Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

J'hésite à entreprendre un travail malaisé (et dangereux) : la réhabilitation de Chardantzig déjà pas mal écorné ici par plus d'un forumeur dont ma pomme mais aussi Philaunet et quelques autres. D'après mon carnet c'est kamème Arnoux qui mène aux points.

Je continue à apprécier Secret professionnel. Et surtout pour ses intros, à vrai dire car ce sont souvent des billets bien écrits et bien lus. Ensuite, l'émission en elle-même eh bien c'est assez inégal et quand il y a une sottise elle est suffisamment hénaurme pour qu'on la relève ici dans le fil spécial des âneries du jour. J'ai plus d'une fois eu envie de claquer la porte de l'émission et en même temps le bavoir du producteur, pourtant j'y reviens toujours.

Dimanche dernier, le billet d'intro était médiocre et l'émission consacrée à l'humour britannique, avait vraiment mal commencé : avec dans le rôle de l'invité un Alex Taylor qui bavasse, bavasse, et toujours pas d'approche même un peu analysée de l'humour. Tout au plus un vague début d'approche comparée oh à peine, à peine.

Dans la deuxième moitié non plus d'ailleurs, car en fin de compte les deux interlocuteurs vont, plutôt que de l'humour, traiter du comique. Ils tombent carrément dans le grossier panneau de la confusion entre les deux. N'empêche : après la 15e minute leur dialogue devient nettement plus intéressant. Je conseille sérieusement l'écoute à partir de la chanson de Noel Coward (à 13'23 du MP3 offert en réécoute, ici-même).

Je pense que beaucoup d'auditeurs vont s'instruire notamment grâce à l'approche comparée entre les deux systèmes du divertissement dans les deux pays, et de leur commercialisation aussi. Pour ma part j'ai appris qu'il ne pleut plus de chats&chiens depuis un petit siècle ; que les Monty Python ne sont pas le top-famous de la rigolade outre-manche ; qu'Alex Taylor est impénétrable à la drôlerie des Tontons flingueurs (signe de bonne santé mentale) ; qu'il existe un passage secret entre Giscard et Sacha Distel ; que l'auto-dénigrement au second degré est signe de délicatesse outre-manche mais d'arrogance en France (je suis bien d'accord) et en prime j'ai même gagné une brève initiation à l'understatement (29e minute) .

Pour tenter d'allécher les alléchables, je propose ce court moment  pris tout de même dans la première moitié du dialogue : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2014/10/s43/RF_45F52C1C-B489-4ABF-9885-968A614CE476_GENE.MP3" debut="11:09" fin="13:12"].
Ça n'est que très moyennement convaincant, mais ça a le mérite de lancer enfin la discussion, juste avant le tournant Coward.

En fin de compte, l'émission est agréable à écouter malgré son départ laborieux. Je tremble à l'idée de ce qu'eût fait d'un tel sujet Antoine Perraud Achille Talon un de ces dimanches midis.

J'ai mis il y a quelques jours en proposition d'écoute le récent passage de Michel Pastoureau dans "Tout un monde". L'émission était la seconde d'un diptyque porteur d'un titre ambigu : "Voyager au Moyen-âge", épisodes 1 & 2. Mais il ne s'agit pas du voyage tel qu'il était au temps du Moyen-âge. Plutôt d'un voyage de l'auditeur à destination du Moyen-Age. En l'occurrence le sujet de Pastoureau est le bestiaire fantastique médiéval, celui qu'on voit dans les ornements des églises et des cathédrales. Sujet connu, sujet rebattu, sujet usé ? Oui mais non. Rénové et rafraîchi, plutôt.

Michel Pastoureau est vraiment un bon cheval pour la chaîne quand prend l'envie à un producteur de se souvenir que le nom de la maison c'est France Culture. A lui tout seul, Pastoureau est le pendant des pauvres, des contestataires, des petits, des sans-grade, des handicapés, des taulards, des viquetimes de tout ordre, des théoriciens de la redistribution sauciale, et des porte-drapeau de l'injustisse  sans lesquels France Culture n'aurait pu aborder une formidable mutation depuis septembre 1999.

Michel Pastoureau est le cheval idéal car même face aux pires intervieweurs il réussit à calmer le jeu, à faire oublier la stupidité des questions par la qualité de sa réponse. En fait il réussit à éclipser complètement l'animateur/producteur, que ce dernier soit une buse ou un intellectuel respectable. Donc Pastoureau, que ce soit face à Laure Adler  ou Caroline Broué, ou alors devant le micro de Jeanneney ou de Fellous, c'est toujours bien.

Je ne me souviens même plus des questions de Marie-Hélène Fraïssé (qui doit être une des 2 productrices les plus anciennes de la maison : comme Dominique Rousset elle avait débuté dans la deuxième moitié des 70's aux Après-Midi de France Culture). Je n'ai entendu que Pastoureau. L'émission est en proposition d'écoute puis elle va disparaître dès qu'on en aura mis une autre. A ce moment là j'ajouterai ici-même un lien d'écoute qui tiendra jusqu'en juin 2017.

./...

Nessie a écrit:./... là j'ajouterai ici-même un lien d'écoute qui tiendra jusqu'en Juin 2017.

Voila qui est fait : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/10/s43/NET_FC_ebfb95b5-e4f6-44a9-9cac-54d3b7682f01.mp3" debut="00:41" fin="27:52"]

Qui est Henri Ménudier ? Pour la page des Enjeux internationaux du 7 novembre 2014, Henri Ménudier est un prénom et un nom.  En-dehors de cela, on ne sait pas. En cliquant sur son nom on apprend quand même qu'il est Professeur des universités à Paris-III-Sorbonne nouvelle, germaniste . « Germaniste », en voilà de la précision...

Quoi qu'il en soit, je recommande vivement l'écoute de ce professeur dans le numéro intitulé, avec l'art habituel du titre allusif inquiétant, Allemagne. 25 ans après la chute du mur : jusqu'où ira le réveil diplomatique de Berlin ?

Il semble que France Culture remplisse, à la place de France Inter ou du Mouv', le quota de chanson française*** obligatoire à la radio. Pour preuve au milieu de La marche des sciences de ce 13 novembre 2014  Des comètes et des hommes : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/11/s46/NET_FC_67acbc40-17a6-4666-beda-718724cee226.mp3" debut="26:10" fin="28:35"]

Ouh, ouh il aime pas la chanson, rien que des rabat-joies sur ce blog ! C'est pourtant bien d'écouter une chanson, quoi ! C'est de la culture, c'est de la tradition, il en faut pour tous les goûts, on va pas vous mettre du Chopin toutes les 5 minutes. Faut être moderne, quoi !

Écouter France Culture au hasard révèle bien des surprises, notamment la voix très claire et affirmée d'Aurélie Lumeau.

*** Parmi toutes ces personnes, il doit y avoir un amateur dudit Arthur H qui s'est fait plaisir :
Production Aurélie Luneau
Réalisation Alexandra Malka
Avec la collaboration de Catherine Donné, Catherine de Coppet, Céline du Chéné, Anahi Morales

Pour Jérôme Garcin, trop stressé, trop fatigué (avec beaucoup de tact Marc Voinchet lui conseille la sieste avant même que l'émission commence), compressé dans sa tranche de 13 minutes des Enjeux internationaux, le pétrole est une... monoculture :  [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/11/s47/NET_FC_05e9a37e-083f-4e5e-b8a6-91fae078195e.mp3" debut="05:08" fin="05:26"].

Sur cette station, où les mots n'ont plus de sens, on est plutôt dans la mini-culture que dans la micro (phone)-culture.

Venezuela

Nessie, auriez-vous la gentillesse de NE PAS écouter Générations : conflit ou solidarité ? ?

Nous sommes un certain nombre à vouloir encore vous lire et cette émission peut avoir de graves conséquences sur le coeur ( je l'écoute d'ailleurs au volume 3 sur une gradation de 40 afin de me protéger). Votre tension au vu de vos contributions matinales, est déjà élevée...

Ayant pris ce numéro en cours à 14h3 5 et les dix premières minutes (jusqu'à 45 pour l'instant, mais ça ne devrait pas changer) étant un festival de tout ce qu'il ne faut pas faire à la radio et qu'on (tout auditeur qui n'est pas pris pour un crétin) croit impossible de jamais devoir être diffusé sur une antenne comme France Culture, je mettrai en granulés homéopathiques l'un ou l'autre extraits pour la postérité du France Culture de 2014 (à destination des chercheurs dans 50 ans).

PS Cette introduction n'est-elle pas sublime ? D'un mauvais élève de 14 ans ?

« Les générations suivant celle des baby boomers arrivée à la retraite pourront-elles prétendre aux mêmes conditions sociales et économiques que celles de leurs aînés? doit-on instaurer plus de solidarité et comment celle-ci se manifeste-t-elle ? Pour ce qui est du modèle français, certains parlent de spoliation des générations post-babyboom, qu'en est-il réellement ? Quelle est la situation dans les autres sphères planétaires ? »

Quelqu'un a dû prévenir Sylvain Kahn que ses écrasants coups de boutoir sur les consonnes d'attaque étaient pénibles, du coup il se surveille, du moins pendant l'intro de Planète Terre. Puis au bout de 5 ou 6 minutes on le retrouve comme avant, égal à lui même.

Et sinon il n'a pas changé : pour la deuxième saison consécutive je délaisse ce magazine qui n'a plus grand chose de JJjgéografike, s'étant aligné grosso modo sur le style que servait Philippe Petit : un sujet polémique plutôt que factuel, et traité le plus souvent à sens unique. Dans son bref lancement il persiste à mentionner l'intuition jjjéografik', mais Planète Terre est devenu une émission généraliste en sciences sociales option économie.

Ce qui n'a pas changé : Sylvain Kahn semble toujours aussi incapable de reconnaitre qu'il ne comprend ou ne connait pas quelque chose. Or ça lui arrive à chaque numéro au moins 3 ou 4 fois, quand son invité recourt comme un donné évident, comme une connaissance implicite, à quelque notion parfois des plus banales mais qui fait subitement s'envoler le chapeau de Sylvain Kahn tandis que lui sort de la tête un point d'exclamation jjjéant (en écoutant bien on entend un petit 'pop'). Et là notez bien qu'il ne pose jamais sa question sous la forme "Mais diantre, qu'est-ce donc que .... ?" (l'espérance de vie, la cohorte) ; à cette formule humble et élégante il préfère immanquablement un "Qu'est-ce que vous appelez ...... ?" (la cohorte, l'espérance de vie). C'est à la fois maladroit, vaniteux, et grossier : en général ses invités ne font preuve d'aucune légèreté ou originalité dans le maniement du lexique de leur discipline. Ce n'est donc pas l'invité qui désigne quelque chose sous un mot ou une formule donnée, comme une lubie d'expression que l'auditeur cultivé ou le producteur ou le brave con qui écoute par hasard ne comprendrait pas. Non non mon cher Sylvain Kahn : ce que vous avez entendu sans le comprendre était bien l'appellation correcte et la formule, celle que vous devriez connaitre. Aussi plutôt que de remettre implicitement en cause l'invité ("qu'est ce que lui et lui seul appelle cohorte/espérance de vie") il faudrait poser la question autrement. Reconnaitre franchement une ignorance qui, vu les nombreuses charges que vous remplissez, ne surprendrait personne : "Eclairez moi mon brave et pardonnez mon ignorance : qu'est-ce donc que l'espérance de vie à 55 ans ?". Ou alors, en demeurant dans le carré des hypocrites : "Dites donc au brave con d'auditeur ignorant ce qu'est l'espérance de vie à 55 ans"

Et comme il continue à interrompre à tout bout de champ, ça fait que Planète Terre est toujours aussi hâché menu par ses demandes de précision qui cassent en permanence l'élan et la parole de son invité. Bref non content d'être de plus en plus moulé par l'engagement, c'est toujours aussi inaudible. Je vais donc retourner à mon boycott régulier de ce magazine qui fut géographique et n'est plus qu'une eau tiède sociologique.

Philaunet a écrit:Nessie, auriez-vous la gentillesse de NE PAS écouter Générations : conflit ou solidarité ? ?

Nous sommes un certain nombre à vouloir encore vous lire et cette émission peut avoir de graves conséquences sur le coeur ( je l'écoute d'ailleurs au volume 3 sur une gradation de 40 afin de me protéger). Votre tension au vu de vos contributions matinales, est déjà élevée...

Ayant pris ce numéro  en cours à 14h3 5 et les dix premières minutes (jusqu'à 45 pour l'instant, mais ça ne devrait pas changer) étant un festival de tout ce qu'il ne faut pas faire à la radio et qu'on (tout auditeur qui n'est pas pris pour un crétin) croit impossible de jamais devoir être diffusé sur une antenne comme France Culture, je mettrai en granulés homéopathiques l'un ou l'autre extraits pour la postérité du France Culture de 2014 (à destination des chercheurs dans 50 ans).

PS Cette introduction n'est-elle pas sublime ? D'un mauvais élève de 14 ans ?

« Les générations suivant  celle des baby boomers arrivée à la retraite pourront-elles prétendre aux mêmes conditions sociales et économiques   que celles de leurs aînés? doit-on instaurer plus de solidarité et comment celle-ci se manifeste-t-elle ? Pour ce qui est du modèle français, certains parlent  de spoliation des générations post-babyboom, qu'en est-il réellement ? Quelle est la situation dans les autres sphères planétaires ? »

Incroyable...

Le danger a du survoler la Planète : pour une fois j'ai écouté d'un bout à l'autre ce magazine, il faut dire que j'avais du repassage à faire à la maison. Et j'ai interrompu plusieurs fois ma tâche pour mettre en chantier ou compléter le post que j'ai livré juste à la fin de l'émission... tchak juste après le vôtre.

Oui c'était vraiment de la mauvaise radio. Jacques Véron bien interviewé est plutôt un bon sujet. Il a du ferrailler quelque peu face à un Sylvain Kahn qui mettait une relative mauvaise volonté à piger.

Au point où j'en suis je lance sinon une fatwah du moins une hypothèse : Sylvain Kahn doit être fortement impliqué dans Terra Nova, tellement ses interventions vont dans le sens de la ligne officielle.