Emission le 13 septembre de Sylvie Andreu sur la nature dans la ville. Ah le beau sujet! Elle a tendu un micro aux participants d’un colloque sur la question et a obtenu des échos variés. Pour Yves Chalas, la place de la nature dans la ville est première. C’est le fait du changement d’époque, avec le déclin de l’industrie, l’érosion du mythe du progrès. La nature dans le ville, ce sont des réalisations variées : puits de carbones, espaces verts, toits végétalisés, façades végétalisées, avec les questions que ça pose, en particulier la consommation en eau.
Philippe Clergeau estime qu’il faut des espaces continus, pour favoriser la biodiversité ; une mésange bleue ne saute pas l’autoroute. Il y a des projets de couloirs verts « même en pleine ville » à Bruxelles, à Barcelone. Par toutes ces réalisations on cherche à racheter les péchés de la ville.
En Seine Saint-Denis, la volonté est très forte de favoriser la nature en ville, on est passé de 0,8 m2 par habitant à 12 m2 d’espaces verts et on a créé un parc de 120 hectares à la Courneuve.
À l’écoute de ces propos terriblement consensuels, l’ennui aurait pu nous gagner, comme souvent dans les émissions de Ruth Stegassy. Le paysagiste Michel Corajoud a fait entendre une note discordante. Sur un ton désabusé, il dit qu’on est dans la semoule. Quand on tape nature et ville sur Google, on obtient 9 millions d’articles, (ce qui ne prouve pas grand-chose). La nature et la ville, c’est une pensée qui est faite d’ambiguïtés. (certes). Il ne faudrait pas grand-chose pour que la nature retrouve sa force répulsive. C’est le sentiment qu’il a eu une nuit à Tokyo, il était au sommet d’un grand hôtel, il admirait la ville et a été surpris par une grosse masse noire, un nucleus énorme qui lui a inspiré une certaine répulsion. Quand il a compris que c’était le jardin du palais impérial, il s’est trouvé tout rassuré.
Le fait est que les gens sont déçus de la ville. Michel Corajoud, pour sa part n’aime pas la ville étalée, il aime les rapports étroits que favorise la ville, le petit jardin, il déteste.
Thierry Paquot n’est pas d’un avis très différent. Le philosophe et le paysagiste se sont livrés à une sorte de concours de ronchonnage. Comment dit Thierry Paquot réconcilier la physis, c’est-à-dire la nature des Grecs, les vivants avec les humains ? Il regrette qu’on n’ait jamais écrit une histoire environnementale de l’espèce humaine. On a étudié quelques aspects très particuliers, comme les rapports des Anglais et des animaux domestiques.
Au XVIIe siècle, la nature commençait à gêner, les domaines religieux prenaient beaucoup de place dans l'espace urbain. Au XVIIIe siècle, on s’est mis à trouver que ces espaces plantés faisaient désordre, on était pour le propre, le net, le géométrique. On s’est mis à ne plus vouloir de la grève, il fallait encadrer les rives, on a construit des quais.
Michel Corajoud dit qu’à cette époque, les façades des maisons, dans leur complexité, faisaient nature, de même les arcatures, les seuils des bâtiments, c’était des transpositions de la nature ; (c'est bien vrai, ça une belle façade XVIIIe siècle comme on en voit autour du théâtre de l'Odéon, c'est quand même plus beau qu'une façade végétalisée). Tout ça est perdu, la rigidité s’est imposée. (En voilà un qui a une piètre idée de l'architecture contemporaine, ce n'est pas très artistiquement correct, il faudra le dénoncer).
Thierry Paquot abonde dans le sens du paysagiste, il critique une nature de consommation, parce que, dit-il « les citadins n’ont pas le temps d’être des jardiniers ». (Affirmation plus que contestable, les gens qui occupent leur loisir en faisant du jardinage sont légions).
Les pavillons clôturés, ils n’aiment pas. Ils évoquent la ville parc de Mumford (un auteur, pas une ville), où les maisons ne sont pas clôturées.
Thierry Paquot trouve que la parc de la Courneuve est magnifique mais peu fréquenté. Michel Corajoud déplore le triste état dans lequel se trouvent les parcs parisiens de Bercy, de Citroën et même des jardins Eole, dans les XVIIIe- XIXe arrondissements. On avait introduit l’eau, maintenant tous les bassins sont secs. Les jardins sont coûteux en énergie. C’est une nature qui est plus dopée qu’un cycliste affrme Thierry Paquot qui évoque ces personnages déguisés en extra-terrestres qui viennent enlever les feuilles mortes avec des moteurs à deux temps qui font un bruit de tous les diables. On est loin des belles envolées sur la place première de la nature dans la ville.
Quoi qu'il en soit la pensée de Michel Corajoud n'est pas des plus claires. Il n'était peut-être pas d'excellente humeur le jour de l'interviou. Ce qui est sûr, c'est qu'il est passéiste, grand admirateur de l'architecture des sècles passés, qu'il n'aime pas la banlieue pavillonnaire. Les faits lui donnent raison: un article du Monde nous apprend qu'aux Etats-Unis, on détruit des quartiers entiers pour remédier à la dispersion de l'habitat.
Henry
Philippe Clergeau estime qu’il faut des espaces continus, pour favoriser la biodiversité ; une mésange bleue ne saute pas l’autoroute. Il y a des projets de couloirs verts « même en pleine ville » à Bruxelles, à Barcelone. Par toutes ces réalisations on cherche à racheter les péchés de la ville.
En Seine Saint-Denis, la volonté est très forte de favoriser la nature en ville, on est passé de 0,8 m2 par habitant à 12 m2 d’espaces verts et on a créé un parc de 120 hectares à la Courneuve.
À l’écoute de ces propos terriblement consensuels, l’ennui aurait pu nous gagner, comme souvent dans les émissions de Ruth Stegassy. Le paysagiste Michel Corajoud a fait entendre une note discordante. Sur un ton désabusé, il dit qu’on est dans la semoule. Quand on tape nature et ville sur Google, on obtient 9 millions d’articles, (ce qui ne prouve pas grand-chose). La nature et la ville, c’est une pensée qui est faite d’ambiguïtés. (certes). Il ne faudrait pas grand-chose pour que la nature retrouve sa force répulsive. C’est le sentiment qu’il a eu une nuit à Tokyo, il était au sommet d’un grand hôtel, il admirait la ville et a été surpris par une grosse masse noire, un nucleus énorme qui lui a inspiré une certaine répulsion. Quand il a compris que c’était le jardin du palais impérial, il s’est trouvé tout rassuré.
Le fait est que les gens sont déçus de la ville. Michel Corajoud, pour sa part n’aime pas la ville étalée, il aime les rapports étroits que favorise la ville, le petit jardin, il déteste.
Thierry Paquot n’est pas d’un avis très différent. Le philosophe et le paysagiste se sont livrés à une sorte de concours de ronchonnage. Comment dit Thierry Paquot réconcilier la physis, c’est-à-dire la nature des Grecs, les vivants avec les humains ? Il regrette qu’on n’ait jamais écrit une histoire environnementale de l’espèce humaine. On a étudié quelques aspects très particuliers, comme les rapports des Anglais et des animaux domestiques.
Au XVIIe siècle, la nature commençait à gêner, les domaines religieux prenaient beaucoup de place dans l'espace urbain. Au XVIIIe siècle, on s’est mis à trouver que ces espaces plantés faisaient désordre, on était pour le propre, le net, le géométrique. On s’est mis à ne plus vouloir de la grève, il fallait encadrer les rives, on a construit des quais.
Michel Corajoud dit qu’à cette époque, les façades des maisons, dans leur complexité, faisaient nature, de même les arcatures, les seuils des bâtiments, c’était des transpositions de la nature ; (c'est bien vrai, ça une belle façade XVIIIe siècle comme on en voit autour du théâtre de l'Odéon, c'est quand même plus beau qu'une façade végétalisée). Tout ça est perdu, la rigidité s’est imposée. (En voilà un qui a une piètre idée de l'architecture contemporaine, ce n'est pas très artistiquement correct, il faudra le dénoncer).
Thierry Paquot abonde dans le sens du paysagiste, il critique une nature de consommation, parce que, dit-il « les citadins n’ont pas le temps d’être des jardiniers ». (Affirmation plus que contestable, les gens qui occupent leur loisir en faisant du jardinage sont légions).
Les pavillons clôturés, ils n’aiment pas. Ils évoquent la ville parc de Mumford (un auteur, pas une ville), où les maisons ne sont pas clôturées.
Thierry Paquot trouve que la parc de la Courneuve est magnifique mais peu fréquenté. Michel Corajoud déplore le triste état dans lequel se trouvent les parcs parisiens de Bercy, de Citroën et même des jardins Eole, dans les XVIIIe- XIXe arrondissements. On avait introduit l’eau, maintenant tous les bassins sont secs. Les jardins sont coûteux en énergie. C’est une nature qui est plus dopée qu’un cycliste affrme Thierry Paquot qui évoque ces personnages déguisés en extra-terrestres qui viennent enlever les feuilles mortes avec des moteurs à deux temps qui font un bruit de tous les diables. On est loin des belles envolées sur la place première de la nature dans la ville.
Quoi qu'il en soit la pensée de Michel Corajoud n'est pas des plus claires. Il n'était peut-être pas d'excellente humeur le jour de l'interviou. Ce qui est sûr, c'est qu'il est passéiste, grand admirateur de l'architecture des sècles passés, qu'il n'aime pas la banlieue pavillonnaire. Les faits lui donnent raison: un article du Monde nous apprend qu'aux Etats-Unis, on détruit des quartiers entiers pour remédier à la dispersion de l'habitat.
Henry
Dernière édition par masterkey le Ven 20 Nov 2009, 00:40, édité 6 fois (Raison : correction)