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Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014    Page 57 sur 86

Bas de page ↓   

Nessie 


561
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La société Tangreese que regrette Julie Gacon - Lun 01 Avr 2013, 07:58

Ayayaye la présentation de Julie Gacon ce matin en accueillant ses invités. Sujet : le low-cost. Mais est-il possible de dire autant de bétises en si peu de temps (à peine plus d'une minute). A entendre Julie Gacon, le low-cost va donner l'impression d'une injustice, et on devine que pour elle, c'est une impression légitime. Le low-cost manifeste ou relance la lutte des classes ; mais mais mais alors de quoi se plaint-elle ? La lutte des classes c'est bien, non ? Bon reprenons : voyez vous s'il y a des services pas chers et donc forcément moins bons, c'est forcément parce qu'il y a des pauvres qui ne peuvent pas s'offrir la qualité. Donc d'une certaine façon le low-cost est le résultat de l'injustice saucialll puisque son existence est la preuve de la fragmentation sociale, entendez : l'existence de classes défavorisées. En clair : le low-cost c'est de l'inégalité. Donc c'est mal.

Passons sur la confusion entre effets et causes, ou pire entre un mal et son remède. Passons que le fait que l'existence du low-cost aurait plutôt tendance à réduire l'injustice, en permettant aux moins fortunés d'accéder malgré tout à un service. Finalement critiquer le low-cost au motif de l'injustice sociale, c'est comme vitupérer contre l'aspirine parce que l'aspirine prouve l'existence de la migraine. Mais Julie Gacon n'a pas le temps ou pas la volonté, ou pas l'énergie, ou pas la cervelle qui lui permettrait de réfléchir aussi loin. Et parce que certainement consciente de ses incapacités en abordant ce débat, elle avait pris soin d'appeler à la rescousse Stéphane Rozès et Sylvain Kahn (anti-libéral quasi proclamé), en les implorant dès la fin de leur chronique : à genoux, les mains jointes convulsivement, doigts entremélés dans le geste de la prière ; restez je vous en conjure, restez pour le débat (sous-entendu : je sais que je suis nulle j'ai besoin de vous) . Malgré cela on peut faire confiance aux invités pour redresser les âneries de sa présentation, dont on ne sait pas si elles sont fausses davantage que ridicules, ou si c'est l'inverse. De même, dans ce genre de présentation, on ne sait s'il faut voir les ravages de l'inculture économique à moins que ce ne soit de la bétise journalistique : poser des questions con pour faire émerger la vérité et l'information. Mais ces dernières n'apparaitraient-elles pas tout aussi bien voire mieux avec une présentation intelligente ?

Ultime interprétation : la sincérité totale alliée à l'imprégnation idéologique. C'est à dire vous comprenez, que sur cette station qui se fait le chantre de la diversité (pour compter le nombre d'occurrences du mot en une journée), on ne rêve finalement que de tarif unique, de classe unique, de niveau de vie unique, unique, unique, unique, vous avez lu pensée unique ? Je ne l'ai pas écrit mais c'est vraiment l'impression que donne le paradigme idéologique de cette chaine. Vivement la société idéale où tout le monde consommera les mêmes produits achetés au même prix, portera le même costume gris, sourira et fera la gueule (surtout) exactement aux mêmes moments. Et tout ça par amour de la diversité, évidemment. La société idéale qu'appelle de ses voeux le personnel de France Culture évoque furieusement certains mondes possibles, parfaitement farcesques, comme on en trouve dans les nouvelles loufoques de Robert Sheckley.



Dernière édition par Nessie le Lun 01 Avr 2013, 12:21, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

562
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Julie Gacon n'est pas seule... - Lun 01 Avr 2013, 08:39

Nessie a écrit:[...] Julie Gacon n'a pas le temps ou pas la volonté, ou pas l'énergie, ou pas la cervelle qui lui permettrait de réfléchir aussi loin. [...].
Eh bien le débat se poursuit et Julie Gacon n'en démord pas : l'existence du low cost est la preuve de l'injustice sociale, et en tant que preuve cette existence est un scandale. Elle est plus ou moins soutenue par Sylvain Kahn qui y voit un risque de baisse de la cohésion sociale. Sylvain Kahn prouve ici qu'un géographe ne fait pas un sociologue : si pour lui la cohésion sociale ça passe par un régime unique pour tout le monde, notre planétaire du mercredi a vraiment besoin de retourner à l'école....

Alain Machefert 


563
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Lun 01 Avr 2013, 17:49

Si les questions de Julie Gacon étaient effectivement plutôt formattées, les deux invités ont présenté ce sujet du "low-cost" de manière intelligente.
Et puis pourquoi ne pas traduire "le low-cost" par "le pas cher"? Je suis bien placé pour savoir que les mots anglais sont souvent difficiles à traduire mais il me semble entendre un peu de snobisme aussi dans ces non-traductions.
Le "Think tank" si cher à Bruce Couturier ("Fink tank pour Brice !!) est un peu plus difficile, il est vrai. Le gros avantage de la langue anglaise dans cet univers de communications ultra-rapides est d'être trés synthétique.
Si "laboratoire d'idées" est un peu long, je préconise le "labo d'idées."

Fontaine 

Fontaine

564
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Oh! low-cost dans la culture ? ...ou quand FC devient thin think tank - Mar 02 Avr 2013, 16:32

vers la 25 mn de l'invité des Matins 2ème partie -1er avril 2013
-Julie Gacon : Le low-cost dans la culture ...
-Stéphane Rozès : Mais c'est tout à fait envisageable . Prenez la station France Culture, elle doit pouvoir se dire qu'elle aurait la même audiance que RTL et que donc du coup...
-JG : mais on en est pas si loin
-SR: ...il faut peut-être instituer dès maintenant mais sans doute progressivement, le France Culture low-cost mais progressif...
-un intervenant : certains auditeurs critiques disent qu'elle est déjà là, mais enfin...
-SR : ...spécialement conduite de sorte que, n'est-ce-pas, drainent vers France Culture entre 5h00 et 6h00 du matin , n'est-ce-pas, une nouvelle population qui peu à peu irrigue le France Culture de qualité dans lequel évidemment nous officions.
Julien Damon : Je pense que concrètement il faut que vous créiez une émission qui ne sera pas les grosses têtes mais les moyennes têtes ,voilà, ce serait une autre ratification, cela marcherait bien...
ou les têtes low-cost
-SR : les petites têtes malines, malines
-JG : Non, il y a beaucoup de têtes premium à France Culture ! Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Page 57 Modo-2842

low-cost or low level ?
C'était un premier avril 2013 sur France Culture
Le low-cost vous fasse prendre du poids

Un bon point pour Julie : son art de présenter les choix musicaux dans le détail.

Nessie 

Nessie

565
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Les français balancent les français - Jeu 04 Avr 2013, 08:05

Fontaine a écrit:
-SR: ...il faut peut-être instituer dès maintenant mais sans doute progressivement, le France Culture low-cost mais progressif...
-un intervenant : certains auditeurs critiques disent qu'elle est déjà là, mais enfin...

C'était la voix de Brice Couturier, qui connait l'existence des auditeurs critiques.
Merci à lui.

Nessie 

Nessie

566
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Edouard Plenel professeur d'histoire, de morale, et de mensonge - Jeu 04 Avr 2013, 08:18

Amusant dans la matinale de ce jour, l'ouverture de la partie 'Invités' : Michel Winock recadre sans indulgence le numéro de morale d'Edwy Plenel, venu hier verser des larmes de crocodile sur un passé de la République si brillant, si moral : Plenel regrette la première période de la IIIeme République. Sûr que de chanter "c'était mieux avant" et de jouer les Robespierre sur un ton modeste, ça permet de jeter dans l'ombre tout ce qui n'est pas très net dans l'affaire Cahuzac, et qu'on va apprendre petit à petit, par exemple que la balance est venue du FN, allié objectif de Merdiapart (le journal le plus lu dans les chiottes), et aussi que ce coup de dénonciation a suivi des années de dissimulation de preuve, alors combien de dossiers pourris dorment encore dans les tiroirs ? Combien de chantages larvés ou opérants ? Eh bien justement Michel Winock, sans accuser personne au présent car il n'est pas là pour dire la morale mais l'Histoire, se dit stupéfait d'avoir entendu la réécriture de l'histoire par Edwy Plenel, et là on en entend de bien bonnes : république de scandales et presse de chantage. Ah la la les rêves de Plenel qui souffle sur toutes les braises de la guerre de tous contre tous, qui sort le mouchoir pour regretter l'âge d'or, regrettant de ne pouvoir relancer les années de plomb. Sauf que son âge d'or est aussi imaginaire que sa morale qui, elle, sonne aussi juste qu'une pièce en bronze. Pitié.

masterkey 

masterkey
Admin

567
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Ven 05 Avr 2013, 18:35

C'est quand même notable : le sujet des matins jeudi n'était pas l'affaire Cahuzac!

On était même franchement hors actualité, avec un thème, l'histoire et sa place dans la société, et un traitement loin du low-coast culturel qui font règle à l'office matinal. Événement devenu fort rare depuis les années Voinchet, qui se produit par convention 18 semaines après la dernière éclipse lunaire d'une année bissextile. L'Ali Baddou non plus que Demorand ne se permettaient un tel régime, se compromettant çà et là, presque annuellement avec un artiste, un ethnologue, un biologiste ou un mathématicien. A tel point qu'en écoutant l'émission d'Hervé Gardette qui recevait l'historien David Engels dans une émission de bonne tenue, je songeais à ouvrir ici une cotisation pour allonger un peu les prochaines vacances de l'animateur matinal en chef.

Enfin, ne regrettons pas des temps eux-mêmes peu glorieux, surtout que jeudi donc, cette discussion entre Fabrice D'Almeida et Michel Winock sur les modes de vulgarisation de l'histoire, les questions d' Agnès Bénassy-Quéré sur l'Europe et de Brice Couturier sur l'historicisme, ouvrait plusieurs pistes de réflexion fort divertissante de l'actualité actualitaire. Sur l'utilité du regard histoirien pour comprendre l'Europe en marche, Agnès Bénassy-Quéré aurait pu écouter le numéro des matins avec David Engels, qui donnait une grille de lecture possible (eh! oui, moi aussi je me fais avoir par ce genre vocabulaire fourre-tout) qu'offre l'histoire sur la construction européenne.

Brice Couturier ouvre la question de l'historicisme et ses critiques par Popper, étonnant d'ailleurs qu'il semble la pourfendre, c'est là une critique animée d'esprit libéral, mais Brice Couturier n'est probablement pas un monolithe quant à sa pensée politique. Et l'on a sans doute beaucoup caricaturé Hegel, Popper le premier, en assimilant son historicisme à une croyance au déterminisme historique. Que l'histoire puisse avoir des soubassements régis, ou à tout le moins influencés par des lois, c'est une position discutable mais elle n'implique pas que l'existence de ces lois permettrait une quelconque calculabilité, ni qu'on puisse isoler des données objectives et des conditions initiales précises pour alimenter ces lois. La thèse inverse de celle de la raison dans l'histoire n'est pas non plus facile à défendre, puisqu'elle tient donc que l'histoire est donc un divers pur, un bruit incompressible, qui ne contient pas de régularité non fortuite. Le développement des modèles économiques et sociologiques vont par exemple à l'encontre de telles idées, puisqu'ils décèlent ou tente d'isoler des régularités dans leur objet, et donc des morceaux de "raison" dans l'histoire des hommes.

Enfin, une autre discussion qui ne manque pas d'intérêt : celle de l'enseignement de l'histoire. L'un des invités (D'Almeida ? – comme préférera l'appeler Winock après quelques ratés sur le prénom) évoque un tournant pris par l'apprentissage de l'histoire à l'école : celui de l'abandon de la référence chronologique, et de la déprise de l'événement, pour une approche plus globale et articulée. Il indique que cela est plus conforme à l'idée de l'histoire que se font les historiens et que ce tournant a, dans l'ensemble leur assentiment; mais il craint pourtant que cet enseignement ne passe moins bien, ne soit plus reconnu par les parents, et qu'enfin il échoue par excès de bonne intention. Comment ne pas voir des similitudes avec l'aventure des "maths modernes" ? André Lichnérowitz rêvait dans les années 50 qu'on enseigne aux jeunes enfants la théorie des groupes, l'entrée la plus générale et la plus naturelle pour le reste du savoir mathématique… pour qui les a étudié au point d'en développer un véritable sens.

Bref, que l'équipe des matins produise encore quelques numéros du genre, avant de sombrer définitivement dans le maelström des matinales hertziennes environnantes, celui des RTL, des Europe 1 et autres RMC Info qu'aime à enfoncer France Culture, au podcast pour l'instant, dans la médiocrité un jour peut-être, si elle ne redresse pas la barre in extremis.

http://www.regardfc.com

Nessie 

Nessie

568
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Le philosophe Pierre Zaoui, invité de la matinale - Mar 16 Avr 2013, 12:46

Est-ce que quelqu'un connait le nom du type qui enfonce une aiguille à tricoter dans le gras des fesses de Pierre Zaoui à intervalles réguliers, ou bien peut-être lui serre régulièrement d'un quart de tour le brodequin de torture sur son pied gauche toutes les 10 secondes quand il a la parole ?

Parce que depuis des années, que ce soit aux Nouvôs Cheumins de la Conne Essence ou dans Questions d'éthique enfin chaque fois qu'il est invité pour dégoiser en philosophe de notre temps, toutes ses interventions sont parasitées par de subits et récurrents "aaaaaah !" ou "eeeueeeuh !" nettement plus longs que ceux de l'hésitation usuelle, et qui évoquent les affres du corps souffrant plutôt que les effort du cerveau pensant.

On s'en rendra compte aujourd'hui dans la matinale, où pour la Nième fois, l'auditeur s'interroge. Pour l'aider et aussi pour aider ceux qui ne s'interrogent pas, j'isole parmi d'autres quelques exemples tout à fait caractéristiques (sur FC on dirait 'emblématiques') de ce style oral qui me reste une énigme. A défaut d'un asthme infantile mal soigné, je suppose que la cause est à chercher autant dans le relâchement que dans une pose qu'on hésite à expliquer par
a) l'imitation d'un professeur aimé et charismatique genre vieux dingo de l'ENS
b) une pose de celui qui est devenu à son tour un professeur charismatique à qui aucun étudiant n'ose dire "vous êtes ridicule"
c) une tête complètement enflée
(hypothèses d'ailleurs compatibles entre elles)

On trouvera dans les posts suivants une transcription partielle d'une de ces fumantes apparitions dans cette matinale, ainsi que quelques extraits à écouter. Partielle la transcription et aussi un peu infidèle car j'ai renoncé à reproduire la totalité des scories qui encombrent le propos. La spontanéité qui préside à cette production verbale induit notamment des hésitations et des répétitions qui entravent inégalement la compréhension : par moments elles n'entachent pas véritablement la prise de parole, mais quand elles se multiplient et viennent s'ajouter à un propos déjà confus alors ce que l'invité nous donne à entendre n'est plus que bouillie verbale. Pour cette raison dans certains cas j'en ai tout de même tenu compte, mais on aurait pu faire d'autres choix, délaisser celles-ci et en retenir d'autres.

De même j'ai tenté de rendre par l'écrit certains des autres aspects de ce type verbal : les majuscules en cours de phrase signalent les hausses subites du volume. Et j'ai mis entre parenthèses et en italiques quelques didascalies, jeux de scènes, interventions de tiers, et mes remarques cliniques. Finalement j'ai repris ici un exercice que j'ai longtemps pratiqué il y a 7 ou 8 ans, à l'époque où les intros de Sylvain Bourmeau étaient encore de catastrophiques étalages de parole brownienne, avant que par un miracle de conscience il ne lui vienne l'idée de se réécouter et de là le désir de s'améliorer. Comme quoi tout n'est jamais complètement perdu.

A part ça c'est aujourd'hui seulement que je me surprend à découvrir en Zaoui un marxiste déclaré autant qu'énergique. La chose, qui apparait très nettement dans le dialogue à partir de 8h30, m'avait jusque là échappé probablement du fait de ce parasitage très original, qui avait toujours réussi à me dissuader d'écouter son baratin avec l'attention nécessaire au diagnostic. Ce matin j'entends un marxisme d'activiste qui, s'alliant parfois avec une voix et une diction qui imitent de façon subite celles d'Henri Guaino (le retour du refoulé, certainement) produisent à l'occasion notamment vers 8h29-8h30 un cocktail inédit et divertissant.

./...



Dernière édition par Nessie le Lun 06 Mai 2013, 09:42, édité 3 fois

Nessie 

Nessie

569
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Matinale du 16 avril - De 8h27 à 8h32 - Mar 16 Avr 2013, 13:01

./...

<< 'AE je crois qu'l'affaire est quand même très compliquée parce que là Brice Couturier a rappelé aaaaaa les trois aaaaaa déterminants euh généraux euh des rapports euh desfrançaisàlargent (dans un souffle). Je m'étonne eueeeu de deux choses la-dessus c'est, d'abord d'l'absence deeueeu la moralaristocratique qu'a quand même pas disparu complètement en France (respire) y'a quand même toute une tradition, 'Aaaaaaa de la grande morale du grand siècle 'aaaaaaa et d'un mépris généralisé pour les métiers d'argent 'aaaaa et pour le commerce 'aaaaaa qui jusqu'à la révolution au 18e siècle ou euh chez Montesquieu chez les anglais chez Stuart chez beaucoup d'autres 'aaaaaa la question de l'intérêt, même la question de la Rapacité des, des riches comme disait Smiss (c'est Adam Smith certainement à moins que ce ne soit le Adam Smiff d'Hervé Gardette) euh peut devenir une arme ou un vice avec lesquels on va faire des on va produire des des vertus publiques pour pour reprendre une une formule célèbre. 'Euh. Donc, y'a cette r' . Il me semble pas que cette révolution intellectuelle ait totalement modifié ça y a encore une certaine forme de mépris (déglutition) et un certaine forme d'aristocratisme face auquel là aussi on est dans un rapport quand même très compliqué. 'Aeeueeu parce qu'en un sens alors là moi du point de vue de la philosophie, C'est la position depuis Platon et Aristote eeueeuh qu'a toujours été tenue euh en défiance eeueeuh sur les marchés d'argent ne serait-ce que parce que (respire bruyamment) l'argent alors je vous disais que c'était un outil (respire), je suis pas entièrement sûr que ce soit seulement un outil c'est aussi un un un terreau une relation eeueeeuh une euh une abstraction 'heeuein généralisée eeueeeuh c'est un équivalent général mais c'est un équivalent général dont qui finalement prend la place de ce dont il sert d'équivalent et qui fait disparaitre le la la matérialité même des biens donc c'est c'est quelque chose c'est aussi une matrice symbolique c'est aussi un terreau plastique qui permet de tout exprimer (ici après plusieurs essais foirés enfin une intervention réussie de Voinchet qui a lu Korzybski ou plutôt Houellebecq et réussi à placer : 'c'est ce qu'on appelle euh un signifiant majeur...' Zaoui reprend avec enthousiasme) c'est un signifiant majeur 'eeeueeeuh et en même temps c'est pas qu'un signifiant parce que c'est ce qui exprime 'aaaaaaa très très concrètement et ce qui vient décider de euh vos conditions de vie dans des sociétés d'argent les plus aaaaaaa les plus matérielles et les plus concrètes. C'est cette immense ambiguité là 'aaaaaaaa autour duquel euh on travaille sur la question de l'argent, que de ce point de vue là (respire), quand vous parliez c'était le le juste la seconde remarque 'euh sur cette culture marxiste où on dit "le surmoi marxiste des 'aaaaaa de la gauche" pour moi il n'y a AUCUN surmoi marxiste à gauche là c'est vraiment et cette affaire de transparence du patrimoine c'est le symbole que vraiment ils n'ont plus auCUNE culture marxiste parce que si Marx est intervenu sur un point important c'est justement : CESSONS de parler en termes de riches et de pauvres. Parler en termes de capital c'est : on se moque des patrimoines privés. Ce qui est important c'est : quelle est la place à l'intérieur du champ économique dans le rapport de production, si vous possédez une part de capital qui va produire de l'exploitation si c'est un château euh qui produira aucune exploitation ça n'intervient plus c'est plus déterminant dans le rapport politique. 'AEE. Donc de ce point de vue là revenir à ces formes-(bref silence très original)-là eeueeuh qui sont les formes de de la pensée un peu affaissée d'aujourd'hui 'aaaeeua ou euh très patrimonialisée eeeeh 'euh c'est renoncer à penser la chose politique et la chose économique. >>

Remarque : c'est au moment de placer le couplet marxiste que le tic de l'hésitation se trouve suspendu. Mais ça ne dure pas. Juste après cette diatribe lâchée dans un élan quasi-orgasmique (ce qui, conjugué à l'hypothèse d'un Torquemada personnel l'ayant accompagné au studio, accrédite l'hypothèse d'un certain masochisme) Zaoui exprime sa satisfaction par une série de petits rires euphoriques pendant que Voinchet place avec difficulté un commentaire, sur lequel il va tout-de-même reprendre de volée, avec un ton d'évidence outrée :

<< Ah c'est une question purement politique parce que moralement TOUTES les morales se eeueeuh mordent la queue si je puis m'exprimer ainsi. 'Aeeeuh toutes les morales sur l'argent vous pouvez commencer par 'aeeuh conspuer l'argent alors il y a des grands contempteurs de l'argent euh dans le champ de la philosophie dans dans dans dans le champ des religions hein et vous allez avoir des textes qui critiquent euh radicalement l'argent on peut pas servir euh eeeueeuh deux maîtres à la fois Dieu et Mamon. Et puis simultanément vous allez avoir la parabole des talents, et on va récompenser le serviteur 'eeueeuh qui a su faire fructifier euh le bien que lui a confié son maitre. EU' vous allez avoir une critique radicale de l'argent chez, chez Rousseau euh c'est la Grèce des sociétés, 'hein c'est la Grèce de l'économie c'est pas du tout le sang. Et puis en même temps euh Rousseau dans un projet de constitution pour la Corse 'eeeueeeuh ou d'autres, est bien obligé de reconnaitre que, on est bien obligé de faire un peu appel à l'argent mais alors que ce soit dans des euh matériaux euh peu nobles, que ce soit pas de l'or, que ce soit du fer, c'est pareil chez Platon, 'EU donc, toutes les morales qui le condamnent finissent par le réhabiliter [...] >>
(je coupe avant la fin, l'étalage étant franchement fatigant).

NB : je n'ai pas tenu compte de certaines intonations qui font croire à une fin de phrase juste avant certains aaaaaa et qui auraient du amener un point dans la transcription ; point finalement superflu car l'intonation descendante suivie d'un silence ne signifiait aucunement 'fin de phrase' mais 'j'ai besoin de me prendre un coup d'aiguille à tricoter dans le fion')

Remarquez, sauf s'il est imaginaire le petit torquemada de poche qui accompagne toujours Pierre Zaoui, ça fait un emploi, à France Culture ils doivent être contents.
Par contre, à écouter qu'est-ce que ça fait con, mon dieu qu'est-ce que ça fait con...



Dernière édition par Nessie le Mer 17 Avr 2013, 11:40, édité 3 fois

Nessie 

Nessie

570
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Mar 16 Avr 2013, 13:50

./...

Well, c'est pas terrible quand même comme clarté dans la prise de parole et peut-être dans la pensée (?), pour un intellectuel, pour un philosophe, pour un enseignant.

Pour qui voudrait contrôler la justesse de la transcription, ou écouter l'extrait avec une oreille neuve :
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2013/04/s16/NET_FC_ec46eea6-3b3a-4373-a65a-9181a7450699.mp3" debut="02:56" fin="07:44"]

Et pour lui rendre justice, écouter avec une oreille de plus en plus affûtée son intervention suivante à 8h41 :
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2013/04/s16/NET_FC_ec46eea6-3b3a-4373-a65a-9181a7450699.mp3" debut="16:40" fin="18:00"]


Voila. Il y en avait autant et même plus dans la première partie entre 7h45 et 7h57. Et il y en aura encore une autre de 8h49 à 8h51.
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2013/04/s16/NET_FC_ec46eea6-3b3a-4373-a65a-9181a7450699.mp3" debut="24:04" fin="26:08"]

A part ça, je trouve indigne d'un philosophe ce qu'on entend à 8h33 soit juste à la fin du premier extrait que j'ai mis en écoute dans ce post. Indigne même d'un cerveau pensant. A quoi ça rime de dire que l'on n'a pas le même rapport à l'argent selon le moment, selon notre situation, selon que c'est notre argent ou celui d'autrui ? Réponse : ça veut simplement dire que le philosophe ne fait pas l'effort de réunir ses observations, ses réflexions, en une synthèse. Qu'il ne se casse même pas à conceptualiser alors que ça devrait être chez lui un réflexe, soit il n'essaie pas soit il n'y parvient pas. Vraisemblablement il s'en fout. Quel crédit accorder à un tel fumiste ? Je ne sais pas. Je remarque que le seul moment où il n'a pas pédalé dans la semoule de ses hésitations et coups de glotte, c'est quand il a été amené (par lui-même) à sortir un couplet doctrinal. Du coup je ne sais plus si Pierre Zaoui est un philosophe ou bien un robot. Après tout, peut-être que ces hésitations énergiques ne résultent pas d'un petit tortionnaire invisible ni de vasouillage cognitivo-verbal, mais simplement d'un manque d'huile dans ses rouages ?

Pour écouter l'ensemble :
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2013/04/s16/NET_FC_ec46eea6-3b3a-4373-a65a-9181a7450699.mp3" debut="00:00" fin="30:53"]



Dernière édition par Nessie le Dim 13 Avr 2014, 11:24, édité 3 fois

masterkey 

masterkey
Admin

571
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Mar 16 Avr 2013, 15:41

Ah ah ! c'est parfaitement rendu, cet effet de voix assez choquant à l'écoute, en tout cas avant d'en attraper l'habitude. J'ai été dans la quasi impossibilité de fixer les phrases de Pierre Zaoui pendant toute la première partie de la matinée à cause de ces tics. Je ne sais pas s'il s'agit de décharges d'expirations "parlées", ou d'un blocage incontrôlé du larynx, mais les cinq ou six premiers coups de 'AE (suivant l'heureuse graphie trouvée plus haut), j'ai cru qu'il s'agissait d'un début de mot, qui, le temps que je comprenne ma méprise, me faisait rater la fin de la phrase. Toute la suite de son intervention en première partie fut de mon côté un combat pour cesser d'imaginer la tête de Voinchet en face (qui a visiblement fait montre de professionnalisme sur le sujet).

Ce tic m'a paru moins présent en deuxième partie, régulé et parfois remplacé par des pauses respiratoires sourdes cette fois, ou peut-être que mon oreille s'y est habituée.

Sur le fond, malheureusement j'ai eu les méninges peu concentrés, mais il m'a semblé entendre quelques recadrages de clichés matinaux tels que celui rapporté par Nessie sur ce qui n'est pas un subconscient marxiste.

Pour le reste, une salade assez digeste épicée de considérations d'origines diverses liées à l'argent, de la métaphore fécale (c'est bien sûr Voinchet qui l'amène sur un plateau, l'oeil lubrique et le sourire en coin) à ce qu'en disent philosophes et religions. Trop digeste, parce que tout n'était finalement qu'effleurement et allusion, pas le temps de faire plus que soulever le couvercle du plat pour s'en mettre l'odeur dans les narines.

Donc peu de solide avec quoi repartir de cette émission, et on n'a pas assez entendu à mon goût le deuxième invité Nicolas Delalande. Mais enfin l'écoute était plus agréable que 98% des autres numéros (hors les vacances scolaires de Marc Voinchet) de la pompe à auditeurs que constituent ces matins (quelques mots à en dire dans le sujet audimat).

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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 -

Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014     Page 57 sur 86

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