Il est 8h42, Etienne-Emile Baulieu est au micro de la matinale.
Il est 8h42 et c'est par un long silence qu'Etienne-Emile Baulieu commence sa réponse à la 1000 et 1e question idiote de Marc Voinchet. Question que d'ailleurs Baulieu a dû lui faire répéter, tant elle était d'une incommensurable bétise : "Alors quoi, tout ça pour ça ?". Pardon, répond-il tout ça pour quoi ? Et Marc 'Nezdansleguidon' Voinchet de ressortir en chapelet la série de clichés qui font la pensée-France Culture : déploration du chômage, inégalités, crise bla bla bla bla.
Voinchet devrait faire un séminaire d'intelligence, tout simplement.
Avec des exercices de décentrement.
Pourquoi ?
Eh bien, au fond que signifie sa question : à l'invité il dit en substance : vous vous êtes battu toute votre vie, vous avez commencé en résistant, pendant l'occupation, vous êtes devenu un chercheur de rang mondial et bien que ça n'ait aucun rapport 70 ans plus tard voyez vous moi en tant que journaliste de merde qui vend chaque matin la merde de l'anxiogénie à un public de masochistes, mais c'est une merde que j'enveloppe avec des blagues lourdingues et du copinage outrancier, donc je continue ma question à la con voyez-vous moi je vous dis que tout savant d'importance mondiale que vous soyez, vous devriez être pessimiste. Hu hu l'ai-je bien envoyé ?
Déjà même pas 10 minutes plus tôt il a implicitement reproché à l'invité son optimisme. Lequel avec un ton légèrement sarcastique, a fait remarquer l'étrangeté qu'il y a à connoter négativement l'optimisme, voila ce que dit malicieusement le chercheur-philosophe. "L'optimisme ça fait un peu niais" lui répond le niais qui pilote la matinale et on devine que ça ne l'effleure même pas l'idée que ça pourrait exister un pessimisme niais, une vanité niaise, un bavardage niais futile vain et sot. Peut-être après le stage de décentrement un mini-stage d'auto-analyse pourra l'emmener sur ces chemins escarpés de la remise en question de soi ?
Et comme toujours, tout du long de l'entretien, Voinchet conserve son habitude de corner le nom de l'invité à chacune de ses prises de paroles. Lui dira-t-on, à cet imbécile carabiné, que c'est exactement l'équivalent par exemple, d'un chef d'orchestre qui beuglerait à chaque mouvement des 4 saisons "VIVALDIIII !!! " pour informer le public qui aurait oublié ce qu'il est venu écouter ? Ou bien imaginons au cinéma, à chaque fois que Gabin va balancer une réplique, en grosse et grasse surimpression sur l'écran, le nom clignotant "Jean Gabin" en interférence qui masque Gabin lui-même. Non, parce qu'à beugler le nom d'ailleurs en couvrant la parole de l'invité, c'est exactement ça que fait l'andouille de la matinale. Une interférence grosse et grasse, luisante de bétise et en même temps on y devine son auto-satisfaction et un bonheur d'appliquer une règle parmi les plus stupides de tout le style radiophonique de FC, oui une des plus stupides quand elle se trouve appliquée de façon systématique, sans discernement et avec autant de niaise énergie.
Ah la la ...
Avant son stage d'intelligence, si seulement Voinchet pouvait faire un stage de silence (rêve, rêve)