Merci de ces remarques sur l'espagnol, Vincent.
C'est vrai que la comparaison en matière de langue est sûrement d'une lumière déterminante, et j'ai le tort de n'en connaître vraiment qu'une, sorti du français.
Au sujet de l'informatique, il existe des centaines (des milliers ?) de langages informatiques, tous pleins de défauts et de qualités, avec lesquels on peut construire ou modéliser, enfin s'y exprimer, de façon très diverses. Il faut se représenter qu'un processeur (le coeur de l'ordinateur) est une machine à exécuter une petite quantité d'instructions, exprimables dans un petit langage, codé au moyen d'une suite de nombres binaires (de la même façon qu'on code habituellement les mots dans un système de nombre à 26 chiffres, les lettres), mais que le programmeur ne s'exprime presque jamais directement en langage machine (à moins de vouloir rendre un traitement le plus rapide possible): il le fait dans un langage riche, évolué, qui sera transformé in fine, d'une façon très complexe, en langage machine.
Il existe de nombreux type de langages, et plusieurs ont changé les mentalités et les pratiques dans l'écriture de programme. Par exemple, les approches "orientées objet", dans les années 80 (pour les connaisseurs, l'Ada ou le C++), ou plus récemment celles "orientées aspects", ont changé, pour les programmeurs, la façon de concevoir la description et l'articulation de la "réalité en boîte" qu'est un programme informatique.
Enfin on est bien loin du langage parfait de Leibnitz. La seule chose certaine est la grande simplicité, au fond, de ce qui est exprimable, le déterminisme absolu de ce qui est dit (mais attention, il existe de nombreux programmes non déterministes, ou l'on introduit volontairement du hasard, qui apprennent tout seuls, etc.), et l'absence d'ambigüité : chaque élément du langage a un correspondant actif réel et un seul, contrairement au langage humain, qui s'est construit de façon naturelle, et qui doit décrire une très vaste réalité, qui le précède, et telle qu'elle est perçue par le système cognitif humain.
Tu l'auras compris, je ne suis pas dans l'agacement, mais le constat qu'une bonne partie des règles de grammaire, et du vocabulaire, a été fixée par l'arbitraire de différentes époques, avec des manies et des vues très différentes (je crois bien que cet accord du participe ne remonte pas plus loin que le 19ème siècle, en français).
Des verbes tels que "impressionner" sentent effectivement le relâchement à plein nez, le néologisme apparu à je ne sais quelle époque, comparable en cela à la notre, mais postérieure à une certaine construction dont la pratique à due être temporairement oubliée : les autres nom de la famille d'impression, répression, dépression, compression ont tous produit des verbes composés sur le radical "primer" (réprimer, déprimer, comprimer - et quoique le récent "compresser" vienne aussi enlaidir cette liste - ).
Enfin pour abonder dans le sens de Laurent, il y a des tas de "fautes" qui sont, à mon avis, loin d'être aussi peu justifiées que ces justesses-là.
Pour finir sur le conditionnel futur, j'ai oublié de donner des cas dans lesquels ce temps me paraîtrait utile : on dit "hier, je serais allé te voir si j'avais pu", mais, parlant de demain, "j'irai(s?) te voir si je peux".
Le cas permet bien sûr de comprendre, mais on sent que la confusion et l'emploi du futur est détourné.
Idem (et pire) pour le subjonctif, dont c'est initialement de lui que j'aurais voulu parler : "bien que je fasse ceci aujourd'hui,...", mais "bien que je ferai (!) cela demain...".