art des troubadours et la forme de la sextine.
L’arrivée du nom du chanteur F. Lalanne (oui, le chanteur navrant, mais aussi éditeur aux Belles Lettres) en plein mitan, et l’éloge qui en est fait par P. Lartigue est un moment surréaliste. Qui s'attendait à voir un tel nom débouler dans une telle émission ?

Bref, pour revenir au dosage dans l’émission entre musique et conversations, la liberté est totale. Le producteur peut proposer un concert d’une heure, ou alors discuter une heure à la file avec ses invités, tout est possible, tout dépend des invités, de la structure de l’émission…
Par rapport aux 2mn de parlote enchaînées avec passages de disques, quelle différence.

[Sur Pierre Lartigue, cf aussi ce billet du 5/10/23]

Quelques autres émissions de J-M Damian, en plus de celles du billet du 12 signalé plus haut
Les imaginaires :
- Stéphane Mallarmé (25-09-1993), avec Gilbert Amy, Évelyne Andréani, Stéphane Goldet, Jean-Yves Bras
- Paul Verlaine (deux émissions, 09-11 & 07-12-1996)
avec Pierre Brunel, Eugène Green, Guy Gofette, Vincent Vives, Gilles Vannier et Michel Fleury. Récital avec Catherine Dubosc (soprano) et Colette Diard (piano), œuvres de R. Hahn, Fauré, Debussy.
- Claude Chabrol (22-05-1999)
avec aussi le quatuor Ysaÿe (quatuor d’Ernest Chausson)
- Jacqueline Risset (20-05-2000)
avec aussi au piano Andreï Vieru (Ravel/Debussy)

[Cf aussi le le complément à ce billet]

Deux émissions de Noël que l’on peut qualifier sans crainte d’exceptionnelles :
Veillée de Noël (24-12-1995), émission de 5 heures. Seules les trois dernières sont disponibles. Les deux premières sont constituées de reportages (seul le dernier a été gardé ici) dans des hôpitaux (« Noël des enfants malades »).
Les trois heures : première et dernière heure, « La pauvreté et la grâce, Noël et l'humanité souffrante », avec Guy Lobrichon et Jean-Yves Hameline. Pour le concert, Dominique Vellard et l’ensemble Gilles Binchois. Deuxième heure, un conte signé Emilio de Majhanc (= Damian), « L’ange de Viroflay ».
&
Cordes sensibles :  Codex Calixtinus et chants de Compostelle (25-12-2004)
En l’église Saint Thomas d'Aquin, avec Marcel Pérès et l’ensemble Organum

La terrasse des audiences :
Krzysztof Penderecki (11-02-2006), le compositeur était à l’honneur du Festival Présences.
Avec aussi François Salque, Michel Lethiec et l’ensemble Capriccioso. Dernière demi-heure, interprétation du « Sextuor ».

Cf aussi billet du 21-12-21, sur Sofia Gubaïdulina
Les imaginaires de Sofia Gubaïdulina (28-01-1995), par Jean-Michel Damian, réalisation Michel Gache – cf le Bonus web présent sur la page de Musicopolis du 20-11-2018
Les interprètes du concert :
l’Ensemble Erwartung dirigé par Bernard Desgraupes
Elena Vassilieva, soprano
Lionel Peintre, baryton
(...)
La compositrice était alors l’invitée du festival Présences, organisé par Radio France.
Elle venait présenter plusieurs de ses œuvres, souvent en création française, ainsi que quelques nouveautés, commandes du festival. Le programme est déroulé dans la dernière partie de l'émission.
Jean-Michel Damian s’avoue ému d’avoir une telle invitée, mais aussi gêné par la barrière de la langue. Il faudra passer par l’intermédiaire d’une interprète, ce qui alourdit la conversation.
Pendant l’entretien, outre le producteur, la compositrice et son interprète, nous pouvons entendre parfois Jean-Pierre Armengaud, qui dirigeait alors le festival.
Première heure : Jean-Michel Damian tente de retracer le parcours de Sofia Gubaïdulina, sans grand succès. La compositrice se confie avec plus de précision sur ses compositions, voire ses interprètes, que sur sa vie en URSS durant les années 50/60. Donc, quelques propos un peu flous et convenus, notamment sur Chostakovitch. Finalement, Jean-Michel Damian pallie à ce manque en donnant aux auditeurs plus d'informations.
Quelques extraits d’œuvres ponctuent l’entretien.

A la 57ème mn précise l’émission décolle vers les cimes, avec un concert contenant une seule pièce d’environ 50mn (à cheval sur les deux fichiers, mais la coupure ne dénature pas la pièce) :
Perception (1981-83/1986), pour soprano, baryton, sept instruments à cordes et bande magnétique, sur des poèmes de Francisco Tanzer, ainsi que sur des psaumes.
Comme Bach ou Bartok, Sofia Goubaïdulina, dans Perception, utilise les mathématiques dans sa technique de composition. Dans le dernier mouvement, elle se sert de la série de Fibonacci dans la structure rythmique.
Comme le dira après le concert Jean-Michel Damian, cette musique est spirituellement élevée, sorte de messe après laquelle il est difficile d’enchaîner. Et pourtant, il restera 40mn d’entretien, dont une bonne partie tout à fait passionnante.
Après une pièce plus légère – un arrangement d’une valse de Strauss – Sofia Gubaïdulina parle de la symbolique musicale dans son œuvre, exemple à l’appui – Seven Words pour violoncelle, accordéon et cordes (1982) dont l’extrait correspondant est diffusé dans la foulée, en lieu et place d’une relance du producteur.

Après être revenue sur l’une de ses pièces les plus connues, l’Offertorium, Sofia Gubaïdulina tient à nous faire écouter pour terminer le début d’une de ses dernières pièces, Jetzt immer SchneeMaintenant toujours la neige, sur des poèmes de Gennadi Aigi.

P.S.
Concernant la compositrice, mais plus France Musique, la « Passion selon Saint Jean » proposée sur le site de l'ARD 1. Excellente prise de son.



Dernière édition par Curly le Jeu 05 Oct 2023, 16:42, édité 2 fois

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La terrasse des audiences - Krzysztof Penderecki (11-02-2006) - Mer 27 Sep 2023, 16:21

La terrasse des audiences :
Krzysztof Penderecki (11-02-2006), le compositeur était à l’honneur du Festival Présences.
Avec aussi François Salque, Michel Lethiec et l’ensemble Capriccioso.
(émission répertoriée dans un autre billet)

Penderecki en France, Penderecki sur France Musique, pendant trois heures, et pour un entretien-concert, voilà qui est une chose très rare, et pour être plus précis, une chose unique.
J-M Damian s’empresse de le souligner dès l’introduction, car ce caractère exceptionnel s’explique d’abord par le lien très desserré entre le compositeur et la France, pays qui l’a toujours plus ou moins boudé. L’entretien y reviendra à plusieurs reprises, entraînant des remarques cassantes de la part de l’intéressé, qui finalement, ne manque pas de répartie, voire d’humour.
En lien avec cette rupture musicale franco-polonaise, une autre, celle qui coupe en deux radicalement l’œuvre de Penderecki. Dans un entretien (lequel exactement ? Ma mémoire flanche au niveau de la source) Pierre Boulez avouait sa flamme inconditionnelle pour le Penderecki première période. Le silence dans lequel il enrobait la seconde laissait entendre ce qu’il en pensait. En cas de doute, pour comprendre ce silence, il suffit d’écouter n’importe quelle pièce composée à partir du milieu des années 70.
La cassure se situe précisément entre « Le réveil de Jacob », courte pièce pour orchestre de 1974, et le premier concerto pour violon (1974-76).  
Dans l’entretien, Penderecki aura beau signaler les liens entre les deux périodes, que l’on ne peut nier, le gouffre est immense. Il lui est demandé de s’expliquer. Pourquoi avoir changé d’un coup de style, de manière aussi radicale ? La réponse ne satisfait pas : la sensation pour le compositeur de n’avoir plus rien à dire dans ce style, et de satisfaire ses envies de diriger lui-même un orchestre et d’en entendre toute la masse sonore, de manière pleine et entière.
Dans sa seconde période, Penderecki revient à une orchestration ouvertement traditionnelle, mais qui sait tenir compte de ce qui fut écrit dans la première. Après avoir renouvelé complètement l’écriture pour cordes et usé de nouvelles sonorités orchestrales, c’est le « retour à Brahms ».
En France, la critique, et les amateurs de musique de manière générale, n’ont pas suivi. Penderecki décrit la France comme le dernier bastion de grincheux, la comparant, pour ce qui concerne la musique contemporaine, à Cuba ou à la Corée du Nord, portant aux nues une musique d’« avant-garde » dont l'idéal esthétique est restée coincée dans les années 50. Ce n’est peut-être pas complétement faux, encore qu’à ce petit jeu, à quoi doit-on comparer la musique de Penderecki ?

L’émission propose plusieurs pièces de musique de chambre interprétées en direct, ainsi que des extraits d’enregistrements d’œuvres orchestrales et chorales récentes, comme la huitième symphonie, qui est annoncée comme incomplète, et qui sera en effet fortement enrichie par la suite.
Parmi les pièces très récentes, la Chaconne composée à la mémoire de Jean-Paul II, de qui Penderecki fut proche. Il raconte l’avoir rencontré au début des années 50.
Après l’écoute de cette courte pièce, J-M Damian pose la question qu’il fallait poser : pourquoi composer une pièce qui jamais ne surprend sur le plan harmonique ?
La réponse de Penderecki est désarmante. Il pense avoir écrit une pièce qui évoque son amitié avec le Pape. Il a écrit ce qu’il ressentait, c'est tout.
Comme l’émission propose des pièces récentes, ou alors des pièces de jeunesse (les trois pièces pour clarinette et piano de 56 qui évoquent Bartok) J-M Damian se trouve obligé, afin que l’auditeur réalise de quoi l’on parle, de diffuser une partie de « De natura sonoris » (1966). Même si l'on connaît déjà cette musique, cette rencontre entre ces deux périodes est un choc.
Autre remarque pertinente : si Penderecki n’avait pas écrit ce qu’il écrivit entre 1958 et 1974, aurait-il été invité au Festival Présences de Radio France ? Cela ne fait pas sourire Penderecki. Non, il en rit ouvertement.
L’émission aborde aussi : la musique de chambre, que Penderecki avoue écrire d’abord pour lui-même et ses amis, et qu’il publie parfois bien après l’avoir composée, les symphonies, les œuvres religieuses, la politique, et bien sûr son arboretum (nous apprenons qu’il contient un labyrinthe, et l’on pense immédiatement à toute la fin de « Shining » de Kubrick, qui utilise généreusement un extrait de « Utrenja », magnifique pièce composée au début des années 70).
Concernant la politique, J-M Damian lui demande si la récupération par l’extrême droite polonaise de sa musique religieuse ne lui poserait pas problème. Réponse : pas de politique. Donc ni l’extrême droite, ni un autre parti.
L’émission se termine par l’interprétation par l’ensemble Capriccioso du « Sextuor » (2000).
De ces œuvres récentes que l’émission propose, en intégralité ou en extrait, nous ne pouvons qu’être partagés. Sont-ce des œuvres qui se moquent des modes et des courants, et qui reviennent à une musique dite « classique » plus du tout coupée de son public, comme le sont bien des musiques « contemporaines » ? Sont-ce des pièces académiques, boursouflées, qui jamais ne se renouvellent, qui toutes se ressemblent comme deux gouttes d’eau, utilisent sans cesse les mêmes gimmicks ?

Le choix musical qui conclura ce billet désordonné apportera un élément de réponse (provisoire ?).

                                                                           

Curly 

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Les imaginaires - Mallarmé (1993) / Verlaine (1996) - Jeu 26 Oct 2023, 09:43

Les imaginaires
par Jean-Michel Damian
Retour sur trois émissions signalées dans ce billet du 23
Stéphane Mallarmé (25-09-1993), avec Gilbert Amy, Évelyne Andréani, Stéphane Goldet, Jean-Yves Bras
- Paul Verlaine (deux émissions, 09-11 & 07-12-1996)
avec Pierre Brunel, Eugène Green, Guy Gofette, Vincent Vives, Gilles Vannier et Michel Fleury. Récital avec Catherine Dubosc (soprano) et Colette Diard (piano), œuvres de R. Hahn, Fauré, Debussy.

Concernant Verlaine, le générique donné correspond à la première partie. Dans la seconde, celle du 7 décembre, les invités sont les mêmes, sauf Eugène Green, remplacé par Michael Lonsdale.
Pour la partie récital, Véronique Dietschy (soprano), et Philippe Cassard (piano)
Les deux émissions suivent à peu près la chronologie de la vie et de l’œuvre de Verlaine.
Dans ces trois « imaginaires », il n’est pas seulement question de musique, mais aussi de diction. Comment lire des poèmes à voix haute ? La réponse qui vient tout de suite lorsqu’on entend les différentes lectures est que la lecture silencieuse est meilleure.
De la lecture à voix haute à la mise en musique, il n’y a qu’un pas, et le problème est le même. Comment ajouter de la musique à ce qui est déjà, au départ, musique ?
Les intervenants soulignent cette difficulté de la mise en musique, dans le respect des intentions et du rythme de la phrase. C’est chose plus facile pour Verlaine que pour Mallarmé dont les différentes mises en musique ne satisfont jamais vraiment les intervenants. Ou alors, comme par exemple pour Debussy, ce sont des textes de jeunesse qui sont utilisés. Ce n'est pas le Mallarmé de la maturité (de la modernité), alors que c'est celle de Debussy.

L’émission sur Mallarmé propose une œuvre sans doute peu entendue, et qui ne le sera sans doute (nous l’espérons) jamais plus, interprétée, celle de Victor-Emmanuel Lombardi. Cette œuvre interminable, ce « Prélude à l'après-midi d'un faune » composé avant la version Debussy, est interprétée par François Castang (récitant) et Alexandre Tharaud (piano). Les interprètes font au mieux, mais cette pièce est d’une telle nullité que les commentaires qui précèdent et surtout suivent l’audition interrogent la pertinence d’une telle programmation dans l’émission. Les incunables parfois ne le sont pas sans raison.
Si l’on saute allègrement à Verlaine, la diffusion de la seule mélodie composée juste après parution du poème est aussi calamiteuse. Massenet composa « Rêvons, c’est l’heure » en 1872, deux ans seulement après la publication du poème (= « L’heure exquise ») dans le recueil « La bonne chanson ». C’est calamiteux aussi, mais moins surprenant, car Massenet est plus connu que Lombardi, et plus connu pour une œuvre qui n’est pas des plus raffinées.
Verlaine est toutefois plutôt bien célébré en musique (Debussy, Ravel, et dans une moindre mesure - avis personnel - Fauré). C’est plus compliqué avec Mallarmé. La diffusion d’un extrait de « Pli selon pli » de Boulez entraîne cette remarque qui résume l’émission : le poème de Mallarmé y est inaudible, et peut-être est-ce préférable, ajoute-t-on, concernant la poésie de Mallarmé.

Mais il était question au départ de diction.
Retour à Verlaine. La première émission diffuse l’enregistrement par Jean Vilar du fameux « J’ai fait ce rêve étrange et pénétrant... ».
Tous les effets de voix y sont, les clichés sont là, alors que Vilar finalement aurait pu lire avec encore plus d’emphase. Bref, c’est pas terrible. Arrive alors Eugène Green (accent anglais prononcé et français plus qu’impeccable), qui démonte la version de Vilar. J-M Damian lui demande alors si lui, qui est acteur, pourrait faire mieux. L’acteur répond que bien sûr, pas de problème, vous allez voir ce que vous allez entendre, et sans filet il se jette dans le vide.
Il va appuyer avec lourdeur sur toute la structure rythmique du texte. Bref encore, c’est peut-être encore pire que Vilar, car à l’arrivée nous écoutons la voix maniérée de l’acteur, mais plus le poème.
Dans le silence qui suit son interprétation (l’émission est en public), y aurait-il un peu de gêne ? En tout cas il y en a un peu dans la relance de Damian.
Peu importe la raison, dans la seconde partie le voici remplacé par Michael Lonsdale, venu, lui, les mains dans les poches, sans théorie fumeuse sur la diction, qui va faire l’inverse de son prédécesseur : voix presque sussurée, et lecture franchement improvisée. Cette impréparation, il ne la masque pas, bien au contraire. Arrêts brutaux pour demander à Damian s’il doit continuer la lecture, reprise du vers lorsqu’un mot a été oublié, c’est totalement brouillon, pas inoubliable du tout, mais au moins il est possible de suivre à peu près le texte grâce à une voix, et quelle voix, qui essaie de s’effacer un maximum derrière le texte, qui évite les effets de manche, quitte à partir dans l’extrême inverse, qui n’est pas idéal non plus.

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