Les journaux et la rédaction de FC - Jeu 28 Fév 2019, 23:24

Comme l'écrit Yann Sancatorze dans le post de ce jour  La critique du journalisme par des journalistes, le professionnalisme des employés de la Rédaction de France Culture n’est pas pour aujourd'hui. Sur le sujet de "La féminisation des noms de métiers", il suffit d'écouter le compte rendu déformant de Mme Moghaddam (cf. Post Y 114 à ce nom) et les questions biaisées de l'intervieweur pour en être convaincu. Intervieweur de qui ? Smile De l'incontournable Cerquiglini qui est quasiment le seul linguiste autorisé sur l'antenne depuis 30 ans et dont  on a entendu plus d'une fois le point de vue présenté comme seul valable : il faut changer la langue.

Donc pour traiter le sujet en 6'30 Journal de 22h (de 0'54 à 7'24) , nous avons :

1/ une féministe militante* présentée par son nom sans autre titre. Appartient-elle à la rédaction de FC ? Apparemment à France Inter, plutôt, où elle milite pour toutes les causes à la mode, le service public est si bon de financer les militants associatifs ;
2/ un intervieweur dont toutes les questions sont orientées vers la critique de l’Académie française ("Est-ce qu’elle est réac l’Académie ?") ;
3/ un linguiste omniprésent sur la chaîne, à la tranquille arrogance, dont le point de vue (suppression d'une norme au profit d'un choix multiple) est présenté comme parole d'Évangile.

De contradictoire ou de point de vue différent, aucun.

L'exemple est pris dans le domaine de la langue où le féminisme (Treiner oblige) fait rage sur la station, mais le système de biais est reproductible pour ce qui concerne le traitement des questions sociales ou politiques.

Après, FC s'interroge sur la perte de crédibilité de la profession de journaliste...

* Sur son fil Twitter, ce tweet épinglé : Après de nombreux mois de réflexion et un peu de travail, très contente de vous présenter mon podcast @ParolesdElles qui donne la parole aux femmes et aux hommes http://xn--engag-fsa.esengagé.es  dans des projets féministes #féminisme #droitsdesfemmes #égalitéfemmeshommes

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Dans le descriptif on lit cette phrase qui ne veut rien dire mais qui essaie de faire dire ce qu'on aimerait qu'elle dise : "C'est un petite révolution  : l'Académie française a voté ce jeudi à une large majorité pour un rapport sur la féminisation des noms de métiers". "Voter pour un rapport" ? En fait, le rapport n'est en aucune manière un ensemble de recommandations, il prend seulement acte de l'usage, l'enregistre et dit qu'il ne se prononce pas sur tel ou tel emploi.  Quelle révolution ! Mais il fallait placer le mot fétiche de FC, quitte à donner à croire le contraire de ce qui a été énoncé.

C'est un petite révolution : l'Académie française a voté ce jeudi à une large majorité pour un rapport sur la féminisation des noms de métiers. Les Immortels soulignent qu'il n'existe "aucun obstacle de principe" à la féminisation des noms de métiers et de professions.  " Celle-ci relève d'une évolution naturelle de la langue, constamment observée depuis le Moyen Âge", explique le texte adopté par les académiciens. C'est la fin d'un tabou pour l'Académie française qui, pendant longtemps, n'a pas voulu entendre parler "d'autrice"... de "sapeuse-pompière" ou "d'ingénieure".

Les explications de Fiona Moghaddam dans ce journal. Invité de cette édition également, Bernard Cerquiglini, linguiste et professeur à l'université Paris VII.
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