Pourquoi Radio Prague International est plus intéressante que RFI ? On le verra dans ce fil.
La station tchèque a offert un bel entretien avec Denisa Kerschová qui présente Allegretto sur France Musique : La radio, un vent de liberté (22/08/2020). Extraits :
(...) "La radio, une chose de l’ordre de l’intime"
Denisa Kerschová, bonjour, j’imagine que vous n’êtes pas totalement dépaysée d’être ici, à la Radio tchèque, puisque vous êtes une collègue de radio. Vous travaillez en effet depuis une dizaine d’années à France musique. Vous animez une émission intitulée Allegretto et vous avez officié avant cela sur Radio classique. Que représente ce média, la radio, dans votre vie ? Et quel est votre rapport au son ?
« La radio c’était important quand on était adolescents. Mon premier contact avec la radio c’était La voix de l’Amérique qu’on écoutait avec mon frère sous la couette. On avait entre 14 et 16 ans. »
C’était interdit…
« Oui bien sûr, c’était interdit. La radio, dès l’adolescence, était quelque chose d’intime, un symbole de liberté. C’était une voix qui me parlait au-delà des frontières. »
(...)
« La radio m’a rattrapée »
Pour revenir à votre travail d’animation en radio, comment êtes-vous tombée dans la marmite ?
« Il y avait des prémices puisque j’avais été employée d’Europe 2 à Prague. Donc mon amour de la radio et du son viennent de là. On peut sentir à quel point la radio se faufile partout. L’image c’est plus difficile, et puis l’image on peut la trafiquer, et il faut parler en face d’une caméra. Alors que la radio se faufile partout. Et à l’époque, quand Europe 2 a débarqué à Prague, c’était fantastique. Europe 2 était dans les taxis, dans les bars, les restaurants, elle était partout. Même si je ne touchais pas au micro, j’organisais des rencontres pour la radio, avec Michel Fleischmann qui était alors directeur (aujourd’hui, Michel Fleischmann est ambassadeur de la République tchèque en France, ndlr). Puis j’ai rencontré mon mari qui faisait des émissions de radio. Mais j’avais mis de côté la radio, voulant traduire des livres, des pièces de théâtre… »
Mais la radio vous a rattrapée finalement ?
« La radio m’a rattrapée. Un jour, on m’a demandé d’être interprète pour une radio parisienne. J’ai accompagné un pasteur tchèque venu raconter son parcours. Et au moment de l’interview, je me suis dit ‘C’est ça que je veux faire. Je ne veux plus traduire, je veux faire de la radio’. J’ai envoyé mon CV à FIP à l’époque mais la directrice m’a dit que le CV était terrible. C’étaient des essais de voix. Puis plus tard, j’ai commencé à travailler à Radio classique à Paris. »
(...)
"La voix ne ment pas"
Puisqu’on parlait de voix tout à l’heure, votre signature est aussi, et évidemment, votre voix. Vous avez une voix posée et enjouée. Et pour ma part, je trouve que votre pointe d’accent fait le charme de votre émission…
« Je pense que vous devez aimer la même chose. La voix ne ment pas, on ne peut pas la maquiller. Après on a tous ce que l’on appelle une voix de micro. Toutes les deux, quand on va sortir, on va avoir une voix légèrement différente. Après oui, j’ai une voix douce et posée, mais je suis assez émotive et je suis bourrée de doutes. Mais la radio m’a appris à me poser, à profiter du moment, à écouter la musique. Je me dis toujours que ma voix est importante, mais le plus important est la musique. J’essaie de me cacher derrière la musique. »
Vous être l’accompagnatrice discrète…
« Dans la vie, on se pose toujours des questions sur notre place, est-ce qu’on est légitime ? Je pense que personne n’est à l’abri d’un sentiment d’imposture. Mais pendant ces deux heures à l’antenne, je me sens vraiment à ma place. Je me sens heureuse. Je parle aux gens, et on écoute la musique ensemble. Et la musique que j’ai programmée, que j’ai choisie ! Incroyable ! »
La station tchèque a offert un bel entretien avec Denisa Kerschová qui présente Allegretto sur France Musique : La radio, un vent de liberté (22/08/2020). Extraits :
(...) "La radio, une chose de l’ordre de l’intime"
Denisa Kerschová, bonjour, j’imagine que vous n’êtes pas totalement dépaysée d’être ici, à la Radio tchèque, puisque vous êtes une collègue de radio. Vous travaillez en effet depuis une dizaine d’années à France musique. Vous animez une émission intitulée Allegretto et vous avez officié avant cela sur Radio classique. Que représente ce média, la radio, dans votre vie ? Et quel est votre rapport au son ?
« La radio c’était important quand on était adolescents. Mon premier contact avec la radio c’était La voix de l’Amérique qu’on écoutait avec mon frère sous la couette. On avait entre 14 et 16 ans. »
C’était interdit…
« Oui bien sûr, c’était interdit. La radio, dès l’adolescence, était quelque chose d’intime, un symbole de liberté. C’était une voix qui me parlait au-delà des frontières. »
(...)
« La radio m’a rattrapée »
Pour revenir à votre travail d’animation en radio, comment êtes-vous tombée dans la marmite ?
« Il y avait des prémices puisque j’avais été employée d’Europe 2 à Prague. Donc mon amour de la radio et du son viennent de là. On peut sentir à quel point la radio se faufile partout. L’image c’est plus difficile, et puis l’image on peut la trafiquer, et il faut parler en face d’une caméra. Alors que la radio se faufile partout. Et à l’époque, quand Europe 2 a débarqué à Prague, c’était fantastique. Europe 2 était dans les taxis, dans les bars, les restaurants, elle était partout. Même si je ne touchais pas au micro, j’organisais des rencontres pour la radio, avec Michel Fleischmann qui était alors directeur (aujourd’hui, Michel Fleischmann est ambassadeur de la République tchèque en France, ndlr). Puis j’ai rencontré mon mari qui faisait des émissions de radio. Mais j’avais mis de côté la radio, voulant traduire des livres, des pièces de théâtre… »
Mais la radio vous a rattrapée finalement ?
« La radio m’a rattrapée. Un jour, on m’a demandé d’être interprète pour une radio parisienne. J’ai accompagné un pasteur tchèque venu raconter son parcours. Et au moment de l’interview, je me suis dit ‘C’est ça que je veux faire. Je ne veux plus traduire, je veux faire de la radio’. J’ai envoyé mon CV à FIP à l’époque mais la directrice m’a dit que le CV était terrible. C’étaient des essais de voix. Puis plus tard, j’ai commencé à travailler à Radio classique à Paris. »
(...)
"La voix ne ment pas"
Puisqu’on parlait de voix tout à l’heure, votre signature est aussi, et évidemment, votre voix. Vous avez une voix posée et enjouée. Et pour ma part, je trouve que votre pointe d’accent fait le charme de votre émission…
« Je pense que vous devez aimer la même chose. La voix ne ment pas, on ne peut pas la maquiller. Après on a tous ce que l’on appelle une voix de micro. Toutes les deux, quand on va sortir, on va avoir une voix légèrement différente. Après oui, j’ai une voix douce et posée, mais je suis assez émotive et je suis bourrée de doutes. Mais la radio m’a appris à me poser, à profiter du moment, à écouter la musique. Je me dis toujours que ma voix est importante, mais le plus important est la musique. J’essaie de me cacher derrière la musique. »
Vous être l’accompagnatrice discrète…
« Dans la vie, on se pose toujours des questions sur notre place, est-ce qu’on est légitime ? Je pense que personne n’est à l’abri d’un sentiment d’imposture. Mais pendant ces deux heures à l’antenne, je me sens vraiment à ma place. Je me sens heureuse. Je parle aux gens, et on écoute la musique ensemble. Et la musique que j’ai programmée, que j’ai choisie ! Incroyable ! »