Il n'y a pas de "vocation de France Culture" actuellement. Il y a un ensemble d'intérêts corporatistes et de carrières à gérer, ainsi qu'un programme politique. Nessie appelait France Culture une "agence idéologique", à raison, on le voit tous les jours, et encore aujourd'hui (énième invitation de Piketty dans l'émission d'histoire du matin et l'invitée anti-système du midi suivie du féminisme de combat).
Pour continuer à transformer la station initialement dévolue à la culture et désormais remplie de débats sociopolitiques, d'alertes catastrophistes et d'injonctions à changer le monde en montant sur les barricades (cf. Entendez-vous l'éco dans nos campagnes, mugir ces féroces popos), la directrice "réinvente" la radio linéaire, cherchant à concurrencer les radios commerciales, RTL et Europe 1 entre autres. « Il y a quelques années, c'était encore une maison d'édition sonore. C'est devenu une radio.» dit ici Mme Treiner de France Culture.
De deux choses l'une, ou c'est une visionnaire ou elle est complètement à rebours de la modernité. Je choisis évidemment la seconde option.
Sa déclaration à l'intervieweuse de Strastégies rappelle le propos de Jean Lebrun il y a exactement 20 ans quand il essayait de défendre sa directrice (pour défendre sa carrière) devant un public furibard, en substance : "Vous enregistrez des émissions sur cassette pour les réécouter ? Vous êtes complètement fous".
France Culture, "il y a quelques années [combien exactement ?] une maison d'édition sonore" ? Ça alors ! Le direct superficiel sur l'actualité, c'est la définition de faire de la radio ?
Abrégeons sur l'histoire de France Culture, car le temps presse (je ne suis pas payé 6000 euros mensuels comme Mme Treiner pour disserter sur la station). Notons que les Nuits de FC diffusent des émissions de patrimoine de qualité. C'est de l'édition sonore. Incidemment, la disponibilité au téléchargement de ces émissions d'art et d'essai faites à l'époque où France Culture méritait son nom sont des moyens d'éteindre l'insatisfaction des auditeurs exigeants. Se servir de la qualité pour faire passer sa médiocrité et en même temps augmenter ses statistiques...
Certaines radios n'ont visiblement pas pris le même chemin que France Culture sous la direction de ST... En effet France Musique, par exemple, met en ligne en début de semaine des émissions diffusées à l'antenne du lundi au vendredi (récents "Grands entretiens"). Je note aussi que SWR 2 met des fictions, des essais et des émissions d'histoire musicale en ligne avant leur diffusion (cf. Musikstunde: Von Anfang und Ende).
Une démarche manifestant une compréhension des enjeux de la modernité adaptée à l'évolution des pratiques et des techniques. En revanche, France Culture reprend les schémas passéistes des radios généralistes des années 1970-80 et des ex-radios libres (tout le monde est copain, on se marre et on se déboutonne).
Dans dix ou vingt ans, certains se lamenteront du vide laissé par ces années de gestion. Les responsables, elles, jouiront des fruits de leurs carrières au service de leurs propres intérêts (comme accéder à des émissions de télévision) déguisés en intérêts pour la collectivité. Qui est dupe ?
En attendant, on peut faire son marché en d'autres lieux (par exemple ici) et se délecter en écoutant András Schiff interpréter en public aux Proms de Londres en 2018 The Well-Tempered Clavier: Book 2.
Pour continuer à transformer la station initialement dévolue à la culture et désormais remplie de débats sociopolitiques, d'alertes catastrophistes et d'injonctions à changer le monde en montant sur les barricades (cf. Entendez-vous l'éco dans nos campagnes, mugir ces féroces popos), la directrice "réinvente" la radio linéaire, cherchant à concurrencer les radios commerciales, RTL et Europe 1 entre autres. « Il y a quelques années, c'était encore une maison d'édition sonore. C'est devenu une radio.» dit ici Mme Treiner de France Culture.
De deux choses l'une, ou c'est une visionnaire ou elle est complètement à rebours de la modernité. Je choisis évidemment la seconde option.
Sa déclaration à l'intervieweuse de Strastégies rappelle le propos de Jean Lebrun il y a exactement 20 ans quand il essayait de défendre sa directrice (pour défendre sa carrière) devant un public furibard, en substance : "Vous enregistrez des émissions sur cassette pour les réécouter ? Vous êtes complètement fous".
France Culture, "il y a quelques années [combien exactement ?] une maison d'édition sonore" ? Ça alors ! Le direct superficiel sur l'actualité, c'est la définition de faire de la radio ?
Abrégeons sur l'histoire de France Culture, car le temps presse (je ne suis pas payé 6000 euros mensuels comme Mme Treiner pour disserter sur la station). Notons que les Nuits de FC diffusent des émissions de patrimoine de qualité. C'est de l'édition sonore. Incidemment, la disponibilité au téléchargement de ces émissions d'art et d'essai faites à l'époque où France Culture méritait son nom sont des moyens d'éteindre l'insatisfaction des auditeurs exigeants. Se servir de la qualité pour faire passer sa médiocrité et en même temps augmenter ses statistiques...
Certaines radios n'ont visiblement pas pris le même chemin que France Culture sous la direction de ST... En effet France Musique, par exemple, met en ligne en début de semaine des émissions diffusées à l'antenne du lundi au vendredi (récents "Grands entretiens"). Je note aussi que SWR 2 met des fictions, des essais et des émissions d'histoire musicale en ligne avant leur diffusion (cf. Musikstunde: Von Anfang und Ende).
Une démarche manifestant une compréhension des enjeux de la modernité adaptée à l'évolution des pratiques et des techniques. En revanche, France Culture reprend les schémas passéistes des radios généralistes des années 1970-80 et des ex-radios libres (tout le monde est copain, on se marre et on se déboutonne).
Dans dix ou vingt ans, certains se lamenteront du vide laissé par ces années de gestion. Les responsables, elles, jouiront des fruits de leurs carrières au service de leurs propres intérêts (comme accéder à des émissions de télévision) déguisés en intérêts pour la collectivité. Qui est dupe ?
En attendant, on peut faire son marché en d'autres lieux (par exemple ici) et se délecter en écoutant András Schiff interpréter en public aux Proms de Londres en 2018 The Well-Tempered Clavier: Book 2.