Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Dans la passionnante Mémoire retrouvée, Claude Samuel de 2002, rediffusée le 27 juin dernier en hommage au producteur prolifique de radio décédé le 14 juin, on trouve cette séquence sur les musiques traditionnelles non-européennes et sur la collection Ocora.

- Un commentaire sur Olivier Messiaen suivi d'un extrait musical * : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/19313-27.06.2020-ITEMA_22370949-2020M7338E0002-1779455909.mp3" debut="26:30" fin="30:50"]

- Une évocation de l'action de Claude Samuel envers ces musiques. L'entretien est dirigé par une personnalité attachante de France Musique, trop peu entendue, Florence Brosselin : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/19313-27.06.2020-ITEMA_22370949-2020M7338E0002-1779455909.mp3" debut="30:50" fin="37:06"]

Hello Marc Voinchet, directeur, et Stéphane Grant, chargé des programmes, cela ne vous donne-t-il pas des idées ? Outre, bien sûr, la mise en place de la radio en ligne Ocora Musiques du monde.

* Traditionnel Inde du nord
Raga Puriya-Kalyan
Ravi Shankar, sitar
Alla Rakha, tabla

Une perle : Le Violon Hindoustani à son apogée "Sangeeta Shankar and Daughters" [Ocora Couleurs du monde  01 01 2022].

Les vingt premières minutes sont consacrées à la présentation du style musical par Sangeeta Shankar, initiée à cet art par sa mère retenue en Inde pour raisons de santé. Les quarante minutes suivantes représentent le premier raga au programme du concert, le raga jog. Par bonheur un fichier en bas de page du descriptif complète cette partie avec le deuxième raga, le raga desh. L'enregistrement est soigné comme jamais. Le top niveau !

Les musiciennes sont accompagnées par le tabliste Munkundraj Deo qui joue un rôle essentiel dans la réussite de ce concert.

Avec Sangeeta Shankar, Ragini Shankar, Nandini Shankar aux violons et Munkundraj Deo au tabla, dans un concert enregistré à l'Alhambra à Genève, en partenariat avec les Ateliers d'ethnomusicologie de Genève, le 11 novembre dernier, dans le cadre du Festival Les nuits du monde.

Dès leur plus jeune âge, Sangeeta Shankar et ses deux filles, Ragini et Nandini, sont initiées aux subtilités de la musique hindoustanie par leur mère et grand-mère, la célèbre violoniste N. Rajam. À l’instar de cette dernière, leur style de jeu imite l’inflexion de la voix chantée (gāyakī aṅg), avec une technique d’archet qui permet la réalisation des nuances d’intonation caractéristiques des formes vocales hindoustanies, tout particulièrement du chant khayāl (chant classique hindoustani virtuose, notamment par sa richesse ornementale). Concertistes solistes à part entière, les trois violonistes sont engagées dans des projets musicaux variés.

Elles se retrouvent sur scène pour le plus grand bonheur des mélomanes. Elles alternent alors traits de virtuosité et passages lyriques dans une écoute complice qui accorde une place essentielle à des échanges sous forme de questions-réponses improvisées, dans les cadres mélodique du rāga et rythmique du tāla. Cette lignée de concertistes fait figure d’exception dans le contexte de la musique hindoustanie.

Que sont neuf ans ? En 2014,

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t831-musiques-du-monde#19378) a écrit:(...) Ce dimanche, c'est le (trop) sautillant (et ricanant, désolé Edouard) Fouré Caul-Futy qui propose ce qui s'annonce comme un beau programme (surtout pour les profanes) Souffle et inflexions du bambou : la flûte en Inde (très riche page, Françoise Degeorges ferait d'ailleurs bien de s'en inspirer, sa page ne contient même pas le nom des oeuvres), dans l'émission Carnet de voyage. On y entendra évidemment Hariprasad Chaurasia. Ne pas connaître ce flûtiste, c'est un peu comme n'avoir jamais entendu parler de Menuhin, Rostropovitch, Michael Jackson ou Johnny Hallyday...

Nous voilà en mars 2023 pour conseiller cette émission toujours disponible à l'écoute. Petite parenthèse : France Musique est devenue, sauf en de rares cases, relais de communication d'artistes (souvent les mêmes), d'entrepreneurs de concerts, de maisons de disques, d'éditeurs, etc. On pourrait s'offusquer de la transformation de la station en robinet à disques et en partenaire commercial (cf. Guitare, guitares). Mais vu que nombre d'émissions des dix dernières années restent disponibles à l'écoute, en plus des archives sélectionnées par Françoise Monteil, on est enclin à laisser passer la phase actuelle assez stérile du point de vue des formats et à écouter le meilleur des années passées.

Cette émission avec Henri Tournier est vraiment remarquable. "On" connaît ce musicien, musicologue, compositeur et enseignant, invité dans les bonnes émissions de France Musique dans les années 1990-2000 quand le Théâtre de la Ville à Paris avait une exceptionnelle programmation de musiques du monde relayée comme il se doit par la radio culturelle.

Henri Tournier est un des rares musiciens à se réaliser tant dans la recherche musicale occidentale contemporaine que dans la musique classique de l’Inde. Après s’être consacré au répertoire de la musique classique occidentale, il suit l’enseignement de Pandit Hariprasad Chaurasia lors de multiples séjours à Bombay puis au Conservatoire de Rotterdam et devient son assistant-professeur invité, depuis plus d’une vingtaine ďannées.
Il réussit à intégrer le bansuri dans le répertoire contemporain en suscitant de nombreuses créations. Il multiplie les expériences musicales, concerts et enregistrements avec divers ensembles.

Il est ici dans le meilleur des cadres pour expliquer les tenants et les aboutissants de la musique d'Inde du nord, en particulier les pièces où la flûte bansuri est à l'honneur. Aussi, il est question de la formation initiale d'Henri Tournier, de ses rencontres, de son travail avec Hariprasad Chaurasia, son maître (il n'est pas question de gourou alors que c’est le terme juste, désormais dévoyé), de la nature des ragas et des instruments. Tout cela avec des illustrations musicales, évidemment.

Membre de la Société Française d’Ethnomusicologie et titulaire du C.A. de musique traditionnelle, Henri Tournier donne des conférences et master classes sur l’improvisation et la musique de l’Inde. Il publie “Hariprasad Chaurasia et l’Art de l’Improvisation”- Editions Accords croisés/Codarts.

Un extrait de cette pièce est donnée dans l'émission :


Pandit Hariprasad Chaurasia


La série Carnet de voyage sur le site de France Musique, une autre corne d'abondance. À venir sur ce forum : Décontextualisation des musiques traditionnelles : Le transfert à la scène du dimanche 22 mars 2015  dont le début est très prometteur.