Nuits magnétiques - Singes des arbres, hommes des bois (11 au 14/10/1982)
par Jean Daive
réalisation Bruno Sourcis
1- Les aventures de Beethoven sur son volcan (11/10)
avec André Lucas (naturaliste), extraits de "Tintin au Tibet", voix de Daniel Berlioux, Annie Douel, François Brenier [?], Claude Royet-Journoud
2- Le singe humain (12-10)
avec Yves Coppens, Jean-Pierre Gautier (primatologue et directeur de la station biologique de Paimpont) et Bertrand Deputte (du centre biologique de Paimpont)
3- La folie et les singes autistiques (13/10)
avec Mireille Bertrand (docteur en psychologie, de l'institut de gérontologie de Paris), Jean-Jacques Petter (museum d'Histoire Naturelle, zoologiste au laboratoire biologique de Gif sur Yvette, spécialiste des lémuriens ), Roger Porsolt (spécialiste en psychopharmacologie), Marie-Claude de Montois (Marie-Claude Bomsel de Montois, professeur au Museum d'histoire naturelle)
4- Les singes parlent (14/10)
avec Bertrand Deputte (éthologue, chargé de recherches au CNRS), François Bresson (psychologue, spécialiste du langage chez les bébés humains et le singe), Jean-Jacques Petter, Barbet Schroeder (réalisateur du documentaire "Koko, le gorille qui parle", 1978)
5- Les chimpanzés (15/10)
avec Siegfried Baldzuhn (soigneur au centre de réhabilitation des chimpanzés en Gambie), Jean-Jacques Petter, Mireille Bertrand, extraits de "Tintin au Congo" et "L'île noire" avec les voix de Daniel Berlioux, Annie Douel, Olivier Kaeppelin, Claude Royet-Journoud
Cinq émissions qui allient légèreté, avec petites pointes d'humour, et gravité, puisqu'aux citations (Tintin) et aux musiques (chansons ou musiques traditionnelles africaines, violon classique...) choisies souvent avec malice, s'ajoute le problème, abordé parfois avec une certaine inconscience, de la maltraitance animale.
Sur le plan musical, évidemment, l'idée de passer des chansons, que ce soit un catalogue de titres à base de "Lucie/y" (celle des Beatles qui a inspiré le paléontologue n'est pas diffusée) lorsqu'il est question de la découverte de l'équipe d'Yves Coppens, ce dernier décrivant la dame avec une voix et des propos qui trahissent un attachement sentimental fort, ou du reggae, dont c'est l'heure de gloire, ancre fortement l'émission dans son époque.
Outre la chanson "Ouistiti" de Tom Novembre (« Tout petit ouistiti / Loin d’ son pays / L’a rien à faire ici »), on trouve une petite portion de Catherine Ribeiro & le groupe Alpes, qui dès les années 80 avaient déjà passablement vieilli.
Mais les propos des intervenants, leur agencement, les relances discrètes de Jean Daive rendent ces cinq émissions un peu plus qu'agréables à l'écoute.
La première partie commence la semaine sur des chapeaux de roue : un seul intervenant, André Lucas, raconte son arrivée dans le camp de Dian Fossey. Cette dernière tente de se débarrasser de ce petit étudiant en l'envoyant chasser le braconnier avec un bon fusil. L'impétrant intègre ensuite l'équipe. Il n'est pas beaucoup question de la star Fossey, qui apparemment avait pris quelque distance avec ses études.
Au cours de l'émission, les rôles s'inversent progressivement, et à la fin, l'observé devient, à sa manière, observateur, André Lucas et sa compagne ayant tellement bien réussi leurs manœuvres d'approche qu'ils semblent devenir un objet d'étude pour les gorilles.
Les lectures des aventures de Tintin au Tibet s'intercalent avec humour, les voix n'étant pas forcément celles d'acteurs, mais vraisemblablement de proches du producteur. Claude Royet-Journoud est d'abord un poète, et Olivier Kaeppelin commissaire d'exposition et critique d'art. Dans les insultes du capitaine Haddock, on remarquera un ajout, celui d' "homme de radio".
Les parties suivantes abordent les études comportementales, et les expériences parfois très cruelles que les hommes leur font subir. Seule Mireille Bertrand en semble un peu consciente. Le problème des "singes autistiques" n'a pas beaucoup à voir avec l'autisme chez les humains (?). Il naît d'expériences traumatiques imposées aux nouveaux-nés, comme le fait de les enlever des bras de leur mère à la naissance, bref, de changer d'un iota les habitudes de l'espèce.
Les intervenants sont parfois tellement pris par leur sujet qu'au bout de quelques minutes ils se rendent compte qu'ils sont sortis de la question posée par J. Daive.
Les modes de communication des singes amènent à se poser la question de la notion de conscience du passé et du futur chez ces animaux, les deux réponses apportées, que le montage a mises côte à côte, sont contradictoires.
De fil en aiguille, la chute était fatale, vient se poser la question de la conscience de la mort, et bien sûr de celle de Dieu.
par Jean Daive
réalisation Bruno Sourcis
1- Les aventures de Beethoven sur son volcan (11/10)
avec André Lucas (naturaliste), extraits de "Tintin au Tibet", voix de Daniel Berlioux, Annie Douel, François Brenier [?], Claude Royet-Journoud
2- Le singe humain (12-10)
avec Yves Coppens, Jean-Pierre Gautier (primatologue et directeur de la station biologique de Paimpont) et Bertrand Deputte (du centre biologique de Paimpont)
3- La folie et les singes autistiques (13/10)
avec Mireille Bertrand (docteur en psychologie, de l'institut de gérontologie de Paris), Jean-Jacques Petter (museum d'Histoire Naturelle, zoologiste au laboratoire biologique de Gif sur Yvette, spécialiste des lémuriens ), Roger Porsolt (spécialiste en psychopharmacologie), Marie-Claude de Montois (Marie-Claude Bomsel de Montois, professeur au Museum d'histoire naturelle)
4- Les singes parlent (14/10)
avec Bertrand Deputte (éthologue, chargé de recherches au CNRS), François Bresson (psychologue, spécialiste du langage chez les bébés humains et le singe), Jean-Jacques Petter, Barbet Schroeder (réalisateur du documentaire "Koko, le gorille qui parle", 1978)
5- Les chimpanzés (15/10)
avec Siegfried Baldzuhn (soigneur au centre de réhabilitation des chimpanzés en Gambie), Jean-Jacques Petter, Mireille Bertrand, extraits de "Tintin au Congo" et "L'île noire" avec les voix de Daniel Berlioux, Annie Douel, Olivier Kaeppelin, Claude Royet-Journoud
Cinq émissions qui allient légèreté, avec petites pointes d'humour, et gravité, puisqu'aux citations (Tintin) et aux musiques (chansons ou musiques traditionnelles africaines, violon classique...) choisies souvent avec malice, s'ajoute le problème, abordé parfois avec une certaine inconscience, de la maltraitance animale.
Sur le plan musical, évidemment, l'idée de passer des chansons, que ce soit un catalogue de titres à base de "Lucie/y" (celle des Beatles qui a inspiré le paléontologue n'est pas diffusée) lorsqu'il est question de la découverte de l'équipe d'Yves Coppens, ce dernier décrivant la dame avec une voix et des propos qui trahissent un attachement sentimental fort, ou du reggae, dont c'est l'heure de gloire, ancre fortement l'émission dans son époque.
Outre la chanson "Ouistiti" de Tom Novembre (« Tout petit ouistiti / Loin d’ son pays / L’a rien à faire ici »), on trouve une petite portion de Catherine Ribeiro & le groupe Alpes, qui dès les années 80 avaient déjà passablement vieilli.
Mais les propos des intervenants, leur agencement, les relances discrètes de Jean Daive rendent ces cinq émissions un peu plus qu'agréables à l'écoute.
La première partie commence la semaine sur des chapeaux de roue : un seul intervenant, André Lucas, raconte son arrivée dans le camp de Dian Fossey. Cette dernière tente de se débarrasser de ce petit étudiant en l'envoyant chasser le braconnier avec un bon fusil. L'impétrant intègre ensuite l'équipe. Il n'est pas beaucoup question de la star Fossey, qui apparemment avait pris quelque distance avec ses études.
Au cours de l'émission, les rôles s'inversent progressivement, et à la fin, l'observé devient, à sa manière, observateur, André Lucas et sa compagne ayant tellement bien réussi leurs manœuvres d'approche qu'ils semblent devenir un objet d'étude pour les gorilles.
Les lectures des aventures de Tintin au Tibet s'intercalent avec humour, les voix n'étant pas forcément celles d'acteurs, mais vraisemblablement de proches du producteur. Claude Royet-Journoud est d'abord un poète, et Olivier Kaeppelin commissaire d'exposition et critique d'art. Dans les insultes du capitaine Haddock, on remarquera un ajout, celui d' "homme de radio".
Les parties suivantes abordent les études comportementales, et les expériences parfois très cruelles que les hommes leur font subir. Seule Mireille Bertrand en semble un peu consciente. Le problème des "singes autistiques" n'a pas beaucoup à voir avec l'autisme chez les humains (?). Il naît d'expériences traumatiques imposées aux nouveaux-nés, comme le fait de les enlever des bras de leur mère à la naissance, bref, de changer d'un iota les habitudes de l'espèce.
Les intervenants sont parfois tellement pris par leur sujet qu'au bout de quelques minutes ils se rendent compte qu'ils sont sortis de la question posée par J. Daive.
Les modes de communication des singes amènent à se poser la question de la notion de conscience du passé et du futur chez ces animaux, les deux réponses apportées, que le montage a mises côte à côte, sont contradictoires.
De fil en aiguille, la chute était fatale, vient se poser la question de la conscience de la mort, et bien sûr de celle de Dieu.