Ce Salon est le 28eme SATIS (pour la signification de cet acronyme, il vous faudra chercher longtemps sur
le site ). Première impression d'ensemble : plutôt que l'équivalent du salon du livre, où on pense aux lecteurs, celui là est un salon business. Lire : une messe professionnelle où l'auditeur-consommateur apparaît à l'état de fantôme ou de vache à traire. Donc exactement la tendance France Culture. A fréquenter un tel endroit, assurément il y aura bien des choses à comprendre de la dérive de FC : des médias qui roulent pour eux avant de rouler pour leur public. Dans une entreprise saine ça n'a rien d'incompatible, au contraire c'est complémentaire. Dans une boite malsaine, soit c'est le naufrage (dans le secteur privé) ; soit dans le secteur public ça donne, par exemple, France Culture.
Sur la 28eme SAtis, voici ce que dit la présentation :
<< De la création à la diffusion des contenus pour tous les médias !
Le rendez-vous business des professionnels de l’audiovisuel
28ème édition !
Pour sa 28ème édition le salon Satis vous donne rendez-vous du 19 au 21 octobre 2010 à la porte de Versailles.
C’est le rendez-vous business et multisectoriel qui réunit tous les acteurs des marchés du :
- Broadcast TV & Cinéma
- Création & Postproduction,
- Solutions audiovisuelles pour l’Entreprise,
- Audio
- Radio.
Le salon présente toute la chaîne audiovisuelle de la création à la diffusion et toutes les nouveautés technologiques du moment.
Le paysage audiovisuel est bouleversé par l’arrivée de nouveaux médias (TV sur mobile, Internet, WebTv, webradio,…), les formats des contenus changent. Toutes les solutions sont sur le salon !
Pour 2010, le salon met l’accent sur les solutions audiovisuelles pour les Entreprises (affichage dynamique, systèmes de visioconférence et téléprésence,….).
Plus qu’un salon, le Satis c’est un lieu d’animations et de conférences autour des problématiques des métiers du secteur.
Le salon abordera dans le programme de conférences les grands sujets d’actualité du moment. >>Ce chef d'oeuvre saturé en jargon professionnel et en points d'exclamation confirme que le SATIS est un salon pour les professionnels, et non un salon grand public. La-dessus, rien à redire. La
liste des exposants donne une idée de ce qu'on trouvera Porte de Versailles : un rendez-vous business -franchement je n'ai rien contre- et qui promet d'être essentiellement technique : et là il faudrait pouvoir surveiller si on veut comprendre l'évolution. Car la technique ne change rien, mais elle propose des changements dont se saisissent les affairistes de tous types (les doués et les pas doués, les faiseurs de fric et les marchands de merde) mais aussi les opportunistes imbéciles, les narcisses obsédés d'eux-mêmes et à l'affut de tout ce qui peut servir leur gloire ; et encore, et là heureusement pour nous, les grands professionnels de la communication et les meilleurs organisateurs du programme. Comme d'habitude, l'innovation technique sera proposée et prendra la voie des rivières, c'est-à-dire celle de la pente. Sauf que la pente n'a rien de donné : elle est fabriquée par quelques teams de décideurs, eux-même organisés en concurrence entre flingueurs. Finalement pour les fleuves, c'est plus simple, car les tracés hydrographiques eux ils ne semblent aberrants que vus comme du ciel sur une carte plane, mais ils s'expliquent évidemment par l'interaction avec le relief. Il n'en va pas de même avec l'innovation technique. L'histoire récente des techniques de communication a montré, par exemple en vidéo et en informatique, que celles qui s'imposent et qui remportent la mise ne sont pas toujours celles qui portent les meilleures promesses de qualité. C'est, encore et toujours, l'incertitude des paris économiques, et parfois politiques.
Mais surtout, ce Salon ça veut dire que le média radio, déclaré moribond par certains imbéciles obsédés du multimédia (j'en connais un tout près d'ici ou plutôt tout près de la mer) est au contraire un secteur très porteur. Et avec ça, des dérives induites en bien et en mal, du côté de la qualité, du son, de contenus proposés, ce dont France Culture risque encore de ne pas sortir indemne. Ou peut-être faudrait-il plutôt dire : "dont certains à France Culture sauront se tirer au mieux tout en plombant encore un peu plus le service offert à l'auditeur". Dans cette prédiction aussi floue que possible, pour cette fois j'assumerai entièrement le procès d'intention. Et j'essaierai d'en savoir plus sur ce Salon.
Merci Fanch' pour le tuyau.