Et puis Larrouturou devient moins sympathique quand il sort son mouchoir, et là on voit comme un émule de Paul Jorion en moins prétentieux mais en tout aussi pénible. Après la chronique de Couturier qui l'a modérément asticoté, l'invité attrape le micro et ne le lache plus... pour ne rien dire sauf qu'il y a 10 ans déjà il a été contredit -il dit 'déchiqueté'- en public (bouh-ouh-ouh) et maintenant voila qu'il y a un chroniqueur pour lui ricaner au nez en direct (ouiiin). Il faudrait lui rappeler le sens du mot 'ricanement'. Certes la chronique était faire sur un ton essentiellement dubitatif, mais à peine persiflant, en tous cas non hostile. A l'occasion pour clouer le bec de Couturier, Larrouturou qui tient absolument à rapprocher notre époque et les années 30, lui balance : 'la dernière fois, 40 millions de morts, d'accord ?'. Un peu comme si le chroniqueur était responsable de cette catastrophe, ou plutôt de sa nouvelle édition car pour Larrouturou, nous courrons à une catastrophe semblable. Sauf que c'est nul, et qu'il n'y a aucun lien entre sa réponse et les critiques qu'il vient de recevoir. Mais tout ça est renforcé par les retours de "c'est scandaleux" ou "c'est monstrueux", qui ne disent rien. Dans la conversation, ce genre de procès opère comme une clé sur le ring. Il n'y a rien à répondre, c'est seulement fait pour sidérer. Artifice rhétorique.
Comme Rozès commet à son tour le sacrilège de le contredire, il ouvre sa réponse par un "Excusez moi mais ya un moment où il faut expliquer / voila comment on fait dans nos conférences / on dit le diagnostic pourquoi c'est grave et pourquoi ça peut péter". Eh oui, figurez-vous que ça peut péter (aglagla). Et à chaque fois la fin du récit est la même 'Tout le monde était d'accord avec moi/nous'. Ensuite il s'étonne que ses interventions ne soient jamais suivies d'effet, alors que selon lui on peut réformer la France en 3 décrets ça demanderait moins d'une semaine. Mais il faut comprendre qu'une fois la conférence terminée, une fois les victimes douchées de cette eau chaude mais séchées après la fermeture de ce robinet à baratin, elles peuvent enfin se remettre à réfléchir et voir les difficultés que posent les yaka-faut qu'on de Larrouturou.
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