Passons sur la confusion entre effets et causes, ou pire entre un mal et son remède. Passons que le fait que l'existence du low-cost aurait plutôt tendance à réduire l'injustice, en permettant aux moins fortunés d'accéder malgré tout à un service. Finalement critiquer le low-cost au motif de l'injustice sociale, c'est comme vitupérer contre l'aspirine parce que l'aspirine prouve l'existence de la migraine. Mais Julie Gacon n'a pas le temps ou pas la volonté, ou pas l'énergie, ou pas la cervelle qui lui permettrait de réfléchir aussi loin. Et parce que certainement consciente de ses incapacités en abordant ce débat, elle avait pris soin d'appeler à la rescousse Stéphane Rozès et Sylvain Kahn (anti-libéral quasi proclamé), en les implorant dès la fin de leur chronique : à genoux, les mains jointes convulsivement, doigts entremélés dans le geste de la prière ; restez je vous en conjure, restez pour le débat (sous-entendu : je sais que je suis nulle j'ai besoin de vous) . Malgré cela on peut faire confiance aux invités pour redresser les âneries de sa présentation, dont on ne sait pas si elles sont fausses davantage que ridicules, ou si c'est l'inverse. De même, dans ce genre de présentation, on ne sait s'il faut voir les ravages de l'inculture économique à moins que ce ne soit de la bétise journalistique : poser des questions con pour faire émerger la vérité et l'information. Mais ces dernières n'apparaitraient-elles pas tout aussi bien voire mieux avec une présentation intelligente ?
Ultime interprétation : la sincérité totale alliée à l'imprégnation idéologique. C'est à dire vous comprenez, que sur cette station qui se fait le chantre de la diversité (pour compter le nombre d'occurrences du mot en une journée), on ne rêve finalement que de tarif unique, de classe unique, de niveau de vie unique, unique, unique, unique, vous avez lu pensée unique ? Je ne l'ai pas écrit mais c'est vraiment l'impression que donne le paradigme idéologique de cette chaine. Vivement la société idéale où tout le monde consommera les mêmes produits achetés au même prix, portera le même costume gris, sourira et fera la gueule (surtout) exactement aux mêmes moments. Et tout ça par amour de la diversité, évidemment. La société idéale qu'appelle de ses voeux le personnel de France Culture évoque furieusement certains mondes possibles, parfaitement farcesques, comme on en trouve dans les nouvelles loufoques de Robert Sheckley.
Dernière édition par Nessie le Lun 01 Avr 2013, 12:21, édité 2 fois