Frédéric a écrit: Nessie a écrit: [...]face à un tel oeuf à peine mollet
Désopilé!
Comment se relever d'un tel compliment ?
Moi j'ai eu du mal (et du flair d'ouvrir le sujet, rien que pour celle-là).
Il faut rappeler qu'il y a une douzaine d'années Vincent Lemerre était déjà petite ou plutôt moyenne main sur FC, par exemple il produisait du documentaire dans Tire-ta-langue et c'était bien.
Ce qui fait mal chez Lemerre, c'est qu'à l'origine de ce bas niveau d'énergie, on peut se douter qu'il y a aussi quelque chose comme une discrétion individuelle, ce qui est une qualité rare dans cette radio où les geulards (Baddou) jouent des coudes pour écarter des roquets (Martel), où des enfants gâtées croient faire des effets de manche quand elles ne tartinent que du paralogisme (Clarini) ou du sucre-d'orge sonore (Richeux), où des pommadés de la glotte tartinent des épaisseurs de crême à longueur d'émission (Raphy), sans oublier les militants qui nous saoulent (là je donne pas de noms car le pavé de saisie est pas en cinémascope) eh bien l'effacement d'un Vincent Lemerre aurait tout pour être une qualité. Il y manque malgré tout une énergie personnelle, celle qu'on peut entendre chez un Thierry Garcin ou un Antoine Mercier, ou pour les producteurs, chez un François Angelier ou un Michel Ciment.
A mon avis, c'est aussi un peu une question de génération : de même que nombre des filles de moins de 30 ans ont chopé la voix de canard, les voyelles toujours plus ouvertes et toujours plus antérieures (et nasalisées autant qu'on le peut). Et chez les garçons disons à peine plus vieux ça donne quoi ? Ca donne un ton monotone, faussement soigné et modérément sur-articulé et au bout du compte une impression de préciosité doucereuse d'assez mauvais effet. On entend la même chose chez un Confavreux par exemple, ou chez Penet et il n'y a pas si longtemps chez Lachamp, et avec d'autres voix non identifiées au journal. Et quand je parle de génération c'est pas "jeune génération" que j'entends : à mon avis ou plutôt à mon oreille, ils ne sont plus des jeunes gens et doivent être aux approches de la quarantaine. Je me demande d'où ça vient, et quels modèles enseignants ou médiatiques suit toute une partie de la génération qui a accédé à la formation et à la vie professionnelle en gros dans les années 90.
J'ai parlé de discrétion mais c'est peut-être autant du côté de l'affirmation qu'il faut chercher l'explication : les faiblement affirmés ont souvent des accès de caméléonite. Et là où on se prend à douter c'est qu'en annonçant le journal de 8h tout d'un coup Lemerre il retrouve un peu d'énergie. On diagnostique une probable contagion car dans le journal là c'est le contraire : Métézeau comme Gardette il en fait des tonnes à imiter le ton du journal télé, lui c'est pas difficile de deviner quels sont ses rêves, hein. Alors puisque Fanch' s'autorise du hors sujet moi aussi je continue : si au style télé-télé du journal on ajoute les pitreries de Jean Lebrun, les hésitations factices de Clarini, les Voila de Xav'e, la musiquette vocale de Mme Canto-Sperber, les accents d'attaque de Sylvain Kahn, le rire forcé chez Goumarre et Hazéra et le festival de bafouillis du bon Munier (bon j'arrête la liste mais ça pourrait durer hein), eh bien on se dit que c'est tout un métier qui est passé à la trappe depuis 10 ans : le métier de radioteur, saboté par des faiseurs. Et que certains des ci-dessus cités soient éminemment sympathiques tandis que d'autres sont de vraies têtes à claques, ça ne change rien au fait que France Culture est de moins en moins agréable à écouter.