Me voici, fidèle au poste. Pour le moment il s'agit donc de travailler dans l'atelier. C'est très bien pour moi. Malgré les diplômes, je n'ai jamais pu être un véritable intellectuel. Je suis à mon aise dans un atelier de composition numérique comme je l'aurais été je crois dans un atelier d'imprimerie à l'ancienne, ou même dans un atelier de menuiserie.
L'usage de la lettrine pose sans doute des problèmes spécifiques aux forums, disons à ce forum (que je n'ose appeler notre forum). C'est que dans ces lieux il y a des pratiques de mise en page qui diffèrent beaucoup de celles des livres, et même des magazines et des journaux.
Alors je vais reprendre à mon compte vos observations afin de les organiser en y mêlant les miennes.
Déjà il faudrait pouvoir isoler tout ce qui est titre, voire sous-titre, salutation (un message qu'on poste sur un forum, c'est encore très proche d'une lettre), courte citation placée en exergue, et j'en oublie sans doute.
Mais comment faire sinon de façon supervisée comme on dit en reconnaissance d'images ? Et la meilleure des supervisations, quand le problème est complexe, c'est encore celle de l'humain.
Malgré tout on doit pouvoir trouver des principes qui s'appliquent dans la grande majorité des cas, en demandant au besoin aux rédacteurs de ne pas trop se laisser aller à des fantaisies de présentation (oui, je sais : je ne manque pas d'air !).
Je pense que tout paragraphe initial d'une ligne suivi de deux sauts de ligne peut être considéré comme un titre ou une salutation; de même tout paragraphe initial de deux ou trois lignes (?) qui est indenté, comme une citation.
Pour le reste, eh bien je dirais qu'il vaut mieux éviter les sous-titres, et peut-être même la combinaison d'un titre et d'une citation. Mais comme je ne sais pas ce que vous êtes prêt à faire, Masterkey, je ne suis sans doute pas un bon juge à ce point.
Ensuite, pour l'alinéa, il suffit d'ouvrir quelques livres un peu anciens de sa bibliothèque pour se rendre compte qu'il n'y en a jamais pour le premier paragraphe d'un texte, celui qui porte la lettrine. C'est donc au rédacteur, en l'occurrence moi si je continue de l'utiliser, de faire attention à respecter la règle, comme c'est le cas ici.
Pour le paragraphe initial de deux lignes, je ne suis pas sûr au fond que sauter une ligne supplémentaire apporte tellement.
Le problème principal, c'est que normalement une lettrine doit être incluse dans le texte, c'est-à-dire bordée à droite et en bas par un alignement de caractères, autrement dit que ceux-ci forment une bordure en équerre. Pour les lettrines envisagées ici, cela imposerait de toujours écrire un premier paragraphe d'au moins trois lignes. Bon, non seulement c'est une contrainte, mais une contrainte incomplète, ou flottante, dans la mesure où elle dépend de la taille des caractères choisis et de la largeur de la page de visualisation.
En ce qui concerne l'identité de fonte entre texte et lettrine, je me suis sans doute prononcé un peu vite. Dans les ouvrages on trouve parfois la même fonte, de façon classique pourrait-on dire, et parfois une fonte différente, quand elle est un peu décorée (dans les textes médiévaux avec des lettres ornées, la question ne se posait pas) ou apporte un peu de fantaisie (dans les ouvrages modernes, avec parfois des fontes de lettrines originales). Ce sont deux choix qui se justifient, parce prenant place dans des contextes différents.
Mais je suis d'accord avec vous au sujet de l'empattement des lettrines, et même je serais plus catégorique (si je pouvais me permettre de l'être). Une lettrine, c'est une décoration. Elle doit être ou bien d'un classicisme orné, un peu baroque, ou bien d'une fantaisie moderne affirmée. Certes on trouve aussi des fontes de lettrines austères. Mais elles ne pourraient être associées à un texte de fonte avec empattement. Si tout est austère, pourquoi pas... mais la lettrine doit être au moins aussi fantasque que le texte.
Quant à la couleur de la lettrine, vous avez choisi de rappeler celle utilisée pour d'autres éléments de présentation, ce qui correspond peut-être à une charte graphique explicite. Le noir m'aurait plu, mais c'est parce que je restais dans l'optique d'un livre. En fait à l'œil, en faisant défiler rapidement les interventions, votre choix me paraît s'imposer à tous points de vue.
Reste que si quelqu'un s'amuse à colorier son texte, attention les yeux !
Voilà. J'en ai sans doute oublié. Eh bien que d'autres le signalent ou contestent mes affirmations. Elles sont souvent peu scientifiques. Votre opinion vaudra la mienne.