Comme il ne faut jamais dire jamais, voici les solutions de notre grand jeu spécial correspondance François Mitterrand/Anne Pingeot.
Rappelez-vous... France Culture s’intéresse aux grandes œuvres littéraires de notre temps.
Par exemple la correspondance entre François Mitterrand & Anne Pingeot.
Apprenons à avoir les idées claires, à trier le fake de l’ivraie.
Petit jeu. Parmi les extraits de la correspondance, des répliques des « Feux de l’amour » se sont malencontreusement glissées. Saurez-vous les retrouver ?
Attention il y a des pièges. Plein.
La lecture des extraits donnait l’impression d’un tout homogène dans l’inspiration comme dans l’expiration.
Il faut se méfier de ses impressions.
Premier piège : aucune phrase n’est extraite des « Feux de l’amour ».
Second piège : il n’y en a pas.
Les solutions.« Souviens toi de cette nuit, c’est la promesse de l’infini. C’est une promesse qui vient récompenser le courage de ceux qui ont affrontés seuls tant d’années. C’est la preuve de la confiance entre deux êtres qui est le fondement même de l’amour. C’est un effort de volonté pour oublier et s’affranchir des peines du passé. C’est un serment qui lie deux âmes à l’exclusion de toute autre. » Série tévé Les frères Scott
« Je suis profondément heureuse. Moments merveilleux de la vie qui émerge enfin de l’inconscience. » Anne Pingeot
« Je m’en veux du mal que je te fais. J’ai pourtant le sentiment de t’apporter plus que tu ne le dis, plus que tu ne le crois. J’ai envie de le hurler. Tu sais bien que je t’aime. Et puis c’est tout. Il pleut, il pleut à crever le cœur. C’est le moment de croire au soleil. » François Mitterrand
« Chaque trait de ton visage était gravé à jamais, j’ai traversé le temps pour toi, je t’aime tu es la seule que j’aime. » Schwarzy dans Terminator, j'ai juste enlevé la référence à Sarah Connor, sans ça vous eussiez tiqué.
« Lune de mes jours, soleil étoilé de ma vie.» Série Game of Thrones. Pour être plus précis, c’est une réplique de Daenerys Targaryen à sa brutasse de mari Khal Drogo dans la saison 1. Pour ceux qui ont vu la série, cela éclaire d’un nouveau jour la relation Mitterrand /Pingeot.
« Le souvenir de son bonheur qui est grand, solide, bon. » Anne Pingeot
« Un jour la mer aura emporté tout le sable. Les océans s’assécheront, et le soleil s’éteindra. Mais quand ce jour viendra, je t’aimerai encore. Mon amour sera éternel. » Encore la série Les frères Scott. Là je ne peux pas préciser, je n’ai pas vu la série, et ne la verrai probablement jamais.
« Le temps guérit toutes les blessures. Tous autant que nous sommes nous voulons plus de temps. Du temps pour se relever, du temps pour grandir, du temps pour lâcher prise. Du temps. » Il y a un petit côté Marguerite Duras dans cette réplique extraite de la série Grey’s Anatomy. Mais bon, c’est un peu facile : Marguerite Duras est une source d’inspiration inépuisable pour les séries tévé.
« Envie de penser à autre chose. De l’eau qui descend en torrent sur la roche, du ciel profond. Toi, près de moi, marchant parmi les herbes fleurs de juin, ton beau regard vert, et la passion, le plaisir. La paix d’un après midi de bonheur. » François Mitterrand dans le troisième épisode du Congrès d’Épinay le 13 juin 1971.
Après ce moment de poésie, plongeons-nous dans les feux de l’actualité.
Après la réouverture des terrasses, des musées, des cinémas qui ont ému la France entière – surtout les terrasses - , voici le temps de consacrer
un week-end entier à ces réouvertures. Et après ? Hein, et après la réouverture, que va-t-il se passer ? Vite une boule de cristal, vite !
On est d’accord, y’a pas d’quoi en tartiner trois tonnes alors qu’il n’y a pas bezef à dire, mais comme les chaînes info le font, France Culture ne peut passer à côté.
Dans
A présent, émission d’actu comme il y en a tant sur France Culture – la seule différence ce sont les horaires de diffusion et le producteur, car les thèmes et les invités sont les mêmes - Frédéric Worms se pose la question « Qu’est-ce qui nous attend à la sortie du tunnel ? » Si je vous dis que c’est avec Cynthia Fleury et Jean Viard, vous allez me dire que non, c’est pas possible. Oui, c’est possible. Les deux invités ont leur livre à vendre, revendre, rerevendre sur toute la grille de France Culture, ils doivent faire un maximum d’émissions. Du coup on ne sait plus : Frédéric Worms reçoit Cynthia Fleury ou l’inverse ?
Mais la question méritait d’être posée, car voilà le retour de ce satané fameux tunnel dont la sortie nous attend. Métaphore pas assez usée, mais compréhensible par le con moyen, soit l’auditeur de France Culture.
Pour les cons moins moyens, une photo de tunnel orne la page de l’émission (ce n’est pas une blague) pour que vous visualisiez bien la métaphore.
Pour vous éviter de jeter un bout d’oreille à l’émission je m’en va vous donner la réponse : non, non, NON ! De ce tunnel nous ne sortirons JAMAIS !
Depuis combien d’années, de décennies, de siècles (non pas de siècles, nous ne sommes pas assez vieux) entendons-nous cette histoire de tunnel sans fin ? Nous sommes constamment près de la sortie, mais nous ne sortons jamais !
A chaque fois que nous arrivons essoufflés près de la sortie, hop, un constructeur vient rallonger le tunnel pour qu’on sorte jamais. Alors non, non, non, ce tunnel, nous n’en sortirons JAMAIS !
Donc, ce week-end spécial va être un mix parfait entre le moulinage de trucs que tout le monde sait déjà et le salon de la voyance. Un week-end de créations radiophoniques sur des thèmes hypra-culturels.
Mais un théâtre est mis à l’honneur. Un seul, mais un théâtre quand même. Celui de Saint Emmanuel Demarcy-Mota, qui tel une Cynthia Fleury au masculin, tartine de sa présence un maximum d’émissions, parce qu’il est partenaire avec la chaîne au cas où vous l’auriez pas compris.
Comme vous avez compris, vous comprenez maintenant pourquoi Don Demarcy-Mota vient à l’antenne donner son avis sur tout et rien dès que l’occasion se présente. Et elle se présente souvent.
Parmi les nombreux débats riches en idées que vous pouvez ne pas écouter pour les faire vous-même de chez vous en invitant des potes et en allant prendre l’apéro au bistrot du coin, il y a le
Cygne d’Étang et sa super problématique : « La réouverture des lieux culturels, pour qui ? »
Merde c’est vrai ça, les lieux ils ont rouverts pour accueillir quels gens ? Les mêmes qu’avant ? De nouveaux ? Merde merde merde, mais un week-end ne suffit pas ! Il faut en faire une semaine entière de programmation spéciale, un mois, une année !
Il y a aussi
L’Esprit public-sans-esprit-ni-public. Roulerons-nous dessus sans nous arrêter ?
Non. « France : ce que nous ferons du déconfinement et ce qu’il nous fera »
Sir Emmanuel Demarcy-Mota, entre autres lumières, a une dissert à proposer sur le sujet.
Vous pouvez la faire vous-même.
La recette d’une bonne dissert d’
Esprit public-sans-rien :
1- Vous gagnez du temps en rappelant ce que vous avez entendu dans le journal cette semaine. Détaillez le plus possible en faisant croire que c’est vous qui donnez l’info pour la première fois, que c’est une info breaking news.
2- Vous gagnez du temps en spéculant sur les infinis possibles que nous offre le futur : après avoir rappelé l’info, vous dites que eh bien c’est une bonne chose pour l’avenir, mais faudra faire gaffe, ou alors l’inverse, soit que c’est une mauvaise chose pour l’avenir mais ça peut être bénéfique quand même si on regarde bien et sous certaines conditions.
Résultat : vous avez gagné du temps. Ouf.
Et si on finissait par un peu de culture ? Accessoirement nous sommes sur la chaîne de la, alors autant en parler un peu. Pas longtemps, je sais que c’est chiant alors je vais aller vite.
Dimanche 30 mai dans
Théatre & Scies, un concert-fiction. Une scie,
les fables de La Fontaine, à l’occasion de ses 400 ans. Déjà, comme le temps passe !
Why not ? Mais c’est toujours la même scie :
- lectures avec musique
- Denis Podalydès
Voilà pour les scies. Très inventif. Pour cacher le fait que ça sue pas l’originalité, il suffit de balancer le désormais classique « La Fontaine, si connu et pourtant si méconnu ».
« L’idée première était de faire entendre les Fables qui sont, aujourd’hui encore, une des références majeures de la littérature française et pourtant si mal connues. »Et le non moins fameux « on croyait que c’était un truc de vieux mais en fait c’est d’la bombe bébé » :
«
La redécouverte de ces fables nous a plongés dans une sorte de stupéfaction. (…) ces mots, qu’on pensait vieillis ou fanés se sont révélés, au contact d’un adjuvant mélodique, d’une folle et poétique musicalité. »
La Fontaine est aussi devenu un auteur France Culture : il est subversif.
La chaîne cultive les auteurs subversifs, car ils cachent le fait que les programmes de cette radio en sont exactement l’opposé. Comme vous avez pu le constater depuis le début de ce billet.
Parmi les musiciens, un certain Nicolas Worms. Me dites pas que c’est la même famille, c’est pas possible !