Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Inutile de ferrailler mon cher Nessie puisque nous sommes d'accord sur tout sauf sur l'essentiel et puis j'ai déjà un point d’avance, aujourd’hui c'est  la grégrève car le patron peut et doit payer.La page Wiki sur Saint Simon est tellement bien qu'ellle donne le sentiment de ta contribution quant à sa rédaction.
" Les industriels sont invités à former un parti et à prendre le pouvoir"
" En plus de l'union souhaitée de tous les producteurs, il faudra faire concourir les savants, théologiens, artistes, légistes, rentiers les plus capables pour organiser le nouveau système social, qui devra être le plus avantageux pour l'industrie et les producteurs et utile à toute la société et pragmatique, c'est-à-dire prendre en compte l'état actuel de la société.

Il faudra aussi encourager l'industrie, l'agriculture, le commerce et augmenter la production, faire de grands travaux, afin d'élever le niveau de vie des Français."


On est en plein dedans avec l'aide des banquiers.

Je pourrais aussi écrire une réponse de la réponse mais j'ai un Bourdieu sur le feu avant que tu le mette dedans.
PS: hors sujet ,quoique, avez-vous lu "les années" d'Annie Ernaux ?

terki(https://regardfc.1fr1.net/t19p450-les-matins-de-france-culture#24913) a écrit:

Cancoillote a écrit:Les imprécations générales et fulminantes contre le capitalisme financier sont une chose, la description et l’analyse du mécanisme des subprimes en est une autre, est-ce que vous pouvez citer un passage de ces ouvrages où on lit  le mot subprimes?

"La crise du capitalisme américain"  de Paul Jorion rédigé en 2003/2004

page 142 :

" Il existe aux États-Unis deux secteurs distincts dans le domaine du crédit à la consommation : le secteur prime, c’est-à-dire de première qualité et le secteur subprime, « sous-prime ».  Faute d’une traduction heureuse de ces deux termes en français, je parlerai ici de « prime » et de « sous-prime ». Dans le domaine du prêt-logement, le secteur sous-prime est en vaste expansion : il représentait 9 % du marché en 2002 et le secteur prime, les 91 % restants ; en 2004, les chiffres respectifs étaient de 20 % contre 80 %. La distinction reflète une évaluation spontanée du risque encouru par le bailleur de fonds de perdre tout ou partie de sa mise. Le consommateur prime est considéré de ce point de vue comme représentant un risque négligeable alors que le consommateur sous-prime est censé représenter un risque de défaillance élevé*."


page 143 :

En effet, alors que le crédit personnel apparaît dans les cas qui relèvent du secteur prime comme une opération qui bénéficie à la fois au prêteur et à l’emprunteur, il s’agit, comme on le verra, dans le cas du crédit sous-prime d’une transaction qui bénéficie unilatéralement au bailleur de fonds.

page 144 :

Dans le cas du secteur sous-prime, et je le souligne, je ne parle plus ici de prime reflétant le risque réel couru par le prêteur de ne pas être remboursé mais de la deuxième composante, de son profit, la part du taux qui représente le profit du bailleur de fonds est de 3 % à 6 % plus élevée que dans le secteur prime, sans autre justification à cela que le rapport de force extrêmement défavorable au consommateur.

page 149

"Conscients qu’ils ont affaire à des consommateurs défavorisés, les prêteurs du secteur sous-prime s’efforcent de cacher autant que faire se peut à leurs clients le coût réel de leur emprunt."

etc..etc..

non seulement Jorion parle de subprime mais il a même l’élégance de le traduire en français.

alors Cancoillotte.. heureuse ?

Je suis pleinement satisfait, même s'il a fallu insister.
Les extraits montrent une condamnation morale des subprimes.  Mais en aucun cas l'analyse du risque pour la sphère financière, risque qui s'est réalisé en 2008.
Jorion explique que la prime versée excédait le niveau de risque encouru, c'est exactement le contraire qui s'est avéré en 2007/2008 quand les entités qui possédaient des titres fabriqués à partir de subprimes se sont rendu compte qu'ils ne valaient rien du tout.

Ce matin, c'est le matin  des historiens, ou quelque chose comme ça.  Après un compte-rendu détaillé avec moult micro-trottoirs sur les manifestations d'hier et un portrait de Jules (15 ans) autour du même sujet, une excellente intervention d'un député français au Parlement européen contre les magouilles d'arrière-boutique entre l'Europe et la Turquie d'Erdogan, une présentation du débat au Sénat sur la déchéance de la nationalité nous est donnée. Ensuite, la parole est laissée à une jeune historienne  pour un "billet d'humeur" (?). Elle a trouvé un document d'archive datant de 1942. Il s'agit d'une belle et digne lettre, une supplique, adressée au maréchal Pétain par un Italien naturalisé français, ancien combattant des deux guerres, qui vient d'être honteusement privé de sa nationalité française. Je ne peux m'empêcher de penser que cette jeune femme veut nous faire réfléchir à la déchéance de nationalité, à son injustice, à son immoralité, à son instrumentation par les régimes non démocratiques. C'est un amalgame politicien insoutenable entre des situations incomparables, ou en termes clairs, une petite saloperie intellectuelle. Bien évidemment, personne ne réagit à l'antenne.

Bonjour munstead

N'écoutant (lisant) France inIculture qu'à travers le prisme du forum merci d'avoir relaté ce passage de cette bavarde radio.

J'ai déjà dit que l'amalgame est une affaire de dentiste celui-ci étant interdit pour la simple raison qu'il contenait du mercure (Hg)

Je pense que les deux faits peuvent être mis en perspective et sans les comparer abordent le même sujet, celle de la déchéance sans que cela signifie que les partisans actuels de la déchéance soient pétainistes. Une opinion se construit  en abordant le sujet sous toutes ses formes et l'exemple de ce rital est une pierre de l'édifice pour comprendre les enjeux de la NATIONALITÉ.

Fontaine(https://regardfc.1fr1.net/t19p450-les-matins-de-france-culture#24972) a écrit:Bonjour munstead

N'écoutant (lisant) France inIculture qu'à travers le prisme du forum merci d'avoir relaté ce passage de cette bavarde radio.

J'ai déjà dit que l'amalgame est une affaire de dentiste celui-ci étant interdit pour la simple raison qu'il contenait du mercure (Hg)

Je pense que les deux faits peuvent être mis en perspective et sans les comparer abordent le même sujet, celle de la déchéance sans que cela signifie que les partisans actuels de la déchéance soient pétainistes. Une opinion se construit  en abordant le sujet sous toutes ses formes et l'exemple de ce rital est une pierre de l'édifice pour comprendre les enjeux de la NATIONALITÉ.

Je vous trouve un peu… détaché. Rapprocher une mesure scandaleuse, criminelle, prise par un régime autoritaire contre un citoyen naturalisé du seul fait de sa naturalisation et une autre prévue contre des assassins terroristes  binationaux condamnés par la justice n'a guère de sens. Ou alors en effet dans une étude historique sur la problématique de la nationalité. Mais le rapprochement du compte-rendu des débats au Sénat et de l'intervention de cette historienne au ton tellement satisfait (vous ne l'avez pas entendue) me semble malhonnête. On peut défendre la nationalité (quoique la sacralisation de cette notion somme toute récente m'a toujours parue un peu  étrange) sans la garantir à vie à ceux qui la méprisent, la haïssent… et qui en ont une autre.
Quant à rapprocher le régime pétainiste et le gouvernement actuel, ce serait une imbécillité, déjà entendue néanmoins à plusieurs reprises dans ce débat absurde sur une mesure existant dans la loi depuis 1938 (ou même 1848), dans le CC et pratiquée encore récemment sans que personne ne s'en émeuve.

Fontaine(https://regardfc.1fr1.net/t19p450-les-matins-de-france-culture#24972) a écrit:J'ai déjà dit que l'amalgame est une affaire de dentiste celui-ci étant interdit pour la simple raison qu'il contenait du mercure (Hg)

Hello Mister Fonfon.

Que l'amalgame contienne du Hg est une chose.
Que Mercure soit un dieu trompeur qui indique aux voyageurs un chemin erroné en est une autre.

Exploiter une telle archive, surtout sans dire exactement ce qu'on a derrière la tête est un coup de comm' typiquement mercurien. Quand on traite de tels sujets, la moindre des honnêtetés est de se montrer explicite. Les médiocres imitateurs des Situs que vous connaissez bien ont abusé de tels procédés : sentence incomplète, citations sans l'ombre d'un commentaire histoire de bénéficier à la fois de toutes les saloperies plus ou moins induites, de totets les possibilités de défenses qu'offre le non-dit, enfin de la dispersion énergétique de ceux qui voudront dénoncer une critique par ailleurs non explicitement écrite. Cette pratique de l'allusion pure est hélas devenu une détestable mode rhétorique sous la plume des illuminés de la gauche radicale. Dans le cas présent, la complète absence de contrepoint ou de commentaire a de quoi laisser démuni qui voudrait le contredire avec certitude. Donc tout cela est habile, mais d'une habileté modérée car résistant difficilement à une critique de fond.

Dans cette affaire qui dure depuis maintenant quelques mois, quand les déclarations sont franches c'est moins le gouvernement actuel qui est visé, que le prochain, qui sera soit fâchisse (si la droite passe) soit nazi (si c'est l'extrême-droite) auxquels cas la déchéance de nationalité ne sera qu'une mesure de masse précédant la création de camps de concentration. Je pense que c'est là ce à quoi fait allusion cette exceptionnelle chroniqueuse, et ce qui est à regrette est que cette malhonnêteté n'est guère exceptionnelle. Certes, en application du principe décrit plus haut, elle pourra toujours se défendre de l'une ou l'autre accusation en plaidant avoir visé l'autre plutôt que l'une. Mais comme en outre ce billet ne contenait, finalement, aucun travail personnel, on en retiendra surtout le nom de l'exceptionnelle chroniqueuse, qu'on s'attendra à voir resurgir d'ici quelques années ou quelques mois à l'heure de la Grande table pour y présenter on premier ouvrage dont l'honnêteté intellectuelle risque fort de n'être pas la qualité principale.

Délicieux moment ce matin avec le rédacteur-en-chef de l'Humanité, journal qui se meurt, faute de lecteurs, en parallèle avec le PC qui se meurt, faite d'électeurs. Cette logique échappe au RC qui trouve un argument hilarant . Selon lui, l'Huma est en difficulté parce qu'elle n'a pas assez de publicité, hors le consommateur payant par ses achats la publicité, celle-ci devrait donc être redistribuée à tous — il ne dit pas également mais le pense très fort. Comment lui expliquer? Un journal qui a une diffusion de 40 000 exemplaires (diffusion ne veut pas dire vente) n'intéresse pas les publicitaires. Un journal d'opinion qui conchie jour après jour les entreprises dont les agences de publicité, n'intéresse pas les publicitaires, c'est ce que l'on appelle le contexte rédactionnel. Pour que la publicité revienne dans les colonnes d l'Huma, il faudrait un système autoritaire de répartition, tel celui pratiqué par les communes communistes qui arrosent la presse du parti de publicités (mais il y a de moins en moins de communes et de CG communistes), ou encore comme celui pratiqué … en Russie (Rowan va m'agresser).
Un peu plus tard, ce qu'Erner appelle un "débat"t sur la loi Travail. Débat entre des "jeunes"réunis au siège de l'Huma et tous du même avis. On y entend des perles comme "les entreprises sont rigides, ne veulent pas s'adapter à notre façon de voir le travail (il parle du premier emploi)" ou, "j'ai trouvé la formule du salariat indépendant (ou quelque chose comme ça, en fait un portage) ou je peux 'choisir mes clients'. Le cher ange oublie que lorsqu'il n'aura pas assez de clients, qu''il n'en trouvera pas suffisamment à son goût, la structure de portage, coopérative ou non, ne lui versera plus de salaire. Bref FC joue bien son rôle de mise en jambe pour journée de revendication des jeunes.

Bouscarel trace un portrait terrifiant de la jeunesse à 8H20. Elle est en révolte, elle a abandonné ou abandonne ses études, elle n' a aucun espoir etc… C'est la jeunesse vue par FC, une jeunesse en crise, de crise, généreuse, blessée mais qui représente l'avenir (of course). On aimerait que tout cela soit éclairé par des chiffres. Curieux d'ailleurs comme les sociologues de FC abandonnent là leur Bourdieu en rase campagne. Tous ceux qui travaillent auprès des jeunes , ou tout simplement dans la vie active, savent bien que si cette jeunesse là existe en nombre, elle est loin, très loin d'être la majorité. Donc FC généralise tout simplement parce que la seule jeunesse que son équipe du matin peut imaginer est une jeunesse en carte, militante, réunie au siège de l'Huma.

Petite perle : on nous parle d'un jeune homme "il a arrêté ses études en 5ème". Ses études???

Je conseille à chacun d'écouter le billet — on ne va pas appeler ça un éditorial —, de Bouscarel ce matin. Il part de l'annonce de la réduction très minime du déficit public pour embrayer, on ne sait pourquoi, sur la "cagnotte" de Jospin. Il confond donc un surplus très temporaire de recettes fiscales pendant une période de croissance avec la diminution du déficit due à des coupes dans les crédits des ministères, à une baisse des investissements publics, à des recettes très exceptionnelles dues au rapatriement de fonds dissimulés à l'étranger. Cette confusion qui vaudrait une note sévère en première année de Sc. Eco ne le gêne en rien et il continue à nous parler de Jospin pour conclure sur le coup que préparerait Hollande à la veille des futures élections présidentielles. L'Elysée nous submergerait bientôt de cadeaux fiscaux…
Il faudrait rappeler à ce Bouscarel qu'il n'y a pas de cagnotte, même virtuelle, même par jeu d'écritures, que nous sommes menacés en permanence par le poids écrasant dans l'économie des dépenses publiques dans le PNB et par les taux d'intérêt de notre énorme dette (le jour où les taux remonteront, ce qui finira par arriver avec la croissance, nous risquons de nous sentir vraiment très mal).

Beau débat ce matin avec Mohammed-Ali Adrouani, (SciencesPo , spécialiste du salafisme) et Antoine Jardin, ingénieur en recherche CNRS du CESDIP (beau titre, ingénieur! Pourquoi les "sciences" molles veulent-elles singer les "dures"), bref. Débat confus mais caractéristique autour du fameux constat du ministre Kraner sur "les 100 Molenbeek". Ce qui était une image est devenu un objet d'étude. Toutes les critiques fonctionnent sur le même mode: 1/ Oui il y a des quartiers, des cités, des "blocs d'immeubles", des "immeubles" ou ça se passe comme à Molenbeek, chômage, pauvreté, familles décomposées, délinquance, drogue etc. 2/ mais ça n' rien de comparable avec Molenbeek. Le point 2 n'est généralement même pas explicité. Donc, ce matin Mohammed-Ali Adraoui qui fait de la volubilité un outil de submersion de son interlocuteur, conteste tout. Pour lui, il faut, avant de débattre, redéfinir chaque mot : salafisme, terrorisme, religion, pratique religieuse, radicalisation, ce qui ralentit forcément l'échange. Tout argument qui lui est opposé n'est pas bon, pas suffisant, sans que l'on sache jamais clairement pourquoi et ce n'est pas sa présentation de cas particuliers qui nous éclaire beaucoup. Il veut revenir aux faits, mais les esquive quand il ne vont pas dans son sens. Par exemple, il prêche la thèse de l'individualisation des dérives des futures assassins, mais ne nous dit rien de qui leur fournit les armes, les techniques, l'argent, les faux-papiers, les abrite après coup  (pas de commnunautarismle nous dit-il) ni pourquoi tel attentat "isolé" dû à un "individu" est revendiqué par Daesh dans les heures qui suivent. Il faudra l'arrivée au micro du maire de Sarcelles pour revenir un peu au concret, même si personne ne propose de solution.