Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Hum hum, il me semble que tout simplement Attali vole au secours du gouvernement (il est dans son rôle) : "Au lieu de vous focaliser sur Florange, regardez donc ce qui marche (notre belle entreprise de robotique chirurgicale), et puis occupez-vous donc de tous ceux qui ont vraiment des problèmes (sous-entendu : comme le fait notre vaillant Montebourg)".

Bonjour, j'ai beaucoup apprécié ce matin l'intervention de Danielle Sallenave au sujet de la pression insidieuse exercée par Marc Voinchet, et son parti-pris de valorisation de la modernité et du jeunisme, fussent-ils outranciers ou de la dernière sottise. IL y a longtemps, (vu que je l'écoute tous les jours, que j'avais noté cette propension ( bien des personnes fidèles à l'émission l'avaient perçue tout autant que moi) que je perçois, comme tout un chacun , les intonations discrètement condescendantes, dudit Marc Voinchet, à l'égard de quiconque ne souscrit pas aux stéréotypes de la modernité. IL y a longtemps que nous avons perçu que quiconque ne s'alignait pas sur cette doxa à la soviétique ne faisait pas de vieux os dans les matins. Mais , Oh audace, Danielle Sallenave a osé, provoquant aussitôt les fureurs du maître de cérémonie. Nombreux fûmes nous en ce matin à commenter ce courageux éclat. ...D'aucuns n'ont pas hésité à penser que le fauteuil de Danielle Sallenave s'agrémentait d'un air de Beaumarchais, ou de Voltaire.... D'autres ont prédit que compte tenu de l'outrage, elle ne tarderait pas à être bannie dans un nouveau Ferney, ce qui nous consternerait mais, pas plus qu'à Moscou, à Damas ou à Minsk, nous ne pouvons, de nos places d'auditeurs que nous incliner devant les gôuts de la cour.

Quelle bonne surprise et quel repos pour l'auditeur, ces matinales d'Hervé Gardette qui remplace Marc Voinchet. Il le fait sans l'humour lourdaud de ce dernier, mais sans non plus l'ironie persiflante qui, il y a 7 ou 8 ans, nous rendait Gardette si pénible à l'époque où il présentait le journal dans cette même matinale. Entre temps, il s'est signalé comme un fort habile naufrageur comme maître d'oeuvre de lors de la catastrophe ergonomique et archivistique du site de FC, dont quelques miettes purent être sauvées grâce à une levée en masse des auditeurs mécontents qui provoquèrent un raz-de-marée quai Kennedy en s'exprimant directement sur le site, et firent sauter le standard mais sans faire vaciller Hervé. Fort de ces brillants états de service, il repris son bâton de voyageur dans la grille quotidienne : certes il n'a guère brillé dans la table ronde critique de midi, pourtant le voisinage de Caroline Broué permet de passer pour un intellectuel incisif, même à des microteurs de niveau très moyen. Continuant son bonhomme de chemin, c'est après sa première année passée au Grain à moudre, qu'on a eu la surprise de trouver un Gardette rénové, allégé de sa manie du persiflage facile, et aux prises de position moins prévisibles que jadis. Car il semble prendre enfin quelque recul d'avec le paradigme idéologique de la chaîne entendez que la contradiction qu'il oppose aux invités semble guidée par le désir de traiter le sujet plutôt que par le souci de propagande qui domine l'Agence idéologique répondant au nom de France Culture. La touche ultime : on entend maintenant chez Gardette certaines des manies de Jean Lebrun, et par chance pour nous, ce ne sont pas les plus horripilantes. Par exemple un interventionnisme raisonné où certains verront du dirigisme, mais un débat ça se pilote, non ? Et puis quelques tics d'élocution comme ce /heu'/ inséré 3 ou 4 fois dans chaque phrase (trait typique de Lebrun), non pour cause d'hésitation car c'est /heu'/ bref et sec qui ne brise pas mais la tonifie presque, au prix d'un petit air affecté. Il faut avoir observé longuement Jean Lebrun dans ses numéros de ventilateur en public pour deviner l'anxieux (modéré) sous le hâbleur-bateleur (excessif), et par là comprendre la fonction équilibrante de ces tics, sauf qu'en studio un vieux routier comme Gardette n'a peut-être pas tellement besoin de cette affectation.

Anyway, le Gardette nouveau pourrait un jour faire un fort bon successeur de Voinchet dans la matinale, après en avoir été le substitute. Dans le rôle déjà il montre davantage d'énergie que Vincent Lemerre, meilleure maturité que Florian Delorme, métier journalistique plus poussé que Caro Broué, meilleur intérêt pour les questions d'actu que Thomas Baumgartner et enfin une plus faible dévotion à soi-même que Raphy Enthoven (mais là tout le monde est comme Gardette car Raphy est indépassable en narcissisme).

Il faut espérer qu'il échappera au triste destin radiophonique de Jean Lebrun, lequel -ironie- est un des deux modèles de Marc Voinchet qui, hélas, s'obstine à n'en imiter que les défauts. N'oublions pas que c'est en imitation du Lebrun des dernières années que Voinchet a pris le pli de faire de son débat en direct un (g)hâchis de conversation, par l'usage permanent de l'incise qui fusille l'invité en plein vol ou de la question qui l'interrompt avant la fin de la phrase, du trait lourdingue quasi 1 000 fois répété en tout juste 1 000 numéros, de la bonne blague qui casse le ton sérieux en même temps que le fil de la discussion, enfin de la pause musicale parachutesque qui nous remet pour la 987456321 fois Frank Sinatra, idole des djeunz marginaux de la classe d'âge du Voinche dans les années Mitterrand.

Joyeux Noël.......Marc Voinchet !!
"Il n'y a pas d'heure pour les braves" me disait ma mère quand j'étais petit. Nessie, fidèle au poste (de radio), nous le prouve.

Pauvre Régis Debray, à chaque fois qu'il vient pour un nouveau livre on lui pose exactement les mêmes questions : et la guerilla? Et Mitterrand? Et le gaullisme? Voinchet a vaguement parlé du livre dans le premier quart d'heure, mais à partir de la chronique de Couturier il a lancé le mode pilotage automatique de la matinale.

Est-ce que c'est de la paresse ou est-ce qu'on cherche à satisfaire chez l'auditeur le désir très infantile d'entendre toujours la même histoire racontée toujours de la même manière?

"Chateaubriand, sinon quoi ? Le panthéon littéraire de Régis Debray
« Les Matins » ont choisi de solliciter un regard à cheval entre les époques et au croisement des disciplines pour éclairer cette année qui s’ouvre. Celui de Régis Debray pour questionner notre rapport à la modernité. Jusqu’où nos repères littéraires comme politique sont-ils hantés par les fantômes du passé ?"

C'est la présentation de l'émission d'aujourd'hui sur Fbook : je crois qu'elle plaira beaucoup à Philaunet!

Lu le post précédent ainsi :

Tiens, Yann Sancatorze écrit en italiques maintenant ? C'est bizarre, j'comprends rien, c'est du charabia ça, Cent-Quat... Nom de D... c'est France Culture !!! Oh, purée ! C'est pas vrai !

"Chateaubriand, sinon quoi" ? C'est la nouvelle formule branchée des consommateurs de café de luxe ?

"solliciter un regard à cheval entre" Ah, comme c'est élégant !

"pour éclairer cette année", d'une très, très obscure clarté (Corneille), cela va de soi.

"questionner notre rapport à la modernité", très has been comme formule, mais reste efficace pour faire monter la tension.

Last de la liste, le coup de grâce porté à la syntaxe (Finkie, lâche les rappeurs et honnis donc les malfaisants qui t'environnent à la Maison Ronde), attention, c'est massif (...attaque - ceci ajouté pour les amateurs de hip hop) :

"Jusqu’où nos repères littéraires comme politique sont-ils hantés (...)" Euh... nos repères littéraires en tant que politique ?... Des repères hantés ? ? Des repaires, oui, mais des repères ? "Jusqu'où sont-ils hantés ? On admire la tournure. "Par des fantômes du passé" (ceux de l'avenir sont plus rares)

Jusqu'où peut-on aller trop loin (Cocteau) dans l'écriture de sa propre langue ? Les scribouillards de France Culture ne se posent bien sûr pas la question, il faudrait avoir le langage à sa disposition pour la formuler.

Pour se détendre du ci-dessus et de tout le ci-ailleurs, il faudrait inventer les Papous RFC, Des chaverous dans la tête ?

J’écoute France Culture et notamment les matins depuis de nombreuses années. J’apprécie le recul que vous prenez par rapport à l’actualité, loin des vociférations frénétiques des autres radios, le temps que vous accordez à vos invités pour s’exprimer et, d’une manière générale, le soin que vous apportez à parler correctement le français. Alors, s’il vous plait, pourriez vous indiquer à Madame Danièle Sallenave, de l’Académie française, qu’on dit l’idée selon laquelle et non l’idée selon lequel ?. Elle se démarquera ainsi de la plupart de nos contemporains qui ne savent plus les règles essentielles de la grammaire.

Les Matins de FC ont cet avantage de bien me réveiller chaque jour en favorisant une montée d'adrénaline à l'écoute de Marc Voinchet. Ce présentateur est certainement très sympathique, cultivé, gentil, plein d'humour mais donne de plus en plus l'impression de faire l'émission pour lui et un ou deux de ses chroniqueurs préférés. Lorsqu'il introduit, il prend son temps comme aujourd'hui où il interrompt un échange très intéressant avec Sylvie Goulard sur le futur de la démocratie pour présenter longuement un écrivain grec, auteur de romans policiers.Nous avons tout d'un coup droit à près de deux minutes sur le dernier roman policier de l'auteur et l'on s'aperçoit au passage que MV découvre la valeur sociologique du thriller en général (juste 120 ans de retard), avant qu'il ne pose quelques questions confuses et banales, parle de "chantage" européen envers la Grèce, comme si l'expression allait de soi, à quoi Sylvie Goulard répond vertement ce qui convient. Mais il a aussi lâché son pékinois de garde de la bien-pensance, Brice Couturier, ce chroniqueur à la vocation de punching-ball qui sait admirablement poser à ses interlocuteurs les questions qui les font sortir de leurs gongs par leur stupidité ou leur méconnaissance du sujet. Aujourd'hui, c'était ses soupçons sur Mario Monti ce "technocrate" (on sent que dans sa bouche c'est une insulte grave, pas loin de fasciste), dont le plan a été approuvé à 90% par les députés italiens "ce qui est quand même suspect" et qui a osé "régler en deux coups de cuillère à pot la crise italienne". Devant ces bêtises, Sylvie Goulard réagit à juste titre. On sent l'auteur grec se demander ce qu'il fait là… Bref d'un livre intéressant, on tire un "débat" désordonné, partant dans toutes les directions et surtout vers le café du commerce et la rue de Buci.
Dans les bonnes nouvelles, notons quand même la disparition(provisoire?) de l'antenne de Thomas Cluzel dont la revue de presse citait de plus en plus Courrier international qui est lui-même une revue de presse. Concept intéressant (FC citant CI citant le NYT citant le Lagos Times citant etc.), mais un peu paresseux quand même. D'autant plus que Marc Voinchet fait aussi sa propre revue de presse en lisant à toute vitesse, en savonnant et bafouillant, un article qui l'a intéressé dans la presse française. Le problème étant ici qu'il lit en 1 minute un texte qui en demande deux ou trois. À peu près incompréhensible.
Autre vraie bonne nouvelle, l'apparition de quelqu'un dont j'ai oublié le nom, un scientifique, un vrai, physicien peut-être, dont la chronique drôle et brillante remplace agréablement les minauderies philosophiques de Raphaël Enthoven dont la défense du droit de fumer n'importe où restera dans les annales (du bac…)

Bonjour,

Le nom du chroniqueur scientifique est Etienne Klein ...

.. qui fait régulièrement - pour les initiés - l'auto-promotion de son livre Anagrammes renversantes, ou le sens caché du monde.

Stéphane.