Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Joli clin d'oeil du titre pour  Story telling en Lozère

Merci à Sonia Kronlund pour la coordination de ce numéro qui flatte l'oreille et dont la présentation est un modèle du genre.

J'ai beaucoup apprécié les extraits choisis et le montage au cordeau. On sent ici le professionnalisme de Radio France. On s'éloigne du « Tous ensemble, ouais » et l'on se rapproche avec finesse de l'essentiel des gens. Certains de ces récits ne sont pas sans rappeler, pour le fond, des nouvelles telles que les auraient mises en scène, Maupassant,  Mérimée, Jack London, Alice Munro et d'autres.

Chanson de fin pas désagréable, semble un peu hors contexte, mais un sacré "earworm" pour certains et puis peut-être une occasion facile pour des producteurs de France Culture (je pense à Michel Pomarède qui parle anglais comme une vache espagnole dans Une vie une oeuvre consacrée à Dylan Thomas, lequel était un ami de Daniel Jones, grand phonéticien) de travailler leur prononciation...

Régulièrement l'émission Les Pieds sur terre fait des reportages sur « les riches ». Pour en creux les condamner et pouvoir rester dans ses habituelles jérémiades ? Eh bien pas si sûr, quoique. Si le choix des interviewés et des voix (on vous recommande celle du photographe, "su-blime" !), la sélection des passages et les questions posées dans Les concierges de luxe sont en soi une décision issue d'une tournure d'esprit, les paroles recueillies transcendent la potentielle volonté de les placer dans un contexte moral particulier.

Sonia Kronlund a évolué avec le temps et laisse percevoir (vu le nombre de documentaires quotidiens produits en dix ans d'existence de l'émission, c'est la moindre des choses) une approche beaucoup plus ouverte, même si l'ironie subtile est toujours là en ouverture d'émission.  On pourra comparer ce numéro qui s'écoute avec grand plaisir à celui de 2005 rediffusé le 7 mai : Economies de marché : les glaneurs (R).

Les Pieds sur terre restent une émission phare de France Culture, très écoutée et très commentée.

On lira donc avec intérêt les commentaires stimulants laissés par des auditeurs à propos de ces « concierges de luxe », qui sont en fait des assistants personnels haut de gamme. Et l'on pourra méditer sur la parole de Millie disant que relever les défis originaux, excentriques de sa clientèle ne sont pas le moindre attrait de son activité .

Je ne suis pas sûr que Sonia Kronlund soit très fière de ce numéro intitulé Les visites de Xavier. Il y a d'abord le ton de la désannonce et puis l'écoute de ces trente minutes qui ne peuvent manquer de faire trouver l'ensemble risible.

Sans doute du fait de la "journaliste" envoyée sur le terrain, qui a autant de vocabulaire (et de répartie) qu'une élève moyenne (mais de quelle classe ?).

On écrit des choses désagréables (en fait on les a écrites puis supprimées), et soudain on voit le nom de la reporteure : on copie-colle, on voit son site perso puis un reportage à la webcam sur Youtube et l'on se dit qu'il faut (fallait) être moins sévère...

À tort, car il est question ici d'une émission de radio à juger pour elle-même (mais je n'ai pas conservé les noms d'oiseau, tant pis).

France Culture fonctionnant très bien, selon le nouveau directeur de Radio France, des commentateurs trouveront vraiment chou que soit fait le rapprochement entre la vente de châteaux par un promoteur immobilier et son passage  au service religieux de Fleury-Mérogis* le dimanche pour « apporter quelque chose de normal pendant une heure, une heure et demie » aux détenus.

* À noter que Sonia Kronlund dit que Xavier va à la prison de Fresnes (dans le Val-de-Marne) quand lui parle de sa visite à Fleury (dans l'Essonne).

Hier, les très riches, aujourd'hui les très pauvres et les prochains jours la même alternance (et la même préférence). En 2008 Sonia Kronlund  arpente Belleville en Mère Teresa. La messe le dimanche matin, c'est l'Union rationaliste à côté du ton évangélique de soeur Kronlund au petit marché de Belleville rediffusé en 2014 (il faut enfoncer le clou de la misère galopante...). Comme la société est méchante et comme toutes ces petites gens du monde entier sont aimables ! La naïveté des propos est confondante.

Pourquoi Les Pieds sur Terre n'arborent-ils pas un partenariat avec Pèlerin magazine et le Secours catholique ?

Dans cette émission, l'argent n'est pas honni, même si ceux qui jouent au poker peuvent empocher 200, 500 ou 1000 euros par jour sans passer précisément par la case fisc, puisque l'une des personnes interviewées préfère ne pas révéler ce qu'elle gagne, le statut du joueur étant actuellement en question. Comme ce ne sont pas de gros entrepreneurs ou des professions qui ont l'heur de déplaire aux Pieds sur Terre, mais des gens dit simples qui ont eu de petits métiers, l'argent gagné au poker ne sent pas mauvais.

Un reportage qui vaut l'écoute, intitulé :  Le dessous des cartes

En bonus, une galerie d'images de joueurs, un complément bienvenu et de qualité.