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Une fois placé ce couplet, il y a l’affaire Michaud, qui -qu’on me dise si je me trompe- n’est pas tant une affaire radiophonique de la petite vie de France Culture, mais bien plutôt une typique affaire du monde des médias, et c’est là qu’on peut ajouter : hélas ! C’est qu’en 12 ans France Culture a suivi, bien malgré nous, un trajet qui l’a mené de sa place ancienne d’institution culturelle très créative, à celle de media généraliste, comme la télé souparde ou comme une version radio de cette presse qu’on est en droit de trouver un peu molle. Je pense ici aux hebdos pour le grand public cultivé qui, même s’il mange de tout, préfère le théâtre à la Star-Ac’, et voudrait fréquenter plutôt et même de loin le musée, que la page du sensationnel qu’on lui met toujours trop près. Des exemples, en voila : Télérama, le Nouvel Obs. De l’intelligence certes, et un souci culturel oui, mais tout de même, là-dedans que de soupe ! Eh bien de ces canards aussi tout comme de la télé on se fait virer, sans que le lecteur sache pourquoi ni comment ni où est passé le chroniqueur qui, au fil des années, justifiait parfois à lui seul le maintien d’un abonnement. Ainsi les lecteurs de Télérama ont perdu Alain Rémond. Et ceux du Nouvel Obs ont perdu Philippe Meyer, viré de l’hebdomadaire comme il l’avait été quelques années avant de la chaîne de télé Antenne 2 et pour le même motif : avoir exercé sa liberté de parole à l’encontre d’un personnage politique.
Mon souci dans ce post était de replacer l’affaire dans une certaine version de son cadre qu’est France Culture. Pour ce qui est du cadre de l’événement (l’affaire Polanski ? ) je reformulerai ainsi la chose en évitant le jeu stérile des exclamations indignées qui ne disent rien. Je préfère essayer une autre forme : la série de questions posées à qui voudra bien y répondre :
- Pourquoi Michaud a-t-il été évincé de l’esprit public ?
- Qui a pris cette décision ?
- Est-ce une décision individuelle ou partagée ; sous influence, ou sous pressions ?
- Est-ce qu’Yves Michaud avait vu venir des signes avant-coureurs ?
- Rétrospectivement, peut-on discerner de tels signes ?
- La raison réelle est-elle le désaccord ponctuel sur l’affaire Polanski ?
- Ou bien cette affaire n’a été que le prétexte, la "cause accidentelle", pour liquider un personnage remuant ?
- Dans cette affaire le personnage Yves Michaud est-il au centre de l’affaire (en clair : on a visé le bonhomme) ou bien Michaud a-t-il seulement fait les frais d’autre chose ? Et de quoi ?
Sur tout cela, comme sur le silence de Philippe Meyer qui ne peut être que le résultat d’un choix, j’ai mon propre avis. Avis qui procède du sentiment surtout et de la déduction un peu, mais c’est quand même un avis sans information. Pour cette raison et aussi parce que j’en ai déjà bien assez dit dans le fil consacré à L’Esprit Public, je préfère le réserver cet avis, au moins dans ce fil, au moins pour le moment, au moins pour cette phase du débat (mais pour les curieux et les impatients je réponds aux courriers personnels).
Ces questions il revient à chacun soit d’en augmenter la liste, mieux encore de donner son avis, mais ça serait bien de préciser si l’on a des éléments ou des arguments à l’appui, ou au contraire si c’est juste de l’ordre de l’hypothèse vague (car il en faut) ou même de la certitude (il en faut aussi, mais enfin on en a déjà reçu pas mal et sur des tons indignés).
Dernière édition par Nessie le Lun 02 Mai 2011, 01:09, édité 1 fois