Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Et ce Répliques du 5 mars 2016, qui nous en donne un extrait sonore ? Qui nous en signale un passage avec un minutage, même approximatif ? Qui donne un résumé de BHL ou de Brauman ? Qui nous parle de l'émission ? Je sais, c'est très égoïste de vouloir profiter de l'écoute des autres...

antonia(https://regardfc.1fr1.net/t165p530-repliques-dernier-refuge#24822) a écrit:(...) Qu'on lui [à BHL] dénie le nom d'intellectuel, ce n'est pas raisonnable. Et qu'on lui accole le terme de sinistre, c'est incompréhensible. Sauf si on veut dire qu'il est bien à gauche....

Subtilement latiniste... Apprécié ! Sinon, on va commencer par le début de l'émission puisqu'aucun morceau choisi n'est encore signalé.

Si Véronique Pellerin de la Rédaction annonce la fin des temps à chaque fois qu'elle ouvre la bouche (son ton laisse présager le pire, en général), que dire d'Alain Finkielkraut qui se délecte dans presque chacune de ses introductions à nous annoncer l'apocalypse : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13397-06.02.2016-ITEMA_20906965-0.mp3" debut="00:42" fin="01:45"]
Les enjeux éthiques dans la culture populaire (titre assez énigmatique au regard du sujet réel).

Tout le début de l'émission est orienté vers la suspicion d'agissements effroyables durant les jours ayant suivi le cyclone à La Nouvelle-Orléans en 2005. Avec un assez grand flou dans le traitement des faits par le professeur de littérature comparée,  Frédérique Leichter-Flack.

Il y a la fabrication de l'opinion et il y a la fabrication de la sensibilité. Écouter Répliques, c'est se mettre en mode "Tous aux abris !"...  De l'agacement, on passe à l'amusement (relatif) tant c'est systématique.

Merci pour cette référence !

A former philosophy professor at France’s elite École Polytechnique, he is arguably the most visible of France’s public intellectuals. “We have seen only you, we have heard only you, we have read only you,” the historian Pierre Nora said, as Mr. Finkielkraut listened under the academy’s ornate dome, during the traditional induction speech.
Je dirais que c'est plutôt Michel Onfray en ce moment (Unes de l'Express et du Point cette semaine). Le billet de ce dernier sur France Culture cette semaine (en dialogue avec l'inconnu Guillaume Erner de Service public à France Inter...) était d'une vacuité effrayante.

one of his favorite authors, Charles Péguy
PourJean-Luuc, qui continue son magnifique travail de recension des émissions d'archives nocturnes : La mort de Charles Péguy (1873-1914)

It is as though he were taking special trouble to avoid the constant obsession in his books and his weekly radio program, “Répliques”: the contemporary maltreatment of the French language.
Un mauvais traitement pratiqué sur la station même qui l'emploie et dont sont répertoriés de nombreux exemples dans les rubriques Errare et Le meilleur et le pire.

Les deux invités de Le nouveau visage de l'Europe centrale sont Jacques Rupnik et Aleksander Smolar *, deux anciens politiciens à la parole prudente, pour de nombreuses raisons sans doute.

Cinquante minutes... En trente minutes, on aurait pu avoir davantage de réflexions et moins de circonvolutions. Mais le salon Répliques est une des émissions les plus verbeuses de la station. Passons.

Il faut attendre la 26e minute pour qu'Alain Finkielkraut commence à ruer dans les brancards, puis vers la 35e minute pour qu'on commence à parler de choses sérieuses et tangibles. L'arrivée de nombreux réfugiés en Europe a entraîné dans les pays dits du groupe de Visegrad une réprobation populaire qui s'est traduite dans les choix des gouvernants ou dans leur soutien (voir les dernières élections slovaques). Il suffit de parler avec des personnes de ces pays, et pas nécessairement les moins cultivées, pour comprendre que le modèle multiculturel à la française, à l'anglaise ou à l'allemande n'a pas leur faveur.

On oublie, dans les critiques qu'on adresse à ces pays et à leur population, que ces nations ont été colonisées durant 50 ans par le régime soviétique, qu'elles ont vécu dans la pauvreté alors que l'ouest montrait tous les signes de l'opulence, qu'elles sont encore pauvres en dehors de leurs capitales-vitrines.

Heureusement Alain Finkielkraut est un connaisseur de ce monde, à travers ses essayistes et ses historiens (et son histoire personnelle). Personnellement, je n'oublierai jamais l'émission qu'il avait consacrée au traducteur tchèque Jan Zabrana il y a presque exactement 10 ans, le 29 avril 2006 Demain est une autre nuit: la vie et l’œuvre de Jan Zabrana. En 2016 il rapporte ou témoigne de l'évidence au milieu du fleuve de mots de ses invités qui ont tendance à noyer le poisson.

Un extrait de l'émission du 2 avril 2016, donc : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13397-02.04.2016-ITEMA_20951733-0.mp3" debut="35:01" fin="38:05"]

* Jacques Rupnik : Politologue français, ancien conseiller du président tchèque Vaclav Havel de 1990 à 1992, directeur de recherche au CERI à Sciences Po
Aleksander Smolar : Ancien chercheur au CNRS, ancien conseiller politique du 1er ministre polonais Tadeusz Mazowiecki

Rowan(https://regardfc.1fr1.net/t165p525-repliques-dernier-refuge#25584) a écrit:Après BHL, maintenant A.Finkielkraut invite Clémentine Autain, ce qui réduit « Répliques » au niveau de « On refait le monde » sur RTL.

Ça nous a tout de même offert un moment comique, quand Clémentine a confondu Régine Pernoud, médiéviste, et Laurence Pernoud, auteur de « J'attends un enfant » [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13397-23.04.2016-ITEMA_20968512-0.mp3" debut="26:50" fin="27:10"]

Eh bien Rowan, celle-là il fallait l'attraper, félicitations ! Si l'on comprend bien (dans le brouhaha du débat), c'est Eugénie Bastié qui conseille de lire "La femme au temps des cathédrales" de Régine Pernoud et Clémentine Autain qui l'interrompt pour dire qu'elle évite de lire Régine Pernoud (la prenant pour Laurence Pernoud) et qu'elle la déconseille aux femmes enceintes. Voilà qui est révélateur du niveau de culture et de la manière de prendre la parole de Mme Autain.

Sinon pour cette émission (Le féminisme : état des lieux) qui semble loin d'être le dernier refuge de l'auditeur de France Culture, Alain Finkielkraut a présenté le sujet de manière peu habile terminant sur cette question (à France Culture on pense en termes binaires et Répliques est un bon exemple de cette approche) : "Diriez-vous que le féminisme a gagné la partie ou que nous vivons encore dans une société patriarcale et que le combat continue ?".

Une grande nouveauté qu'il faut saluer, parce que c'est le producteur qui décide en la matière, la page de présentation est ouverte aux commentaires, cinq réactions à cette heure. Quelle est la règle de modération adoptée, sachant que c'est une entreprise extérieure (dixit le médiateur) qui se charge de ce service, on aimerait bien le savoir. Pour autant, le savon que se fait passer Finkielkraut laisse augurer d'une certaine liberté de critique.

Finalement, on pourra préférer un numéro récent de Répliques, bien plus subtil dans son approche : Le Colonel Chabert. On se demande ce que faisait là Pierre Pachet, en dehors d'être un invité régulier et proche d'Alain Finkielkraut, mais le dialogue entre Jean-Paul Kauffmann et Alain Finkielkraut sur l'histoire, la littérature et le temps mérite l'écoute.