http://www.telerama.fr/radio/france-culture-depeind-bangkok-facon-impressionniste,120348.php
(oui, même à Télérama, la conjugaison des verbes, c'est un peu compliqué)
« Si on est silencieux, c'est qu'on est mort », dit-on en Thaïlande. Vacarme des rues et des avenues, tapage des quartiers de nuit, tumulte des centres commerciaux… Bangkok fait du bruit, car Bangkok s'étourdit. La capitale asiatique « avance trop vite, sans regarder d'où elle vient », assure l'un des intervenants de ce Villes-mondes. Au micro d'Anne Pastor, les clichés semblent se succéder. Conformes à l'image que l'on se fait de la cité lacustre (son gigantisme, sa pollution, le sourire de ses habitants), bien que parfaitement fidèles à ses désespérantes réalités sociologiques et politiques (la prostitution, les libertés en régression).
Du monastère royal au Siam Center (gigantesque temple de la consommation), des canaux paisibles où barbotent des varans au marché bondé de Chatuchak, la reporter explore avec application les quartiers, et les contradictions qu'ils révèlent de la société bangkokoise. Comme dans un portrait chinois, la cité apparaît par touches subjectives : chacune insuffisante, toutes indispensables. Mais peinant à dessiner un autre Krung Thep que celui que l'on connaît…
Verra-t-on un jour un article sur le manque de vision culturelle de la direction, qui n'a plus de nouveaux projets à nous proposer? Les Villes-Monde cristallisent parfaitement ce nouvel esprit : de la vignette sonorisante, du commentaire social qui va bien, de la confirmation de point de vue, de la détresse en boîte, de la générosité préfabriquée, et surtout (le plus important), un grand sentiment de satisfaction personnelle de la part des producteurs concernés. On est donc ravis pour eux. Mais Télérama se réveille (attassion).