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Les Chemins de la philosophie (ex Nx Chemins de la connaissance)    Page 12 sur 30

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Nessie 


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Double semaine sur le Socialisme, en parallèle - Sam 09 Mar 2013, 15:18

Sur les Nouveaux chemins, la semaine du 25 au 28 février m'a semblé plutôt réussie : 4 numéros sur le socialisme, qui faisaient suite une heure plus tôt à un programme au titre quasi identique dans 'la fabrique'. Adèle van Reeth n'a pas le métier radio de Laurentin, mais pour le coup, au moins dans la construction du programme elle l'enfonce du moins à mon goût. Qu'on en juge :

Nouveaux chemins :
- Jaurès
- Marx
- Saint-Simon
- Un défi moderne : le libéralisme

Fabrique de l'histoire :
- Le témoin est un bon apparatchik, maire de Dreux : Françoise Gaspard
- Le congrès de Rennes (1972)
- Débat sur les fondateurs au XIXe et début XXe siècles.
- Socialisme et colonialisme (345987126eme occasion saisie de traiter le sujet)

Face aux marottes de Laurentin, Adèle qui n'a comme marotte qu'Enthoven dont elle imite les tics, a composé un programme instructif. L'invité de mardi était, hélas, adepte de la langue-de-bois du coup si vous avez mis le vieux Carlo dans un tiroir une fois pour toutes vous ne serez pas tentés de le sortir pour l'aérer, et c'est dommage. Du côté Fabrique, c'est la 3eme qui fait l'exception, étant la seule des 4 à échapper à l'appétence de France Culture pour le journalisme cheap et idéologiquement orienté, du coup c'est le seul numéro qui remplit un véritable rôle historique : le grand public surtout celui qui n'écoute pas les Nuits de FC, en sait fort peu sur certains des précurseurs du socialisme en France notamment Pierre Leroux, de là on se contente un peu vite d'une étiquette de socialisme utopique, à tort. Récemment dans un débat chez Philippe Petit, Jean Peyrelevade avait glissé 'on a enterré Saint-Simon au profit de Marx, et c'est dommage'.

J'ai encore évité -de peu- l'ouverture d'un fil 'Radio comparée', mais enfin c'est quand même pas génial cette semaine de la Fabrique qui s'intitule "Histoire du socialisme" alors que les 4 numéros des Chemins sont davantage historiques et avec l'ajout du débat dans La Fabrique, offrent à ce titre un tableau presque complet ? Il aurait suffi d'intervertir Saint-Simon avec Jaurès, et même rêvons : annuler le Philippe Petit de la semaine, et intercaler Gramsci en 4 avant de placer le défi libéral en 5eme position.

Philaunet 

Philaunet
Admin

112
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Rap verlan d'opéra ? - Dim 23 Juin 2013, 12:04

"La jeune productrice Adèle Van Reeth [des] Nouveaux Chemins de la connaissance ", [...] l'émission la plus podcastée de France Culture, et même de Radio France : "La culture, c'est autant l'opéra que le rap"
Le Monde 23 juin 2013

Dmitry Pisarev (1840-1868) : "Une paire de bottes vaut mieux que Shakespeare"
Alain Finkielkraut "La défaite de la pensée" 1987 p.136

Alain Machefert 


113
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Re: Les Chemins de la philosophie (ex Nx Chemins de la connaissance) - Lun 24 Juin 2013, 16:00

Dans le même ordre d'idée que Pisarev :
"Wenn ich Kultur höre, entsichere ich meinen Browning"
"Quand j’entends le mot Culture, j’enlève le cran de sureté de mon Browning."
Extrait de la pièce "Schlageter" de Hanns Johst

Mitsouko 

Mitsouko

114
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Re: Les Chemins de la philosophie (ex Nx Chemins de la connaissance) - Mar 02 Juil 2013, 10:25

Philaunet a écrit:"La jeune productrice Adèle Van Reeth [des] Nouveaux Chemins de la connaissance ", [...] l'émission la plus podcastée de France Culture, et même de Radio France : "La culture, c'est autant l'opéra que le rap"
Le Monde 23 juin 2013

Dmitry Pisarev (1840-1868) : "Une paire de bottes vaut mieux que Shakespeare"
Alain Finkielkraut "La défaite de la pensée" 1987 p.136

Eh oui !
Là encore, il s'agit d'un choix, d'un choix idéologique, voire politique. La culture n'est plus envisagée comme un idéal ou comme un instrument d'émancipation (pour aller vite et employer de grands mots) mais comme un artefact social, un usage social.
Il s'agit aussi, je crois, de l'héritage de la culture sauce Jacklang, cette culture où tout se vaut dès lors qu'elle peut être employée à servir les intérêts narcissiques, à se faire mousser sans grand effort.

Là encore, nous avons un signe des temps.

Et encore Adèle Van Reeth s'exprime bien et ne verse pas dans la pire des démagogies même si elle sert ce genre de discours qui est le discours attendu et entendu de l'air du temps.

Philaunet 

Philaunet
Admin

115
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Christine Lecerf, savante. - Mar 02 Juil 2013, 14:35

Mitsouko a écrit:(...) La culture n'est plus envisagée comme un idéal ou comme un instrument d'émancipation (...) Et encore Adèle Van Reeth s'exprime bien et ne verse pas dans la pire des démagogies même si elle sert ce genre de discours qui est le discours attendu et entendu de l'air du temps.
Très juste, elle fait des efforts tout en jouant le jeu qui lui est demandé pour conserver sa place.

Néanmoins, ce sont davantage les émissions avec Raphaël Enthoven et ses invités qui resteront comme mémoire des "Nouveaux Chemins de la Connaissance" en tant que moyen de se cultiver selon l'idéal que vous mentionnez.

J'en veux pour preuve un excellent numéro des "Nouveaux Chemins" du 25 février 2010 consacré à Stefan Zweig et réécouté à la faveur de la récente diffusion du très bon numéro de "Concordance des temps" consacré au même sujet Le Rider/Zweig 2013.

On a ici un entretien de haute volée entre une savante et un présentateur très bien préparé, de surcroît visiblement passionné par le sujet. C'est pourquoi, malgré tout ce qu'on a pu et peut lui reprocher (narcissisme, complaisance, voix et prise de parole, obsession pour des auteurs, inculture musicale, etc), Enthoven* a maintenu la vive lumière de la réflexion et du savoir durant plusieurs années.

http://www.franceculture.fr/emission-nostalgie-la-passion-du-pass%C3%A9-45-le-monde-d-hier-de-stefan-zweig-2010-02-25.html

* Extrait du dialogue Enthoven/Lecerf :
Enthoven : Zweig est véritablement un intermédiaire littéraire
Lecerf : Oui, vous le savez, un autre Autrichien que je vénère [ici plusieurs hésitations] et vous aussi certainement, qui est Ludwig Wittgenstein, disait "Je n'ai jamais rien créé d'unique, je suis un penseur réactif"

Enthoven, lui, est un "passeur réactif". Et c'est déjà bien.

Mitsouko 

Mitsouko

116
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Re: Les Chemins de la philosophie (ex Nx Chemins de la connaissance) - Jeu 04 Juil 2013, 10:49

L'avantage de cette émission et de ses producteurs (c'est aussi un talent qu'ont Angelier ou son critique cinéma qui collabore aussi à Charlie Hebdo et dont le nom m'échappe ! ), c'est que même s'ils viennent à parler du rap ou d'une forme d'expression dite populaire ou mineure, ils tenteront de problématiser ces définitions, de les contextualiser. Ils en feront un objet de réflexion, ils trouveront des choses intéressantes, des angles surprenants.

En revanche, les Marc Voinchet, Arnaud Laporte, Marie Richeux, Laurent Goumarre, vous leur mettez une oeuvre géniale sous le nez, ils vous en sortent des banalités, destinées à flatter le goût commun, à le consolider, à réduire en conversation mondaine et vaine, tout et son contraire.
Mais ce ne sont pas ni des critiques, ni des passeurs, ni des journalistes, ni des découvreurs, ce sont des "prescripteurs", employés dans une épicerie culturelle de luxe dont la vitrine se nomme France Culture.

Philaunet 

Philaunet
Admin

117
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La citation qui tue - Dim 07 Juil 2013, 14:27

Regard sur les descriptifs des "Nouveaux Chemins".

Qui écrit ces petites textes ? Van Reth ? Semble possible. Assistante ? Aussi. Quoi qu'il en soit, dans le descriptif de ce récent numéro du 1er juillet intitulé "La culpabilité (1/4) : Saint-Augustin et le péché originel" http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-la-culpabilite-14-saint-augustin-et-le-peche-origin on lit ceci :

"La culpabilité est la chose du monde occidental la mieux partagée par tous les hommes. Personne ne pense en être assez pourvu, et tous en désirent toujours plus qu’ils n’en ont."

Sur quoi sont fondées ces affirmations : "partagée par tous les hommes "; "personne ne pense être" ; "tous en désirent" ?

"Certes, la Genèse et la psychanalyse nous ont appris que le sentiment de culpabilité n’a pas besoin d’une faute réellement commise par l’individu pour que celui-ci se vive comme coupable. Mais la culpabilité ne se réduit pas à un état de fait subjectif. Ou plutôt, que nous dit cette disposition de l’homme à se sentir coupable ?"

Visiblement, la légèreté n'est pas la qualité première des rédactions des NCC...

"Pourquoi se ranger du côté de l’erreur, de la faute, du péché, de la fatalité en somme ? « J’ai trop à faire des innocents qui clament leur innocence pour me préoccuper des coupables qui clament leur culpabilité », écrivait Paul Eluard."

Il faudrait plutôt écrire "écrivit" Paul Éluard. "Écrivit", oui, une fois en 1949 à une occasion particulière n'ayant rien à voir avec le sujet du jour.

Le contexte historique de cette phrase mérite pourtant d'être rappelé et il est loin d'être à la gloire d'Éluard. C''est en effet la réponse que l'écrivain fit à André Breton qui lui demandait d'intervenir, en tant que poète officiel du Parti Communiste Français, en faveur de l'historien et essayiste tchèque Zavis Kalandra arrêté en 1949.

Pour la suite de l'histoire voir cet extrait de "Radio Praha" en 2006, notamment ses cinq dernières lignes :

"Selon l'historien Karel Kaplan, les enquêteurs l'auraient interrogé et torturé sans interruption trois jours et trois nuits. Finalement il craque et signe le procès-verbal. Comme les autres accusés, il récitera ensuite devant le tribunal un texte appris par coeur, s'accusant de crimes inexistants, impossibles et absurdes. A la différence des autres accusés qui se prêtent à cette comédie horrible, sa voix est teintée d'ironie. Reconnu coupable de haute trahison, il est condamné à mort en même temps que Milada Horakova.

La publicité énorme qu'on fait à ce procès déclenche parmi les gens exposés à une propagande intensive une réaction proche du fanatisme. On demande la peine la plus sévère pour les condamnés, des lettres et des pétitions signées par des groupes d'ouvriers exigent leur mort. Il y a cependant aussi des demandes en grâce. Beaucoup plus pour Milada Horakova que pour Zavis Kalandra. Pourtant, Albert Einstein prie par téléphone le Président Gottwald de gracier le condamné, André Breton qui apprécie beaucoup l'esprit analytique de Zavis Kalandra, prie Paul Eluard, membre du Parti communiste français, d'intervenir en sa faveur. Eluard, évasif, lui répond toutefois qu'il entend trop de cris des innocents pour s'occuper de ceux qui ont avoué leurs fautes.
"

http://www.radio.cz/fr/rubrique/literature/zavis-kalandra-lhomme-qui-a-paye-cher-lindependance-de-son-esprit

Jan Zabrana (1931-1984), poète et traducteur tchèque chaleureusement recommandé dans une émission d'Alain Finkielkraut en 2006, règle finalement son compte à Éluard dans son magnifique journal "Toute une vie" (Allia 2005) pp 63 et 64. le passage est édifiant. Pour le lire, coller les trois noms "Breton - Eluard - Kalandra" avec les guillemets dans un moteur de recherche. Un court et cinglant jugement.

Aussi, que venait donc faire cette citation d'Éluard (on soupçonne un rapide copié-collé après visite de sites de citations au mot "culpabilité") dans ce descriptif des "Nouveaux Chemins de la Connaissance" ? Rien. Ou peut-être tout simplement, il venait faire joli et "culturel"...

Nessie 

Nessie

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La parano par les nuls - Mar 24 Sep 2013, 15:27

J'écoute l'émission d'hier sur la paranoïa, et je suis sidéré par le mélange d'inculture, de niaiserie, et de légèreté intellectuelle des deux personnes qui sont dans le studio : Adèle van Reeth et Luc Boltanski. Du second pourtant peu de choses m'étonnent : à force de l'entendre chez Laure Adler en alternance avec son frère, j'ai renoncé à en tirer quoi que ce soit d'exploitable sinon des exemples de ce que peut produire un esprit vaticinant infecté par l'idéologie mode. Mais de la première, j'aurais espéré un peu plus de rigueur. Pour un tel sujet il s'imposait d'ouvrir la semaine avec un psychiatre, afin de cadrer correctement le sujet. Pas du tout. On commence avec un phraseur qui s'enivre de ses divagations.

Dans leurs propos même pas déstructurés, je retiens parmi d'autres motifs d'élimination (en vrac)
- une méconnaissance des notions de base en psychiatrie
- les confusions usuelles dans le sens commun (qui n'est pas le bon sens) entre la méfiance et la paranoïa
- l'incapacité à définir le réel, ou plutôt la réalité, alors même qu'elle est au cœur du problème ; notamment pas même l'idée de dissocier les faits concrets d'avec les faits imaginaires (une des carences du relativisme qui nous empoisonne et rend stupides une bonne part de nos intellectuels)
- un humour lourdingue archi-téléphoné (hi hi notre invité n'est pas là hu hu c'est sûrement à cause d'un complot ouaf ouaf) et, comme c'est bien partagé, à peine arrivé avec 20 minutes de retard, il fait la même et là toute la France est pliée de rire en écoutant la répétition attendue de ce gag si peu original.
- salmigondis entre la notion de complot, le soupçon de complot, et l'expression peu claire "théorie du complot" qui désigne un coup les méfiants-délirants, un coup ceux qui usent de l'expression quand ils se montrent sceptiques devant les rumeurs de complot, et troisième acception la façon méprisante de jauger les sceptiques. Comme en plus les scepticismes s'enchainent pour produire du scepticisme au carré (entendez : il y a des gens qui ne croient pas les propos des incrédules), en fin de compte on ne sait plus très bien de quoi ça cause.
- assertions hallucinantes du sociologue, par exemple : nul n'a jamais réussi à définir ce qu'est un complot. Nul ne peut définir la théorie du complot. Je sais bien que les intellectuels éclairés tiennent les dictionnaires pour des instruments du fascisme , mais tout de même le mot 'complot' n'est pas si difficile que ça à définir pour soi et par soi, de même l'expression de théorie du complot ne fera pas un exercice bien difficile au débutant. Je rappelle que le discours sociologique suppose de pouvoir toujours définir ce dont on parle, ce qui entraîne une certaine capacité à l'exercice de définition. Que Boltie-les-bons-tuyaux renonce à la fois à s'instruire, et à produire, voila qui en dit long sur le type d'intellectuels où il convient de le ranger.

Et tout ça avec le name-dropping habituel et l'abstraction creuse/fumeuse non moins habituelle. Donc pour les deux : balancez les noms de Wittgenstein et de quelques auteurs pour happy few, vous passerez pour une philosophe et pour un mec cultivé  ; et puis  pour elle : abusez des quadrisyllabes puisque vous êtes quasi la seule sur la chaine à pouvoir les prononcer sans ramasser une bûche et tant pis si ça nous fait nager en pleine logomachie.


C'est d'un nul achevé.
Vais-je avoir le cran d'écouter les autres numéros ?
Pour décider, le mieux serait de faire le bilan,  en écoutant cette bouillie, qu'ai-je appris ?

Réponse : rien, je n'ai rien appris sinon que parmi les sociologues qui nourrissent abondamment l'idéologie de gauche, il y en a au moins un qui ne se frotte pas à la populace dans le métro mais se déplace en taxi dans Paris, ce qui est à la fois un très bon moyen d'arriver en retard à l'émission et d'alourdir les frais du service public.



Dernière édition par Nessie le Jeu 26 Sep 2013, 16:00, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

119
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Paranoia - La suite (épisode 2 : Le cas Schreber) - Jeu 26 Sep 2013, 15:45

Le deuxième numéro de la semaine semble avoir pour but de rappeler que la formation basique en sciences humaines fait défaut à bien des philosophes.  Et que les notions de base en psychiatrie sont absentes chez plus d'un psychanalyste, ou plus vraisemblablement elles sont mal comprises, mal apprises, ou encore bien vite oubliées.

Rien de surprenant là-dedans, me diront les sceptiques, les auditeurs critiques de France Culture, et les admirateurs de Michel Onfray ? Peut-être, mais on aurait pu espérer au moins que le choix de l'invité soit suffisamment bien inspiré pour que la deuxième émission soit instructive. C'était ignorer la troisième incompétence, radiophonique celle-là, qui permet à Adèle de choisir pour sujet Schreber, chez qui on trouve certes délire psychotique, hallucinations, narcissisme extrême et mégalomanie, mais fort peu de traces de paranoia.

Résultat au fil de l'émission, les âneries s'enchaînent, mais Adèle réussit à placer Deleuze donc elle est contente. On souscrit au romantisme maison qui a ses idoles, pour cette fois ça n'est pas Oualtèrbenniamine mais une autre des figures obligées : Antonin Artaud car il est sain de rappeler au passage que la maladie c'est la santé et que la folie c'est la raison. Toujours l'inversion des valeurs, mécanisme sacro-saint des intellectuels courageux qui font France Culture. Mis à part quelques lectures et même une mention des Fous littéraires (que l'invité attribue par erreur à Queneau, au détriment du véritable auteur André Blavier), on cherche en vain quelque trace de savoir dans cette émission. Ceux qui ne le savaient pas encore apprennent que la paranoia est un délire, mais par malchance ce délire sera très mal caractérisé. Et parce que la psychanalyse donne lieu couramment au délire d'interprétation, l'invité peut envisager (fugitivement et en rigolant, rassurez-vous) qu'il y ait quelque chose de délirant  dans sa pratique. Car en bon ignare, il range le délire d'interprétation dans la paranoia. Répétons-le : si cet invité est psychiatre, c'est grave.

Mais c'est pas fini : depuis la rentrée de septembre, l'émission s'achève par une apostille finement intitulée "2 minutes papillon". Et là le festival d'ignorance se poursuit : une psychanalyste à la voix de fumeuse classe Hitler dans les paranoiaques, et après tout pourquoi pas, mais au fait sur quelle base repose ce diagnostic ? Oh, eh bien c'est parce qu'il était vraiment trop sûr de lui, d'ailleurs la paranoia est vraisemblablement bien répandue chez les politiciens nous dit-elle, parce qu'ils nagent dans la certitude. Première erreur : cette ânesse bâtée confond ici les idéologues (ou les militants), avec les politiciens de métier. 30 secondes de réflexion suffisent pourtant à bien distinguer les deux types de personnes. Mais non pas l'ombre d'une précaution, juste une énormité et en plus c'est une énormité au carré car en supplément elle se paie le luxe de classer les gens sûrs d'eux comme étant des sujets psychiatriques. Espérons qu'il n'y a pas trop de militants et pas trop de politiciens à l'écoute. Et cette analyse tout juste digne du Café du commerce est ce qui arrive en fin d'émission, bénéficiera de cette position privilégiée, servira de viatique à l'auditeur imbécile qui pourra la répéter dans la conversation familiale du dîner.

Résumons-nous : qu'avons-nous appris ? Que la paranoia c'est un délire d'interprétation. Que la paranoia c'est la certitude. Et tout ça sur quelle base, quel cas exemplaire ? (exceptionnellement sur FC on n'aura pas entendu "emblématique" ). Réponse : sur un classique de la littérature psychiatrique, un type qui avait besoin de se déguiser en femme pour faire caca sur son pot. Je n'invente rien : tout le monde peut trouver les auto-descriptions étonnantes dans les écrits de Schreber ('Mémoires d'un névropathe') qui sont disponibles en collection de poche depuis les débuts de Points-Seuil. Et comme ne dirait même pas un Onfray, la différence entre les écrits de Schreber et ceux de son médecin (un certain Freud) c'est que le premier est reconnu comme fou malgré sa grande lucidité sur son propre mal, tandis que le second est classé comme savant malgré son absence complète de lucidité sur son propre délire.

Pour contrôler la qualité de cette transmission de savoir qui a nom "Les nouveaux chemins de la connaissance", à l'auditeur curieux il restera peut-être assez d'énergie pour se renseigner lui-même sur ce qu'est la paranoia. Une définition lisible en un peu moins d'une minute lui apprendra que ça n'a pas grand chose à voir avec  le tombereau de sornettes qu'on vient de lui déverser aux oreilles pendant presque une heure. Il en tirera une forte méfiance -celle qu'on appelle absurdement paranoia- envers ce que lui sert sa radio entre 10h et 11h chaque matin.

Cette semaine les  'nouveaux' chemins de la connaissance sont essentiellement ceux du bavardage stupide, où l'on n'entend ni connaissance, ni savoir, ni même intoxication idéologique, mais simplement  les divagations d'un fumiste invité par une ignorante.  

Ma question : ce post suffit-il à me classer parmi les paranoiaques ? Est-ce paranoia que de s'interroger sur l'étrange organisation d'une radio en principe dévolue au savoir, quand elle mène à un tel étalage d'anti-savoir ?
Mon angoisse : est-ce que si je me farcis les épisodes 3 et 4 ça va me motiver pour demander par écrit à l'équipe des Nouveaux Chemins de resserrer les boulons de leur rafiot, qui prend l'eau de toutes part ?



Dernière édition par Nessie le Jeu 26 Sep 2013, 17:37, édité 1 fois

Alain Machefert 


120
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Re: Les Chemins de la philosophie (ex Nx Chemins de la connaissance) - Jeu 26 Sep 2013, 16:14

Nessie a écrit:Mon angoisse : est-ce que si je me farcis les épisodes 3 et 4 ça va me motiver pour demander à l'équipe des Nouveaux Chemins de resserrer les boulons de leur rafiot, qui prend l'eau de toutes part.
Et les 610 400 téléchargements de Juillet, alors ?

footsteps 

footsteps

121
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Re: Les Chemins de la philosophie (ex Nx Chemins de la connaissance) - Ven 27 Sep 2013, 12:13

Nessie a écrit:Le deuxième numéro de la semaine semble avoir pour but de rappeler que la formation basique en sciences humaines fait défaut à bien des philosophes.  Et que les notions de base en psychiatrie sont absentes chez plus d'un psychanalyste, ou plus vraisemblablement elles sont mal comprises, mal apprises, ou encore bien vite oubliées.

Rien de surprenant là-dedans, me diront les sceptiques, les auditeurs critiques de France Culture, et les admirateurs de Michel Onfray ?

La psychanalyse est accessible aux adeptes de notions vagues.
La psychiatrie,spécialité universitaire après le diplôme de médecine commence avec des notions de base,évidentes pour les psychiatres formés.(11 ou 12 ans d'étude?).

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Re: Les Chemins de la philosophie (ex Nx Chemins de la connaissance) -

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