C'est vrai, qu'il faut qu'on s'en remette, surtout quand on voit ce qu'est devenu Lebrun quelques années après avoir quitté la matinale. Et par qui il a été remplacé, et comment. 4 producteurs-animateurs plus tard, on a vu rappliquer Voinchet dont on n'avait pas gardé un très bon souvenir des temps de son "Tout arrive". Mais enfin ses interventions au début c'était quand même plus sympa que les beuglement lourdauds du précédent. Après un an hélas, j'en ai franchement assez de ses questions au ras de pâquerettes, toujours de l'anecdotique à la Pivot, et de sa complicité simulée. Je ne crois pas qu'il faille déranger systématiquement l'invité ni se montrer désagréable avec lui mais on n'est pas obligé non plus de jouer la mauvaise pièce du copinage bidon. Déjà chez Pivot, qui est modèle intellectuel de Voinchet, ce petit jeu même s'il était pas toujours vraiment outrancier, il sentait la grosse ficelle. Et chez Voinchet c'est toute la présentation qui est tissée de grosses ficelles : comme il ne sait pas conclure une émission il balance toujours à la fin une musique qui tombe comme un cheveu sur la soupe ; et puis comme il ne sait pas faire une transition, il interrompt le propos juste avant la coupure de 8h pour placer une question sans trop de rapport avec ce qui se dit, mais en signalant bien que c'est la-dessus qu'on reprendra à 8h20. Bref c'est toujours fait avec des gros sabots.
Mais visiblement l'invité de mardi dernier, Louis Chauvel, savait à quoi s'attendre : à plusieurs reprises il a laissé Marc Voinchet placer ses remarques anecdotiques puis sans jamais relever, Chauvel reprenait son propos exactement là où il avait été interrompu. Ecoutez l'émission de mardi, c'est saisissant : il suffit de ne pas trop y accorder d'importance, et elles tombent dans le vide les remarques de Voinchet et aussi ses tricks perso toujours les mêmes pour créer une ambiance détendue mais finalement plutôt gnan-gnan. Du coup si l'invité ne lui répond pas, l'émission conserve un bon niveau et une bonne continuité. D'ailleurs pour ceux qui veulent conserver Chauvel dans leurs archives perso et seulement lui, ça permet de faire des coupes propres. Je sais que pour un animateur c'est un constat désagréable, mais c'est ainsi.
Le sommet, ça a été lors de la chronique de Slama qui pour une fois était déplacée et sans rapport avec le sujet, car focalisée sur le remaniement ministériel, car on n'en avait pas encore assez eu probablement. Après la chronique, Voinchet bon soldat de la radio était soucieux de son enchainement et comme il ne pouvait pas placer LE cliché-made-in-Voinchet qu'il a mis au point de puis quelques semaines (dire à l'invité "pendant la chronique de X. je vous voyais opiner du chef") il a poussé Chauvel à réagir. L'autre répond "ah bon, parce qu'il faut réagir" et le producteur répond "ben oui vous savez la règle ici c'est le débat". Bravo pour la doctrine radio à la Taddéi : on invite des gens pour leur faire sortir un avis sur un sujet pour lequel ils ne sont pas qualifiés. Chauvel aurait pu rétorquer que pardon mais le débat c'était pour son sujet à lui. Il ne s'est pas donné cette peine : il est entré dans un long tunnel de 2 minutes au bout duquel on avait oublié la question idiote. Dans ce tunnel il a raconté qu'une dizaine d'années plus tôt à la même heure il avait été invité par devinez qui, oui par Jean Lebrun, justement. Il s'en souvient et moi aussi je m'en souviens, j'en ai même encore une partie en ruban : c'était un formidable numéro de Culture-Matin, un jour de départ du recensement, et ça se passait dans l'immeuble de Perec rue de Quatrefages ; tellement formidable qu'on en parle même parfois dans ce forum. Du coup mardi au bout de deux minutes sans que Voinchet puisse en placer une, Chauvel avait rebouclé sur son propos initial, sans relever l'incongruité de l'invite du pauvre Voinchet implicitement comparé et pas en sa faveur, à la compétence du glorieux prédécesseur.
D'ailleurs c'est peut-être pas la personne qui est en cause. Certes, en 10 ans aux matins, on a vu un peu de tout : surtout des immatures dont un à la vanité arrogante, comme un gamin attardé qui croyait qu'il suffit d'avoir les commandes en main pour conduire une matinale ; et aussi un Assouline dont la culture ni la profondeur ne sont pas douteuses mais qui avait assez vite perdu tout son jus : comme Voinchet il servait chaque matin ou presque les mêmes trucs, les mêmes scies, les mêmes blagues par vraiment de mauvais goût mais usées à force. Pas facile de faire les Matins sur FC, tout de même. J'en viens même à me demander si on n'idéalise pas Lebrun, rétrospectivement...
Dernière édition par Nessie le Sam 20 Nov 2010, 12:57, édité 4 fois